Topic de Hiryu- :

[WW2] Posez vos questions.

Est-ce que tu as informations sur la vie des prisonniers de guerres français en Allemagne ?
Notamment leurs nombreuses tentatives d'évasion.

Les Soviets ont ils préparé le déménagement de leurs usines vers l'est? Durant le premier plan quinquennal, sous la demande de militaires, certaines usines susceptibles de travailler pour la défense ont été bâties dans l'Oural, la moyenne Volga et en Sibérie. C'étaient de nouvelles implantations. Si on parle de déménagements d'usines à l'ouest du pays menacées par l'avance allemande, non : pas de préparation. D'une part, évoquer ce sujet pouvait valoir une accusation de défaitisme. D'autre part, les chefs soviétiques sont persuadés qu'ils porteront très vite la guerre sur le territoire ennemi, en l'occurrence l'Allemagne. Du coup en fin juin, l'improvisation est chaotique. Ceci dit ils ont malgré tout réussit sans trop de pertes, à évacuer plus de 1 500 usines, dans certains cas sous le feu allemand.

En 1940, comment la France a échoué dans la bataille de la production aéronautique?
La France avait la première flotte mondiale en 1918. Mais elle a dilapidé toute son avance pendant 15 ans. Les absences de commandes et mêmes de simples projets financés par l'Etat ont conduit la fière industrie aéronautique, qui avait fabriqué 50 000 cellules pendant la guerre, à un état de déliquescence avancé. Une quinzaine de sociétés vivent de commandes civiles pour lesquelles l'outil de production vétuste suffit; mais elles ont perdu leur savoir faire technique militaire. Autour gravite une myriade de constructeurs artisanaux sans envergure. Alors quand Pierre Cot obtient en 1933 le budget pour un premier réarmement de 1 000 appareils, le fiasco est garanti : une production anémique ( moins de 200 avions par an ) d'appareils médiocres. Après 3 années décisives perdues, le gouvernement de Blum se rend à l'évidence : il faut d'abord assainir l'industrie aéronautique. Des dizaines de sociétés comme Dewoitine sont regroupées en 6 entreprises nationales. 2 milliards y sont investis entre 1936 et 1939 pour les rééquiper, ce qui permet par endroits de tripler la productivité. Cependant, la restructuration, maladroite, prend du temps au moins jusqu'en 1938. Surtout, elle est partielle. Par manque de fonds, les sociétés les plus importantes ( Breguet, Latécoère, Amiot ), les motoristes et les équipementiers ne sont pas nationalisés, et certaines comme Morane Saulnier peinent à concevoir leur modèle ( 41 mois pour le chasseur MS.406 contre 21 pour le Bf 109 ) puis à le fabriquer, ne disposant toujours pas de machines outils en 1939. s.
La production stagne ( 570 avions en 1936, 538 en 1938 ). En janvier 1939, l'armée n'a reçu que 27 MS.406 sur les 1 061 commandés en 1937, et aucun des 1 339 avions de bombardement ou d'assaut prévus. Les blés germent enfin en 1939. Les effectifs dans l'industrie augmentent de 150%. La production quadruple ( 2 277 appareils ), mais encore loin cependant des 8 295 allemands. En 1940, l'industrie français ne démérite plus et près de 300 cellules de chasseurs sortent chaque mois contre 200 outre Rhin. Le 10 mai, l'armée de l'air aligne 2 000 chasseurs monoplaces récents contre 1 400 Bf 109. Où le bât blesse t il? D'abord le fossé technique n'a pas été comblé, et les appareils français sont mal armés et mal motorisés. La France construit encore du neuf vieux. Ensuite l'aviation de bombardement a été ( logiquement ) sacrifiée au profit de la chasse. Elle n'oppose que 400 montures hors d'âge aux 2 000 allemandes. Mais surtout, l'Etat et l'armée n'ont pas réussi à construire une chaîne logistique intégrée. Un avion sorti d'usine doit encore passer par différents ateliers pour recevoir hélice, armes, radio... qui tardent à être livrés par des équipementiers négligents, ce qui allonge de plusieurs semaines sa mise en service. De toute façon, ce ne sont pas les avions qui manquent le plus, mais le personnel ( mécaniciens, pilots ) et l'outillage d'entretien, preuve qu'au delà de la bataille de la production, la France a échoué à planifier les besoins globaux d'une armée de l'air, à définir son organisation et ses missions. Par conséquent, seuls 37% des chasseurs construits depuis novembre 1939 sont réellement mis en ligne, les autres dorment dans les dépôt.

