Chapitre 10 : Le rêve brisé de Benoît.
- Quand j’étais petit, mes parents n’avaient pas de temps à me consacrer car ils étaient très occupés par leur travail. Je ne pourrais même te dire quel est leur métier car ils ne m’en ont jamais parlé. Par facilité, ou alors par pure radinerie, ils confiaient ma garde à mon grand-père, qui vivait juste en face de chez nous.
- Ça va alors, t’étais pas seul.
- Oui. Mon papy était un ancien soldat. Je crois qu’il a combattu pendant la guerre d’Algérie. Il me racontait souvent des histoires qu’il a vécu sur les champs de batailles et me parlait de son père qui est mort en héros pendant la seconde guerre mondiale. Je me souviens même que parfois on s’amusait à refaire des batailles avec des costumes de soldats et des fusils en plastique. Il m’a même appris quelques chants militaires pour que ce soit plus réaliste. Il était le père que je n’ai jamais eu…
Benoît se remémore un jour ou il jouait à la guerre dans le jardin de son grand-père. Il faisait beau et les deux compagnons d’armes étaient fabuleux dans leurs uniformes kaki.
- Bravo soldat Benoît ! Grâce à nos efforts, nous avons réussi à prendre le Congo à ces imbéciles de belges ! Qu’ils aillent manger leurs frites pendant qu’on fait joujou avec les léopards !
- Ouais !
- Benoît ! C’est l’heure de rentrer !
- Non ! Encore un peu s’il te plaît !
- C’est pas grave soldat, nous nous reverrons un autre jour afin de conquérir d’autres champs de bataille !
- Oui ! Je t’aime papy.
- Moi aussi je t’aime Benoît.
- C’est adorable. Qu’est-ce qui s’est passé ensuite ?
- Le 20 octobre 2010. C’était l’anniversaire de mon papy et j’avais 8 ans. Je ne pensais pas que cette journée allait devenir aussi triste…
- Benoît ! Tu peux venir s’il te plait ?
- J’arrive papa !
Le jeune Benoît sort de sa chambre et s’approche de son père, assis devant son ordinateur en train d’examiner d’étranges courbes.
- Oui ?
- Je suis occupé et ta mère n’est pas là. Va apporter ça à ton papy s’il te plaît. C’est son anniversaire. Il a 74 ans aujourd’hui. Regarde bien des deux cotés avant de traverser la rue.
- Oui papa.
Benoît quitte la maison familiale avec le paquet et arrive sur le perron de son grand-père. Il frappe à la porte mais personne ne vient ouvrir. Le jeune garçon décide de pousser la porte et, à sa grande surprise, celle ci s’ouvre sans aucune résistance.
Pas de réponse. Benoît s’enfonce dans la maison et part à la recherche de son aïeul.
- Papy ? T’es ou ? J’ai une surprise pour toi ! Viens !
L’enfant finit par trouver son grand-père dans le jardin, là ou ils s’amusaient à reprendre l’Alsace-Lorraine aux allemands et à chanter la Marseillaise tout en hissant le drapeau français au petit mâtin.
- Papy ! T’es là ! Joyeux anniversaire ! Mon papa t’as donné ça ! Ouvre le !
Mais le grand-père de Benoît n’a aucune réaction face à l’enthousiasme de son petit fils. Son regard semble vide, dénué de toute lueur. Quant à sa posture, elle rappelle celle d’une statue : immobile. Le petit garçon ne comprend pas. Il s’approche de son papy et essaie de le câliner.
- Papy ? Ça va ? Les allemands nous ont pris l’Alsace ? On a perdu le Congo ? Réponds moi papy !
- T’es qui toi ?
- Hein ?
- Qui es tu ? Que fais tu sur ma pelouse ?
- Bah c’est moi, Benoît. Ton petit fils. Ton soldat préféré !
- Petit fils ? Soldat ? J’ai fait la guerre ?
- Tu ne te rappelles pas de l’Algérie ? T’étais un héros ! Un vrai soldat !
Le grand-père de Benoît ne réagit toujours pas. Des larmes commencent à apparaître sur le visage du garçon.
- Papy ! Tu ne te souviens pas de moi ? Je suis Benoît Sammair, le meilleur soldat que tu connaisse ! Je t’aime papy. S’il te plait, dis moi ce qui ne va pas.
- Benoît ? Papy ? Je suis un… pa… py ?
- Papy ! Tu me fais peur…
- Papy…
Le grand-père garde le même regard bovin. Cette fois Benoît se met à pleurer de façon incontrôlable.
- Papa ! Grand père est bizarre ! Papa ! Viens voir s’il te plaît ! Papa !
Quelques heures plus tard, aux urgences…
Benoît est assis devant une salle d’hôpital avec son père. Ce dernier, qui est très absorbé par son travail semble beaucoup plus inquiet que d’habitude. Son fils quant à lui reste inconsolable après l’épisode du jardin. Au bout de 15 minutes, un médecin sort de la salle et se place devant le père et son fils.
- C’est grave docteur ?
- Très grave. Monsieur Sammair je suis désolé de vous l’apprendre mais je crois que votre père est atteint d’Alzheimer.
Cette révélation choque le père de Benoît. Son visage se décompose.
- Non… c’est impossible…
- Malheureusement si. Henry n’a peu voire aucune réaction à mes stimuli et ne se rappelle pas de qui il est. Il a même oublié de fermer la porte de sa maison, ce qui explique que votre fils ait pu rentrer comme dans un moulin.
- Euh monsieur ?
- Oui ?
- C’est quoi Alzheimer ?
- C’est une maladie qui fait perdre sa mémoire à ton papy. Je suis désolé mon petit mais il n’a plus le moindre souvenir de toi.
- Papy est… malade ? Non ! C’est pas vrai ! Il n’est pas malade ! Aucune maladie ne peut le battre ! Il est trop fort mon papy !
- C’est pourtant la vérité Benoît. Il n’arrive même pas à boire un verre d’eau tout seul.
- Vous mentez ! Vous êtes un menteur ! Rendez moi mon papy ! Je veux le voir ! Laissez moi le voir !
- Arrête Benoît ! C’est pas le moment de faire du cinéma !
En prononçant ces mots, monsieur Sammair a presque les larmes aux yeux. Cet événement lui fait prendre conscience que son travail l’a éloigné de ce qui compte vraiment : sa famille. Benoît a les traits du visages qui se déforment sous l’effet de la colère. Il ne comprend toujours pas le mal qui affecte son grand-père et se débat de toutes ses forces afin de le rejoindre, mais n’arrive pas à se défaire de l’étreinte de son père. Le médecin regarde cette scène avec tristesse. Après une lutte effrénée, Benoît arrive à se libérer et tourne son regard vers le docteur.
- Si papy est vraiment malade, on peut le soigner ?
