Le 11 novembre 2022 à 11:10:29 :
Le 11 novembre 2022 à 10:45:36 :
L'op qui aurait préféré être un gueux du moyen age 12h par jours dans les champs avec une espérence de vie de 30 ans, envoyé dans une bataille random déclenché par le roi de sa commune juste parce qu'il a voulu étendre son territoire...Bref, non, on a jamais eu une si belle vie que depuis l'industrialisation.
Pour les sociétés primitives, la nature (qui n'évolue que très lentement) fournissait un cadre stable et par conséquent un sentiment de sécurité.
Dans le monde moderne, c'est l'homme qui domine la nature plutôt que
l'inverse, et la société moderne évolue très rapidement pour suivre le
progrès technique. Il n'y a plus de cadre stable.
On croit dominer la nature mais je pense que l'on domine rien du tout justement puis on fait parti de la nature donc on la domine pas vraiment vu que c'est une partie de nous bref il n'y a pas la nature puis nous il n'y a pas de séparation entre la nature et nous
Le 11 novembre 2022 à 11:10:33 :
Le 11 novembre 2022 à 11:09:43 AligotCantal a écrit :
Le 11 novembre 2022 à 11:03:35 :
Le 11 novembre 2022 à 11:02:23 Liamrie2 a écrit :
Le 11 novembre 2022 à 11:00:40 :
MdrrrDis d'aller travailler dans les conditions d'un paysan du XVIIe et on en reparle dans deux semaine
![]()
Mais putain va ouvrir un livre d'histoire le problème c'était le régime politique le low
Si en 2022 on avait pas d'industrialisation on aurait vécu une vie bien meilleure globalement
![]()
La démocratie est permise par l'industrialisation, de quoi tu nous parles?
Bien meilleure ta vie avec une espérance de 40 ans et pas de dentiste?
Pourquoi avoir besoin de dentistes au Moyen-Âge puisqu'il n'y avait pas d'industries du sucre ?
Oui, je pose une question car je ne suis pas très doué en histoire
J'espère avoir une réponse pédagogique de ta part
Donc la réponse serait le scientisme exacerbé. Un peu comme un certain régime à moustache ?
Il y a quelque chose de la nature humaine de singulier, c'est qu'on veut protéger les faibles. Nous ne sommes pa sune société du scientisme et un siècle de modernité ne pourra détruire tout ce ciment civilisationnel et anthropologique qui est derrière nous
L'histoire humaine est une histoire d'entraide et d'avancer commune. la nature humaine est faite pour l'entraide et la préservation du faible. Un bébé c'est faible mais potentiellement fort, à l'échelle anthropologique. Mais on protège nos personne âgée, ce sont des faibles. Pourquoi on s'occupe des handicapées ? Car on est plus que des bêtes.
La question du sens et de notre place est la question principale pour tout individu, sans ça, c'est le choix de la Vacuité.
L'homme n'est pas qu'un tas de chair, nous ne sommes pas que des tubes digestif.
Et je pense qu'une société fonctionne quand l'homme comprend déjà le pourquoi de son existence et répond à sa soif d'éternité et de sens. L'individu meurt mais le système demeure.
Je ne crois pas en tout cas qu'on tiendra sur le long terme avec cette société du progrès et de tout ses paradoxes
Le 11 novembre 2022 à 11:20:09 AligotCantal a écrit :
Le 11 novembre 2022 à 11:10:33 :
Le 11 novembre 2022 à 11:09:43 AligotCantal a écrit :
Le 11 novembre 2022 à 11:03:35 :
Le 11 novembre 2022 à 11:02:23 Liamrie2 a écrit :
Le 11 novembre 2022 à 11:00:40 :
MdrrrDis d'aller travailler dans les conditions d'un paysan du XVIIe et on en reparle dans deux semaine
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Mais putain va ouvrir un livre d'histoire le problème c'était le régime politique le low
Si en 2022 on avait pas d'industrialisation on aurait vécu une vie bien meilleure globalement
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La démocratie est permise par l'industrialisation, de quoi tu nous parles?
Bien meilleure ta vie avec une espérance de 40 ans et pas de dentiste?
Pourquoi avoir besoin de dentistes au Moyen-Âge puisqu'il n'y avait pas d'industries du sucre ?
Oui, je pose une question car je ne suis pas très doué en histoire
J'espère avoir une réponse pédagogique de ta part
Lis un peu sur la dentition de Louis XIV. Même le plus puissant des monarques ne pouvait soigner des simples carries.
+ les carries ne sont pas lesseuls problème que le dentiste résout (dent de sagesse, infection, abscès..) des douleurs de long terme à se casser la tête.
[11:18:02] <whitewolf13>
Le 11 novembre 2022 à 11:10:29 :
Le 11 novembre 2022 à 10:45:36 :
L'op qui aurait préféré être un gueux du moyen age 12h par jours dans les champs avec une espérence de vie de 30 ans, envoyé dans une bataille random déclenché par le roi de sa commune juste parce qu'il a voulu étendre son territoire...Bref, non, on a jamais eu une si belle vie que depuis l'industrialisation.
Pour les sociétés primitives, la nature (qui n'évolue que très lentement) fournissait un cadre stable et par conséquent un sentiment de sécurité.
Dans le monde moderne, c'est l'homme qui domine la nature plutôt que
l'inverse, et la société moderne évolue très rapidement pour suivre le
progrès technique. Il n'y a plus de cadre stable.On croit dominer la nature mais je pense que l'on domine rien du tout justement puis on fait parti de la nature donc on la domine pas vraiment vu que c'est une partie de nous bref il n'y a pas la nature puis nous il n'y a pas de séparation entre la nature et nous
Je crois qu'ils n'ont pas compris que même le plus petit paysan était plus heureux qu'un cadre moyen d'occident qui a tout le confort du monde. Car le paysan, répondait à sa soif d'éternité et de religiosité. Il savait le pourquoi même en étant analphabètes
Souffrance, dureté, insécurité amene à répondre à sa soif d'éternité.
