Quelques heures plus tard, en début d'après-midi, vous vous êtes à moitié remis de cette expérience cruelle et injuste. Après une petite collation et un répit de courte durée, vous êtes rassemblés avec les 5 autres participants des jeux encore en vie sur le plateau de TPNP, la nouvelle émission phare qui met en avant les projets et la politique de Strannix.
- Mes p'tits poulets, bonjour à tous ! Si vous nous regardez cet après-midi, je vous souhaite tout d'abord une excellente année, qui commence fort grâce aux efforts de notre nouveau leader suprême, j'ai nommé Strannix ! Aujourd'hui, on accueille des invités très spéciaux mes chéris, ils ressortent tous les 6 des Jeux de la Nation que vous avez pu visionner ce midi comme des millions de français à travers tout le pays ! Le divertissement, que l'on doit au génie de notre ami Norman Osbork, a eu un succès énorme dans le monde entier ! Ils étaient 16 au début, ils ne sont plus que 6 pour en parler ! Mais c'est pas tout : Strannix lui-même sera présent à travers l'écran pour écouter le témoignage de nos survivants !
- OUAAAISSS ! VIVE STRANNIX ! VIVE STRANNIX !
- Oui, vive Strannix et vive la République Populaire et Démocratique de France ! Oh, tiens ! Voici Strannix qui nous rejoint !
Le leader suprême apparait à l'écran, dans son bureau. Derrière lui, le drapeau de la nouvelle France.
- Bonjour, camarades. Bonjour, Cyril. Et bonjour à nos 5 invités qui ont fait sensation dans l'arène.
- Bonjour, ô grand Strannix, le beau, le fort, l'excellent ! Oui, 5 invités sensationnels qui sont ressortis vainqueurs, ce qui n'est pas le cas pour Philippulus, notre seul joueur perdant de cette première édition ! Si notre leader suprême le veut bien, nous allons commencer à écouter les témoignages de chaque survivant !
- Allons-y, je suis curieux de connaitre les ressentis de nos petits guerriers. Je propose qu'on commence par Delormeau, qui est, je suppose, déjà bien connu de votre audimat.
- Excellente proposition de notre leader suprême qui souhaite entendre en premier notre ancien chroniqueur blondinet ! Matthieu Delormeau, comme on se retrouve ! Les caméras et les lumières sont braquées sur toi, on a très hâte de t'écouter !
- Ah, hum... bonjour, Cyril, ça-ça fait lon-longtemps ouais ! Oui ! Bon, je... voilà !
- Est-ce que le public est ravi de retrouver son chroniqueur préféré ?
- Bahaha ! Toujours aussi apprécié des français, le Delormeau !
- Matthieu, mon p'tit chéri, tu es le vainqueur des jeux le moins populaire aux yeux des français qui ont suivi l'événement, mais tu nous a quand même livré un sacré spectacle à la fin ! Dis nous, l'alliance que tu as formé avec Célestin et Diana a t-elle été bénéfique ? Comme le montrent ces ces images, tes deux copains ont réussi à attirer un autre joueur bien baraqué dans ta cachette souterraine. Heureusement pour toi, t'as déniché un lance-roquettes au fond de la grotte et tu t'en es servi pour terrasser Zyzz, qui a terminé dans un sale état. Que penses-tu de ton exploit ?
La parole est à Matthieu, alors que les images de la scène en question défilent sur une portion de l'écran.
- J'ai abattu Zyzz pour me protéger et protéger mes alliés, Zyzz a tenté de nous tuer après nous avoir débusqué, j'estime que c'est de la légitime défense !
- Formidable ! Bravo Delormeau, je vois que tu n'es plus le même depuis ! Le moins qu'on puisse dire, c'est que l'avis des français à ton sujet, lui, n'a pas changé bahahaha !
- Tchang Yong, notre moine shaolin venu de Shanghai ! Expert en arts martiaux traditionnels et guerrier dans l'âme, ce petit bonhomme a été remarquable dans l'arène !
- Tchang Yong ne parle pas français, mais nous avons avec nous Chang Lee, notre traducteur franco-chinois, qui se chargera de vous traduire les propos de Tchang !
- Bonjour, nihao ! vive Strannix !