Comment Staline a t il pu penser que le crime de Katyn demeurerait inconnu? Parce que pas plus que le NKVD qui conduit les exécutions, il ne pense possible qu'une puissance étrangère n'arrivera jusqu'aux charniers. Les 21 857 victimes, officiers polonais pour la plupart, viennent des camps de prisonniers de guerre de Kuzelsk, Starobilsk et Ostachkov. Les corps sont enterrés dans des charniers situés respectivement dans la forêt de Katyn, près de Piatykhatky et pas loin de Mednoye. Ces 3 lieux sont situés à une distance fr la frontière avec le Reich oscillant entre 650 et 1 100 kilomètres, et tous les chefs soviétiques sont persuadés qu'en cas de guerre, l'Armée rouge la portera très vite sur le sol ennemi. Staline et Beria étaient donc plutôt tranquilles. Une deuxième explication peut être avancée : L'affaire de Katyn n'a pris les dimensions qu'elle a eues que du fait de l'alliance entre Staline et les Occidentaux. Or celle ci est à 1 000 lieues d'effleurer l'esprit de Staline qui est en 1940, moment des massacres, encore partenaire d'Hitler. De même, la résurrection d'un Etat polonais paraît improbable en 1940. Quand il est contraint en été 1941 de discuter avec le gouvernement polonais de Londres, du fait de son alliance avec les Anglo saxons, Staline se voit obligé de mentir quand on lui demande où sont passés les milliers d'officiers polonais disparus. Le mensonge fera place à partir de 1943 à la destruction et à la manipulation de preuves, et au lancement d'un campagne de contre propagande faisant porté à l'Allemagne la responsabilité du crime. Les Anglo saxons le croient ou font mine de le croire car ils ont besoin de Staline pour battre l'Allemagne. Et ils acceptent que la question ne soit pas portée devant le tribunal de Nuremberg.
A cela s'ajoute une maneuvre d'escamotage qui serait risible n'était la gravité du sujet. La propagande stalinienne choisit Khatyn, village biélorusse, comme lieu mémoriel du martyre enduré par la Biélorussie durant le conflit germano soviétique. Son nom est censé faire oublier Katyn. Est aujourd'hui 24% des russes semblent encore croire que l'assassinat des cadres de la nation polonaise détenus en URSS a été le fait des nazis. Du coup on se dit que cette propagande n'a pas été sans effet sur le long terme.

L'effort de guerre britannique dans la guerre en Asie n'est il pas ridicule comparé à celui des Etats Unis?
Non, pas davantage qu'en Europe. Londres maintient une flotte conséquente dans l'océan Indien qui ne le cède à l'US Navy en quantité de grandes unités qu'à partir de l'automne 1943. Les Britanniques déploient aussi d'importants effectifs en Inde et en Birmanie face à des effectifs japonais plus conséquents que ceux engagés dans le Pacifique Sud. Ce n'est qu'à partir de 1944 que les proportions des efforts devient écrasante en faveur des Américains qui ne veulent pas que leur allié se mêlent trop de leur guerre contre le Japon.

Est il vrai que de nombreux américains d'origine japonaise ont été internés en camps de concentration en 1941 - 1942? Comment ces internements ont ils été justifiés.
Oui. Dans la crainte d'une cinquième colonne japonaise aux Etats Unis, plus de 110 000 Personnes d'ascendance japonaise résidant sur la côte Ouest dont 66 000 citoyens américains, soit 80% des Nippo Américains résidant sur le continent, sont déportées et internées d'office du printemps 1942 à 1944 parfois jusqu'en 1945 dans une dizaine de camps établis à l'intérieur du pays, sur ordre direct du président Roosevelt. La minorité japonaise à Hawai ( 160 000 personnes ) n'est par contre quasiment pas inquiétée du fait des conséquences administratives et économiques catastrophiques qu'aurait été pour les îles un internement massif. La sécurité nationale est évoquée bien qu'une forme de défiance culturelle.