Nous ne sommes pas des êtres humain à la recherche d'une expérience spirituel mais des êtres spirituel à la recherche d'une expérience humaine.
C'est le néolithique qui a niqué l'espèce humaine, certes on a maîtrisé notre environnement pour permettre le plus possible notre survie mais elle a amené la civilisation qui nous conditionne dans un pacte social plutôt que de jouir de notre liberté naturelle. Les peuples les plus heureux dans le monde sont les chasseurs cueilleurs quand on les laisse tranquille
La révolution industrielle n'est que le prolongement du néolithique. Sa conclusion tragique, quand il y aura l'effondrement, on redeviendra chasseurs cueilleurs
[11:31:00] <Bernarddu23>
C'est le néolithique qui a niqué l'espèce humaine, certes on a maîtrisé notre environnement pour permettre le plus possible notre survie mais elle a amené la civilisation qui nous conditionne dans un pacte social plutôt que de jouir de notre liberté naturelle. Les peuples les plus heureux dans le monde sont les chasseurs cueilleurs quand on les laisse tranquilleLa révolution industrielle n'est que le prolongement du néolithique. Sa conclusion tragique, quand il y aura l'effondrement, on redeviendra chasseurs cueilleurs
Peut être parce que l'homme n'est pas un animal, il ne dispose ni griffe ni moyen de défense. Son seul devenir c'est sa manière de contrôler et utiliser son environnement. Sinon c'est son extinction tout simplement.
Nous pouvons au moins nous vanter d'être la seule espèce qui utilise stricto censu le langage. Être la seule espèce qui n'est pas soumis qu'à ses passions ou instinct et qui peut produire des choses supérieure à toute espèce ! Quel animal peut comprendre le pourquoi de son existence ? Aucun.
Cette faculté ou plutôt cette obligation de devoir trouver du sens, fait que notre histoire puisse être si riche, que des hommes ont permis tant de chose.
Est-ce que les animaux ont eu Aristote, Saint thomas d'aquin, Platon ?
On serait sûrement bien plus heureux en tant qu'espece animale mais nous n'aurions pas toute ces capacités.
( bon, maintenant faut voir ce qu'il nous reste de cette si grande intelligence ! 😂)
La nouveauté qui caractérise la révolution industrielle se trouve du côté du machinisme plus que les machines à en croire Mantoux dans son ouvrage page 185. Depuis le XVème siècle, des générations d'artisans, de techniciens et d'amateurs cherchent. Mais la diffusion du goût pour les mécaniques et la multiplication des expérimentateurs ainsi que les articles de l'Encyclopédie de d'Alembert et Diderot, les recherches sont stimulées. Ce n'est pas un hasard car l'économie anticipe la technique comme le disait l'historien Paul Bairoch dans son chapitre 1. Les freins de l'ancienne colonie sont desserrées par des procédés techniques nouveaux permettant de lancer des moyens de production neuf. Production accrue donc et profits importants également, sans oublier l'exploitation rationnelle de la division du travail et de la compensation de la faiblesse de l'homme par la machine qui permet tout cela en même temps. La mécanique prend le pas petit à petit sur le travail purement manuel. Les maneuvriers des usines modernes remplacent petit à petit les formations manuelles ainsi que celui des travailleurs du domestic system et des artisans. A partir de ce moment là, il n'est pas étonnant que ce soit dans l'industrie du textile et du coton que les premiers progrès importants ont lieu. En effet, en Grande Bretagne durant les 3 dernières décennies du XVIIIème siècle, la consommation de coton brut augmente de 100%. Cela entraîne une augmentation de l'importation depuis l'outre mer. Le marché colonial potentiel demande une production massive de cotonnades tout comme la demande de consommation intérieur. Et pour le tissage les paysans et artisans du domestic system se révèlent utiles, qu'ils soient ou non possesseurs de leur métier puisqu'ils peuvent fournir des produits de qualité à des prix intéressants. Il peut participer à la commercialisation du produit également. On veut de la nouveauté dans le secteur du filage notamment.
Ce qui caractérise en grande partie la révolution industrielle ne sont pas tant les machines mais le machinisme. C'est ce que disait P. Mantoux. Au XVIIIème siècle avec une plus large diffusion des progrès mécaniques et des connaissances, les inventions se multiplient. Le tout aidé par un génération d'expérimenteurs. L'économique anticipe la technique. Quand l'appel d'un marché devient pressant, les freins de l'ancienne économie sont dessérées par des procédés techniques nouveaux permettant de lancer des moyens de productions nouveaux. Plus de production et donc plus de profits mais aussi une exploitation rationnelle de la division du travail. La nouvelle machine permet également une compensation du faible nombre de personnes. Notamment les machines d'emploi courant permettant de grosses productions à bas prix. Avec le remplacement des travailleurs et artisans du domestic system par l'usine moderne, il y a une nouvelle ère d'exploitation et la rentabilité du travail humain et permet l'épanouissement de la révolution industrielle. C'est pourquoi c'est de l'industrie du textile que viennent les premières découvertes importantes, celle du coton surtout. La consommation de coton brut double en Grende Bretagne durant les 30 dernières années du XVIIIème siècle. Du coup, l'importation du coton s'accélère outre mer. Il faut produire plus de cotonnades. L'Armée extensible des paysans et artisans du domestic system possesseurs ou non de leurs métiers peut, pour le tissage, fournir des produits de qualité à prix intéressants. Il est facile de les commercialiser par la suite. On voit des innovations dans le secteur du filage également. Mais la filature a la main ou au rouet dispose de procédés plus chers, et lents. Malgré cela, la première grande invention est directement liée au tissage avec la navette volante de John Kay en 1733, qu'un procédé mécanique jette de manière automatique d'un bout à l'autre de la trame, permettant une augmentation de la productivité.