- Malheureusement non Benoît. A ce jour il n’existe aucun remède pour combattre cette maladie. Mais on va le placer dans un centre spécialisé pour que tu puisse lui rendre visite, d’accord ?
- *snif* Oui monsieur.
- Allez viens Benoît, c’est l’heure de rentrer.
Le jeune Benoît prend la main de son père et part avec lui à contre cœur. Les larmes continuent de couler sur son visage et sur celui de son père. Tous deux ne pensaient pas que cette journée allait devenir un véritable cauchemar.
- Putain de merde ! Alzheimer ça rigole pas. Je suis désolée Ben.
- Attends c’est pas fini. T’auras d’autres raisons d’être désolée.
- Excuse moi. Je te laisse continuer.
- Mon papy est mort deux ans après à cause de la maladie. Inutile de préciser que ça m’a rendu super triste. Quant à mon père, il a divorcé de ma mère mais était toujours aussi occupé, ce qui fait que j’ai du apprendre à m’occuper de moi dès le plus jeune âge. Il ne s’est rien passé d’intéressant jusqu’à mon année de 4ème , plus précisément en février 2015…
Nous sommes en 2015. Les attentats de janvier ont choqué la France entière et le pape François a donné une messe à Manille devant six millions de personnes. Benoît a grandi pendant ce temps là. Ses cheveux blonds ont poussés, devenant aussi gras que du beurre et il commence même à avoir un petit peu de barbe au menton. La maladie de son grand-père l’a rendu triste et il a du mal à se faire des amis, de peur que ces derniers finissent par l’oublier comme son papy l’a fait avant de mourir. Néanmoins, après un rendez vous chez la conseillère d’orientation, il est animé d’une grande ambition : celle de devenir neurologue, afin de pouvoir trouver un remède contre Alzheimer et sauver des gens comme Henry. Un jour d’école, alors qu’il passe sa récréation seul en train de lire Science & Vie, des cris attirent son attention.
- Rendez moi ça bande de brutes !
- Ça ? Je crois pas non. On est trop pauvres pour s’acheter des stylos alors on les vole à des greluches dans ton genre.
- Des greluches qui ressemblent à des grenouilles !
- Bien envoyé mec.
- Rendez moi ma trousse ! Il faut que je finisse ce devoir ! Je vais avoir une mauvaise note sinon !
- « Je vais avoir une mauvaise note ! ». On s’en bat les couilles le crapaud. Nous ce qu’on veut c’est ta trousse.
- Ouais !
Benoît est outré par cette scène. Il ne peut pas s’empêcher de regarder cette jeune fille s’énerver contre ces garçons pour récupérer sa trousse.
« C’est dégueulasse ce qu’ils lui font subir ! Personne ne mérite ça. C’est le moment d’être un vrai soldat, comme l’était papy ! »
Benoît se lève de son banc et se dirige vers les deux garçons avec la ferme intention de faire cesser leur harcèlement.
- Rends lui sa trousse Dylan !
- Oh mais c’est Benoît, le nerd qui passe ses récrés à lire Science & vie au lieu de se faire des amis !
- Avec ses cheveux gras là il nous veut quoi ?
- Ferme là Miguel, c’est à Dylan que je parle.
- OOOOOOOH !!
Un attroupement commence à se former autour de Benoît et Dylan. Ce dernier commence à s’énerver.
- C’est quoi ton problème ?
- Rends lui sa trousse. Tout de suite.
- T’as pas d’ordre à me donner blondinet ! C’est pas parce que t’as un début de barbe que tu dois prendre la confiance !
- Et toi c’est pas parce que t’as raté ton brevet que tu dois te comporter comme un idiot avec les gens !
- Il a raté le brevet ?
- Bouh la honte !
Les autres élèves commencent à se moquer de Dylan, ce qui lui fait voir rouge. D’un geste rapide et brutal, il lâche la trousse et attrape Benoît par le col avant de le soulever d’un bras.
- Ecoute moi bien gamin. Ici c’est moi le boss, ok ? Tu vas regretter de m’avoir mis la honte devant tout le monde, je te le promets.
- Lâche moi Dylan.
- Ouais, je vais te lâcher, comme ça je pourrais m’occuper de la grenouille en prem’s.
Dylan lâche Benoît sur le sol avec beaucoup de force, sous le regard choqué du public. Il se rapproche ensuite de la jeune fille avec un regard mauvais.
- Toi là ! Tu sais ce qu’ils font aux grenouilles dans les films ?
Elle ne répond pas. Elle est apeurée par le redoublant.
- Tu sais pas ? Je vais te le dire : ils les dissèquent. Et c’est justement ce que je compte faire.
Sur ces mots, Dylan sort un couteau de sa poche et déplie la lame. Tout le monde dans la cour a un mouvement de recul, sauf Benoît qui est toujours à terre.
- Attrape la Miguel.
- Non !
- Ferme là Benoît, on t’a pas sonné !
Miguel attrape la fille par la taille et se rapproche de son ami. Au moment ou Dylan s’apprête à blesser la jeune fille, quelque chose l’arrête.
- C’est quoi ça ?! Depuis quand on ramène un couteau dans une école ? Dylan Fournier, dans mon bureau, tout de suite.
- Ooooooh !
- Et merde ! T’as de la chance sale c*nne.
Benoît regarde le principal emmener Dylan dans son bureau. Pendant ce temps, la fille ramasse sa trousse en tremblant, puis s’en va.
« Au moins, elle a pu récupérer sa trousse… »
Plus tard…
Benoît est assis seul à la cantine. On peut voir des égratignures sur son visage mais rien de très grave. Au moment ou il remonte les manches de son t-shirt pour ne pas se salir en mangeant, la fille qu’il a aidée ce mâtin arrive vers lui d’un pas timide.
- Excuse moi, je peux m’asseoir avec toi ?
- Ouais bien sûr. Je suis tout seul de toute façon.
- Merci.
Lorsqu’elle prend place en face de lui, Benoît s’arrête un instant pour la contempler. Son faciès est assez atypique, en particulier à cause de ses grands yeux verts et globuleux, ce qui peut rappeler, dans une certaine mesure, un amphibien. Mais le jeune homme trouve son visage plutôt attirant et pense qu’elle mérite de savoir que quelqu’un la trouve belle. Néanmoins, il décide de garder cette douce pensée pour lui à cause de sa timidité.
- Merci de m’avoir aidée au fait. T’es le seul qui m’a défendue face à ces imbéciles et je t’en suis reconnaissante.
- C’est la moindre des choses d’aider quelqu’un dans le besoin. Je ne peux pas supporter qu’on s’en prenne à plus faible que soi.
- Tu oses dire que je suis faible ?
- Ben un petit peu…
- C’était une boutade, mais t’as raison.
- E-excuse moi… je ne voulais pas te blesser.
- Tu ne m’as pas blessée. Je m’appelle Louison au fait. Toi c’est Benoît, je me trompe ?
