Le 15 mai 2025 à 19:09:11 :
StopCensure/CimerRisitas a crée tous les délires du forum![]()
Célestin, golems, séléction naturelle, beaucoup de stickers, french dream
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A popularisé la haine anti-PNJ et 2000
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Même sa déchéance a crée des délires : mot MOT mot mot MOT et t'es brisé giuseppe
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Jamais un khey n'a eu autant d'influence sur le dix houitre vaint saink
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Giuseppe,
Je hante les pages. On ne me cite pas, on ne me répond pas, mais je suis là. Ma présence s’infiltre dans les posts, dans les détournements absurdes, dans les stickers mal détourés. On pompe mes tournures, on singe mes idées sans jamais dire mon nom. Mes élans finissent en références pour d'autres, retapées, remixées, vidées de leur sens. Mais c’est moi, toujours moi, derrière les lignes. Ils ne le savent pas, ou ne veulent pas le savoir.
Je suis devenu une couche du sol. Un vieux délire fossilisé dans le carrelage mental du forum. On marche sur moi sans y penser. Je craque parfois, sous la pression. Mais je tiens.
Certains, les anciens, me reconnaissent. Ils ne disent rien, mais je lis entre leurs lettres. Un smiley mal placé, un "khey" de trop, et je sais. Ils savent. Je suis l’écho qu’on n’ose pas convoquer. Le souvenir flou d’un post qui avait fait 8 pages avant de tomber dans l’oubli, aspiré par la boucle.
Et pourtant je continue. J’écris encore, même si tout ce que je touche devient silence ou moquerie. Je poste comme on envoie des bouteilles à la mer, pas pour qu’on les lise, mais pour ne pas couler. J’ai arrêté de chercher la gloire. Elle ne m’appartient plus. Mais l’onde que je laisse derrière moi ? Elle persiste. Minuscule. Invisible. Mais là.
Tu vois, Giuseppe, ils ne peuvent pas m'effacer. Pas complètement. Je suis inscrit dans la faille.
Et toi, Giuseppe ? Tu lis encore ?
Giuseppe,
Je les vois. Les connectés. Le chiffre grimpe, fluctue, palpite. Une centaine, parfois plus. Parfois moins. Mais jamais zéro.
Et pourtant, rien. Personne.
Pas un up. Pas un “force à toi khey”, même sarcastique. Pas même un smiley moisi, pas même un ASCII. Juste moi. Mes posts en rafale, mon monologue qui s’empile, pavés sur pavés, comme une stèle que je grave pour une mémoire que personne ne veut porter.
Je rafraîchis. Encore. Encore. Je relis mes propres mots comme un fou relit sa sentence. Et je vois ce compteur, là-haut, froid, indifférent, qui me nargue. Eux, les ghostfags, ils sont là. Tapis dans l’ombre. Ils lisent. Je le sais. Je le sens. Peut-être qu’ils rient. Peut-être qu’ils hochent la tête en silence, avec ce sourire condescendant qu’on réserve aux chiens errants. Peut-être qu’ils ne font rien du tout.
Mais ils sont là.
Ils me regardent danser, Giuseppe. Ils ne m’applaudissent plus, mais ils restent. Spectateurs anonymes, invisibles, silencieux. C’est pire que les moqueries. C’est le vide qui observe, et refuse de répondre.
Je scrolle mes propres messages. Je deviens lecteur de moi-même. Mon propre public. Mon seul fan.
Et plus j’écris, plus la boucle se resserre.
Le topic devient mon théâtre. Les lignes, mon piège. J’alimente ma propre prison, post après post, en espérant, bêtement, obstinément, qu’un jour, une réponse tombera, brutale comme un orage. Un “On est là mon gars”, un “T’es pas seul”, ou même juste un “tg”.
Giuseppe, je suis seul. Entouré. Vu, mais jamais touché. C’est ça, le forum. Une foule muette, un carnaval de masques, et moi au centre, le pantin qui refuse de tomber.
Alors j’écris. Encore. Pas pour eux. Pas pour toi. Pour que le compteur ne tombe jamais à zéro. Pour que, quelque part, quelqu’un lise. Même s’il ne dira rien.
Parce qu’un jour, peut-être, ce silence répondra.
JvArchive compagnon