Chapitre 10 : Le tuto, direction le bonheur
Un chapitre plus pragmatique que les autres, aujourd'hui c'est l'heure du tuto !
"Marre marre marre d'avoir une vie de merde, j'ai jamais gagné, j'ai jamais compris les règles du jeu, j'ai jamais été aimé "
Tu disais, en croyant que ces choses là t'étaient dû
Eh oui, pourquoi les autres et pas moi ? Parce que je suis moche ? Parce que je suis instable ? Parce que je ne suis pas éloquent ?
Exactement. S'en rendre compte c'est une chose, mais agir s'en est un autre
Vous vous attendez peut-être à une recette miracle pour devenir un Yes-life mais honnêtement, vous connaissez probablement 80% de ce qu'il faut faire...
Vous avez lu ces conseils tout comme moi, dans des soirs de solitude où vous tapiez honteusement "Reddit, how to be sociable", "Youtube, comment avoir du charisme"
C'est un choix qu'il faut faire consciemment et tout les jours. Ce dire qu'aujourd'hui, j'applique les conseils que j'ai pu lire, je sors de ma zone de confort, j'accepte de me louper.
Il faut ranger toutes idées pré-construites, en particulier pour les utopistes qui peuvent me lire. L'Homme est fondamentalement mauvais et soumis à des millions de biais.
Non il n'y a pas de beauté intérieur, tu dois bien te présenter.
Non il n'y a pas de relations organiques, tu dois apporter quelque chose à l'autre personne que ce soit physiquement ou émotionnellement.
Non il n'y a pas de "feeling", c'est uniquement de la manipulation consciente ou non.
Pour toi à qui tout cela n'est pas inné, tu vas devoir apprendre à consciemment faire certaines actions, dire certaines choses, utiliser un ton de voix précis, des constructions de phrases précise. Comme un robot.
Cela pose quand même la question de où commence le social et où commence la manipulation...
M'enfin tu n'as pas le recul nécessaire à l'époque pour te poser toutes ces questions, toi tu veux être un Yes-life, c'est ça qui te sauvera de ton envie de te flinguer !
Alors tu vas faire comme tout les robots, tu vas écumer les forums, lire les bouquins, voir des vidéos mais surtout, tu vas vraiment appliquer les conseils ! Pour de vrai !
Il y a bien sûr l'aspect vestimentaire, hygiène et posture qui sont importants. Mais je souhaite parler purement du social qui est plus intéressant, je peux écrire sur ces sujets aussi si ça vous apporte quelque chose.
Pour les amateurs de lecture, 3 livres m'ont beaucoup aidé :
C'est un livre qui part de la base de la base, pour les débiles comme nous
Un livre qui d'abord va nous rappeler des trucs de base. Oui les gens sont plus sympa quand tu leurs souris, oui les gens aiment bien entendre leurs prénoms, oui les gens aiment bien être écoutés, oui les gens aiment bien se sentir important, oui les gens n'aiment pas les arguments.
Est-ce que je vous prend pour des cons ? Pas du tout. Il y a vraiment une différence entre l'avoir dans un coin de sa tête, et vraiment le conscientiser dans toutes nos interactions quotidiennes.
Et c'est aussi ça qui est intéressant dans le fait d'apprendre à être un Oui-vie, vous pouvez vous entrainer 20-30-50 fois par jours, à tout moment.
Il y a plein de bonnes choses dans ce livre mais le plus important, et ce qui revient dans pas mal de bouquins, c'est d'apprendre à écouter
Sérieusement les kheys, c'est la chose la plus facile à mettre en place et ça change absolument TOUT
Écouter c'est quoi exactement ? C'est simplement rendre la personne importante.
Les gens ont qu'une envie, c'est qu'on s’intéresse à eux. Quand un collègue vous parles du dernier film qu'il a vu il faut que ça percute dans vos têtes. Il faut que vous l'écoutiez comme le saint Messie, et que vous prépariez des questions ouvertes
"Ah sympa, t'en a pensé quoi ?" "Tu regardes quels genres de film normalement ?" "Ton film préféré ?"
Je passe pour un gourou mais je ne peux pas vous expliquer par texte à quel point c'est radical, il faut le tester par soi-même.
J'ai déjà fait des soirées en tête à tête où la personne parle 80% du temps parce que je la relance, tout ça pour recevoir un sms à la fin de la soirée "Ouah FouDuVillage2 j'ai vraiment adoré discuter avec toi, y'avait un super feeling !"
Bref, tout ça c'est écrit dans le bouquin hein
Les deux livres se penchent sur le non verbal, le premier s’intéresse plus à l'état d'esprit (ne pas avoir peur de se faire juger etc...). Là ou le second aborde des stratégies psychologiques pour développer un rapport avec quelqu'un.
J'ai lu beaucoup d'autres bouquins sur le sujet, mais c'est les plus pragmatique et les meilleurs selon moi.
