Le 13 février 2020 à 22:14:12 Caca_martyrise a écrit :
C'est bon à savoir que quand on est malade et qu'on se prend pour une femme on a le droit d'etre raciste en plus, protégé par la modération
Dans presque toutes les autres sociétés tu finis crevé sous un pont. Protection made in patriarcat blanc et on se sent rebel
Ta première intervention pour rappel
De l'attaque, de l'hystérie psychotique en rapport avec un sarcasme que t'es incapable de saisir et aucune question
Je n'ai pas bien lu ton pavé initial dans sa totalité (pas la tête à ça là maintenant), mais c'est très intéressant ; honnête, détaillé, et en plus tu réponds aux questions. Quoi qu'on en pense, ce genre de témoignage est très profitable, et constitue le pendant positif de ce qu'on trouve sur Twitter, où ceux qui s'opposent / rejettent, voire simplement questionnent, se font envoyer chier. Ici on a essentiellement la description de l'expérience de quelqu'un, c'est le fondement d'un dialogue constructif et apaisé, et c'est pour ça aussi que j'aime ce forum
Sinon, quand je te lis, à ton écriture j'ai l'impression de t'avoir envoyé un mp, enfin à ton potentiel autre pseudo, il y a quelques temps
Le 13 février 2020 à 22:54:37 Parcoursoupe a écrit :
Désolé j'ai pas lu le topic, mais ça n'a aucun putain de sens de *se sentir* homme ou femme ou autre chose.
J'ai toujours eu du mal aussi avec cette idée, le "sentir-homme", le "sentir-femme", au delà de l'aspect biologique (et du rapport à l'autre sexe). C'est pas que je dénigre, mais ça me pose problème personnellement. Je ne me "sens" vraiment / stablement ni l'un ni l'autre, et quand quelqu'un se dit "non binaire" il me semble que c'est la normalité en fait, et ceci dit sans sympathie pour les mouvements Twitter m'as-tu-vu. Au contraire, on me dit "je suis non-binaire", ben ok, c'est quoi autrement, se sentir homme / femme, autrement que par le sexe et les hormones ? Je ne sais pas. Pour ça que je ne comprends pas trop pourquoi certaines personnes s'évertuent à dissocier leur "identité de genre" de leur "sexe biologique" (j'ai bon ? ), enfin notamment quand elles ne se sentent pas du sexe opposé (je mets à part ceux qui éprouvent le besoin de changer de sexe). Parce que cela me semble normal de ne pas se sentir essentiellement (= / = socialement) de son sexe biologique, toute la journée, à chaque instant
Dans cette perspective tout le monde me semble "non binaire", et le reste devient une espèce de jeu de représentation / séduction (maquillage, etc) voyez
Pour ça, malgré tout, j'aurais tendance à "simplifier" les choses en pensant que si bite, tu coches "homme", et si vagin, tu coches "fille", puisque du reste la façon dont tu te ressens n'a finalement que peu de rapport avec ton sexe physique.
Après on peut réfléchir sur les notions de féminité / masculinité, qui selon moi se distribuent en chaque être humain (mais à quoi relier chacune d'elle ? féminité = sensibilité / masculinité = virilité ? et cela sans "sexisme" donc, car au-delà de toute considération pour le sexe biologique ; par exemple j'avais un pote en primaire qui était très sensible, il me semblait donc pas mal "féminin", sans que cela lui retire le fait d'être un homme, un mâle, un vrai, à 100%).
Mais je ne connais pas la façon dont les autres se ressentent évidemment, et vis à vis de ces problèmes, quelque chose m'échappe possiblement.
J'ai toujours considéré la dysphorie comme une maladie mentale, et c'est ce qu'elle est. Le seul cas valable est celui de l'hermaphrodisme à la naissance, tout le courage du monde à ces pauvres gens qui doivent parfois traverser des choses horribles.
Cependant malgré le fait que ce soit selon moi une maladie on doit tout de même t'accorder ce qui te revient. Tu t'exprimes bien, sans violence, sans prosélytisme moderne abjecte et sans tomber dans une caricature acerbe de ce que sont tes petits camarades horriblement névrosés. Tu es certes atteinte par quelque chose qui te bouffe de l'intérieur mais tu ne perds pas la raison pour autant c'est tout à ton honneur.
Je vais maintenant essayer de donner mon opinion la plus précise malgré l'heure tardive tout en t'invitant à ne pas te sentir blessée par mes propos.
Comme tu l'as toi même dis tu ne seras jamais un homme. Jamais un vrai homme au sens biologique ou social. Tout simplement car tu es née femme. C'est ce que tu es, et même si tu appliques uniquement des traits dits masculins tu es née femme. Les hormones et les opérations ne feront que te rendre hybride, trans, tu seras entre les deux, ca t'apaiseras éventuellement un temps au niveau psy, car tu penseras avoir atteint ce dont tu as toujours rêvé. Mais au même titre que les règles te rappellent ton sexe, les déboires d'une transition vaseuse te rappellerons que tu n'es pas un homme.
C'est déjà la première chose, ensuite je ne saisis pas, ou est le problème à faire de la muscu, à aimer faire du développé couché, à porter des fringues de mec ou faire n'importe quelle autre chose qu'un homme pourrait faire (tu l'as dis toi même)
Nous ne sommes plus au collège ou l'on te chie dessus pour tes différences et tu dois te conformer pour t'intégrer. C'est finit t'es majeure tu fais ce que bon te semble. Le soucis semble alors être l'image que les gens ont de toi, mais cela ne devrait être important que dans le cadre privé, il faut simplement que les gens à qui tu tiens aient la considération que tu mérites à ton égard. On se fiche éperdument que le monde entier trouve que tu n'es pas féminine.