- Tu ne te trompes pas, mon nom est Sammair. Benoît Sammair.
- Ça doit être lourd à porter comme nom.
- On m’a déjà fait des blagues dessus j’avoue. Mais ça ne m’atteint pas.
- Woaw, t’es beaucoup moins sensible que moi. À la moindre petite remarque méchante sur mon visage je me mets à pleurer. Tu dois sûrement trouver ça nul…
- Je te comprends. C’est vrai que c’est pas cool de se faire insulter à cause d’un truc que t’as pas choisi, comme ton nom ou ton visage. D’ailleurs, je trouve que tu ne ressembles pas tant que ça à une grenouille. À vrai dire, tu es…
- Je suis ?
- Euh… t’es nouvelle ici nan ?
- Ouais ! J’habitais à Paris avant mais les attentats ont fait peur à mes parents. Ils pensent qu’on est plus en sécurité là bas, alors on a fait nos valises pour la Normandie, terre natale de la famille Tavernier.
- C’est vraiment triste qu’autant de gens soient morts… tout ça parce qu’ils n’avaient pas les mêmes convictions que ces t*rroristes. Je comprends tes parents, à leur place j’aurais sûrement fait pareil.
- Ouais. J’espère que ça ne se produira pas ici. J’ai pas envie de déménager encore une fois. J’ai même pas eu le temps de me faire des amis en plus.
- T’inquiètes pas, ça ne risque pas d’arriver. Les attentats je veux dire. À Ennui-Sur-Mer tout le monde est déprimé. Cette ville est nulle.
- Dit comme ça, si tout le monde ici est comme Dylan Fournier ça doit pas être agréable de vivre ici. Hé, on devrait être amis tous les deux ! Comme ça on pourrait se voir et se plaindre de toutes les galères qu’on a ! Ma mère veut que je me fasse des amis en plus. Et quoi de mieux que de devenir ami avec le garçon qui m’a défendue dans la cour ? Allez dis oui !
- Ok ok ! Je veux bien devenir ton ami Louison. T’es une fille cool et ce serait dommage qu’on ne traîne pas ensemble.
- Alors qu’est-ce qu’on attend ? Finissons notre repas et allons traîner ensemble avant les cours !
- A vos ordres capitaine Louison !
- C’est comme ça qu’on s’est rencontrés Louison et moi. Après cette journée on est vite devenus les meilleurs amis du monde…
Benoît et Louison sont devenus extrêmement proches à force de se fréquenter au collège, au point qu’ils passaient toutes leurs journées ensemble en dehors des cours. La jeune fille appréciait le calme et l’intelligence de Benoît, tandis que ce dernier aimait le sourire et l’empathie de Louison, qui la faisaient se démarquer de toutes les autres filles. Pendant une journée d’été, les deux amis sont couchés sur l’herbe du parc des cygnes et discutent de tout et de rien tout en regardant les nuages.
- Et sinon, tu sais déjà ce que tu veux faire plus tard ?
- Ouais ! J’aimerais devenir neurologue et trouver un remède contre Alzheimer.
- Oh pas mal. Tu connais quelqu’un qui souffre de cette maladie ?
- Mon papy. Mais il est mort depuis. Il me manque.
- Je suis désolée. Il devait énormément compter pour toi.
- Tu m’étonnes ! Lui il se souciait de moi contrairement à mon père. Si je trouve un remède contre Alzheimer, je pourrais aider plein de familles qui souffrent de voir leurs proches les oublier petit à petit. Peut-être même que je pourrais gagner un prix Nobel pour ma découverte ! Ce serait trop cool.
- Carrément !
- Et toi tu veux faire quoi plus tard ?
- Je veux être comme toi : chercheuse. Mais dans l’industrie pharmaceutique… hé mais attends ! Toi et moi on pourrait s’associer ! Toi t’occuperas de chercher le remède miracle et quand tu l’auras trouvé je pourrais le développer et le rendre accessible au grand public ! Et en plus d’aider les gens, on pourrait gagner un prix Nobel ensemble ! Comme Pierre et Marie Curie !
- Mais ouais ! C’est une trop bonne idée ! Après le lycée on pourrait quitter cette ville et étudier les sciences et la médecine dans une grande université ! Rien que tous les deux !
- Ce serait gé-nial ! J’imagine qu’il nous reste plus qu’a bosser dur pour y arriver. Mais on va y arriver, j’en suis sûre. Tant qu’on reste ensemble, rien ni personne ne pourra nous séparer ou nous arrêter.
- Tu l’as dit ! Je suis content d’être ton ami Louison.
- Moi aussi Benoît.
Louison sourit au jeune homme. La lumière du soleil fait ressortir l’éclat de ses yeux verts et l’atmosphère semble propice à un rapprochement physique entre les deux jeunes gens. C’est en tout cas ce que pense Benoît. Il est tombé amoureux de Louison dès leur rencontre à la cantine du collège mais n’a jamais osé faire le premier pas. Mais en cette journée ensoleillée, ça pourrait être différent. Malgré son apparente hésitation, Benoît avance doucement sa main gauche vers la main droite de Louison, dans le but d’établir un contact amoureux. La jeune femme continue de regarder le ciel d’un air songeur et ne se doute de rien. Mais finalement, après un moment d’indécision, Benoît décide d’interrompre son action et de profiter de l’instant avec sa meilleure amie.
« Non. Pas maintenant. Je n’ai pas envie de gâcher notre amitié. Et puis si on veut pouvoir vivre heureux et insouciants, on doit d’abord partir d’ici… après, je pourrais lui avouer mes sentiments... »
- Oh c’est mignon. Et après ? Je suppose qu’elle a disparu avant que tu lui avoue tes sentiments…
- Oui. Et c’est à cause du plus gros c*nnard que la Terre ait porté en son sein : Laurent Chamberlain…
Quatre ans se sont écoulés après la première rencontre de Benoît et Louison. Les deux amis sont tous les deux en classe de terminale S dans le lycée Jean-Paul Sartre et restent toujours ensemble. Benoît a d’excellents résultats en classe, que ce soit dans les matières scientifiques ou dans les autres, et les professeurs du lycée ne tarissent pas d’éloges à son égard, en particulier monsieur Bonair, le professeur de SVT. Louison quant à elle, a de moins bons résultats qu’au collège, surtout en sciences et en philosophie. Depuis quelques temps, elle semble ailleurs, et Benoît le remarque…
- Hé Louison, je peux te parler ?
- Tu peux toujours me parler Benoît. Qu’est-ce qu’il y a ?
- Ben je me demandais si tout se passait bien pour toi en ce moment. T’as l’air complètement à l’ouest et tes résultats ne sont pas aussi bons qu’avant.