En l'occurrence 4 fois plus. La largeur des pièces dépasse la longueur des bras de l'ouvrier également. En 1760, l'équilibre entre filage et tissage est détruit et la filature prend du retard et le tisserans commence à manque d'ouvrage puisque quelques fileurs ne suffisent plus. Lewis Paul et John Wyatt sont à la pointe de l'innovation technique dans la filature avec le brevet d'une machine à filer pris en 1738, trop tôt donc. Le marché n'avait pas commandé de nouvelle technique pour le moment. Il faudra attendre 1756 pour que Hargreaves invente la spinning jenny qui est un rouet innové où le fileur est capable d'actionner 8 broches à la fois. Pour une production multipliée par 120 par rapport à l'ancien rouet qui avait besoin de la force des bras de l'ouvrier Elle fut mise en place dans les ateliers familiaux. L'artisan paysan ne sert plus que la machine et abandonne son activité rurale car l'augmentation production est porteur d'espoir, celui d'une augmentation de salaire. Les prolétaires à domicile émergent tout comme les travailleurs se consacrant à sa machine uniquement ou presque. Par la suite, c'est Richard Arkwright qui se fait connaître en 1768 pour son water frame. Cette invention fait entrer le filage dans l'ère de la production de masse. Le cylindre étire le fil avant de s'enrouler autour des broches est mû par un manège de chevaux. Le filage est effectué dans une fabrique ou un moulin. Mais le filet de la jenny ne convenait qu'à la trame pour filer la chaîne et donc le fil du rouet, solide restait indispensable. Ensuite, les premiers calicots de coton font leur apparition dans les ateliers d'Arkwright. Enfin on a Samuel Crompton qui invente en 1779 la mule jenny qui permet de combiner les avantages du water frame et de la jenny en un seul. Il est possible d'actionner 4 broches à la fois. Ainsi en 1800, 80% de sfilés de coton du Lancashire sont fournis par des mules.
Tout cela entraîne un certain retard du tissage par rapport à la filature. Mais pendant 2 décennies, cela ne faisait rien puisque la main d'oeuvre du domestic system restait rentable et pouvait être augmentée. Il a fallut cependant inonder les marchés coloniaux de cotonnades plus diversifiés avec les mousselines et les indiennes de série notamment quand le marché intérieur a nécessité plus de production. Ainsi la découverte de Cartwright en 1784 fut perfectionné par des artisans. Les métiers manuels continuent de concurrencer tout de même son métier mécanique. 200 000 métiers manuels existaient en 1815 dans les zones industrielles rurales anglaises pour 2 500 métiers mécaniques. Il faut attendre 1830 pour que cette machine à tisser commence à s'imposer pour de bon. Plus tard ce sera en Europe en général. Le tissage devient automatisée ce qui augmente la capacité de production au milieu du XIXème siècle. Ainsi, il n'est pas rare de voir un ouvrier gérer, surveiller plusieurs machines à la fois. En répétant souvent les mêmes gestes. Le métier de Vaucanson est inventé en 1745 mais n'avait pas été exploité car pas d'emploi rentable pour cette invention. Cette invention est perfectionné par Jacquard de 1801 à 1816 à Lyon.Ainsi le travail des canuts est rentabilité. Avec un système de cartons perforés permettant l'emploi de fils différents et la reproduction infinie du dessin, il est possible de produire des tissues ornés, confectionnés. Il y a aussi l'invention du syst-me d'impression des toiles peintes sur cylindres avec la généralisation du blanchiment au chlore qui se substitue à l'exposition au soleil sur pré. La productivité s'accroit dans tous les cas. Pour la métallurgie, c'est pareil même si c'est fait plus lentement que ce soit en main d'oeuvre, en profit, en rentabilité ou en capitaux.
Il faut attendre la décennie 1830 avant que l'industrie métallurgique rivalise avec l'industrie textile. De la fonte ou de sbarres de fer étaient avant cela importés par l'Angleterre de l'Allemagne, la Suède voir l'Espagne. Mais l'agriculture a besoin de produits métallurgiques nouveaux et en nombre. Darby fut un instigateur de ce progrès entre 1710 et 1730. A Coalbrookdale aux Pays de Galles il a pensé à remplacer le charbon de bois par le charbon de terre pour la chauffe et fabriquer de la fonte avec un mélange de houille grillée qui est le coke, de tourbe et de poussier. Un haut fourneau dont la taille augmente à mesure que la technique s'affine et dans lequel une soufflerie puissante entraîne une combustion presque totale. Son emploi se répand après 1760. Encore faut il enlever les impuretés de la fonte pour avoir un fer solide. Et justement Henry Cort a inventé en 1784 le procédé de puddlage. Il est ainsi possible d'obtenir du bon fer acier via décarburation de la fonte dans un four à réverbère et un laminoir. Ainsi le fer devient courant et fabriqué en masse dans de nouvelles forges. Pour revenir à Darby, c'est un entrepreneur ayant intégré les mines de houilles et de fer, des forges et des haut fourneaux. Les usines à Londres, Pays de Galles puis en France sont contrôlés par les frères Wikinson. Les forges du Creusot sortent 5 000 tonnes de fonte par an en employant 1 500 ouvriers en 1785. Avant, l'acier puddlé et le fer ont suffit mais ensuite, le progrès métallurgique a repris pour répondre aux besoins des compagnies ferroviaires. Ainsi, un convertisseur fut inventé en 1856 par Bessemer. Cette invention est une énorme cornue gorgée de fonte sur laquelle un souffle d'air fort fait couler une grande quantité d'acier, à la condition d'utiliser un minerai pur. Puis le four des frères Martin en 1864, où les ferrailles et les minerais médiocres peuvent être jetés permet d'autres bons résultats.
