[JDR] Chroniques d'Edoria

Le 05 juin 2025 à 18:13:46 :
Suivre la femme et lui raconter ce qu'il s'est passé depuis l'incident de l'acrobranche

Trisha t'écoute avec attention, elle n'a pas l'air surprise par ce qu'elle entend et te félicite d'avoir pu porter ce fardeau en solitaire jusqu'à là, que ce n'est pas facile d'être spécial.

Le 05 juin 2025 à 18:05:13 :
Attention, rester méfiant c'est aussi potentiellement rater des choses. Parfois la demi-mesure ne fait pas que du bien

Ahi, j'ai raté ça, marre de ne pas avoir de notifications.
Je change mon fusil d'épaule, si l'auteur lui-même nous encourage à suivre Trisha, allonzikoi

Le 05 juin 2025 à 18:13:46 :
Suivre la femme et lui raconter ce qu'il s'est passé depuis l'incident de l'acrobranche

Le 06 juin 2025 à 09:21:21 :

Le 05 juin 2025 à 18:13:46 :
Suivre la femme et lui raconter ce qu'il s'est passé depuis l'incident de l'acrobranche

Trisha t'écoute avec attention, elle n'a pas l'air surprise par ce qu'elle entend et te félicite d'avoir pu porter ce fardeau en solitaire jusqu'à là, que ce n'est pas facile d'être spécial.

Puisque Trisha a l'air digne de confiance, lui demander si elle a entendu parler d'Auroch et si elle sait où il pourrait être en ce moment.

C'est donc ça un séminaire ? Un rassemblement bruyant, agglutinés comme des mouches autour de banquets froids.
Des tâches de sang gênantes sur ses genoux. Auroch les dissimule avec un parapluie -simple emprunt- faute de mieux. Il se lance et s'engouffre dans la foule anonyme.
Le Séris scanne les lieux, la hauteur sous plafond lui donne le vertige. Une banderole en tissu pend au dessus de sa tête, brodée de lettres bordeaux. « Auto-Essentialisation, ou comment je suis devenu le voisin idéal ». Il se serait moqué si sa vie n'était pas en jeu.

Crrrr. Un crissement nasillard sort des enceintes. L'écho d'une voix plus loin sur l'estrade.

- Ainsi nous entamons le deuxième acte de notre colloque.

Les impatients se réjouissent. Plus de contenu, plus de conseils clefs en main.

- Savez vous quelle infraction commettent 95% des riverains ? Au quotidien. Dans-leur-vie-de-tous-les-jours.

Les « Non » s'élèvent avec vigueur, pressés de savoir.
Un sursaut. On cogne Auroch. Deux bambins criards le bousculent contre un présentoir, des brochures s'en décrochent. Ses chevilles sont raides, ne le soutiennent pas comme elles devraient. Mais au moins ce n'est pas le seul enfant, et ça c'est parfait.
Combien de temps le subterfuge durera-t-il ? Trente minutes, une heure ? Il prie que ce soit suffisant, pour reprendre des forces et élaborer un plan. Là, une table avec des pins. Des macarons « voisin en formation ». Il en chipe un, l'accroche, et se force à sourire. Voisin en formation.
Impossible d'ignorer les haut-parleurs. Le grésillement aigu vibre dans son crâne.

- … Et si vous le confrontez sur son usage tardif de son micro-ordinateur, la situation peut escalader. C'est pourquoi il faut vous organiser. Avec vos syndicats de copropriétés, vos voisins, vous pouvez mettre en place le protocole.

Moment de flottement, ils attendent quelque chose avec ferveur.
S !

La foule s'égosille, d'un bloc - SENSIBILISATION.

- A !

- AVERTISSEMENT.

- D !

- DÉNONCIATION !

La salle tremble comme si un cœur y battait. Auroch continue de l'explorer avant d'être empêché par un gamin de son âge.

- Pourquoi t'es crasseux ?

- Dans... Dans mon immeuble.

Le gamin propre sur lui et fier de l'être le coupe - Eh ben ?

- C'est des gens probablement aussi abrutis que tes parents. Ils laissent leur âne de fils tout salir, et j'en ai fait les frais.

- T'es pas courtois, c'est pas bien ils l'ont dit qu'il fallait être courtois !

- Si on réfléchit, qui me dit que t'en fais pas autant le salisseur ? T'as le profil. Tu veux ton S.A.D toi aussi ?

