La droite ne peut être portée par une quelconque rationnalité : elle est obsédée par ses propres réifications.
Pour ne pas penser le changement propre au mouvement de l’Histoire et ce qu’il implique - contradictions, dépassements, réconciliations etc. - la pensée de droite s’efforce de figer les objets qu’elle examine et de fait, elle ne raisonne déjà plus. La droite veut balayer le réel pour mieux le supplanter par une galerie de représentation fétichisée : la famille n’est louée que pour son aspect bourgeois (une forme toute à fait moderne louée pourtant comme caractéristique d’une « tradition »), la hiérarchie et l’ordre social ne sauraient être ébranlés, leur revendication raciale tient moins de la science darwinienne que des superstitions et élucubrations pseudo-ésotériques de la théosophie et autres formes tardives de syncrétisme prisé en milieu bourgeois etc.
C’est la gauche, d’abord avec Hegel puis dans une forme supérieure, avec Marx, qui pense le réel en tant que ce qu’il est : un mouvement continu. C’est la gauche qui, dès lors, saisit l’Histoire comme une avancée vers la liberté, un développement de ce qui fait de l’être humain un être humain : sa raison. C’est la gauche qui saisit les moments décisifs de l’histoire pour opérer des révolutions. C’est la gauche qui s’efforce de faire l’examen critique de toute chose, y compris de ses propres fondements théoriques (qui d’autres de plus rigoureux que les grands penseurd communistes ?).
Il existe un gauchisme stérile, souvent de nature anarchiste même sans s’avouer comme tel. Cet anarchisme n’est qu’une forme inférieure du fascisme. C’est pour cela que Soros ou encore Rockefeller et Rothschild ne trouvent aucun mal à financer puis manipuler les mouvements gauchistes. Mais le gauchisme n’est pas la gauche, là où la droite, qu’elle soit extrême ou non, reste ce qu’elle est : la réaction, la suspension de la pensée critique, l’hypostase comme méthode et système.