En 1877, Gilschrist et Thomas créent une autre convertisseur permettant d'utiliser les minerais phosphoreux comme celui de Lorraine. La sidérurgie moderne est créée. La révolution des techniques est relayée par celle du charbon et de l'acier. Il a fallu toutefois perfectionner l'instrument fournissant l'énergie aux nouvelles inventions, à savoir la machine à vapeur. Dès le XVIIIème siècle, Denis Papin et Salomon de Caus ont démontré les resssources de la vapeur. Au début du XVIIIème siècle en 1705, Newcomen et Savery ont inventé une pompe à feu pour l'épuisement de seaux dans les galeries de mines. Plus tard, en 1769, James Watt améliore de 50 le rendement de la pompe de Newcomme. Cela est fait grâce à un condensateur. Ce même Watt associté à Boulton qui commandite ses recherches, adapte un système bielle manivelle transformant le mouvement alternatif en mouvement circulaire et fait agir la vapeur sur les 2 faces du piston, ce qui crée une machine à double effet. Par son alimentation simple en charbon et eau, sa vitesse de rotation et sa rentabilité, il est facile d'adapter la machine de Watt à toutes les mécaniques de la métallurgie ou du textile. On s'en sert d'abord pour pomper les mines puis en 1785 pour actionner des filatures de caton, des laminoirs, marteaux de force, souffleries et moulins. On parle d'une ère paléotechnique qui débute en Angleterre pour finalement arriver aux Etats Unis à partir de 1815 et également en Europe continentale. Mais les chercheurs ont souvent des difficultés pour rassembler les capitaux dont ils ont besoin pour leurs travaux. Cela fait que la Grande Bretagne domine la technique à la fin du XVIIIème siècle et au début du XIVème siècle. Ainsi 500 machines à vapeur avait été bâties par Watt et Boulton en 1800. Seule une petite minorité ont été amenées à l'étranger. Notamment la pompe élévatrice de Chaillot en France en 1779. Les frères Périers ont essayé d'installer la machine de Watt dans l'industrie.
Comptabilisé en francs or, monnaie stable depuis le début du siècle, le commerce mondial passe de 10 milliards en 1830 à 30 milliards en 1850, puis à 58 milliards en 1975 et 200 milliards juste avant la Première Guerre mondiale. Source : Lesourd et Gérard : " Histoire économique, XIXème - XXème siècles. 1963, t. II. Page 377. Les moyens de communication se développent et les tarifs de fret baissent ce qui favorise les nations aux flottes anciennes et puissantes. C'est pourquoi la part des grandes puissances dans les grands échanges mondiaux augmente régulièrement : 1 tier environ vers 1850, de de tiers vers 1875, 3 quarts vers 1913. Les causes de ce gonflement sont claires. Les grands pays achètent massivement denrées alimentaires et matières premières et exportent leurs produits manufacturés. Le mécanisme peut s'appliquer à un empire colonial déjà constitué au XVIIIème siècle et agrandi ensuite, ou bien à des zones de clientèles privilégiées en Europe non industrialisée, en Afrique, en Amérique du Sud ou en Extrême Orient C'est ainsi qu'en Grande Bretagne, maîtresse des mers, qui au milieu du XVIIIème siècle, avait un commerce assez équilibré, passe dès 1830 à uns structure caractéristique : 3 quarts des importations en denrées alimentaires et matières premières, 85% des exportations en produits fabriqués. Les cotonnade,s les filés, les fers ouvrés, les machines anglaises sont échangés contre les blés d'Amérique ou d'Europe orientale, les viandes d'Australie et d'Argentine, les produits laitiers du Danemark, les produits tropicaux de l'Empire et d'Amérique centrale, l'étain de Malaisie, le fer d'Amérique du Sud, les bois scandinaves,etc...
Au long du siècle, les grandes puissances doivent exporter davantage, menacée par la crise de surproduction, réglant difficilement la production sur une demande intérieure raidie par la suite du mouvement des prix et les inégalités constantes des capacités de consommation entre les habitants du pays. Source : J. Bouvier, chapitres 13 à 15. Les désordres de la production et les difficultés sociales internes conduisent à l'expansionnisme commercial. Brutalement, J Ferry a résumé la situation en 1855 : " Une colonie, c'est un débouché ". Qu'importe les théories économiques. Le mercantilisme est abandonné : les vieilles compagnies coloniales anglaises et françaises perdent leurs privilèges, l'abolition des Corn laws en 1846 et le traité saint simonien entre la France et l'Angleterre en 1860 consacrent sa disparition. Une phase libre échangiste est largement affichée entre 1860 et 1876, avant que le retour au protectionnisme ne devienne nécessaire à la fin du siècle. Le mécanisme est universel, même si ses applications diffèrent : des pays usines dominent des pays fournisseurs et acheteurs. Les balances commerciales peuvent dès lors être déficitaires. L'application brutale du libre échangisme et de la loi d'offre et de la demande peut mener des pays à importer davantage qu'ils n'exportent. Mais l'équilibre au XIXème siècle est toujours rétabli par une balance des " invisibles " c'est à dire des services ( assurances, frets, droits de transit ) ou des transferts ( brevets, intérêts des placements ou des emprunts extérieurs souscrits en monnaie forte ).
