[Prépa] Topic des futurs hypokhâgneux

Le 16 août 2018 à 12:45:09 Valiber a écrit :

Le 15 août 2018 à 14:28:11 _Raskolnikov a écrit :
Valiber --> Est-ce qu'il n'y a pas une forme de recrachage aussi à la fac franchement ?

Pour ce qui est de la question des classes sociales, ce que personne n'a relevé, c'est que les individus des classes "populaires" n'ont en général pas la culture et le comportement ( écrit ou parlé ) qu'il faut pour avoir de bonnes notes en prépa. Un exemple d'une pote en hypo dont les parents étaient institutrice en maternelle et routier ( pas le bac ) : elle avait cité en dissert un auteur un peu random dont sa prof de français avait parlé lorsqu'elle était en lycée de ZEP, le prof l'avait baché "on ne cite pas cet auteur à côté de Proust !!!" . Pour un élève de classe moyenne instruite, ça paraissait évident qu'il ne fallait pas citer cet auteur... mais pas pour ma pote.
Qui plus est, elle n'avait personne pour la pousser à la maison, ou presque. Certes, ses parents voulaient qu'elles réussissent ses études etc, mais ils n'avaient pas fait de prépa, ils n'y connaissaient rien et ils ne pouvaient pas l'aider. Résultat : elle a pas fait de khagne.
Je ne dis pas que c'est le cas pour tous les individus dont les parents sont un peu pauvres ( d'ailleurs, ça dépend surtout du niveau d'instruction ), mais c'est ce que j'ai remarqué.
Et aux oraux de l'ENS Ulm, il y avait au contraire beaucoup de noms à particule et beaucoup d'aisance à l'oral ( vocabulaire, manière de parler, d'argumenter ) que des personnes comme ma pote peuvent difficilement acquérir, tant cela s'acquiert tôt.

Bien sûr, mais ce n'est pas aussi systématique qu'en classe préparatoire. C'est simplement parce que les attendus ne sont pas les mêmes, la faculté te prépare à la recherche (enfin, elle est supposée le faire) quand la classe préparatoire sert à préparer des concours.

Pour le reste, tu réécris la sociologie de Bourdieu et de ses continuateurs. Si ce n'est que, pendant longtemps, l'ENS est resté une école où la sélection sociale était moins prononcée que pour d'autres lieux d'enseignement supérieur prestigieux. Par exemples, les oraux de l'ENS, contrairement à ceux de Sciences Po ou des écoles de gestion ne réclament pas de tenues vestimentaires spécifiques. Contrairement à Polytechnique, il n'y a pas de hors programme officieux auquel sont rompus les "grosses" prépa.

Peut-être... Mais j'ai pas l'impression que les gens à la fac soient spécialement plus dégourdis, surtout que la prépa nécessite aussi d'aller plus loin que le cours.

Je suis pas vraiment d'accord ( enfin si pour ce qui est de Bourdieu ). Quand j'y suis allé, j'ai été frappé sans être surpris par le type de personnes qui passaient les oraux. Je l'ai dit plus haut, des noms à particule, une aisance orale, pratiquement aucun métisse, noir etc.. il n'y a pas de tenue obligatoire peut-être officiellement mais officieusement, ils étaient tous habillés très classe, costume, pardessus...
Enfin, en théorie tu peux avoir l'ENS en restant dans le programme, mais derrière, on sait très bien que si tu montres une certaine culture g, un esprit critique, tu gagnes des points aux yeux du jury.

Je me souviens qu'en colle en prépa, les profs me demandaient souvent d'argumenter avec l'actualité, des choses qui n'étaient du cours en fait. En histoire, si tu fais référence a un historien très pointu, tu gagnes des points. En ses, j'étais content d'accrocher mon sujet avec une référence littéraire ou cinématographique parce que je savais que c'était salué.
Voilà
D'après moi, réussir en prépa et aux concours ( aux oraux en particulier ), ça nécessite d'intégrer certains codes, que l'on acquiert notamment durant l'enfance.