Vous êtes escorté à l'extérieur du plateau de TPNP. Vous traversez tout un dédale de couloir ainsi que plusieurs escaliers, qui donnent sur un réseau de sous-sols où l'éclairage est considérablement réduit. Vous arrivez devant un petit local à poubelles. La garde privée de Strannix vous ouvre la porte, et vous êtes jetés là-dedans comme de vulgaires déchets.
- Là où vont les ordures ! Hahaha !
- Je crois que vous allez passé un bon moment là-dedans ! J'espère que vous n'avez pas peur du noir !
CLAC !
La porte vient de se refermer. Vous entendez la serrure se verrouiller, et le peu de visibilité que vous avez eu en entrant dans le local vous a suffit à déterminer qu'il n'y a ni fenêtre, ni conduit d'aération, rien, si ce n'est quelques tas de cartons vides et deux bennes à ordures. Pour ce qui est de l'odeur... ça n'a évidemment rien d'un parfum à la menthe.
- Pouah ! Ca empeste les poubelles ici !
- ... Pourquoi tu leur as demandé de t'arrêter avec moi ? Qu'est ce que t'as essayé de faire ? Bordel !
- Hé ! Ecoute, Célestin... je sais que tu m'en veux terriblement pour Jeff... je sais que tu me pardonneras sûrement pas pour ce que j'ai fait... crois-le ou non, je le regrette, vraiment ! Tu crois que j'ai signé pour le tuer ? On nous a enfermé de force dans ce marécage, j'étais plus le même à l'intérieur !
- Ah ! C'est vrai, t'es plus le même... tu n'étais qu'un simple citoyen avant tout ça... puis, tu as été fait prisonnier, comme Jeff, moi, et tous les autres... et maintenant, tu es un tueur ! Un tueur qui n'a pas hésité à fusiller un gars qui n'était un danger pour personne !
- J'ai paniqué ! On dirait peut-être pas, mais... j'étais au bout du rouleau ! Je pensais à ma mère, qui a passé des années et des années à élever à elle seule le pauvre con que je suis aujourd'hui, elle représente tout à mes yeux ! C'est tout ce qui me reste, tu comprends ? Je... je sais même pas si elle va bien, maintenant, et je pouvais pas... je pouvais pas l'abandonner ! J'étais prêt à tout pour ressortir de cette arène avec l'espoir de la retrouver un jour !
- ... Moi aussi, j'ai une famille... et Jeff, il avait peut-être des proches à retrouver, lui aussi, mais si c'est le cas, c'est clair qu'il les reverra jamais ! La faute à qui ?
- Je... je suis désolé... je suis pas un tueur. Si tu peux pas me comprendre, c'est que t'es pas assez humain, Célestin ! On est dans la même situation, toi et moi !
- Ah oui ? Pas assez humain ? Dans cette arène, j'ai tout fait pour convaincre les autres de faire résistance à Strannix et s'unir au lieu de se massacrer ! C'était pas dans tes projets, apparemment !
- Tout ça, ça serait jamais arrivé si ce dictateur de mes c*uilles n'avait jamais pris le pouvoir... le vrai problème, il est là ! Et ta famille, si tu veux la revoir, faudrait déjà que tu échappes à ces criminels !
- Sans blague ! Et tu crois que j'essaye de faire quoi ? Je me suis tapé la honte de ma vie sur ce plateau télé, et pourtant, j'ai eu le courage de me lever et de parler contre ces enflures ! Je tiens pas à rester soumis comme tu le fais, il y en a assez de voir ce pays partir en c*uilles !
- Tu l'as dit toi-même, la France n'existe plus... et si elle existe encore, c'est plus un pays, mais un enfer ! Pas vrai ?
- ... Oui, c'est vrai... on a perdu la France...
- Et alors ? Je suis qui, moi ?
- Mais t'incarnes la résistance, mec ! Ce que t'as fait sur le plateau, en direct, devant tout le peuple, ça incitera sûrement les gens à se rebeller contre le pouvoir !
- Bien sûr ! Si t'as de l'espoir là-dessus... je suis pas De Gaulle, ça m'étonnerait pas qu'on me prenne pour un attardé qui a lamentablement tenté de lancer une révolution... sans succès. Et pourquoi tu serais de mon côté, déjà ? Je pensais qu'on était plus amis !
- Amis, peut-être pas... mais je crois qu'on est dans le même pétrin, toi et moi ! M*rde ! Si on serre pas les coudes, on est foutu !
- Si tu le dis... Mais faudra pas compter sur moi pour veiller sur toi jusqu'à ce qu'on retrouve notre liberté... si déjà on a une chance de la retrouver !
- En tout cas, ton discours... il était puissant, tout le monde l'a ressenti sur le plateau. J'ai trouvé ça très courageux. Pour montrer mon respect, je me suis proposé pour être enfermé avec toi... même si tu me détestes, j'ai pas envie de te laisser seul, voilà !
- Ben... écoute, on verra bien ce que ça donne. Je sais pas si on sera encore là demain pour voir le résultat. On sera peut-être exécuté, d'ici là. Moi, au moins, puisque tu n'as rien fait pour finir ici.
- Moi, j'y crois... Regarde, t'as bien vu la réaction de Strannix, tu lui as fait quelque chose, il s'est senti... menacé, on dirait. Tu l'as bien vu !
Cette remarque vous arrache malgré tout un petit rire, que vous essayez de camoufler derrière un toussotement.
- Ouais... peut-être... je sais pas.
