Cimer clé
Petite session jusqu'à 11h !
Le 08 juin 2025 à 08:20:14 :
Elle peut, si tu as de l'expérience ou la capacité à te corriger efficacement au fur et à mesure !
Tu as sûrement raison et je me fie évidemment à ton expérience. Je vais par conséquent continuer sur ma lancée et corriger au fur et à mesure, ce qui est plus motivant que d'arrêter la marche pendant un temps indéterminé pour tenter de construire un plan. La marche, avec une vision à courte distance, permet de sonder le terrain, de repérer les obstacles et de préparer ce qui vient immédiatement après. En effet, en étant attentif et présent dans l'instant, l'intuition se développe et on peut ainsi dégager un horizon, quitte à réajuster ensuite le tir en revenant sur ses pas dans le cas où l'on aurait fait fausse route, ce qui peut arriver.
Je suis content si ça a pu te toucher. Courage
Nouvelle session 16-19h chez moi
Le 08 juin 2025 à 18:45:51 :
Pour un romancier, parmi les différentes causes qui peuvent s'offrir à lui, le temps constitue selon moi le meilleur des alliés et aussi le meilleur des correcteurs. Le temps dans la durée. Un temps plus ou moins long, plus ou moins rapide selon la personnalité des auteurs. Françoise Sagan écrivit son premier roman Bonjour tristesse à l'âge de 18 ans, en l'espace de quatre semaines durant un été sauf erreur de ma part, qui la rendit immédiatement célèbre, tandis que pour d'autres la gestation peut durer jusqu'à plusieurs années. Dans tous les cas, un travail exclusivement personnel engendrant une œuvre authentique pour ces auteurs qui ne s'appuient que sur leur peine. Res est magni laboris.
C'est vrai. Beaucoup d'auteurs patientent d'ailleurs des années sans avoir la moindre publication. C'est une injustice majeure du milieu.
Je parlais de la gestation d'une œuvre, autrement dit avant que celle-ci ne soit présentée à un éditeur : l'auteur la porte en lui et peut la faire mûrir pendant des années avant que lui-même ne juge qu'elle est digne d'être envoyée à une maison d'édition. Je n'ai pas en tête d'exemples d'écrivains mais je crois que certaines œuvres très abouties et immenses ont exigé de la part de leurs auteurs une endurance et une patience colossales pendant plusieurs années.
Dans mon message précédent, je pense avoir fait une faute de syntaxe dans le passage "(...) tandis que pour d'autres la gestation peut durer jusquà plusieurs années " : la préposition jusquà n'a pas sa place dans cette phrase et c'est sans doute à cause d'elle que tu as compris autre chose ; j'aurais dû dire : "(...) la gestation peut durer des années".
Je parlais de la gestation d'une œuvre, autrement dit avant que celle-ci ne soit présentée à un éditeur : l'auteur la porte en lui et peut la faire mûrir pendant des années avant que lui-même ne juge qu'elle est digne d'être envoyée à une maison d'édition. Je n'ai pas en tête d'exemples d'écrivains mais je crois que certaines œuvres très abouties et immenses ont exigé de la part de leurs auteurs une endurance et une patience colossales pendant plusieurs années.
Dans mon message précédent, je pense avoir fait une faute de syntaxe dans le passage "(...) tandis que pour d'autres la gestation peut durer jusqu'à plusieurs années" : le groupe prépositionnel jusqu'à n'a pas sa place dans cette phrase et c'est sans doute à cause de lui que tu as compris autre chose ; j'aurais dû dire : "(...) la gestation peut durer des années".
Comment tu fais pour (soit pour ce livre, soit pour le prochain) rester autonome et ne pas subir les « corrections » (manoeuvres marketing) des éditeurs ?
(ou au contraire tu as compris ce qui fera une recette régulière ? )
Pas trop décu avec l’idéal romantique et la réalité capitaliste ?
(pas lu le reste du topax)
Le 10 juin 2025 à 07:05:51 :
Comment tu fais pour (soit pour ce livre, soit pour le prochain) rester autonome et ne pas subir les « corrections » (manoeuvres marketing) des éditeurs ?(ou au contraire tu as compris ce qui fera une recette régulière ? )
Pas trop décu avec l’idéal romantique et la réalité capitaliste ?
(pas lu le reste du topax)
Je n'ai jamais subi mes corrections éditoriales. Dans l'extrême majorité des cas, les corrections des éditeurs sont pertinentes et améliorent le texte. Dans le cas où elles ne le sont pas, je n'ai jamais rencontré d'éditeur qui refuse d'écouter mon point de vue.
Si je dois être honnête, cette histoire d'indépendance perdue en éditant, c'est une chimère que se racontent les auteurs recalés en maison d'édition pour justifier leur préférence pour l'auto-édition. L'auto-édition est une belle voie, mais elle est souvent choisie pour de mauvaises raisons.
Il y a des défauts à éditer en maison, mais clairement pas celui de perdre la main sur son récit.
Le 10 juin 2025 à 07:00:46 :
Le milieu éditorial est un milieu obscur...
C'est un milieu injuste, où beaucoup d'auteurs perdent leur santé mentale, oui.