Le traducteur se tourne vers Tchang Yong et le salue dans sa langue natale. Le moine shaolin lui répond, et son interlocuteur lui explique la raison de sa présence. Une fois le vieux guerrier chinois informé, Cyril reprend la parole.
- Tchang Yong, vous vous êtes fait une place parmi les vainqueurs du tournoi en éliminant Sylvain. Sur ces images, on peut vous voir caché au somme d'un arbre, un sabre à la main.
L'interprète traduit mot pour mot. Tchang Yong hoche la tête en guise de confirmation.
- Une dizaine de minutes plus tard, Sylvain apparait au pied de l'arbre, et vous profitez de l'occasion pour lui sauter dessus et lui couper la tête avec une précision extraordinaire. Quel a été votre ressenti après avoir tué votre adversaire aussi violemment ?
Des images prises par les drones sont projetées, on y voit le corps sans vie de Sylvain, sans tête. Les autres survivants des jeux, autour de vous, semblent eux aussi choqués par ce qu'ils viennent d'observer, mais contiennent leur émotion. Vous en faites de même, préférant rester discret. Tchang Yong répond quelque chose après la traduction qui lui a été faite, Chang Lee explique en français :
- Monsieur Yong affirme avoir agi en suivant son instinct, il a senti la menace se rapprocher et a préféré frapper le premier.
- Sacrée agilité, il faut dire ! L'art de la guerre se reflète dans votre jeu Tchang ! Les téléspectateurs ont l'air d'avoir apprécié votre coup de maitre. Notre leader suprême est-il de cet avis ?
- J'aurais pas misé grand chose sur ce petit vieux, et pourtant ! Ces chinois sont des phénomènes.
- On va maintenant s'intéresser au parcours de Bernard, le jeune homme plein d'énergie qui s'est assuré la victoire en tuant Jeff, son adversaire malchanceux qui cherchait visiblement à éviter l'affrontement. Nos images montrent Bernard abattre Jeff de deux balles dans l'abdomen. La scène qui suit est pour le moins... poignante. On voit Célestin complètement abattu aux côtés de son ami agonisant.
La scène est diffusée sous les yeux dénués d'émotion du public. Vous revoyez ces images terribles qui, sur le coup, frappent votre moral de plein fouet. C'était comme une torture de revisionner la mort de votre ami, en train de se vider de son sang pendant que vous le suppliez de rester en vie. Le visage de Strannix était stoïque, ne trahissant pas le moindre sentiment de compassion.
- Célestin, Jeff représentait beaucoup à vos yeux, nous pouvons deviner. Mais les règles sont les règles, Bernard aurait très bien pu tuer un autre joueur. Jeff était au mauvais endroit, au mauvais moment.
- Au mauvais endroit, au mauvais moment. Quel dommage.
La réaction inhumaine de Strannix à l'égard du pauvre khey vient ajouter un sentiment de rage à votre mélancolie.
- Que... c'est... vous avez pas le d-
- Célestin, s'il vous plait, attendez que je vous donne la parole, je crois que Bernard a des choses intéressantes à nous dire !
- C'est-à-dire que... je... je voulais pas vraiment le tuer ! Vous avez mal interprété mon geste ! J'ai hésité, sur le coup j'ai paniqué, j'ai tiré sans vraiment vouloir le faire !
- J'ai envie de vous croire, mais nos experts en psychologie les plus qualifiés ne sont pas de cet avis. D'après nos spécialistes, vous n'avez sûrement pas été sujet à des réactions de panique et votre geste semble parfaitement naturel. D'ailleurs, vous repartez comme si de rien n'était après avoir ouvert le feu sur Jeff. Que dites-vous de cela ?
- Mais, je... je voulais pas... j'avais pas le choix ! Je sais que c'est pas juste, mais... j'ai d'abord pensé à moi comme tous les autres joueurs ! Vous pouvez comprendre ça ?!
- Je me demande si Célestin aura autant de compassion pour vous, mais la brutalité de votre geste a suscité beaucoup de colère parmi les spectateurs. A ce propos, on va à enchainer avec les ressentis de Célestin, malgré ces moments de peine et de tension sur le plateau. On va aussi écouter Diana et Matthieu qui lui ont prêté main forte au cours des jeux.