Encore une fois lire c'est une chose. Mais si vous voulez vraiment changer il faut appliquer ce que vous lisez, pour de vrai. Se dire à chaque interaction "Est-ce que j'ai posé des questions sympa ?" "Est-ce que j'ai transmis la bonne intention non verbalement ?" "Est-ce que j'ai bien regardé dans les yeux"....
Prenez moi pour un fou mais c'est vraiment ce que j'ai fait pendant quasiment 1 an, j'allais au boulot avec comme seul objectif de parler aux gens en appliquant les conseils que j'ai pu lire et quand je rentrais chez moi le soir, je notais dans un .txt ce qui a marché, ce qui n'a pas marché, ce que je dois essayer demain.
Et dans un autre .txt, j'avais les règles générales que j'avais lu dans les livres, que je relisais tout les soirs comme une bible.
Alors j'ai continué, j'ai affiné mes techniques et j'ai récolté les résultats. Est-ce que les gens ne m'aiment que maintenant que me présente bien et que je m’intéresse à eux ? Oui.
Est-ce que cette réaction est malsaine ou normale ? A vous d'en juger
Mais c'est aussi là où toutes ces années sur JVC m'ont aidées. Une fois que j'avais le bagout nécessaire pour avoir de vraies discussions, je pouvais déblatérer toute la culture que j'avais accumulé en lisant pendant des heures le forum et ainsi passer pour un fin érudit aux yeux des normies
Pour aller plus loin, je vous laisse aller lire mon Risitas sur la Salsa qui parle aussi de mon ascension dans la pyramide sociale
Et après tant d'effort le résultat était là !
Je suis aimé, je suis invité aux soirées, on m'envoie le premier message, on apprécie ma présence, on me porte de l'affection
Mais ...
Chapitre 11 : Le bonheur ?
Chapitre 11 : Le bonheur ?
Me voila au sommet. Dans les yeux de mes pairs je suis celui à qui tout réussi.
Bien vu socialement, excellent dans son boulot, propre sur lui, de la repartie venant d'un savant mélange de JVC et de LoL pendant 12 ans
Invité aux soirées, le téléphone à la limite du vibromasseur face aux nombres de notifications quotidiennes, bien loin des 3 mois de silence coupé par un avertissement EDF d’antan.
La vedette des soirées dances, les meufs m'invitent d'elles même pour danser du collé-serré en petite tenue dévergondée
Après tant d'efforts, j'y suis enfin, à la place de ceux que j'admirais autant.
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Pourtant, les soirs de calme après la ferveur des jours de fêtes, j'avais pris l'habitude de m'assoir. De m'assoir chez moi dans un silence total, le téléphone en silencieux, un couteau à la main.
Doucement, en utilisant la pointe du couteau comme la mine d'un crayon et ma peau comme une toile, je me demandais : "Et pourquoi pas ? "
Une pensée éphémère ? Un choix réfléchi ? Qu'importe, si tu penses cela c'est que tu n'es pas assez Yes-life, c'est ça la source de tes problèmes, pour sûr !
Alors tu t'impliques un peu plus encore, plus de sortie, plus de temps avec tes amis, plus d'activité, au point de devenir assez étouffant pour tes amis qui ne veulent pas autant d'implication pour une "simple" amitié
Pfff mais quelle bande de connard, si je vais mal c'est parce que je ne vois pas assez de monde, que je n'ai pas des liens assez fort, comme quand j'étais petit.
Alors tu nages à contre-sens, tes interactions sont maintenant purement de la manipulation. Les plus lucides s'en rendent compte, la plupart tombe dans le panneau, encore une fois
Tu es encore plus populaire, plus aimé, plus iconique !
Et pourtant, les dessins continus. Un jour les épaules, l'autre les cuisses. Des traits de plus en plus gras et une encre de plus en plus rouge.
Des soirs d'anxiétés où le cerveau turbine à la recherche d'une porte de sortie. Le sommeil comme seul échappatoire d'un corps qui te tiraille
Un jour, tu pètes un câble.
Lors d'un séminaire au boulot avec nuit à l’hôtel où la plupart de tes amis sont là et où l'alcool coule à flot, ton cerveau sature, c'est la réalisation.
Quatre heure du mat quand la plupart sont au lit, tu envoies un message à une amie proche "Je vais me foutre en l'air." avant de prendre ta voiture et de quitter les lieux.
Un flou total dans ton cerveau, en larme sans raison apparente.
Tu rentres chez toi. Assis sur le canapé le regard dans le vide, tu cherches le courage d'en finir.
Perdu dans ton monde, tu n'entends pas ton téléphone sonner, ni la personne qui frappe à ton appartement.
C'est ton amie qui après 2 chassés dans la porte va te faire reprendre tes esprits, tu lui ouvre sans réfléchir.