- Oh. Ben c’est juste que je me dispute beaucoup avec mes parents en ce moment. Je leur ai fait part de mon intention de retourner à Paris pour mes études mais ils ont toujours peur, 4 ans après les attentats. Et moi ça m’énerve parce que je veux me barrer d’ici. Je ne me sens pas à ma place dans cette ville mais ils ne veulent rien entendre. Ils veulent que j’aille à Rouen pour étudier. J’aimerais tellement avoir des parents comme les tiens qui en ont rien à foutre de moi…
- Dis pas ça Louison ! Tes parents se soucient de toi ! Tu ne sais pas a quel point c’est dur de n’avoir personne qui s’intéresse à toi dans ta maison.
- Mouais… j’ai toujours envie de partir moi. Mais avec mes notes c’est pas sur que je puisse le faire…
- Tu peux le faire ! Faut juste que tu te reprennes en main ! Que tu changes de mentalité et que tu te dise que tout est possible. Et je te promets qu’on partira ensemble, ok ?
- Ok.
- Un petit câlin ?
- Si tu veux.
Benoît prend Louison dans ses bras d’un air timide mais chaleureux. Alors qu’il savoure ce moment dans son esprit il ne se doute pas une seule seconde qu’une rencontre va tout changer.
- Après cette conversation, on traînait de moins en moins ensemble après les cours. Au début je me suis dit que Louison voulait prendre du temps pour elle afin d’améliorer ce qui n’allait pas. Mais quand j’ai remarqué qu’elle mettait parfois beaucoup de temps pour répondre à mes messages, j’ai commencé à m’inquiéter…
Benoît est dans sa chambre avec son téléphone à l’oreille. Il essaie d’appeler Louison mais cette dernière ne décroche pas. Après quatre essais, elle finit enfin par décrocher.
- Allô ?
- Louison ! Comment tu vas ? Je suis inquiet pour toi ! Je t’ai proposé de réviser avec moi mais tu ne m’as pas répondu !
- Ah excuse moi ! C’est juste que… je suis avec un ami.
- Quel ami ?
- Il s’appelle Laurent, et il est super sympa. J’essaierai de te le présenter un de ces jours.
- Euh ok ? Mais n’oublie pas que le bac va bientôt arriver. Si on veut mettre toutes les chances de notre coté, on doit s’y préparer le plus tôt possible.
- Oh ça va ! Tu parles comme monsieur Bonair ! On se voit une autre fois, ok ? Allez bisous !
- Bisous.
Quelques jours plus tard…
Benoît et Louison sont assis au restaurant Ici mieux qu’en face. Malgré leur conversation, aucun changement n’est apparu chez la jeune femme, ce qui inquiète Benoît. Mais il y a autre chose dans l’esprit du jeune homme. En effet, bien qu’il n’a pas encore son bac en poche, il continue de songer à son but principal : celui de trouver le remède miracle contre Alzheimer. Il est tellement enfoncé dans ses pensés qu’il ignore Louison sans le vouloir.
- Benoît, tu m’écoutes ?
- Hmm ? Excuse moi j’étais perdu dans mes pensées.
- Ouais… je te parlais de Laurent, mon nouvel ami.
- Ah oui ?
- Franchement, le mec est trop cool. Il a une association qui s’appelle l’école du feng shui et il nous parle de comment organiser nos maisons afin de favoriser le passage des bonnes énergies. C’est super intéressant. J’ai réorganisé ma chambre sur ses conseils.
- Ben tu vas pouvoir réviser correctement alors, c’est cool. Autant mêler l’utile à l’agréable.
- Toujours les révisions… on est jeunes Benoît, faut qu’on profite. Je suis parfaitement capable d’organiser mon temps je te signale.
- Ça je n’en doute pas, mais je te rappelle que si tu veux que tes parents te laissent partir, il faut que tu leurs montre que tu en es capable.
- Oh ça va. Il nous reste quoi, 2 ou 3 mois avant les épreuves ? On a le temps Ben, relax.
- Je veux juste qu’on puisse avoir les meilleures notes possible afin de…
- Louison ! Comment tu vas ?
- Coucou Laurent !
Un homme avec de longs cheveux roux s’avance vers les deux amis. Il semble approcher de la quarantaine et porte de nombreux tatouage sur ses bras, un peu à la manière des musiciens de la scène rock et métal. Louison a un grand sourire en le voyant et Benoît semble étonné de voir que les deux individus ont l’air proche.
- Benoît, je te présente Laurent Chamberlain, président de l’école du Feng Shui. Laurent, voici Benoît, mon meilleur ami.
- Alors c’est toi le fameux Benoît. Louison m’a beaucoup parlé de toi.
- Ah oui ?
- Bien sûr. Elle m’a dit que tu veux trouver le remède contre Alzheimer. Si tu veux mon avis, c’est une chouette ambition que tu nourris.
- Euh, merci ?
Benoît semble un peu mal à l’aise, mais n’arrive pas à savoir pourquoi. Peut être que c’est à cause de la façon dont Laurent s’exprime. Ou alors parce qu’il a du mal avec les inconnus. Quoi qu’il en soit, Louison est enthousiaste depuis l’entrée de son ami au restaurant.
- Tu devrais carrément t’asseoir avec nous Lolo ! Comme ça tu pourras parler du feng shui à Ben !
- C’est une bonne idée.
- Euh, je peux t’emprunter Louison deux minutes ? En attendant tu peux t’asseoir.
- Pas de problème Benoît.
Benoît entraîne Louison en dehors du restaurant. Celle ci n’a pas l’air d’apprécier ce geste.
- Ben ? C’est quoi ton problème ? Lolo est un ami, rien de plus.
- Je ne le sens pas ce mec.
- Pourquoi tu dis ça ?
- Je sais pas, j’ai l’impression que quelque chose cloche chez lui. Qu’il a des trucs à cacher.
- Je ne pense pas. Sinon personne ne viendrait prendre ses cours avec lui. Tu sais que Tobias Petithomme est un adhérent de l’asso ?
- L’opticien ?
- Oui ! Et il y a plein d’autres gens aussi ! C’est génial !
- Si tu le dis…
- On dirait que t’es pas content pour moi.
- Hein ? Qu’est-ce qui te fait dire ça ?
- Ben t’es méfiant et sur tes gardes… comme si t’avais peur que Laurent me fasse du mal. Il ne me ferait jamais ça. C’est quelqu’un de bien.
- Moi aussi je suis quelqu’un de bien Louison. Au lieu de te parler de Feng shui et d’autres chinoiseries à la con j’essaie de t’aider à réviser. Mais tu préfères passer du temps a l’école du feng shui…
- Et ça te pose un problème ?
- Ben ouais ! Ce mec est plus vieux que toi !
- Et alors ?
- Ça veut dire qu’il a été jeune avant toi, qu’il a déjà fait des conneries et qu’il connaît mieux la vie que toi ! Il peut te manipuler quand il veut Louison, car de son point de vue, tu es vulnérable ! Ce mec pourrait diriger une secte si il le voulait !
