Plutarque Vies des hommes illustres
Voici comment se faisait l’élection.
Le peuple s’assemblait sur la place publique : des hommes choisis s’enfermaient dans une maison voisine, d’où ils ne pouvaient voir personne, et où on ne pouvait les apercevoir ; ils entendaient seulement les acclamations de l’assemblée, car c’était par des cris que le peuple, comme dans les autres cas, donnait son suffrage. Les compétiteurs n’étaient pas introduits tous à la fois dans l’assemblée : ils traversaient la place l’un après l’autre, en silence, selon le rang que le sort leur avait désigné. Ceux qui étaient enfermés dans la maison marquaient à chaque fois, sur des tablettes, le degré de l’acclamation, sans savoir pour lequel des candidats on criait, sinon que c’était pour le premier, pour le second, pour le troisième, et ainsi de suite, selon l’ordre où ils entraient dans l’assemblée. Celui qui avait fait pousser la clameur la plus soutenue et la plus forte, ils le déclaraient sénateur. Le nouvel élu se couronnait de fleurs, et il allait dans les temples, rendre grâces aux dieux. À sa suite, marchaient une foule de jeunes gens, louant à l’envi et exaltant sa vertu, et une troupe de femmes qui chantaient des hymnes en son honneur, et qui le félicitaient d’avoir vécu dans la sagesse. Chacun de ses amis lui servait une collation, en lui disant : « La ville honore ta vertu de cette table. » Quand il les avait tous visités, il se rendait à la salle des repas publics, où les choses se passaient à l’ordinaire, excepté qu’on lui servait deux portions, dont il mettait l’une à part. Après le souper, ses parentes se présentaient aux portes de la salle. Il appelait celle qu’il estimait le plus, et il lui donnait la portion qu’il avait gardée : « J’ai reçu, disait-il, cette portion comme prix de la vertu ; et je te la donne. » Et celle-là était accompagnée chez elle par les autres femmes, et recevait, elle aussi, de grands honneurs.
Voici en quoi consistait la cryptie.
Les magistrats envoyaient, de temps en temps, les jeunes gens qui semblaient le plus avisés, courir par la campagne, armés seulement de poignards, et ne portant que les vivres nécessaires. Disséminés çà et là, pendant le jour, dans des endroits couverts, ils s’y tenaient blottis, et ils s’y livraient au repos ; la nuit arrivée, ils en sortaient, pour se répandre sur les grands chemins, et pour égorger les Hilotes qu’ils rencontraient. Quelquefois aussi ils couraient les champs pendant le jour, tuant les plus forts et les plus robustes des Hilotes[55].
Le 09 septembre 2024 à 01:31:00 :
Voici comment se faisait l’élection.Le peuple s’assemblait sur la place publique : des hommes choisis s’enfermaient dans une maison voisine, d’où ils ne pouvaient voir personne, et où on ne pouvait les apercevoir ; ils entendaient seulement les acclamations de l’assemblée, car c’était par des cris que le peuple, comme dans les autres cas, donnait son suffrage. Les compétiteurs n’étaient pas introduits tous à la fois dans l’assemblée : ils traversaient la place l’un après l’autre, en silence, selon le rang que le sort leur avait désigné. Ceux qui étaient enfermés dans la maison marquaient à chaque fois, sur des tablettes, le degré de l’acclamation, sans savoir pour lequel des candidats on criait, sinon que c’était pour le premier, pour le second, pour le troisième, et ainsi de suite, selon l’ordre où ils entraient dans l’assemblée. Celui qui avait fait pousser la clameur la plus soutenue et la plus forte, ils le déclaraient sénateur. Le nouvel élu se couronnait de fleurs, et il allait dans les temples, rendre grâces aux dieux. À sa suite, marchaient une foule de jeunes gens, louant à l’envi et exaltant sa vertu, et une troupe de femmes qui chantaient des hymnes en son honneur, et qui le félicitaient d’avoir vécu dans la sagesse. Chacun de ses amis lui servait une collation, en lui disant : « La ville honore ta vertu de cette table. » Quand il les avait tous visités, il se rendait à la salle des repas publics, où les choses se passaient à l’ordinaire, excepté qu’on lui servait deux portions, dont il mettait l’une à part. Après le souper, ses parentes se présentaient aux portes de la salle. Il appelait celle qu’il estimait le plus, et il lui donnait la portion qu’il avait gardée : « J’ai reçu, disait-il, cette portion comme prix de la vertu ; et je te la donne. » Et celle-là était accompagnée chez elle par les autres femmes, et recevait, elle aussi, de grands honneurs.
Ces lows quand même ils pouvaient pas faire des petits papiers non?
Données du topic
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- Loose-Sutures
- Date de création
- 7 septembre 2024 à 04:18:44
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