Pourquoi les Allemands ont ils choisi des moteurs à essence pour leurs blindés au lieu du diesel pourtant mieux adapté?
Les raisons tiennent d'abord aux contraintes industrielles d'un réarmement rapide. L'Allemagne opte dans les années 1930 pour le moteur à essence plus simple, moins coûteux et plus léger ( jusqu'en 1942, le panzer le plus lourd en dotation, le Panzer IV, ne dépasse pas 20 tonnes ). Au milieu de la guerre, il est toutefois question de basculer au diesel pour bénéficier de ses avantages logistiques ( consommation et autonomie ), mais les difficultés de cette reconversion industrielle en pleine guerre semblent alors trop lourdes au responsables nazis, notamment Speer. En revanche, on notera l'utilisation du diesel par la Kriegsmarine non seulement pour les sous marins et ses vedettes rapides S Boot, mais aussi pour les " cuirassés de poche " ( Panzerschiffe ) légués par la république de Weimar, premiers navires militaires de cette taille au monde à utiliser une propulsion exclusivement diesel.

Quel est l'avion qui a obtenu le plus de victoires? Et lequel a le meilleur ratio victoires / pertes?
C'est le Messerschmitt Bf 109 allemand qui a obtenu le plu de victoires : plus de 15 000 enregistrées pour les seuls 100 meilleurs as l'ayant piloté durant la guerre et au total plusieurs dizaines de milliers de victoires enregistrées pour tous les fronts. Toutefois, l'avion bénéficiant d'un meilleur ratio est sans doute le Grumman F6F Hellcat, qui combat dans le Pacifique sur les portes avions de l'US Navy à partir de 1943 : 5 223 victoires attribuées pour seulement 270 pertes en combat aérien, soit un ratio de 19,3 victoires pour une perte. Il faut toutefois se garder d'en conclure qu'il existe un appareil pouvant être qualitié de meilleur chasseur de la guerre : en plus de 5 ans, la technologie aéronautique a évoqué, et les premières versions du Bf 109 ou du Spitfire britannique, en service au début du conflit, ne partagent avec les dernières que leur aspect général. Par ailleurs, les doctrines d'emploi sont également différentes, de même que la qualité des pilotes, et le tout évolue dans le temps, rendant malaisée une comparaison directe entre les appareils.

La direction centralisée des tirs d'artillerie était elle opérationnelle?
Elle préexiste à la WW1 : le cuirassé britannique de classe Dreadnought est doté dès 1909 d'un système de contrôle de tir. Les données télémétriques ( distance, gisement ) sont converties en réglages distribués électriquement aux tourelles contenant l'artillerie principale, de façon à coordonner leur feu, auparavant indépendant. La Royal Navy est également la première à mettre en service, en 1931, le High Angle Control System ( HACS, système de contrôle de tir antiaérien ). A terre, la Field Artillery School américaine invente de 1929 à 1934, sous la houlette des majors Carlos Brewer et Orland Ward, le Fire Direction Center ( FDC, centre de direction de tir ), en profitant des progrès de la radio. Les données ainsi transmises par des observateurs au front sont centralisées au niveau du bataillon par le FDC, qui les transforme par le biais de tables et de calculateurs mécaniques en données de réglages redistribuées aux batteries. L'ensemble permet de coordonner un barrage tiré par une douzaine de pièces dans les 10 minutes suivant une requête. Le système est perfectionné en dotant chaque bataillon d'artillerie de 2 avions d'observation du type Piper Cub. Dès la campagne de Tunisie, début 1943, les artilleurs américains apprennent à masser des tirs au niveau divisionnaire et au delà. Le général Bradley se réjouit ainsi de la souplesse offerte par le FDC, qui permet à un unique observateur de déchaîner les 324 pièces du 2ème corps d'armée sur un objectif unique. Grâce au calculateur centralisé, les pièces peuvent, en outre, tirer de façon à impacter la cible simultanément, selon le principe appelé Time On Target ( TOT ).
Pas difficile de comprendre pourquoi les Allemands avaient une peur bleue des observateurs et que la seule apparition d'un Piper dans le ciel suffisait à faire cesser leurs tirs. Si les Américains sont véritablement les pionniers et les maîtres, les Britanniques développent dès 1940 un système similaire sous la direction du brigadier général Hetman Jack Parham. Les Allemands eux aussi maîtrise, grâce à la radio et à l'observation aérienne, des tirs coordonnés, avec le handicap de pièces hippomobiles vulnérables aux contre batteries et de munitions toujours comptées. Les Soviétiques en revanche, n'y arriveront que péniblement dans l'après guerre.