Si on ajoute aux invisibles les excédents de la balance des mouvements de capitaux à court et moyen terme, la balance finale des comptes est toujours bénéficiaire pour les pays industrialisés. Cependant, l'expansion des capitaux est de plus en plus nécessaire à la survie de leur domination : l'impérialisme est dans la logique de la révolution industrielle. Si on considère la Grande Bretagne, il est évident comme l'a montré Levy Leboyer, qu'avant 1840, la désindustrialisation de l'Asie et du Moyen Orient, la ruine de son artisanat face à la concurrence anglais et particulièrement celle du centre cotonnier de Manchester, pouvait encore n'être ni trop alarmante ni trop irréparable, car la vente de matières premières et de denrées alimentaires coloniales dans des termes de l'échange favorables bénéfices et d'accroître leur pouvoir d'achat ou d'accumuler les capitaux nécessaires à leur équipement industriel futur. Tout change après 1840, lorsque la révolution industrielle anglaise s'affirme et que le libre échange l'emporte : le transport du charbon donne aux navires anglais le pondéreux qui leur manquait dans leurs trajets aller. Les compagnies anglaises de navigation peuvent ainsi baisser leur taux de fret, ruiner les vieilles concurrentes, étendre leur influence plus étroitement sur les mers du globe, équilibrer leur trafic par des compensations entre toutes les régions du monde. Dans le même temps, l'appareil bancaire rénové permet de libérer l'investissement en Grande Bretagne et de lancer avec succès l'assaut du monde. L'industrialisation donne donc au pays des capacités de services et de capitaux qui consolident durablement la suprématie. Désormais, l'économie anglaise peut rester résolument libre échangiste jusqu'en 1914, rendant sans objet et issue les campagnes d'opinion protectionnistes à la fin du siècle.
La Grande Bretagne ne sent pas la nécessité de resserer brutalement ses liens économiques avec son EMpire. Source : F. Crouzet : " Commerce et Empire ": l'expérience britannique. Pages 353 - 375. Elle peut même répondre favorablement aux aspirations d'émancipation en permettant la création des Dominions, tout en maintenant sa pression sur les zones stratégiquement essentielles pour sa navigation. Car ses services et capitaux peuvent à leur gré, suivre la piste du plus grand profit possible en Amérique latine, en Extrême Orient, en Afrique, en Méditerranée, et en Europe continentale. Au même moment, les capitaux français se détournent de l'Empire colonial pour s'investir massivement en Russie ou en Europe orientale. L'impérialisme est le fils légitime de la révolution industrielle et des mécanismes d'échange mondiaux qu'elle impose vers le milieu du XIXème siècle. Mais il ne s'identifie pas à des zones protégées ou à des empires coloniaux très jalousement gardés. Sauf lorsque de nouveaux venus comme l'Allemagne ou le Japon tentent des agressions militaires et économiques. Il répond au désir de profit industriel en permettant par l'exportation de maintenir les marges bénéficiaires alors que les consommations intérieures peuvent être, à l'égard des prix et aux salaires, saturés. A celui aussi de faire fructifier les capitaux au plus vite par les investissements industriels, les grands travaux, les prêts aux Etats étrangers, les avances et les spéculations dans les zones les plus accueillantes.
Quelques exemples concrets permettront de mieux préciser ces mécanismes généraux. En Amérique latine, l'influence anglaise s'installe. Du Mexique à l'Argentine, les nouveaux grands domaines de plantation, destinées à fournir le café, le cacao, la canne à sucre, le caoutchouc naturel exportés vers l'Europe, contribuent à aggraver les déséquilibres ruraux hérités de la période coloniale et que l'émancipation politique, achevée dans la division vers 1825, n'a pas pu surmonter. Les banques locales et nationales sont concurrencées par les banques anglaises, soit par fusion, soit par insertion dans un réseau dessiné depuis Londres, après parfois de vives résistances. Ces grands organismes, comme la London and River Plate Bank, installée avec la bénédiction de la Banque d'Angleterre à Buenos Aires en 1862, la London and Brazilian Bank crééer la même année à Rio, la London Bank of Mexico and South America fondée en 1864, se partagent le continent : celle de Buenos Aires tient l'Argentine, l'Uruguay, le Chili. Celle de Rio tout l'Ouest. Celle de Mexico toute l'Amérique centrale. Malgré les crises économiques, les budgets instables, les débiteurs insolvables, la banque anglaise, louvoyant au milieu des rivalités politiques et des inflations chroniques des monnaies locales, souscrits aux emprunts de l'Etat, avance des fonds, investit dans les plantations et les industries extractives. Elle draine le quart des dépôts en Argentine, le tiers au Brésil. De 1880 à 1914, l'actif de la London and River gonfle de 4 à 32 millions de livres, celui de la London and Brazilian de 5 à 22 millions. Vers la fin du siècle, la mêlée est générale : les banques américaines, allemandes, françaises, italiennes, belges, hollandaises, suisses sont présentes. Grâce à elles, se constituent les sociétés qui exploitent les richesses naturelles : nitrates et cuivres chiliens, étain bolivien, fer brésilien, viande argentine.
De 1800 à 1880, le commerce de l'Amérique espagnole s'accroît de 460%, après avoir doublé de 1850 à 1880, pour le plus grand profit de complexes sociétés d'import export aux mains de l'étranger. Puis, en négligeant systématiquement les industries d'équipement, quelques industries de transformation ( textiles, mécaniques ), sont lancées, avec des participations européennes, au Brésil surtout, pour profiter des appels nouveaux de la consommation intérieure ou fabriquer à moindres frais des produits exportables. Le flux croissant des émigrants européens, plus de 6 millions de 1850 à 1900, justifie enfin le renouvellement de la domination. Au XIXème siècle, l'Amérique latine devient le complément de l'Europe et des Etats Unis.