- N’importe quoi ! Une secte ? Laurent m’a sauvé la vie ! Un jour je suis partie de chez mes vieux sur un coup de colère. J’ai failli me faire agresser par des racailles mais Laurent était là. Il m’a aidé, alors j’ai décidé de l’aider en retour.
- Ok mais tu devrais quand même te méfier de…
- Benoît, je n’aime pas la façon dont tu me parles. On dirait que t’essaies de faire comme mes parents ! J’en ai marre ! Ça ne fait que quelques jours que je vais à ses réunions mais je me sens bien et comprise. Toi pendant ce temps, quand tu ne me parles pas du bac t’es dans la lune en train de penser à ton remède !
- A NOTRE remède Louison ! On doit faire ça ensemble, tu te souviens ?
- Ouais ben je crois que je n’ai plus envie de faire ça avec toi finalement.
- Ah ouais ? Et bien va faire ton feng shui avec Laurent ! Ça me fera des vacances !
- Je vais faire ça ouais !
L’ambiance est tendue entre les deux amis. Sur un coup de colère, Benoît tourne les talons et laisse Louison seule dehors. Après un bref instant, elle décide de retourner à l’intérieur du restaurant afin de rejoindre son nouvel ami.
Le lendemain…
Après avoir pris sa douche, Benoît consulte son smartphone et constate qu’il a un appel manqué de la mère de Louison. Il décide de la rappeler.
- Benoît ! Comment vas tu ? Tu étais occupé ?
- Bonjour madame Tavernier. J’étais à la douche donc je n’ai pas pu répondre.
- C’est pas grave. Je voulais juste savoir si tout se passait bien avec Louison. Elle est souvent ailleurs et à l’air de négliger ses cours.
- Ben euh… on s’est disputé hier et elle m’a parlé de son nouvel ami Laurent…
- Celui du feng shui ? Elle m’en a parlé aussi. Je suis un peu mitigée si tu veux mon avis Benoît. D’un coté je trouve ça bien qu’elle s’intéresse à d’autres choses et fasse de nouvelles rencontre mais je m’inquiète pour son avenir. Le bac approche et je ne la vois pas réviser.
- Je comprends madame. Je vais bientôt aller au lycée. Si je la vois j’essaierai de lui parler.
- Merci Benoît. Tu es un amour.
- Pas de quoi.
Plus tard, au lycée…
Il est 10 heures. Benoît est en cours de sciences et vie de la terre mais Louison est absente. Au moment ou il se dirige vers la sortie de la salle après la sonnerie, monsieur Bonair lui demande de venir vers lui.
- Vous voulez me voir monsieur ?
- Oui. J’aimerais savoir si Louison va bien. Elle n’a pas l’habitude d’être absente, surtout à mon cours. Peut être que tu sais quelque chose vu que vous êtes proches.
- Ben écoutez monsieur je n’en sais pas trop. Louison est un peu dans la lune ces temps ci. Elle s’intéresse davantage au feng shui qu’aux sciences.
- Le feng shui hein… comme l’association avec le rouquin là ?
- Oui. Vous le connaissez ?
- Je ne le connais pas personnellement mais j’ai entendu des choses étranges à son sujet.
- Quelles choses ?
- Ma belle sœur a voulu tester le feng shui après une rupture amoureuse. Elle a rejoint l’association mais l’a très vite quittée. Mais pourquoi ? Selon elle, en plus de parler de Feng Shui, Laurent Chamberlain aurait des délires ésotériques.
- Esotériques ? Genre de la sorcellerie ?
- Dans ce genre là. Ma belle sœur l’a entendu dire qu’il pense que les humains qui sont dignes d’une divinité pourront devenir immortels. Et après elle n’a pas écouté la suite car ça l’a gavée.
- Woaw. C’est bizarre ce truc.
- Tu devrais garder un œil sur Louison Benoît. Ce serait dommage qu’elle se fasse piéger par cette secte.
- Oui. Surtout qu’il y a des choses que je ne lui ait pas dites.
- Alors trouve la et va les lui dire.
- Oui monsieur !
15 heures…
Suite à l’absence d’un de ses professeurs, Benoît à deux heures de trou dans son emploi du temps. Alors qu’il aurait pu rentrer chez lui, il décide d’aller au CDI pour faire des recherches sur l’école du Feng shui.
« Alors, qu’est-ce que tu me caches Laurent ? »
En faisant défiler la page des résultats, le jeune homme tombe sur la page Linkedin de Laurent. Il est impressionné par son CV qui est presque aussi long que ses cheveux.
« Il a étudié l’économie et le commerce à l’ESSEC, les sciences sociales à Sciences Po, a travaillé pour de grandes entreprises et il est devenu riche grâce à de bon placements. Il s’est même interessé à la psychologie. Pas mal… mais c’est pas son CV qui va effacer les soupçons que j’ai sur lui. En plus son association doit sûrement lui permettre de faire des magouilles au niveau fiscal… »
Lorsque Benoît quitte le profil Linkedin de Laurent pour approfondir ses recherches, il tombe sur un blog écrit par une jeune femme. En cliquant dessus, il tombe sur un article qui retient son attention. »
« Feng Shui, satanisme, sacrifices et mensonges : la vérité sur Laurent Chamberlain par Alice Dupieux. Cet article est récent… »
Benoît se lance dans la lecture du blog d’Alice. Ce qu’il apprend sur l’ami de Louison le terrifie.
« Parmi toutes les atrocités qu’il a commis, on peut citer des sacrifices d’animaux divers, comme des serpents, des vaches, des cochons ou encore des chiens. Pour garder ses fidèles, Laurent utilise divers techniques comme le chantage, les promesses ou encore la peur. Cet homme est dangereux. J’ai réussi à sortir de ses griffes de justesse. Si j’ai un conseil a vous donner : ne l’approchez surtout pas. Sinon, il vous prendra tout ce que vous possédez et vous enfermera dans un cercle vicieux... »
Après sa lecture, Benoît quitte le CDI en trombe et décide de se lancer à la recherche de Louison.
Après avoir passé 20 minutes à courir dans la ville à la recherche de Louison, Benoît ne trouve pas cette dernière mais aperçoit Laurent Chamberlain à la sortie d’un épicerie. Il décide de le confronter.
- Vous !
- Ah Benoît ! Ça fait plaisir de te voir. Quel bon vent t’amène aujourd’hui ?
- Jouez pas avec moi Laurent. Je suis au courant pour votre secte. Laissez Louison en dehors de vos histoires d’immortalité et de sacrifices.
- Elle t’en a parlé ?
- Disons que j’ai fait mes propres recherches. Je peut vous dénoncer à la police pour ce que vous faites.
- Et quelles preuves as tu en ta disposition ? Le blog de madame Dupieux ? Écoute Benoît, ce qu’elle a dit est vrai. Néanmoins tu n’es pas obligé de faire toutes ces simagrées avec moi.