Comment les Allemands sont ils venus à bout de la ligne Maginot?
En mai 1940 1940, les Allemands ont pris les modestes blocs et casemates de la ligne Maginot prolongée qui se dressaient sur leur route ( secteurs fortifiés de Sedan de Maubeuge et de l'Escaut ). Mi juin, ils ont également percé la ligne dans ses 2 secteurs les plus faibles ( la Sarre et au sud de Strasbourg ), où aucun ouvrage d'importance n'avait été construit, avant de réduire au silence une poignée de forts tels que Bambesh ou le Kerfent. C'est seulement à la Ferté ( 16 - 19 mai ) qu'ils ont pris un fort d'assaut. Ils ont d'abord repoussé l'infanterie qui le couvrait, puis l'ont matraqué avec de l'artillerie lourde pour ouvrir des axes de progression aux troupes d'assaut et permettre à des pièces de Flak de 88 mm d'être mises en batterie à moins de 2 000 mètres. Ces dernières ont pu en tir tendu détruire les cloches d'observation. Le génie en a profité pour s'installer sur les superstructures et en dynamiter les cloches et la tourelle encore intactes. L'équipage est mort asphyxié. Ailleurs, ce fut plus facile, les ouvrages étant sans protection à cause de la percée en Champagne : les Allemands les ont pris à revers et les ont pilonnés jusqu'à la capitulation. Encore fallait - il que les forts soient hors de portée du parapluie qu'offraient les puissants ouvrages d'artillerie - Laudrefang, Simserhor. En témoignent les échecs contre l'Einseling ou l'Aschbach : les Allemands se sont alors contentés d'attendre l'artmistice.

Comment étaient validées les victoires aériennes durant la guerre? Les chiffres annoncés sont - ils fiables?
L'homologation des victoires aériennes pose problème dès la Prmeière Guerre mondiale et en réalité, aucune solution apportée ne se révèle satisfaisant pendant la suivante. Le système varie selon les pays. L'armée de l'air française de 1939 - 1940, explique Patrick Facon ( L'Armée de l'air dans la tourmente ", Economica, 2005 ), exige en principe soit que l'épave de l'avion abattu soit retrouvée - donc, en pratique, que l'avion soit tombé du côté ami - soit des témoignages suffisamment probants. L'ennui pour les statistiques est qu'une même victoire peut être attribuée à plusieurs pilotes s'ils ont coopéré pour l'obtenir, ce qui conduit automatiquement à une surestimation des pertes ennemies. Pour remédier aux imprécisions, la RAF équipe dès 1939 ses Spitfire et Hurricane de cinémitrailleuses. Mais ces appareils n'enregistrent pas forcément la destruction de la cible. Chaque revendication doit donc être accompagnée d'une preuve tangible ( épave ) ou de témoignages fiables, la parole d'un gentleman n'étant pas suffisante. Les victoires collectives sont fractionnées entre les vainqueurs. L'USAAF utilise elle aussi des cinémitraulleuses mais accorde une confiance plus grande aux affirmations des pilotes. La Luftwaffe, elle, attribue chaque victoire à un seul pilote. Et refuse l'homologation sans témoignages du tiers ayant assisté à la destruction, avec rapports, commission d'attribution... Tout cela, c'est la théorie. En réalité, l'homologation des victoires reste aléatoire et imprécise, surtout dans les périodes de combats acharnés où le temps manque pour les enquêtes. Pendant toute la guerre, et dans tous les camps, le nombre de victoires est très largement surévalué, y compris dans la Luftwaffe réputée à tort comme la plus fiable.
L'examen des homologations et des pertes réelles le monde. Par exemple à la fin de la bataille d'Angleterre, fin 1940, les pertes réelles de la RAF atteignent au mieux la moitié des homologations accordées par la Luftwaffe. Même dans des conditions idéales, alors que les combats se déroulent à 100% au dessus du Reich, les homologations soint surévaluées : ainsi le 17 août 1943, la Luftwaffe accorde à ses pilotes 94 quadrimoteurs détruits dans le raid sur Schweifurt, contre 60 perdus en réalité par la 8ème US Air Force. Ne pas se leurrer : en face, c'est pareil ou pire. Pour ce même raid, les équipages de B-17 américains revendiquent 288 chasseurs abattus contre 27 admis par les Allemands.