Evidemment ca entraîne des moqueries, au même titre que les gros, les roux, les attardés, les handicapés et j'en passe. Mais c'est quelque chose qu'il faut accepter au lieu de chercher à l'éviter. Ouai t'es une fille qui fait que des trucs de mecs, qui traine avec des mecs, peut être même bisexuelle et attirée par les meufs. T'as un corps de fille mais tu fais bien ce que tu veux. Et t'as pas besoin que quiconque t'accorde au masculin pour ça.
Le sexe biologique n'est pas changeable, il est hybridable comme dit plus haut, mais c'est de la poudre aux yeux et ca ne change rien à ce que tu es réellement. Tu as tes règles, plus d’œstrogènes,une propension à l'émotivité, tu es potentiellement capable de donner la vie, et ca ne te définit par pour autant en tant qu'individu, surtout à notre époque, libre à toi d'adhérer à ce que tu veux.
Courage pour la suite en espérant que tu ne fasses pas de choix que tu regrettes. Courage avec tes démons qui j'en suis sûr sont très difficile à vivre
Merci les kheyous.
J'essaie de répondre aux posts des que je retrouve un PC. En tout cas je suis ravi qu'on arrive à un discours sincère et posé des deux côtés, même si certaines opinions divergent.
Certains de vos pavée (qu'ils aillent ou non dans mon sens) sont un vrai réconfort et me confortent dans l'idée que j'ai bien fait d'en parler ici.
Le 13 février 2020 à 23:43:26 Wheezer a écrit :
J'ai jamais compris quelque chose
De nos jours être une femme ou un homme n'a plus vraiment de sens, cette construction sociale s'envole peu à peu. Gosse je veux bien mais adulte pourquoi tu te prend la tête avec ça ?
Tu te limite pas à ton genre, t'est beaucoup plus. D'ailleurs du fait de ton histoire tu ma l'air d'être mille fois plus intéressante et sympa qu'un homme ou une femme lambda.
J'ai l'impression que l'adolescence comme beaucoup ta appris à te détesté, faut que te réapprenne à t'aimer et que tu dépasse cette vision manichéenne que l'enfance ta inculqué de l'homme et de la femme. Elle te fait souffrir alors qu'elle veux rien dire.
(Et je suis pas un putain de sjw je précise, c'est juste que t'impose pas ta vision des choses du coup jte crache pas dessus)
Yo kheyou, toi aussi, merci pour ta sincérité.
Faut savoir que je me "déteste" pas foncièrement. J'ai l'impression d'avoir fait des bons choix de vie, d'avoir bien encaissé les épreuves et je pense que j'ai pas mal de raisons d'être fier de mon parcours.
Ceci étant dit, j'ai effectivement un souci avec mon corps mais il ne relève pas de la détestation. Je le vois un peu comme un coloc' à supporter, qui subit des événements avec moi. Je ne le hais pas et lui reconnais ses qualités... mais il y a toujours une distance, une sensation de non-appropriation. C'est difficile de me dire "il est à moi" ou alors "je suis lui". Quelque chose, à un niveau que je maîtrise sûrement trop peu, me souffle à l'oreille que quelque chose ne va pas.
J'ai un peu replongé ces derniers jours. Je sais plus dans quel contexte, on m'a mis sous les yeux cette photo :
Avec un gars trans. Et je saurais pas expliquer pourquoi, ça m'a tordu les tripes de voir ça. De voir quelqu'un obtenir la puberté que j'ai jamais pu avoir, de voir son corps changer dans le bon sens, de retrouver un sourire à l'idée d'aller à la plage.
Ca fout les boules, en vrai. De savoir que c'est possible, que le rêve existe pour certaines personnes. Je ne juge pas de si c'est une bonne ou une mauvaise option : je mise juste sur l'honnêteté en affirmant que ça me met la gorge dans un drôle d'étau de voir ça.
Le 23 février 2020 à 17:30:04 Dysdera a écrit :
Merci beaucoup d'avoir pris le temps d'écrire tout ça
Pas d'quoi
j'ai pas lu et je m'arreterais a cette définition:
dysphorie
nom féminin
État de malaise douloureux (opposé à euphorie).
Tu est atteint de dysphorie? alors surtout vient pas mettre ton malaise sur moi.
Le 23 février 2020 à 18:15:04 Coronazikey a écrit :
j'ai pas lu et je m'arreterais a cette définition:
dysphorie
nom féminin
État de malaise douloureux (opposé à euphorie).Tu est atteint de dysphorie? alors surtout vient pas mettre ton malaise sur moi.
Personne t'a demandé d'y plonger le nez, je crois
Le 23 février 2020 à 18:15:04 Coronazikey a écrit :
j'ai pas lu et je m'arreterais a cette définition:
dysphorie
nom féminin
État de malaise douloureux (opposé à euphorie).Tu est atteint de dysphorie? alors surtout vient pas mettre ton malaise sur moi.
Tu fais ce que tu veux avec ce que je balance ici, frérot.
Le 23 février 2020 à 18:11:51 GingkoBiloba a écrit :
Merci.Merci d'avoir mis des mots là dessus.
Pas de quoi, encore une fois
C'était intéressant, merci pour ton témoignage.
Du coup je ne vois pas en quoi ta situation est problèmatique, tu es une femme biologiquement parlant, et tu es attirée par des choses que l'on associe à la masculinité.
En quoi ta situation de femme biologique t'empêche de faire ces choses et de t'y épanouir ? (hors question musculaire).
Si c'est uniquement le regard des autres, je sais que c'est facile à dire mais un jour un clodo m'a dit ça : "ce que pense les gens de moi ne me regarde pas".
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