- Mais... Mais....

Son visage blanchit et sa voix part en couinement, il décampe, effarouché.
L'agent vient de franchir la porte. Une vague de froid traverse Auroch, son petit triomphe n'a pas duré.
Son poursuivant se fraie un chemin, il interpelle des participants d'une voix âpre. « Trouvez-moi les organisateurs. »
Ressortir n'est pas une option. Reste ces escaliers de service qu'il a pu dénicher. Il n'y a plus le choix.
.
.
.

Des empilements de pots de peinture, de solvants, des piles de chiffons encrassés. C'est ce qui tient compagnie à Alastor pendant son attente.

Le Lazuli tourne dans l'atelier, puis se rassoit, sa jambe bat la cadence. La femme, son nom est Trisha, désormais elle sait tout. Alastor ressasse ses paroles. Être spécial pose ses propres défis, le cacher est un fardeau que peu parviennent à porter. Cela demande une force de caractère. Une volonté supérieure.

Maintenant elle est dans le bureau.

Déjà 5 minutes, ils n'ont toujours pas fini ? Et de quoi ils s'entretiennent au juste ? Alastor plisse les yeux pour voir à travers les stores à lamelles, avec un succès modéré.
Méfiance. Il faut se souvenir des détails glanés avant qu'elle ne referme la porte. Il y a un distributeur à eau à l'intérieur, un calendrier, un... Stop. C'est une mauvaise pente, ce n'est qu'un secrétariat. Et puis quoi après, il va compter les trombones ?

- C'est bon, c'est d'accord.
Alastor sursaute. Absorbé par ses pensées, il ne l'a même pas vu ressortir. Il faut donner le change.

- Je suis prêt.
Pour quoi au juste ?

- De cela, nul ne peut être certain. Mais tu as chance unique de te prouver. Cependant sache qu'à tout instant tu pourras décider de te rétracter.

- Plus d'une heure sera nécessaire pour rassembler le cercle. Prépare-toi.
Elle s'éloigne le laissant seul face au vide.

Depuis combien de temps Alastor attend-t-il ? Il réfléchit : une éternité. À tel point que l'astre du jour affleure déjà à l'horizon. C'est encore Neptuno. L'aube s'insinue, ses rayons bleutés dansent déjà au plafond.
Les uns après les autres, de nouveaux adeptes rejoignent le cercle autour du Lazuli. Leurs murmures emplissent l'air. Trop étouffées, trop fébriles, Alastor tend l'oreille sans réussir à en saisir la teneur. Ils dégagent une aura de banalité, avec leur jeans et leurs chemises bien repassées. Loin d'égaler la présence de Trisha, qui se montre à nouveau.

- Faites place, notre guide va mener la cérémonie.

Crronk. Le garage gémit en s'ouvrant, le rideau métallique remonte et dévoile un parc, puis des grattes-ciel. Ainsi qu'une... Chaise à porteur.
La fébrilité laisse place à l'exaltation. Quatre hommes massifs supportent la cabine au moyen de poutres, ils s'avancent, laissant à voir les symboles ésotériques qui y sont gravés. On acclame en chuchotant, c'est une véritable ovation silencieuse.
Alastor frémit, il tente de retenir une question mais elle lui échappe.

- C'est lui, c'est le guide ? Que... De quoi est-il capable ?

Les rideaux noirs du palanquin gardent secrète son identité. Mais il veut tout savoir, là, maintenant ! Il a trop attendu.

- Silence. Soyez honoré de sa présence. Buvez ses mots jusqu'à la lie. Mais gardez à l'esprit qui est mis à l'épreuve ici.

Trisha est ferme, différente, il baisse le regard et se tait. Le cercle approuve. Chacun adresse un signe de main en direction du guide. C'est le moment, il prend la parole.

- Très chers transcendés. Aujourd'hui nous accueillons en notre sein Alastor.

Pas de réponse mais tous le regardent. Le guide poursuit.

- Alastor. Partage-nous ton nom.

- Je m'appelle Alastor Ward. J'ai fui de mon orphelinat car...

Trisha le coupe à nouveau - Il suffit.

- Ward. C'est un nom puissant. Te montreras-tu à sa hauteur ? Et surtout, auras-tu assez de détermination pour révéler... Le vrai toi ?