La défaite soviétique en 1941 est elle essentiellement due aux conséquences des grandes purges entre 1936 et 1938?
C'est un de ses facteurs. La disparition de près de 20 000 officiers a aggravé les maux dont souffrait l'encadrement de l'Armée rouge : manque d'expérience, formation superficielle et lacunaire, manque d'initiative, faible proximité avec la troupe, gestion par la peur, pouvoir des commissaires... Mais il y a d'autres raisons aux terribles défaites encaissées par l'Armée rouge entre juin 1941 et octobre 1941. On peut citer pêle-mêle : La croissance trop rapide des effectifs, la mutation technique en cours, la faiblesse générale de l'entraînement, l'effet de surprise, le tropisme hyperoffensif, les erreurs de prévision ( l'attaque principale des Allemands était attendue en Ukraine ), l'inachèvement de la ligne fortifiée Molotov, la faiblesse technique et tactique de l'aviation, l'absence de réflexion sur les tactiques défensives dans une guerre motorisée, la sous estimation de la Wehrmacht...

Une offensive japonaise à l'Est aurait-elle pu aider Hitler?
Pour aider Hitler à atteindre les objectifs fixés à Barbarossa, il aurait fallu que les Japonais attaquent au plus tard à la fin du mois de juin 1941 comme les Allemands. L'hiver arrivant très tôt en Sibérie, ils n'auraient eu que 4 mois pour s'emparer de Vladivostok, Khabarovsk et Tchita. Ce scénario pose 3 questions : 1 : Staline aurait-il pu dans ce contexte, enlever des forces d'Extrême Orient pour les opposer à la Wehrmacht? Oui et il n'aurait pas hésité, le danger étant plus pressant à l'Ouest qu'à l'Est. Hitler n'aurait donc pas de toute façon pris Moscou. 2 : les Japonais pouvaient-ils attendre leurs objectifs? Il auraient sans doute pu prendre Vladivostok avec leur infanterie de marine. C'est plus douteux pour Khabarovsk et quasiment impossible pour Tchita. Ils n'avaient pas la logistique pour aller aussi loin et, en Extrême Orient, malgré les ponctions vers l'Ouest, l'Armée rouge serait restée un sérieux adversaire. Elle avait notamment les chars et la doctrine d'emploi que n'avaient pas les Japonais. 3 : quelles conséquences aurait eues une attaque japonaise contre Staline? Même sans Pearl Harbor, cela n'aurait pas empêcher les Américains d'entrer dans la guerre contre la seule Allemagne, entrée prévue depuis 1940 et qui aurait eu lieu en 1942. En revanche, les matériels américains livrés en vertu de la loi prêt bail n'auraient pu débarquer à Vladivostok et auraient dû emprunter le corridor iranien. Pire encore pour les Japonais, non seulement les Etats Unis mais aussi la Grande Bretagne et l'URSS auraient intensifié leur aide à la Chine, engluant un peu plus dans ce conflit l'armée de terre nipponne.

En septembre 1939, si le commandement français s'était décidé à attaquer, quel aurait été le rapport de forces en sa faveur?
Au premier abord, il peut sembler très favorable au début de septembre 1939, au moment de l'offensive de Sarre ( du 7 au 14 septembre ). Une quarantaine de divisions françaises avec plusieurs milliers de blindés et de pièces d'artillerie font face à environ la moitié d'unités allemandes, généralement de seconde ligne, assez mal équipées et sans panzers, entre Trèves et la frontière suisse. Mais l'état major français craint et surestime les capacités de la Wehrmacht, de la Luftwaffe en particulier, et ne se sent prêt ni matériellement, ni logistiquement, ni psychologiquement à s'aventurer dans une offensive majeure et nécessairement coûteuse. De plus, la mobilisation allemande est étonnamment rapide et le Westwall ( la " ligne Siegfried " ) bien qu'incomplètement achevé, se renforce très vite. Fin septembre, on compte déjà plus de 40 divisions sur pied à l'Ouest, dispositif en constante augmentation grâce aux succès rapides en Pologne. A la rigueur, une offensive française vigoureuse aurait pu attendre Wiesbaden et border le Rhin, mais cela aurait été se priver du bénéfice de la ligne Maginot et risquer un revers en rase campagne. Un tel effort, qui n'aurait pas sauvé la Pologne, s'intègre mal dans la stratégie attentiste des franco britanniques, qui ne prévoient aucune opération majeure avant 1941. C'est seulement à partir du printemps de cette année-là, en effet, que l'on espère atteindre le plein effet du réarmement, de la montée en puissance britannique et du blocus naval.

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Auteur
Hiryu-
Date de création
27 avril 2023 à 18:49:03
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