- Qu’est-ce que vous voulez dire ?
- Louison et moi croyons fermement à l’immortalité. T’imagines tout ce que tu pourrais accomplir si t’étais immortel ? Tu pourrais avoir tout le temps du monde pour organiser ton feng shui mais aussi trouver le remède contre Alzheimer. Rejoins nous Benoît, et tu pourras devenir une meilleure version de toi même, c’est à dire un dieu.
- C’est hors de question. À quoi ça sert d’être immortel si nos proches ne le sont pas ? Pour les voir mourir ? J’ai vu mon grand-père mourir à petit feu à cause de sa maladie, et je ne veux pas voir d’autres gens mourir à cause de vos conneries. Rendez moi Louison et je vous laisserai dans vos délires.
- Je vois que tu as fait ton choix. Nous n’avons plus rien à nous dire Benoît. Louison sera déçue d’apprendre ta décision. Maintenant, si tu veux bien m’excuser, mon chauffeur est là.
- Espèce de…
Une voiture noire arrive devant l’épicerie. Laurent ouvre la porte du coté passager et monte à l’intérieur, sous les yeux remplis de haine de Benoît. Il ne compte pas laisser le gourou s’en sortir comme ça.
« Si il ne veut pas me rendre Louison, je vais devoir aller la chercher. »
Sur ces pensées, Benoît pousse un jeune homme au sol et lui prend son vélo afin de rattraper la voiture. Après avoir pédalé de toutes ses forces, il arrive enfin à l’endroit ou la voiture de Laurent est garée. Il lâche le vélo dans des fougères et court en direction du repaire de l’école.
- Louison ! Ou est tu ?! S’il te plaît reviens ! Je suis désolé ! S’il te plaît ! J’ai envie que tout redevienne comme avant ! Reviens ! Il faut que…
- La maison…
- Elle est en feu.
- Hein ?
Benoît s’arrête. Il n’arrive pas à croire ce qu’il est en train de voir. Devant lui se trouve une montagne de flammes réduisant en cendres ce qui est une sorte de grand pavillon. Sous le choc, il se met à pleurer.
- Non ! C’est pas possible ! Louison ! Non !
C’est ainsi que Louison Tavernier et les autres membres de l’école du feng shui disparurent sous les yeux de Benoît. Dans la fumée et les cendres.
- Oh mon dieu… ça devait être hardcore de voir cette maison brûler.
- Ouais. Mais on arrive bientôt à la fin. Tu vas enfin savoir comment je me suis retrouvé là.
- Continue.
- Après ce terrible événement, j’étais brisé. Je n’étais plus que l’ombre de moi même. J’ai eu la force de passer mon bac mais malheureusement je n’avais plus envie de réaliser mes rêves. Je n’ai même pas eu le courage d’aller voir la famille de Louison pour leur dire à quel point j’étais désolé pour eux. Je m’en voulais énormément. Sans le vouloir, j’ai poussé ma meilleure amie dans les griffes d’un gourou tatoué et sans âme. Je ne pouvais plus rester à Ennui-Sur-Mer. Je me suis donc enfui, non pas pour étudier la neurologie mais pour fuir le passé. J’ai menti à mon père pour qu’il me donne de l’argent, que j’ai utilisé pour louer un Airbnb à Étretat et ne pas en sortir, ce qui était facile avec le confinement de 2020. Mais je ne pouvais pas rester comme ça éternellement. Alors en 2022, lors de la fin de l’épidémie de Covid-19, j’ai décidé de sortir afin de changer d’air. Et puis j’ai fait des rencontres qui ont tout changé.
Benoît est assis sur un banc de la ville et contemple la mer. Alors qu’il est absorbé par le mouvement des vagues et de l’écume, un homme d’origine africaine s’arrête devant lui et lui parle avec un fort accent.
- Bonjour jeune homme.
- Bonjour monsieur, vous avez besoin de quelque chose ?
- Dis moi ou on mange le poulet yassa et les alloco dans cette ville way.
La question de l’étranger prend Benoît au dépourvu. Il décide d’y répondre quand même.
- Euh, je suis désolé mais je ne connais pas de restaurants africains ici.
- Ah. C’est pas grave. Mais je sens que t’en as gros sur la patate.
- Vraiment ?
- Oui. Laisse moi m’asseoir à coté de toi.
- Si vous voulez.
- Ah ça fait du bien. Alors jeune homme, dis moi ce qui ne va pas.
- Ben euh… en fait, j’ai perdu ma meilleure amie à cause d’une secte. Et ça m’a complètement détruit. Je voulais quitter ma ville d’origine avec elle, mais elle était sous l’emprise de ce mec. Et maintenant elle est morte. Chaque nuit je n’arrête pas d’avoir peur, de rêver de la maison qui brûle. J’ai l’impression d’être un vrai loser. Je me sens perdu, je n’arrive pas à aller de l’avant.
- Hmm… écoute mon ami, chez moi en Cote d’Ivoire, il y a un dicton qui dit que c’est l’homme qui a peur, sinon y’a rien.
- Ça veut dire quoi ?
- Ça veut dire que la peur n’existe pas et que tu te laisses bouffer par tes angoisses. Si tu veux aller de l’avant, tu dois agir. Comme ça, ta meilleure amie sera fière de toi.
- Vous le pensez vraiment ?
- Oui. Et puis tu sais ce qu’on dit d’autre en Afrique ?
- Non.
- Que les personnes âgées sont des bibliothèques vivantes. Alors si tu veux t’en sortir, t’as intérêt à faire ce que je te dis. Ton grosse tête la.
- Je vois. Merci monsieur pour ces paroles.
- Pas de quoi.
Après cette discussion, Benoît décide de se rendre à un bar, toujours dans le but de se changer les idées. C’est là qu’il surprend une conversation entre deux policiers.
- Hé mec. Tu devineras jamais ce que j’ai vu en sortant de Bricorama hier.
- T’as vu quoi ?
- J’ai vu le gars dont ils ont parlé aux infos. Tu sais, le rouquin qui avait une secte.
- Sérieux ?
- Ouais ! Enfin je crois que c’était lui. Mais…
- Euh excusez moi.
- Oui jeune homme ?
- J’ai écouté votre conversation et j’aimerais vous poser une question.
- Vas y.
- Vous savez si il y avait une fille avec lui ? Une fille brune avec des grands yeux verts ?
- Euh… je crois avoir vu une fille brune avec lui mais ils étaient de dos. C’est pas sur que ce soit les gens que tu connaisses.
- Mais est-ce que le roux était tatoué sur les bras ?
- Je crois que oui. Mais encore une fois ma vue n’est pas très bonne donc je peux me tromper.
- Merci beaucoup monsieur. Vous m’aidez énormément.
- Pas de soucis.