Alastor hésite puis serre les poings. Il pourrait dire qu'il n'a peur de rien, qu'il a toujours réussi à montrer sa valeur. Mais il est ébranlé. Les échecs répétés depuis l'accident ?

- Je... Je vais essayer.

Le temps est venu, les adeptes l'escortent dans une annexe. L'huile et le vernis, ils asphyxient et masquent tout le reste. Les pneus s'entassent, ils forment un mur de caoutchouc sous la lumière crue des néons.
Dans cette pièce confinée le monde extérieur n'interfère pas.
Alastor hoquette. Une guillotine ? Non. Un pont élévateur, il maintient une voiture en équilibre à plus d'un mètre du sol. L'auto ne devrait pas tanguer, mais les bras de métal censés la soutenir sont à moitié rentrés.
Une bouffée de chaleur. Alastor ralentit. Quelque chose ne colle pas. Un bruit de tintement l'interpelle, une chaîne pend à un épais crochet. Elle s'enroule autour de la voiture, c'est la dernière qui la retienne encore dans les airs.

Trisha est la maîtresse de cérémonie ici. Ses yeux s'attardent sur le dispositif, elle reprend.
- Ainsi Alastor a survécu à une grande chute, pas par un hasard, ni même un miracle. C'est la force intrinsèque de son esprit, sa destinée.

Quelqu'un pose une question, puis un autre. Les membres du cercle abandonnent toute discrétion. Un bruissement confus monte.
- Assez ! Désireux de prouver sa valeur, il accepte de se soumettre à cette...
Elle bute sur le mot et manque de bafouiller. - Cette ordalie.

Une quarantenaire avec un bloc-notes sous le bras, une vampire, enchaîne.
- C'est impossible de recréer l'exploit de cet enfant en haut d'une tour. Ils ne nous laisseraient pas faire, ils nous captureraient et nous enverraient aux camps.

Ils. Les forces du mouvement anti-liberté. Elle poursuit son explication.

- En tout cas, on ne peut pas le faire dehors. Mais nous avons un allié : la réciprocité. Accélérer vers le sol ou voir le sol accélérer vers soi-même, c'est la même chose.

Alastor commence à comprendre. Ils vont l'écraser. Avec ce châssis de voiture. Une simple blessure et il ne sera pas digne d'être spécial, comme eux.
Si l'issue n'est pas plus épouvantable.

Comme Auroch a pris l'escalier de service, j'aimerais avoir un plan des étages supérieurs

Affermir sa détermination et continuer l'ordalie

Un avis qui diverge bien avec les deux autres du topic
On verra si vous réussissez à conclure quelque chose.

Le 08 juin 2025 à 11:10:57 :

Comme Auroch a pris l'escalier de service, j'aimerais avoir un plan des étages supérieurs

Est-ce qu'Auroch peut aller au parking souterrain ?
Par ailleurs, j'aimerais voir s'il est possible d'aller dans la buanderie pour éventuellement trouver une tenue d'employé. Peut-être qu'on pourra aussi y dénicher le code des portes staff only

Le 08 juin 2025 à 18:33:02 :

Le 08 juin 2025 à 11:10:57 :

Comme Auroch a pris l'escalier de service, j'aimerais avoir un plan des étages supérieurs

Est-ce qu'Auroch peut aller au parking souterrain ?
Par ailleurs, j'aimerais voir s'il est possible d'aller dans la buanderie pour éventuellement trouver une tenue d'employé. Peut-être qu'on pourra aussi y dénicher le code des portes staff only

Je rejoins Conker, je suis très tenté par le parking souterrain.
La tenue d'employé est une très bonne idée, mais c'est un gros risque de perdre du temps dans la buanderie et se faire rattraper. C'est du quitte ou double.

Le 08 juin 2025 à 09:07:18 :
Affermir sa détermination et continuer l'ordalie

Allonzikoi

Est-ce qu'Auroch peut aller au parking souterrain ?

Eh non il y a le même digicode que ces foutus portes "staff only".

Par ailleurs, j'aimerais voir s'il est possible d'aller dans la buanderie pour éventuellement trouver une tenue d'employé. Peut-être qu'on pourra aussi y dénicher le code des portes staff only

à voir si vous confirmez la buanderie

Affermir sa détermination et continuer l'ordalie
Allonzikoi

C'est noté

Le 08 juin 2025 à 19:39:58 :

Est-ce qu'Auroch peut aller au parking souterrain ?