Avec le recul, c'était plus un appel à l'aide qu'une vraie tentative. Cependant, si je n'avais pas eu d'aide à temps, je ne serai probablement pas là pour vous écrire ces lignes.
Je vous passe les détails parce que je n'ai pas envie d'en parler. Sur ton téléphone 15 appels manqués. En plus ta hiérarchie est au courant.
Pas que t'en avait quelque chose à foutre à ce moment là pour être honnête. Tu vas passer les 3 prochains jours à végéter dans ton lit, tu te lève seulement pour aller pisser
Vous voyez tout ce que j'ai construit ? Mon cercle social et mes relations ?
Après un (1) moment de faiblesse, ils n'étaient plus là.
Un moment où j'ai montré mes vrais couleurs, un moment où j'ai osé sortir du moule, un moment où j'ai exprimé mes sentiments. Fini, tout s'est écroulé
La très grande majorité de mes "amis" ont, après les messages de soutien faux-cul, peu à peu pris leur distance jusqu’à ne plus me parler ou me répondre.
En fait, je le savais déjà. Je l'avais écrit dans un poème plusieurs mois avant de péter un câble, c'est sur ce dernier que je vais terminer l'un de mes chapitres finaux.
J'ai évidemment remplacé mon prénom par mon pseudo.
Une chape de plomb sur mes pensées insensées, est-ce une solution ou une illusion ?
Méfiant de naissance ou sali par la vie ? Les deux sont concomitants dans mon sillon.
À moitié schizophrène car les FouDuVillage2 sont doubles, ils s’entremêlent, s’entrechoquent et se complètent.
Je ne serais pas humain sans l’un, et déjà mort sans l’autre.
Les voix s'élèvent, se heurtent et se taisent, un dialogue intérieur, un combat sans cesse.
Constant, violent, éreintant. C’est bien là où le bât blesse.
Une guerre morale et physique, un deux contre un qui triple mes problèmes.
Le corps endolori, le facteur exponentiel de mes pensées irrationnelles.
Est-ce si choquant et déconnant de vouloir partir d’un endroit qui ne nous convient pas ?
Pas à pas je l’explore mais la conclusion reste la même, probablement la même que mon papa.
Quelles diversions pour échapper à ce mal-être ? Les antidépresseurs sont la réponse de ma mama.
Mes amis partis sont-ils plus heureux là-haut ? Serai-je pareillement soulagé quand mon heure viendra ?
L’impression d’être à la fois seul et entouré, je ne suis le numéro un de personne, même pas de moi-même.
Et même si l’on m’aime malgré mon humeur morose, on ne me rendra jamais mon investissement car la secte n’est plus la même.
La meute s’est dissoute et je me sens comme un loup solitaire, intéressant à approcher mais jamais de trop près.
Car cette indulgence sociale que prônent les autres n’est qu’une excuse à leur lâcheté et leur légèreté.
Trop terre-à-terre pour rejoindre ce ciel frivole, la corde ne m’aidera pas à grimper mais à me pendre.
Attendre puis apprendre pour finalement ne pas comprendre et se méprendre, le seul vol que je connaisse n’est pas aérien.
Il est assassin et me vole ma jeunesse, des va-et-vient de pendule entre la souffrance et l’ennui.
Et quand l’horloge s’arrêtera, je serai soit mort soit libéré, peut-être les deux...
Le 14 janvier 2025 à 20:42:25 :
La santé mentale c'est vraiment mystérieux... Malgré le fait d'avoir réussi dans la vie, elle ne s'est pas mise à jour.
Comment tu expliques ton état d'esprit suicidaire ? Au vu de ton histoire il y a un paquet de facteurs, mais pour toi quels sont ceux qui dominent ?
Force mon khey et j'attends la suite avec impatience !
Je pense qu'il y a une facteur génétique d'abord. Ma mère est sous antidépresseur et à mon avis mon père à pas mal de troubles mentaux non diagnostiqués.
Ensuite l'éducation et l'environnement. J'étais trop isolé quand j'étais môme à cause du laxisme de mes parents et de l'accès à un ordinateur.
C'est pour moi les facteurs principaux
Le 14 janvier 2025 à 21:11:25 :
Merci khey d'avoir pris le temps d'écrire ton risitas. J'ai tout lu, ça manque. J'avais lu celui sur la Salsa aussi. Je pense qu'on est beaucoup à se reconnaître dans ton récit (même si personne ne poste). Pas vraiment dépressif, mais comme toi : éducation par le forum et quête pour devenir yes-life (ça ne marche qu'un temps). Tu es arrivé sur le 15-18 ou directement sur le 18-25 ? Vu que tu as 22 ans j'imagine que tu es arrivé ici vers 2016 ?
Alors ce n'est pas le dernier chapitre hein, il en reste 1 ou 2.
Directement sur le 18-25, à l'age de 10-11 ans.
JvArchive compagnon