- C’est donc comme ça que j’ai décidé d’aller chez le coiffeur et de préparer le concours de policier. Je me suis entraîné dur, que ce soit physiquement ou mentalement, et mes efforts ont fini par payer. Il a d’abord fallu que je fasse mes preuves à Étretat mais grâce à ma persévérance j’ai pu être muté ici. Je ne savais pas pourquoi, mais je sentais que si je voulais retrouver Louison, il fallait que je revienne dans cette ville que je déteste. Voila toute l’histoire.
- C’était long. Mais t’as fait le bon choix en t’engageant dans la police. Comme ça, tu pourras quand même aider des gens, mais de façon plus directe.
- C’est vrai. J’espère que je ne t’ai pas trop embêtée avec mon flash-back…
- Non t’inquiète, c’est moi qui voulais savoir. Mais maintenant t’as plus aucune excuse. Si tu veux atteindre ton but, va falloir bosser.
- Bosser ça ne me fait pas peur. A partir de maintenant, plus rien ne me fait peur. Je vais te retrouver Louison, je te le promets.
Bienvenue sur le topic de la fic Célestin et Célestine ! Dans cette fic à choix vous incarnez Célestin et Célestine, deux adolescents qui tentent de changer l'avenir afin d'éviter des catastrophes et qui s'embarquent malgré eux dans des situations folles. Au programme : Action, aventure, surnaturel, humour, personnages hauts en couleur et bien plus encore ! Installez vous bien et utilisez le sommaire ci-dessous afin de rattraper la fic !
SOMMAIRE DE LA FIC CELESTIN ET CELESTINE
Arc 1 : Que le spectacle commence
1: https://www.jeuxvideo.com/forums/message/1279534224
2 : https://www.jeuxvideo.com/forums/message/1279568192
https://www.jeuxvideo.com/forums/message/1279568280
3 : https://www.jeuxvideo.com/forums/message/1279912504
https://www.jeuxvideo.com/forums/message/1279912768
4 : https://www.jeuxvideo.com/forums/message/1280148416
https://www.jeuxvideo.com/forums/message/1280148488
https://www.jeuxvideo.com/forums/message/1280153448
5 : https://www.jeuxvideo.com/forums/message/1280366128
https://www.jeuxvideo.com/forums/message/1280366208
6 : https://www.jeuxvideo.com/forums/message/1280587552
https://www.jeuxvideo.com/forums/message/1280583624
https://www.jeuxvideo.com/forums/message/1280583656
7 : https://www.jeuxvideo.com/forums/message/1280723032
https://www.jeuxvideo.com/forums/message/1280723128
https://www.jeuxvideo.com/forums/message/1280723144
8 : https://www.jeuxvideo.com/forums/message/1280901616
https://www.jeuxvideo.com/forums/message/1280901664
9 : https://www.jeuxvideo.com/forums/message/1281436144
https://www.jeuxvideo.com/forums/message/1281418296
10 : https://www.jeuxvideo.com/forums/message/1281869504
https://www.jeuxvideo.com/forums/message/1281869624
https://www.jeuxvideo.com/forums/message/1281869656
11 : https://www.jeuxvideo.com/forums/message/1282420256
https://www.jeuxvideo.com/forums/message/1282420320
https://www.jeuxvideo.com/forums/message/1282420344
https://www.jeuxvideo.com/forums/message/1282420448
https://www.jeuxvideo.com/forums/message/1282420472
https://www.jeuxvideo.com/forums/message/1282420536
Arc 2
1: Le Club des Trois : https://www.jeuxvideo.com/forums/message/1282605888
https://www.jeuxvideo.com/forums/message/1282605968
2 : Une histoire de pelles : https://www.jeuxvideo.com/forums/message/1282843592
https://www.jeuxvideo.com/forums/message/1282843896
https://www.jeuxvideo.com/forums/message/1282844224
3 : Pensées nocturnes : https://www.jeuxvideo.com/forums/message/1283025456
https://www.jeuxvideo.com/forums/message/1283025712
https://www.jeuxvideo.com/forums/message/1283025760
4 : Sur la piste du chat-pardeur : https://www.jeuxvideo.com/forums/message/1283222808
https://www.jeuxvideo.com/forums/message/1283223160
https://www.jeuxvideo.com/forums/message/1283223296
5 : Voix ambigue d'un coeur https://www.jeuxvideo.com/forums/message/1283387256
https://www.jeuxvideo.com/forums/message/1283387296
https://www.jeuxvideo.com/forums/message/1283387328
6 : Fata Morgana : https://www.jeuxvideo.com/forums/message/1283658928
https://www.jeuxvideo.com/forums/message/1283659120
7 : Respirer dans une nouvelle mentalité : https://www.jeuxvideo.com/forums/message/1284016568
https://www.jeuxvideo.com/forums/message/1284016608
https://www.jeuxvideo.com/forums/message/1284016632
https://www.jeuxvideo.com/forums/message/1284016688
8 : Journée à deux https://www.jeuxvideo.com/forums/message/1284189264
https://www.jeuxvideo.com/forums/message/1284189296
https://www.jeuxvideo.com/forums/message/1284189336
9 : Faire partie de quelque chose : https://www.jeuxvideo.com/forums/message/1284361840
https://www.jeuxvideo.com/forums/message/1284362056
https://www.jeuxvideo.com/forums/message/1284362112
10 : Le rêve brisé de Benoît : https://www.jeuxvideo.com/forums/message/1284606488
https://www.jeuxvideo.com/forums/message/1284606536
https://www.jeuxvideo.com/forums/message/1284606560
https://www.jeuxvideo.com/forums/message/1284606600
https://www.jeuxvideo.com/forums/message/1284606608
Divers :
what if chap 8 : https://www.jeuxvideo.com.com/forums/message/1280958832
récap des persos https://www.jeuxvideo.com/forums/message/1283676232
Bonus chansons https://www.jeuxvideo.com/forums/message/1281938232
Le secret de Tamara (spoil mineur ne pas lire si vous n'êtes pas à jour dans la fic) https://www.jeuxvideo.com/forums/message/1283049432
Tier List des personnages de la fic https://tiermaker.com/create/tier-list-officielle-de-la-fic-clestin-et-clestine--17746788
Techniquement, soit madame Sammair est Eva Mendes, soit... soit...
J'en profite de ne pas être sur mon topic pour prendre parti et dire que ces yeux moi je les aime bien
Son faciès est assez atypique, en particulier à cause de ses grands yeux verts et globuleux, ce qui peut rappeler, dans une certaine mesure, un amphibien.
Le 10 janvier 2025 à 00:15:26 :
Techniquement, soit madame Sammair est Eva Mendes, soit... soit...
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J'en profite de ne pas être sur mon topic pour prendre parti et dire que ces yeux moi je les aime bien
'''''Son faciès est assez atypique, en particulier à cause de ses grands yeux verts et globuleux, ce qui peut rappeler, dans une certaine mesure, un amphibie'''n.''