Eh non il y a le même digicode que ces foutus portes "staff only".

Ah zut
Pas moyen de pirater le digicode avec les pouvoirs d'Auroch ?
J'ai très envie de passer par le parking souterrain, je suis l'avis de Conker, je vote go buanderie pour voir ce qu'on y trouve.

Pas moyen de pirater le digicode avec les pouvoirs d'Auroch ?

Le pouvoir de se faire victimiser par un agentde la maréchaussée ?

En vrai ça ne coûte rien d'essayer j'intègrerai ça à la sweet vu que vous êtes plusieurs à le pointer

Le 08 juin 2025 à 19:48:56 :

Pas moyen de pirater le digicode avec les pouvoirs d'Auroch ?

Le pouvoir de se faire victimiser par un agentde la maréchaussée ?

En vrai ça ne coûte rien d'essayer j'intègrerai ça à la sweet vu que vous êtes plusieurs à le pointer

Ahi, le pire c'est que j'ai dit ça pour plaisanter car je pense bien que tu ne vas pas nous révéler aussi tôt les facultés des personnages principaux.

Le 08 juin 2025 à 19:48:56 :

Pas moyen de pirater le digicode avec les pouvoirs d'Auroch ?

Le pouvoir de se faire victimiser par un agentde la maréchaussée ?

En vrai ça ne coûte rien d'essayer j'intègrerai ça à la sweet vu que vous êtes plusieurs à le pointer

Pour le coup, je préfèrerais éviter de tenter le diable

Le 08 juin 2025 à 20:35:15 :

Le 08 juin 2025 à 19:48:56 :

Pas moyen de pirater le digicode avec les pouvoirs d'Auroch ?

Le pouvoir de se faire victimiser par un agentde la maréchaussée ?

En vrai ça ne coûte rien d'essayer j'intègrerai ça à la sweet vu que vous êtes plusieurs à le pointer

Pour le coup, je préfèrerais éviter de tenter le diable

Je pense que l'auteur y fera vite fait référence dans la prochaine sweet, sans que ça nous pénalise car ma demande n'était pas sérieuse, en mode :
"je vais essayer d'ouvrir les portes avec mes pouvoirs "
. . .
"oh zut ça marche pas "
et on aura perdu qu'une seconde, on ne sera pas pénalisé.

Auroch frappe dans le vide, grince méchamment des dents. L'escalier de service mène plus haut, évidemment. Et c'est quoi la suite ? Il monte pour s'enfoncer encore plus dans ce bâtiment qui devient petit à petit sa prison ?
Taire un rugissement de frustration lui ôte le peu d'énergie qu'il a encore en lui.

Oui il y a d'autre portes, mais elles sont toutes derrière le même foutu digicode.
Reste une buanderie en désordre, sans fenêtre, avec ses machines aux tambours béants qui vomissent le linge. Auroch y met un pied, avec précaution. Elle ressemble à une salle d'opération malsaine avec son carrelage mural. Ça colle à la peau. La moiteur de l'air. La poudre stagnante des agents blanchissants.
Le Séris manque de glisser et grimace. Ce sont ses baskets crottées qui laissent une trace sur les carreaux visqueux d'humidité. Il va trouver autre chose.

Peut-être... Peut-être que son frère ne raconte pas que des bêtises. Il y a la disquette, les minitels qui explosent, prennent vie. Et ce coup de taser. Pas une égratignure, pas un cheveu de roussi.
Auroch se tempère, surtout ne pas s'emballer. Mais son cerveau raisonne sans son consentement : tout ça fonctionne bien à l'électricité. Si c'est avéré, s'il un lien avec l'électronique, il peut agir.
Un des boîtiers interdisait l'accès au parking souterrain. C'est sa meilleure chance. Il se rue dans le couloir, contourne un chariot de blanchisserie, retourne vers la lourde porte grise.

Auroch tend une main impérieuse près du pavé numérique. Proche mais pas trop. Il ferme les yeux pour ressentir les changements subtils des champs magnétiques. Rien.
Comment ça marche ? Par instinct le Séris dompte le rythme de sa respiration. Un mantra résonne dans sa tête : « La douleur, la fatigue, le stress, ce sont des bruits que seuls les minables entendent».