La zone méditerranéenne, valorisée par la présence française en Algérie et le rôle vital du canal du Suez dont les capitaux anglais contrôlent depuis 1875 la société gestionnaire, offre aussi un terrain de choix. Zone stratégique, avec des possibilités de grands plantations de coton qui pourraient relayer celles du Sud des Etats Unis dont l'arrêt de production au cours de la guerre de Sécession avait déclenché une grave crise, l'Egypte en particulier y est convoitée. Elle était déjà " désindustrialisé " depuis que les velleités d'indépendance économique de Mohamed Ali ( qui, après avoir développé les exportations de coton, avait investi la somme énorme de 12 millions de livres en 1838 pour rénover l'agriculture et créer une industrie textile nationale protégée par une barrière douanière ) avaient été détruites par la convention anglo turque qui, la même année, ouvrait largement le pays aux commerçants et aux produits européens. Il restait à la conquérir. Dès lors, de 1875 à 1883, groupes anglais et français se livrent une lutte acharnée. Un syndicat bancaire dirigé par le "Crédit Foncier" fait des avances au khédive. Les Anglais ont répliqué au 1875 par le rachat des actions de la Compagnie de Suez appartenant au khédive. Sous l'oeil des diplomates, un condominium franco anglais se partage le contrôle du budget et des affaires du pays. Puis la lutte entre le " Crédit Foncier " et la " Land and Mortgage Company ", entrecoupée de rebondissements politiques, affirme la mainmise définitive de l'étranger sur l'économie égyptienne. L'occupation militaire du pays par les Anglais en 1882 parachève l'oeuvre et permet le triomphe des intérêts de la City. Source : " Les intérêts financiers et la question d'Egypte, 1875 - 1876 de Jean Bouvier. Mais en Amérique latine et en Egypte l'empire des grandes puissances s'exerce sur des zones à pouvoir politique faible, sans grande capacité de défense.
Plus rude est la tâche dans d'anciens Empires, qui sauront trouver en eux des velléités de résistance, révélant que tout espoir de développement n'y est pas exclu, comme le XXème siècle le prouvera.
Pour la Russie, le problème est délicat, car les historiens et économistes soviétiques y ont manié la notion de révolution industrielle avec une inquiétante fluidité dans leur chronologie. Source : " La Russie industrielle de 1880 à 1917 " de R. Portal. Mais que le problème soit posé est déjà révélateur : la Russie a t elle connu une révolution industrielle avant 1930? Dès la seconde moitié du XVIIIème siècle, des signes d'industrialisation peuvent s'observer car le marché anglais attire le fer russe et la fabrication de produits semi ouvrés destinés à l'exportation crée dans l'Oural une dynamique région industrielle. L'abondance du bois et de l'eau, l'arrivée d'une main d'oeuvre paysanne lancent définitivement la région qui à la fin du siècle fourni les 2 tiers des productions métallurgiques du pays, groupe 120 usines, amorce une intégration vers le cuivre et le textile. Jusqu'en en 1825, les techniques occidentales, machines à vapeur, métiers à filer, arrivent normalement, sans retard irréparable. Moscou et Saint Petersbourg, accueillent leurs premières usines, une bourgeoisie industrielle, composée de marchands et de paysans enrichis, se constitue. Un vaste secteur cotonnier croît régulièrement jusqu'en 1880, avec 80% de ses productions dans le secteur rural et le métier à main. Le commerce extérieur, évalué autour de 900 millions de roubles au milieu du siècle, croît aussi, devient même sensible aux crises internationales. Une intelligentsia a compris le rôle d'avenir du chemin de fer, un personnel et des ingénieurs russes sont prêts à édifier les premières lignes. La recherche scientifique, l'enseignement prêtent eux aussi leur concours. Pourtant, le développement se fait attendre, malgré ces belles promesses. Source : W.L. Blackwell.
Les " entrepreneurs " actifs restent des marginaux dans la société russe : anciens sefs, vieux croyants moscovités, israéliens, étrangers, ils sont mal compris et peu soutenus dans leur action. Le secteur cotonnier ne parvient pas à entraîner d'autres industries. La domination étrangère pèse toujours : un Ecossais, Baird, devient le magnant de la métallurgie pétersbourgeoise. Un Allemand, Stieglitz, est le premier banquier de l'Empire : les 1 000 kilomètres de voies féddrées construites en 1880 ont du matériel et des capitaux internationaux. L'Etat autocratique, mal servi par une bureaucratie médiocre, intervient avec brutalité dans l'économie, impose ses seuls intérêts militaires. Surtout, le marché national n'existe pas. Les campagnes russes vivent en autarcie. Aucun appel de la consommation non plus, par suite du très faible niveau de vie de la population et, vers 1830, on constatera même des crises de surproduction de cotonnades. Peu de capitaux nationaux : il faut attendre 1864 pour que soit fondée la première banque d'affaires. L'aristocratie se détourne de l'activité industrielle. La Russie terrienne et figée l'emporte. L'oligarchie au pouvoir se contente de la lancer, à son profit, dans l'exportation massive des céréales.
Tout aurait pu évoluer après l'abolition du servage par Alexandre II en 1861. Mais la réforme agraire qui devait en être la conséquence s'engage mal. L'obligation du rachat des terres par les moujiks les livre pour longtemps à l'Etat qui leur a permis de dédommager leurs seigneurs. La communauté du mir redevient oppressive, car elle reçoit de l'administration les anciennes attributions seigneuriales, se transforme en instrument fiscal et s'étend dans des territoires nouveaux comme l'Ukraine. Les nobles, dédommagés en bons d'Etat négligent l'équipement agricole et se contentent d'une vie de spéculations et d'oisiveté. La révolution agricole n'intervient pas en Russie et la tension sociale dans les campagnes monte, comme en témoignent les quelque deux mille révoltes qui suivent l'abolition du servage. Au point que, face au jeune et timide mouvement intellectuel marxiste, les arguments des populistes, repris par les socialistes révolutionnaires qui rêvent d'un passage direct au socialisme par les seules actions paysannes, en négligeant l'étape de l'industrialisation " bourgeoise ", trouvent un large écho. L'hypothèque agraide bloque toute révolution industrielle profonde.