- Putain, j'en ai marre de tout ça... je veux plus y penser... je suis crevé, je me demande qu'est ce qui nous attend...
- Bon, bah essaye de sommeiller... ça fera peut-être passer les longues heures d'attente dans ce local tout pourri.
Les minutes passent, dans le noir complet. Vous n'avez rien à faire de mieux qu'attendre. Tout ce que vous avez traversé pour terminer dans ce trou à rats repasse en boucle dans votre esprit. Cela vous rappelle votre première nuit de fugue, la veille des attentats sur le pays, et la guerre civile qui en a découlé. C'est tellement surréaliste que vous êtes presque amusé rien qu'en y repensant. Au bout d'une demi-heure, vous fermez l'œil, et laissez votre conscience se perdre dans l'abîme du sommeil.
Le 28 janvier 2024 à 23:16:13 :
j'attend la suite avec grand joie mon khey![]()
Et la sweet arrive très bientôt mon kheyou !
Le 29 janvier 2024 à 13:14:49 :
Le p'tit retournement de Situation de Bernard après le discours de Suprême Leader de la résidence de notre bon vieux Célestin !
Je n'était pas prêt je l'avoue![]()
CHAPITRE 5 : OPERATION ANDORRE
- Hé ! Les puceaux ! On se réveille !
La porte du local était ouverte. Une silhouette imposante se découvre à à l'entrée, tandis qu'un carré de lumière vient se projeter sur vous. Bernard se réveille à son tour, déboussolé. Après avoir rapidement repassé les derniers événements dans votre tête, vous supposez qu'on s'apprête à vous sanctionner pour vos propos sur TPNP. Vous avez vu juste.
- J'espère que vous avez profité de ce petit répit avec les poubelles, parce qu'on vous a trouvé une nouvelle occupation !
- C'est-à-dire ? Vous allez nous buter ?
- Hahaha ! Vous tuer ? Nan, le camarade Strannix vous fait grâce ! Devinez quoi : vous allez voyager !
- Oui ! Le leader suprême vous laisse une dernière chance pour vous racheter auprès de la France ! Et pour cela, vous allez être envoyé à l'autre bout du pays !
- Déporté ? Pas vraiment, Jean Moulin !
- Qu'est ce que c'est, du coup ?
- Voilà l'ordre donné par le chef suprême : dès ce soir, Célestin Fernal et Bernard Lerenard rejoindront l'infanterie suprême pour servir leur pays dans le cadre de l'Opération Andorre !
- Il y a à peine 12 minutes, Strannix a déployé ses armées à Andorre, dans les Pyrénées, considérant que ce territoire n'a pas lieu d'exister indépendamment de l'autorité française. Par conséquent, et jusqu'à nouvel ordre, les armées de la RPDF seront mobilisées sur le sol andorran pour combattre l'armée espagnole, avec qui la RPDF se dispute le petit pays. Des groupes de prisonniers français seront affilés aux troupes françaises pour participer à l'opération et servir la nation. Vous en faites partie, j'espère que vous allez apprécier vos aventures dans les Pyrénées ! Hahahaha !
20h30. Le train en partance pour Perpignan, dans le sud du pays, est sur le point de partir. Le ciel est déjà noir, en cette soirée d'hiver. Les températures seront sûrement plus clémentes, là où vous partez, mais les circonstances de ce voyage ne vous laisseront pas profiter du climat. Vous allez faire la guerre. L'ensemble de votre régiment vient d'embarquer, vous êtes répartis dans plusieurs wagons.
- Alors ! Mes p'tits couillons ! On se remue un peu et on commence à se préparer un peu psychologiquement, parce que la guerre, c'est la guerre, ma parole !
- Oui, on part pas passer des vacances aux Bahamas là, on a une nation à servir, et des intérêts à défendre ! La République Populaire et Démocratique de France doit gagner cette guerre ! Strannix vous récompensera si bien que vous en oublierez tous vos malheurs !
- Comme disait mon oncle Séraphin, après l'effort ou après la mort, le réconfort ! Vous comprenez mes poussins ? N'ayez pas peur de mourir ! Parce que si je meurs sur ce putain de front, je trouverai quand même le repos éternel dans mon putain de cercueil ! Et Dieu sait que j'ai raison !
Tous les autres "soldats" étaient dépités. Ils étaient tous issus des prisons françaises.
- Bordel ! On dirait qu'on vous envoie à Guantanamo, à en juger par vos gueules de vos fantômes dépressifs ! On va vivre une putain d'aventure, j'vous dis ! On va vagabonder dans les montagnes, on va marcher dans la neige ! Dans le Nord, vous vivrez jamais un truc pareil ! A part pour la neige peut-être, mais les montagnes du sud, y en a pas dans le Nord !
- Allez, demain, je veux tous vous voir devenir des hommes, et des vrais hommes ! Pas des tapettes ! Ici, c'est l'armée suprême ! Pas l'armée de playmobils ! Est-ce que c'est clair ?
- Oui, chef ! Tout est clair, chef ! Attendons vos ordres !
- C'est bien ! Prenez exemple sur cette recrue, qui incarne le profil du vrai fantassin et son amour pour la patrie ! Bravo, soldat
Bernard chuchote, sans vraiment s'adresser à qui que ce soit :
- Hep ! Soldat Bernard ! Je n'aime pas entendre cela ! 10 pompes, là tout de suite, exécution ! Ca vous remettra les idées en place !
JvArchive compagnon