Auroch concentre son esprit. C'est le moment. Les pouvoirs psychiques. Ils... Toujours rien ! Rien ! Rien ! Il se surprend à vocaliser ses désirs.

- Je te commande !
Pas de réaction. Mais il poursuit, dans sa détresse.

- Ouvre la porte, obéis car je te soumets à ma volonté. Que les circuits s'alignent.

Pas même un grincement. Cette porte a fait vœu d'inertie, pour le tourmenter. Il botterait bien cette stupide plaque d'acier, mais son corps lui crie de ne pas le faire.
Une voix surgit, à l'autre bout du corridor. Auroch se fige, sa poitrine se glace.

- Oh là ! On arrête tout, petit bonhomme !

Ce n'est que le concierge. Mais c'est déjà trop. Sans lui la buanderie ne serait qu'à une poignée de mètres. Il pourrait se cacher sous le linge, ou se déguiser, tenter quelque chose. Il est coincé.

- J'arrive, tu bouges pas d'où t'es.

- Monsieur... Je suis innocent. Tout ça, c'est qu'une méprise.

- T'iras dire ça à l'agent Polgar. Il a l'air plutôt convaincu du contraire.

- Vous n'êtes pas obligé de faire ça ! Laissez-moi partir et je ne dirai rien à personne !

- Tension de l'obédience le minot. Quand Oxygène ordonne, j'exécute.

- Reculez !

- Laisse-toi faire et ça s'passera sans mal. Montre bien tes mains.

La distance entre eux se resserre. Auroch pousse du dos les murs, dans un coin, comme un animal pris au piège. Le concierge prend tout l'espace. Son corps gras mal fagoté dans sa chemise verte rappelle à Auroch sa fragilité.
Tenter de le feinter, pour passer à côté ? Non, un tacle pourrait être fatal, surtout dans son état. Pas le choix, il faut se battre.
L'homme boursouflé poursuit avec un ton doux, qu'il voudrait rassurant.

- Voilà, bieeen. Comme ça. Tu bouges plus.

Au ralenti, sa main se dirige vers son ceinturon. Le talkie. Il va prévenir les autres et ils le feront disparaître. Les implications lui donnent le tournis. Des camps. Ils vont le rééduquer. Gommer sa personnalité. Il avait entendu les histoires à l'orphelinat, d'enfants turbulents devenus des zombies.
Auroch bondit sur la radio et l'arrache avant de l'envoyer voler d'un coup de pied.
Le concierge s'immobilise, la bouche en O, outré.

- Crois-moi mon garçon t'aurais pas dû faire ça.

Le Séris ne répond pas, son poing enchaîne. Un coup dans la mâchoire. L'adulte titube, recule, et revient de plus belle. Auroch l'esquive. Presque. Le concierge l'attrape par le col, il prend la tête d'Auroch en étau. Son bras poilu, l'aigreur de l'aisselle, pas encore ! Auroch lutte contre cette force, il se débat. Il cherche encore à négocier, les lèvres comprimées.

- V...Vous ne comp...renez p...pas.

- Oh que si je t'ai cerné le lascar. On t'a pas appris comment être un bon citoyen. Mais ça va changer avec M'sieur Polgar tu vas voir.

Il raffermit la clef de bras.
Auroch suffoque. De l'air. S'il pouvait relâcher la prise. Pour respirer. Rien qu'un petit peu. Il est fichu. Perdu depuis le début. Impuissant il subit la diatribe du concierge qui n'en finit pas de digresser.

- … Et moi on me prend de haut. Les gens rentrent dans mon royaume si on y réfléchit. Mais ils me respectent pas, je vois dans leur regard. C'est pas dingue ça ? C'est le monde à l'envers. [Concierge]

- T'es qu'un po...rtier. Un portier glor...ifié !

- Ta gueule le mioche ! Voilà ce que j'disais, il n'y a plus de respect. Et pourtant moi j'attrape un marginal, moi je vais être dans les bonnes grâces de Monsieur Polgar, moi...

L'étreinte se desserre. Auroch reprend son souffle et tourne la tête. Le concierge est pâle, il tient à peine debout, épaule contre le mur. Bref moment de flottement. Puis le fracas. Les jambes dans le jean vert se tordent sans résister et se dérobent. Hagard, le concierge lance un regard plaintif à Auroch. Sa voix ressemble à un sifflement, rester conscient lui semble laborieux.

