Je vais vous expliquer simplement l’origine de l’inégalité du système monétaire
l’augmentation des inégalités n’est pas due au “libéralisme sauvage”, mais à un système monétaire contrôlé par l’État et les banques centrales, c’est-à-dire une forme d’interventionnisme économique.
on accuse souvent le marché libre d’être responsable des injustices, alors que dans ce cas précis, c’est au contraire l’abandon du libre marché monétaire et la manipulation des taux d’intérêt qui faussent les équilibres économiques.
l’origine profonde des injustices économiques est le monopole étatique et bancaire sur la création monétaire, non pas le marché libre.
Dans ce système :
- Les banques centrales contrôlent l’émission de monnaie (via la planche à billets ou les politiques de taux d’intérêt bas, etc.).
- Cette création monétaire provoque de l’inflation ou une distorsion des prix, qui favorise d’abord ceux qui reçoivent l’argent nouvellement créé : banques, grandes entreprises, État. C’est ce qu’on appelle l’effet Cantillon (du nom de l’économiste Richard Cantillon).
- Résultat : un transfert de richesse implicite du peuple (épargnants, salariés) vers les banques, les marchés financiers ou l’État.
Pendant ce temps, les derniers à recevoir l’argent salariés, retraités, petits épargnants ne voient pas leurs revenus s’ajuster à la hausse des prix. Leur pouvoir d’achat baisse, tandis que les détenteurs d’actifs s’enrichissent grâce à l’inflation des marchés financiers ou immobiliers.
Ainsi, la création monétaire entraîne un transfert discret de richesse du bas vers le haut de la pyramide sociale, au détriment des classes moyennes et des épargnants. C’est un phénomène invisible pour la plupart des citoyens, car il ne passe pas par un impôt explicite, mais par une érosion du pouvoir d’achat.
le système monétaire actuel donne trop de pouvoir arbitraire aux banques centrales et aux États.
Une solution pragmatique pourrait être de réintroduire partiellement l’or ou d’autres actifs réels dans les mécanismes monétaires, ou d’ouvrir la concurrence des monnaies pour rééquilibrer les rapports entre marché et pouvoir politique.
Sous l’étalon-or, la monnaie était adossée à une quantité d’or réelle.
- Les banques centrales ne pouvaient pas créer plus de monnaie que ce que l’or permettait.
- Cela imposait une discipline automatique : si un pays imprimait trop de monnaie, ses réserves d’or s’épuisaient rapidement, car les agents économiques échangeaient les billets contre du métal.
Mais depuis 1971, fin de l’étalon-or = monnaie fiduciaire libre
Après la décision de Nixon en 1971 (fin des accords de Bretton Woods), la monnaie est devenue purement fiduciaire, c’est-à-dire basée sur la confiance, sans adossement à un actif réel.
les banques centrales peuvent désormais créer de la monnaie “ex nihilo” selon leurs objectifs économiques.
Pour stimuler la croissance ou éviter les crises, les banques centrales pratiquent la baisse des taux d’intérêt :
- Les taux d’intérêt sont le prix de l’argent : quand ils baissent, il devient plus facile d’emprunter.
- Cela encourage les ménages et les entreprises à s’endetter pour consommer ou investir.
- La banque centrale rachète des obligations ou des actifs financiers avec de l’argent qu’elle crée (quantitative easing).
- Cet argent frais alimente les banques, les marchés financiers et indirectement l’économie.
Le problème c’est que cette politique favorise l’endettement massif, y compris celui des États.
- L’argent facile bénéficie d’abord aux marchés financiers et aux grandes entreprises (qui ont un accès direct au crédit), créant des bulles spéculatives.
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Les petits épargnants voient, eux, leurs économies perdre de la valeur à cause de l’inflation ou des rendements trop faibles (taux d’intérêt proches de zéro).
Dans la logique d’un marché libre intégral, le taux d’intérêt devrait être déterminé par :
- L’offre d’épargne (qui veut prêter son argent ?)
- La demande de crédit (qui veut emprunter ?)
Mais avec les banques centrales qui fixent les taux artificiellement bas, le prix naturel de l’argent est faussé. Cela engendre des cycles de surchauffe puis de crise (bulles, récessions), comme l’explique l’école autrichienne (Mises, Hayek).
Pour éviter les récessions, les banques centrales injectent de l’argent dans le système (planche à billets numérique).
Elles maintiennent les taux bas pour éviter que les États ne fassent faillite sous le poids des intérêts à payer. Elles achètent directement les obligations d’État (politique dite de quantitative easing).
C’est une forme indirecte de monétisation de la dette : L’État s’endette, et la banque centrale rachète ces dettes avec de la monnaie fraîchement créée.
Quand on saisit ce fonctionnement on comprend pourquoi les inégalités explosent, non pas à cause du marché libre mais à cause de la distorsion monétaire initiale.
On voit pourquoi l’endettement permanent est devenu la norme : car le système repose sur la création continue de monnaie pour repousser les crises.
On réalise que l’État, les banques et les grandes entreprises sont devenus interdépendants dans une logique de collusion Ils se nourrissent tous du crédit facile.
toutes les crises modernes prennent racine dans ce mécanisme :
Les crises financières (2008, 2020)
- Les crises de la dette (États, entreprises surendettées)
- La montée des inégalités (richesse financière vs économie réelle)
- La défiance vis-à-vis des monnaies traditionnelles (essor du Bitcoin, de l’or, etc.)
Le système monétaire actuel est structurellement biaisé : il enrichit ceux qui sont proches du pouvoir bancaire et financier, et il appauvrit lentement mais sûrement les épargnants et les travailleurs.
C’est un système de “socialisme pour les banques, capitalisme pour les citoyens ordinaires”, où les risques sont collectivisés et les profits privatisés.
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