Alors ça peut sembler bizarre mais c'est un peu l'impression que j'avais quand j'ai regardé Fallout
Après réflexion je trouve que j'abuse un peu
Quant à la prochaine sweet, si je suis productif je pourrais peut être la sortir avant de reprendre les cours, sinon faudra patienter
Le 10 janvier 2025 à 00:37:54 :
Le 10 janvier 2025 à 00:15:26 :
Techniquement, soit madame Sammair est Eva Mendes, soit... soit...
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J'en profite de ne pas être sur mon topic pour prendre parti et dire que ces yeux moi je les aime bien
'''''Son faciès est assez atypique, en particulier à cause de ses grands yeux verts et globuleux, ce qui peut rappeler, dans une certaine mesure, un amphibie'''n.''
Alors ça peut sembler bizarre mais c'est un peu l'impression que j'avais quand j'ai regardé Fallout
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Après réflexion je trouve que j'abuse un peu![]()
Quant à la prochaine sweet, si je suis productif je pourrais peut être la sortir avant de reprendre les cours, sinon faudra patienter![]()
Pas vu Fallout. La première fois que je l'ai vue c'est en blonde dans Miss Peregrine et les enfants particuliers. J'étais persuadé qu'ils avaient retouché ses yeux
Grosse suite et gros développement pour ce cher benoit !
Je pense d'ailleurs que notre voleur d'animaux aurait un lien avec cette fameuse secte (Sacrifice)
Sweet
J'ai enfin tout rattrapé !
Je m'excuse pour le retard Brad, j'étais un peu découragé de rattraper tes suites qui sont fournies mais je ne le regrette pas. J'ai pas senti le temps passer en lisant la backstory de Benoît Sammair
Finalement ses rêves concernaient le passé, ma théorie sur les visions du futur tombe à l'eau.
Donc la secteur de Feng Shui est liée à la disparition des animaux et des faux cadavres en cire, intéressant. Tous les mystères se relient
Je reste malgré tout sur ma faim, la scène avec Dieudonné est courte par rapport aux autres scènes
Du côté de Celestine, je préférais la voir en couple avec Slimane, mais le moment avec Tamara était agréable, bien qu'elle voulait griller des étapes.
Tu t'es vachement amélioré en description, on capte bien l'ambiance des scènes.
Ps: j'étais pas prêt de revoir Bassem et Donna de Twin Peaks dans ta fic.
Ps2: ton implication est inspirante, tu as un bon rythme de sortie en plus de régaler avec des triples/quadruples sweet, franchement respect. Tu mérites plus d'activité sur ton topic !
Le 10 janvier 2025 à 13:33:54 :
Grosse suite et gros développement pour ce cher benoit !Je pense d'ailleurs que notre voleur d'animaux aurait un lien avec cette fameuse secte (Sacrifice)
Sweet
Je vois que ça commence à cook
Le 10 janvier 2025 à 15:41:51 :
J'ai enfin tout rattrapé !
Je m'excuse pour le retard Brad, j'étais un peu découragé de rattraper tes suites qui sont fournies mais je ne le regrette pas. J'ai pas senti le temps passer en lisant la backstory de Benoît Sammair
Finalement ses rêves concernaient le passé, ma théorie sur les visions du futur tombe à l'eau.Donc la secteur de Feng Shui est liée à la disparition des animaux et des faux cadavres en cire, intéressant. Tous les mystères se relient
Je reste malgré tout sur ma faim, la scène avec Dieudonné est courte par rapport aux autres scènes![]()
Du côté de Celestine, je préférais la voir en couple avec Slimane, mais le moment avec Tamara était agréable, bien qu'elle voulait griller des étapes.
Tu t'es vachement amélioré en description, on capte bien l'ambiance des scènes.Ps: j'étais pas prêt de revoir Bassem et Donna de Twin Peaks dans ta fic.
Ps2: ton implication est inspirante, tu as un bon rythme de sortie en plus de régaler avec des triples/quadruples sweet, franchement respect. Tu mérites plus d'activité sur ton topic !
Oh non t'excuses pas, comme tu le dis toi même la vie perso passe avant tout
Je suis content que vous ayez apprécié les derniers chapitres, j'y ai mis beaucoup de coeur que ce soit pour le passé de Benoît ou la romance Tamara/Célestine (même si un couple Slimane/Célestine aurait pu être intéressant)
Pour l'implication on va dire que presque un mois de vacances ça aide beaucoup à maintenir un rythme plus ou moins régulier (d'ailleurs je reprends les cours la semaine prochaine mais je vais faire de mon mieux pour continuer sur cette lancée)
La scène avec Dieudo était courte mais c'est parce que je manquais d'inspiration et que la longueur du chapitre m'avait un peu fatigué (37 kas c'est pas rien tout de même)
J'ai bien aimé écrire le passage avec Bassem et pour Donna disons que je manquais d'inspiration pour la mère de Louison donc j'ai préféré prendre un sticker déjà existant, en espérant que ça te dérange pas
Enfin bref ça va swinguer dans les prochains chapitres maintenant que les pièces du puzzle commencent à se mettre en place, accrochez vous car ça va envoyer du lourd
P.S Comme d'habitude merci pour tes retours et tes encouragements Gentarou, ça me motive énormément pour la suite, je suis même prêt a renoncer à ma session de Doom Eternal pour finir la prochaine sweet
Je suis content que vous ayez apprécié les derniers chapitres, j'y ai mis beaucoup de coeur que ce soit pour le passé de Benoît ou la romance Tamara/Célestine (même si un couple Slimane/Célestine aurait pu être intéressant)
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On sentait que ces persos te tenaient à cœur que t'avais des choses à raconter à leur sujet
Ce qui me hype maintenant c'est que leurs routes se croiseront bientôt
Pour l'implication on va dire que presque un mois de vacances ça aide beaucoup à maintenir un rythme plus ou moins régulier (d'ailleurs je reprends les cours la semaine prochaine mais je vais faire de mon mieux pour continuer sur cette lancée)
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Tu régales beaucoup
La scène avec Dieudo était courte mais c'est parce que je manquais d'inspiration et que la longueur du chapitre m'avait un peu fatigué (37 kas c'est pas rien tout de même)
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C'est pas grave, c'est normal de ne pas être constant
J'ai bien aimé écrire le passage avec Bassem et pour Donna disons que je manquais d'inspiration pour la mère de Louison donc j'ai préféré prendre un sticker déjà existant, en espérant que ça te dérange pas
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Non pas du tout.
Pour Bassem, le daron rebeu raciste c'était bien adapté
Enfin bref ça va swinguer dans les prochains chapitres maintenant que les pièces du puzzle commencent à se mettre en place, accrochez vous car ça va envoyer du lourd
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JvArchive compagnon