- Le mioche. Aide-moi je t'en prie. J'ai des problèmes... Au cœur. Il bat plus comme il faut.

- Pfff. Chacun ses soucis. Tu étais moins aimable quand tu parlais de me livrer à l'agent.

- Oui... Oui mais c'est du sérieux là. Je pourrais... Je pourrais mourir.

Auroch a le visage impassible.

- Pitié, il faut appeler les secours.

Il ignore les suppliques, avant de sonder le concierge d'un regard glacial et de se décider.

- Je vais prévenir les autres, ils te porteront secours.

- C'est vrai ? Oh... Oh merci gamin, tu n'as pas...pas idée de tout le bien que tu fais pour Oxy...

- MAIS. Je veux le digicode, tout de suite.

- Le... Le digicode ?

- Tu m'as entendu.

Les paupières du concierge se crispent. Il béguait, la paume plaquée sur sa poitrine.

- Tu vas... Tu vas quand même pas te barrer quand je te l'aurais do...donner ?

- Bien sûr que non, je te le promets.

- Pa...Parole d'honneur ?

- Oui ! Oui ! Ne gaspille pas le peu de temps qu'il te reste et donne ce code.

- 43, 84, 11.

Auroch le répète, le concierge hoche faiblement la tête. Six bips consécutifs, la porte répond enfin avec un affreux tintement. Il lance un dernier coup d’œil à l'homme en vert pantelant. Quelqu'un viendra l'aider. Probablement. Ce n'est plus son problème.
.
.
.

Plip. Plip. Plip. L'huile goutte à quelques centimètres de la joue gauche d'Alastor. Une flaque noirâtre s'étend. Si proche qu'il a l'impression de sentir des éclaboussures.
Couché sur deux palettes pleines d'échardes, il attend en fixant les entrailles métalliques de la voiture. Elles planent au-dessus de lui comme une nuée d'oiseaux informe.

Deux adeptes viennent le trouver, ce ne sont pas les premiers. Trisha flanque le palanquin, elle les foudroie du regard.

- C'est incroyable ce qu'on vit aujourd'hui, grâce à toi. Tu vas nous montrer.

L'autre jubile et commente. - Oui, nous allons enfin voir !

Alastor sourit sans porter d'importance à leur allégresse. Renoncer encore comme à l'infirmerie ? Douter à n'en plus finir ? Il ne peut plus vivre comme ça. Pourtant ses doigts tripotent l'intérieur de ses poches avec nervosité.

La voix d'un autre adepte s'élève.

- Réveillez-vous. Ce n'est qu'un enfant !

- Mais quel enfant !

- Il porte en lui le miracle de la transcendance.

Trisha les reprend, il n'y a pas de miracle. Ce qui pourrait se produire serait le fruit d'une volonté implacable. Mais son rappel et les objections sont noyées dans la ferveur collective.

- Il accomplit et il s'accomplit !

- Il illumine le chemin !

- Cette journée est bénie, sous l'aulne de notre guide.

- Loué soit notre guide !

Mots, sens, il ne distingue plus rien de cette cacophonie. Son monde se réduit à ce châssis. Ses contestations internes qu'il pense avoir chassé reviennent l'assaillir. Et si il échoue ? Sa vision se trouble, ses pensées tourbillonnent.
Se couvrir de ridicule. Être ordinaire. Mourir. Finir estropié.
Trisha déclame quelque chose, près d'un levier. C'est bientôt le moment ? Il n'est pas prêt, il vient de s'en rendre compte. Il n'est pas ligoté mais est tétanisé, il n'a pas de bâillon mais ne peut objecter.

- … Aussi, en ce jour propice, Alastor Ward fera taire les incrédules. Il rejoindra nos rangs, car c'est un transcendé comme nous tous.

Plus un murmure.
Le levier s'abat.
Suivi par la chaîne.
Puis l'automobile.
Quarante yeux suivent le mouvement, sans cligner. Un CRAAC atroce déchire le silence. Comme si toutes les vitres de Witchita viennent d'exploser. Alastor est brisé, il plonge dans l'obscurité.

Le 09 juin 2025 à 22:12:05 :
Je suis vivant ?

Tu vois des formes, visages déformées, des morceaux de rêve.

Le 09 juin 2025 à 23:00:32 :
J'aimerais avoir une carte du parking souterrain