Mais pour le coup, le milieu de l'auto-édition l'est tout autant
Le 10 juin 2025 à 08:33:01 Gristhan a écrit :
Le 10 juin 2025 à 07:05:51 :
Comment tu fais pour (soit pour ce livre, soit pour le prochain) rester autonome et ne pas subir les « corrections » (manoeuvres marketing) des éditeurs ?(ou au contraire tu as compris ce qui fera une recette régulière ? )
Pas trop décu avec l’idéal romantique et la réalité capitaliste ?
(pas lu le reste du topax)
Je n'ai jamais subi mes corrections éditoriales. Dans l'extrême majorité des cas, les corrections des éditeurs sont pertinentes et améliorent le texte. Dans le cas où elles ne le sont pas, je n'ai jamais rencontré d'éditeur qui refuse d'écouter mon point de vue.
Si je dois être honnête, cette histoire d'indépendance perdue en éditant, c'est une chimère que se racontent les auteurs recalés en maison d'édition pour justifier leur préférence pour l'auto-édition. L'auto-édition est une belle voie, mais elle est souvent choisie pour de mauvaises raisons.
Il y a des défauts à éditer en maison, mais clairement pas celui de perdre la main sur son récit.
Lesquels ? (eux ou n’importe qui de façon similaire, on s’en fout)
C’est super intéressant que tu nuances depuis l’intérieur.
Le 10 juin 2025 à 08:35:39 :
Le 10 juin 2025 à 08:33:01 Gristhan a écrit :
Le 10 juin 2025 à 07:05:51 :
Comment tu fais pour (soit pour ce livre, soit pour le prochain) rester autonome et ne pas subir les « corrections » (manoeuvres marketing) des éditeurs ?(ou au contraire tu as compris ce qui fera une recette régulière ? )
Pas trop décu avec l’idéal romantique et la réalité capitaliste ?
(pas lu le reste du topax)
Je n'ai jamais subi mes corrections éditoriales. Dans l'extrême majorité des cas, les corrections des éditeurs sont pertinentes et améliorent le texte. Dans le cas où elles ne le sont pas, je n'ai jamais rencontré d'éditeur qui refuse d'écouter mon point de vue.
Si je dois être honnête, cette histoire d'indépendance perdue en éditant, c'est une chimère que se racontent les auteurs recalés en maison d'édition pour justifier leur préférence pour l'auto-édition. L'auto-édition est une belle voie, mais elle est souvent choisie pour de mauvaises raisons.
Il y a des défauts à éditer en maison, mais clairement pas celui de perdre la main sur son récit.
Lesquels ? (eux ou n’importe qui de façon similaire, on s’en fout)
C’est super intéressant que tu nuances depuis l’intérieur.![]()
Lesquels de défauts ?
Pour moi les défauts quand tu publies en maison d'édition, c'est la dimension temporelle. Tout prend un temps infini. Puisque tu dépends des éditeurs pour manger, tu es parfois dans des situations atroces où tu cours après le pognon de façon absolument anormale.
Typiquement l'an dernier un de mes éditeurs me devait 3000 balles. Il refusait de me les payer. Normalement ils sont censés être payés avant le 31 juin (les éditeurs qui ont un minimum de race te paient au début de l'année) et évidemment, tu ne peux pas faire de mise en demeure avant que ce délai soit écoulé. Quand tu fais ta mise en demeure, tu as 6 mois à attendre pour qu'elle soit effective et que des démarches légales soient enclenchées.
En gros, il a pu laisser travailler mon fric pendant un an sur ses livrets sans que j'aie aucun moyen légal de le forcer à me le remettre. Ça, c'est un défaut. Et il est lié au fait que le système traite les auteurs comme de la merde.
En autres défauts, je peux citer la protection sociale inexistante, la comparaison permanente avec les autres auteurs en maison d'édition, le fait que tu sois un élément dispensable dont la valeur est directement corrélée à tes succès (je peux développer ça aussi).
Le 10 juin 2025 à 09:36:05 :
À partir du moment où des maisons d'édition s'emparent de ton travail, tu n'as plus de contrôle sur rien, mis à part ton récit, et ça ne date pas d'hier. Il faudrait à mon sens des corporations d'écrivains, comme il en existe pour d'autres métiers, où chacun resterait autonome et maître de sa production.
Tu gardes un contrôle sur ton texte même s'il est en maison d'édition.
Tu préserves ce qu'on appelle le droit moral, ce qui signifie que si le texte est tordu par ton éditeur, qu'il est dévoyé d'une façon ou d'une autre, tu peux contraindre l'éditeur à te restituer les droits et/ou à te dédommager.
J'ai eu une dizaine d'éditeurs différents : grands, petits, pour les adultes, la jeunesse... aucun, je dis bien aucun, n'a laissé la moindre virgule dans l'un de mes récits si je m'y opposais.
Certains sont plus chiants que d'autre, sûrement. Mais on est sur un aléa humain, et pas sur une problématique lié au job de l'éditeur.
Les éditeurs sont les meilleurs alliés de l'auteur, ils ne sont pas des ennemis. L'ennemi de l'auteur, il s'incarne dans le système, pas dans les éditeurs directement.
JvArchive compagnon