(C'est bizarre, on dirait qu'il défendait Bernard au départ, et maintenant il défend mon côté... ce salaud, il veut nous diviser encore plus !)
- Célestin, très peu d'espoirs étaient en votre faveur au début du tournoi, et pourtant, dès les premières minutes, vous avez fait une victime ! Sur ces images, on voit Carlos, le premier joueur éliminé, vous poursuivre avec une machette dans la main. Finalement, vous parvenez à le tuer avec une grenade, alors que vous vous êtes retrouvé en plein milieu d'un marais. Quel sang-froid !
- Ou-oui oui quel sang-froid ! Mais... il m'a forcé à le faire, c'était lui ou moi
- C'est l'esprit du combattant ! Dans la jungle, mes loulous, c'est tuer ou se faire tuer !
- Mais j'aurais mieux aimé éviter ça, vous savez... je suis pas un tueur !
- En tout cas, vous êtes un véritable guerrier quand la situation vous l'oblige, comme quoi il faut pas se fier aux apparences...
- Vous avez été confronté à de nombreux adversaires ! Carlos, Thaïs, Serguei, Zyzz, Jésus Bonaparte, et quand même, vous êtes encore là pour nous raconter ça !
- Ouais.. haha ouais c'est vrai
- D'ailleurs, on a eu le droit à un joli moment romantique avec Diana ! Un joli baiser qu'on a pas manqué de capturer !
La petite scène intime est projetée à l'écran. Le malaise vous écrase.
- Charmant ! Quel homme, ce Célestin !
- On dirait que les Jeux de la Nation ont amené notre puceau à faire la rencontre de sa vie !
- P...p... pardon ? Mais ça-ça v-va pas ?!
Etant introverti et facilement mal à l'aise de nature, vous cédez rapidement à une crise de panique qui regorge de colère.
- On dirait que Célestin a soudainement envie de prendre la parole.
- Oui, c'est curieux ça ! Célestin, vous m'avez l'air tendu !
- Célestin, ça sert à rien de t'emport-
- Célestin, si vous avez quelque chose à dire... dites-le !
Vous êtes hors de contrôle. Les yeux médusés de Matthieu, Diana, Bernard et Tchang étaient sur vous, pendant que Philippulus roupillait dans sa barbe, la tête baissée.
- Oui, merci Cyril ! J'ai quelque chose à dire, c'est vrai ! Alors écoutez-moi bien !
- Quel pitre, arrêtez cette mascarade, jeune homme.
- Non, je vais pas m'arrêter ! Ecoutez-moi tous ! C'est très important !
- Mes poulets, vous avez entendu le chef ? Taisez-vous !
- Pardon, ô puissant Strannix !
- C'est bien. Ecoutons Célestin, après on rigolera.
- J'ai... j'ai un message à adresser à une personne en particulier... et non, ce n'est pas Diana ou Bernard. Monsieur Strannix... c'est à vous que je m'adresse !
Les paroles que vous êtes sur le point de proférer à l'encontre de Strannix pourraient vous attirer de graves ennuis. Le prix à payer sera peut-être votre vie. Ou celle de vos proches. Quoi qu'il en soit, vous estimez qu'il est grand temps de se ressaisir et ne plus se laisser marcher dessus. Vous réunissez tout votre courage pour livrer ce discours frappant.
- Monsieur Strannix... vous avez raison. Vraiment. Vous avez raison de me traiter comme de la m*rde, c'est vraiment tout ce que je vaux. J'ai toujours été la risée de mon quartier. Mais grâce à vous, je suis maintenant la risée du pays. Mais le pire, c'est que je suis encore là, moi. Jeff, Serguei, Jésus Bonaparte, Thaïs, et tous les autres français morts à cause de votre folie, ils ne verront pas l'ampleur de vos crimes. Ils sont morts, et ils sont morts avec la France. Appelez ce pays comme vous voulez, mais ne parlez pas de France : elle existe plus, la France, la vraie. Et vous le savez.