Désormais, c'est un capitalisme plaqué qui se développe, face à une Russie " profonde " convulsée. Avec des taux de croissance exceptionnels ( près de 8% par an ), les zones industrielles se dessinent de 1880 à 1910 : une région centrale autour de Moscou, Saint Pétersbourg et Ivanovo, avec ses activités textiles, mécaniques, son commerce. Une région métallurgique, l'Oural. Une région neuve et dynamique avec ses énormes richesses minières, l'Ukraine. Une amorce de développement sur le pétrole de Bakou. Mais cette industrialisation reste fragmentaire, ponctuelle. Aucun lien entre les régions nouvelles, aucune conquête d'un marché que le Transsibérien et le puissant déplacement de population vers l'Est ne parviennent pas à coordonner. A la différence des Etats Unis, le capitalisme russe ne parvient pas à maîtriser l'espace. L'usine se perd dans la forêt et la steppe. A la différence du Japon, l'Etat, trop faible, malgré " l'épargne forcée " de la pression fiscale, ne parvient pas à compenser les défaillances de ses classes dirigeantes. les effets néfastes de l'économie nouvelle, par contre, son évidents : conséquences sans doute de la pénurie d'entrepreneurs, les concentrations verticales, les combinats se constituent. Une masse de ruraux appauvris y fournit son travail. De ces concentrations ouvrières très faibles, face au monde rural, avec à peine 3 millions de travailleurs industriels en 1913, jaillit une misère génératrice d'élan révolutionnaire qui, combinée à l'agitation des campagnes, mène à la révolution avortée de 1905.
Alors que les chemins de fer, la sidérurgie, la mécanique démarrent puissamment, les fabriques textiles parfois dégénèrent, concentrant péniblement la filature, contraintes d'éparpiller le tissage dans les campagnes. Mais bien des secteurs rentables sont tenus par le capital étranger, qui contrôle la moitié de l'investissement, 90% des capitaux dans les mines, 45% de la métallurgie, et 28% du textile seulement, moins rentable en 1913. La France fourni le tiers des capitaux étrangers, la Grande Bretagne le quart, l'Allemagne 20%, la petite Belgique 14%. Dans le jeu subtil des relations internationales et la formation des grandes ententes, les firmes russes en difficulté se soumettent à l'entrée en force des capitaux et des gestionnaires occidentaux, comme la grande firme métallurgique Poutiloff reprise en main par la " Russo asiatique ", elle même tenue par les grandes banques d'affaires européennes. Source : " Finances internationales et relations internationales, puis passe en 1914 sous la domination de Schneider et de la Banque de l'Union parisienne après avoir évincé les concurrents allemands; A propos des usines Poutiloff ". Ecrit par R. Girault.
Les interventions sont depuis longtemps éprouvées : des sociétés regroupant banques d'affaires, industrielles, gonflées des placements des petits épargnants, se jettent sur une région, à l'exemple de cette Société franco russe de l'Oural qui, dès 1879, exploite les domaines du prince Galitzine, leurs forêts, leur fer, leur charbon, sans négliger les profits sûrs des débits de vodka dans les campagnes environnantes, pour le compte des rentiers lyonnais et des maîtres de forges stéphanois. Maîtrisée par les grandes puissances, l'industrie russe gonfle, sans profit pour l'ensemble du pays. La Russie connait une large expansion, mais sans révolution industrielle véritable. Car la tentative de Stolypine, qui après 1910 tente enfin de relancer la productivité agricole par la création d'un classe de paysans moyens, est arrivée trop tard.
En Extrême Orient, les réactions hostiles à la pénétration européenne furent également très vivres et génératrices de convulsions. Dans les zones politiquement faibles, comme la Birmanie, l'Indonésie ou les Etats de la Péninsule indochinoise, l'implantation est relativement aisée. Les Anglais s'installent définitivement en Birmanie en 1886. Aux Indes néerlandaises, le système Van den Bosch, fondée sur la corvée et le chiourme permet dès 1820 une exploitation coloniale des meilleurs terres où les plantations à gros profits fournissent café, canne à sucre, cannelle, indigo, tabac, poivre, thé, enrichissant les riches propriétaires et les marchands d'Amsterdam. La France, partant de sa colonie de Cochinchine, étend à la fin du siècle son protectorat sur le Cambodge, le Laos, l'Annam et le Tonkin, livrant à la Banque d'Indochine et aux industriels les richesses minières et l'hévéa, favorisant l'essor portuaire, poussant même en Chine du Sud par le chemin de fer du Yunnan, sans grandes difficultés. Mais le Tonkin est contraint à exporter son charbon alors que les rians cochinchinois marchent longtemps au bois. La résistance de la Chine fut plus assurée. Forcée en 1840 par la guerre de l'opium et le traité de Nankin en 1842, qui permettent à la Grande Bretagne de perpétuer son fructueux trafic de drogue entre l'Inde et la Chine, l'Empire du Milieu plie l'échine.
Après une intervention militaire franco anglaise, le traité de Tien Tsin de 1860 ouvre aux Européens les grands ports et le Yang Tsé, tandis que les Russes s'emparent des provinces maritimes et fondent Vladivostok. En 1896, la construction, financée par la Banque russo chinoise, du chemin de fer de Mandchourie donne le signal de la curée : France, Grande Bretagne, Allemagne, Belgique, Etats Unis, Japon, imposent les traités inégaux, se partagent la côte, lancent des voies ferrées mal coordonnées destinées à pénétrer les secteurs prometteurs du marché intérieur, créent les filatures de Chang Hai et de Tien Tsin, les aciéries d'Hankéou, contrôlent le commerce : la Chine est une semi colonie. Inondée de produits occidentaux, dépouillée de ses richesses monétaires, elle voit ses exportations de thé diminuer du tiers entre 1886 et 1905. Pourtant humiliée, dépecée, elle résiste. L'agitation paysanne, l'action des sociétés secrètes, la haine de l'étranger déclenchent de violentes révoltes, Taipings vers 1860, Boxers en 1900, sans compter l'agitation larvée dans les zones concédées aux Européens. Une bourgeoisie nationale portuaire se dessine, rêvant d'une émancipation qu'elle dirigerait, tandis que les compradores, ces agents chinois des banques occidentales, assurent avec obstination la livraison entre l'Occident et la vieille société confucéenne.