- Libre à vous de me tuer après ça, mais tant que je serai là pour parler, je parlerai, que ça vous plaise ou non. Si c'est pas moi qui payera le prix, ce sera peut-être ma famille. Laissez-moi vous dire une chose : ca m'est purement égal. Ma famille, si elle m'accorde encore de la valeur, elle refuserait de me voir me soumettre à votre politique diabolique et à vos réformes insensées. Je rappelle, car beaucoup ont la mémoire courte, que vous avez profité d'une attaque étrangère sur le territoire pour vous imposer en dictateur sur le pays. Si vous n'êtes pas un dictateur, une pourriture, un fléau, un criminel, vous n'êtes RIEN.
- Corentin. Vous vous rappelez, de Corentin ? Son nom vous dit quelque chose ? Je me rappelle parfaitement de ses dernières paroles. Vous ne combattez pas le terrorisme, vous l'incarnez. Vous avez combattu au Mali, où vous avez été laissé pour mort après une attaque imprévue...
Vous remarquez sur le visage de Strannix une expression qui vire de l'indifférence à l'étonnement. Il ne s'attendait pas à ce que vous mentionniez son passé au Mali. Votre discours avait de l'effet sur sa conscience, c'était clair et net.
- ... La vie vous a offert une deuxième chance, mais vous avez préféré la gâcher pour détruire votre pays et imposer une politique despotique et meurtrière. Des millions de gens sont soumis à vos ambitions de criminel mégalomane. Peut-être que je le suis, moi aussi, mais maintenant, vous êtes là, en direct, et vous ne pouvez rien faire face à la vérité. Vous l'assumerez, ou vous la rejetterez. Les qualités d'un chef résident là-dedans. Mais vous n'êtes pas un chef, juste un profiteur qui a pris le pouvoir par la force.
- Ca suffit ! Qu'on le foute au cachot, ce microbe !
- S'il existe encore des vrais français, qui m'écoutent à l'heure actuelle, je les invite à se révolter, parce que soumission n'est pas solution ! Peu importe vos croyances, vos opinions politiques, vos origines, peu importe, la vraie France c'est la VOTRE !
- Bordel ! Faites-moi taire ce reste de camembert moisi ! Exécution !
Vous tombez à genoux. Des gardes affluent vers vous. Vous êtes plaqué contre le sol, on vous passe les menottes tandis que le public s'affole. Vous ne pensez plus à rien, si ce n'est cet ultime moment de gloire que vous aurez connu. Un vaurien comme vous, victime de la société, qui parvient par la seule force de la parole à faire pression sur le leader suprême du nouveau pays, ça se félicite. Vous souriez, alors qu'on vous emmène de force. Vous jetez un dernier regard derrière vous. Diana, Matthieu, Bernard, Cyril, le public, tout le monde a le regard rivé sur vous. Vous ne quitterez pas ce plateau en vain, ça c'est sûr.
- Nom de Dieu... jamais en 68 ans d'existance je n'avais entendu un discours digne de ce nom... ça !
Le 27 janvier 2024 à 22:02:19 :
celestin from puceaux zero tout to le nouveau de Gaulle![]()
From puceau 0 tout to war hero
Le 28 janvier 2024 à 11:11:23 :
Soulèvement populaire in coming ? Ou la mass va t’elle plier le dos comme d’hab ?
La liberté et la justice finiront par l'emporter sur le mal. Enfin, je l'espère !
- Attendez !
- Quoi donc ? Qu'est ce qu'il veut celui-là ?
- Attendez ! Je... Emmenez-moi aussi ! Emmenez-moi avec lui !
Les gardes se retournent tous vers l'intervenant. D'abord perplexes, ils éclatent de rire en voyant Bernard se porter volontaire pour vous rejoindre. Vous n'en croyez pas vos oreilles.
- Je pense comme lui ! Je mérite pas d'être en liberté, je suis dangereux ! Monsieur Strannix, je vous en supplie, faites-moi arrêter aussi !
- Non mais je rêve ou cet abruti me supplie de l'envoyer au cachot ?
- Apparemment, oui, monsieur Strannix ! Quels sont vos ordres ?
- Trop mignon. Puisqu'il tient tant... Emmenez-le aussi ! Ca nous fera des vacances !
Le public ainsi que les autres invités étaient ébahis. Du grand n'importe quoi. A quoi jouait Bernard ?
- Allez p'tit couillon au poil roux, tu vas t'amuser là où on t'emmène !
JvArchive compagnon