Devant l'anarchie monétaire et politique qui s'installe, contre la décomposition de la société et de l'économie rurale traditionnelle, le Kuo(min(tand fondée en 1905, est partie prenante dans l'avènement d'une équivoque République e 1912, qui balaye la dynastie mandchoue, alors qeu dans les villes artificiellement gonflées, un mouvement ouvrier original se développe. Dans le même temps, déchirée, livrée aux famines et à l'exploitation des propriétaires, des mandarins et des militaires, la Chine intérieure reste conservatrice, entretient jalousement son artisanat et ses traditions, amasse un sourd mécontentement que l'irruption de l'économie monétaire imposée par l'Occident avive. Plus rebelle que passive, minée par ses contradictions internes, la Chine entre dans l'âge des Seigneurs de la guerre, de l'orgueil national et de la révolution.
On peut distinguer la même évolution, plus feutrée, aux Indes. A la fin du XVIIIème siècle, après avoir évincé les Français, les Anglais trouvent un monde indien dévasté par les guerres, livré à la famine périodique, mais où l'artisanat, l'activité commerciale, l'industrie ancienne des étoffes précieuses demeurent importants. Ils l'utilisent systématiquement pour lancer leur révolution industrielle : les métaux précieux indiens drainés vers Londres consolident la livre. Le trafic des esclaves enrichir les commerçants. Le coton et l'indigo sont indispensables aux centres industriels comme Manchester, qui réexporte filés et cotonnades vers le marché indien. Puis jusqu'en 1850, après avoir réalisé une factice unité politique, ils l'exploitent plus rationnellement.
La vieille Compagnie des Indes mercantiliste perd tout son pouvoir économique après 1833 : L'inde entre de force dans l'ère du libre échange à sens unique. Le coton revient sous forme de cotonnade, via Manchester, avec profit aller et retour. L'artisanat rural et urbain périclite, ce qui rejette sur les campagnes les anciens tisserands, par un mécanisme inverse de celui qu'on peut alors observer en Europe. Des taxes frappent durement les exportations indiennes, tandis que les produits anglais retrouvent toute liberté : armateurs et commerçants indigènes disparaissent ou sont absorbés par les puissantes sociétés britanniques. Avec une balance commerciales, appauvrie, un système monétaire qui privilégie la livre, l'Inde, malgré ses énormes richesses de métaux précieux, s'appauvrie. L'agriculture de plantation démarre, fournissant l'indigo, le thé, le café. La société est, par contrecoup, bouleversée : une aristocratie, fidèle clientèle des Anglais, s'enrichit encore, tandis que la classe moyenne urbaine disparaît et que la surcharge des campagnes, la multiplication des systèmes agraires, l'irruption d'une fiscalité bien contrôlée par le Coloniel Office et ses fonctionnaires, annoncent une crise générale, malgré les premiers grands travaux d'irrigation de la colonisation au Pendjab. La révolte des cipayes de 1857 est le signe d'un profond mécontentement.
Mais, entre 1850 et 1914, la désagrégation persévère. L'ouverture du canal de Suez, la navigation à vapeur, le chemin de fer lient mieux encore la colonie et la métropole. Pour la première fois, les cultures de plantation débordent sur les cultuves vivrières et l'Inde fournit des quantités croissantes de coton, de blé, d'arachide, de théo, de caoutchouc naturel à l'Europe. Les crises périodiques et les disparités régionales accrues révèlent vers 1880 que l'Inde est entrée dans une économie largement coloniale. Les rares capitaux indiens se détournent de l'investissement moderne et se replient vers les campagnes où ils favorisent le développement d'un très oppresseur système usuraire. Seuls les capitaux britanniques non rapatriés créent les premières sociétés anonymes après 1860, solidement tenues par un système des " agences de gestion " qui donne tout pouvoir aux sociétés mères britanniques. Les premières banques indiennes comme la " Bank of India " de Bombay, fondée en 1906 ou " l'Indian Bank " de Madras se maintiennent difficilement. Au début du XXème siècle pourtant les résistances s'affirment. Car la crise rurale n'est pas résolue. Sans être aussi meurtrières qu'auparavant, les famines ne sont pas éliminées par la colonisation et emportent 26 millions d'Indiens de 1875 à 1900. La dette paysanne s'alourdit. Aucune réforme agraire n'est menée, alors que les progrès de l'hygiène et de la médecine permettent de discerner dans des zones modèles les chutes de la mortalité annonciatrices de l'explosion démographique des années 1930. D'autre part, le mouvement swadeshi annonce la formation d'un capitalisme national. L'industrie textile était apparue à Bombay dès 1853 et prend de l'importance lorsque le chemin de fer la relie aux plantations de coton du Deccan et du Pendjab. Lancée par des Ecossais : l'industrie du jute s'implante solidement au Bengale oriental : en 1908, les productions de Calcutta dépassent le vieux centre écossais de Dundee.
Le 11 novembre 2022 à 10:43:51 :
"Elle a accru la durée de vie dans les pays développés mais a déstabilisé la société, a rendu la vie aliénante, a soumis les êtres humains a des humiliations, a permis l’extension de la souffrance mentale (et de la souffrance physique dans les pays du Tiers-Monde) et a infligé des dommages terribles à la biosphère. Le développement constant de la Technologie ne fera qu’aggraver la situation. Ce qu’auront à subir les hommes et la biosphère sera de pire en pire ; le chaos social et les souffrances mentales s’accroîtront, et il est possible qu’il en aille de même pour les souffrances physiques, y compris dans les pays développés."![]()
Dis lui que c'est pas la faute de ses ancetres mais que c'est bien de sa faute a lui le boomix ahi
JvArchive compagnon