Exemple de la réforme au Chili :
Le 4 novembre 1980, Piñera introduisit une réforme du système de retraites qui remit à plat le système de retraite par répartition conçu en 1925. Il a été surnommé le « joueur de flûte de la réforme des retraites » pour sa capacité de conviction en faveur de la retraite par capitalisation.
Il autorisait les travailleurs à se retirer du système public de retraites et d'utiliser les cotisations qu'ils y consacraient (10 % du salaire, plus 2 % de commission pour la gestion du fonds) pour cotiser à un fonds de pension géré par des investisseurs privés. Les nouveaux salariés étaient automatiquement intégrés dans ce système et 500000 salariés rejoignirent le nouveau système dans son premier mois d'existence contre des prévisions de 50000. L'âge de départ à la retraite est désormais libre, c'est le salarié qui prend la décision en fonction du capital qu'il a accumulé par ses cotisations. Ces mesures entraînèrent une privatisation du système de retraites chilien et introduisirent deux changements majeurs au système de santé : privatisation du système d'assurance contre les accidents du travail et autorisation pour les travailleurs de quitter le système public d'assurance maladie (7 % du salaire) à condition de cotiser à une assurance privée dans le système ISAPRE.
L'impact de ces réformes a été très important puisqu'en 2007, 7,7 millions de personnes avaient un fonds de pension privé, pour une population active de 7 millions et une population en âge de travailler de 12,6 millions. Le système d'assurance maladie avait 1,2 million de cotisants qui couvraient 2,7 millions de personnes en décembre 2006, soit environ un sixième de la population chilienne. La proportion de personnes couvertes par le système ISAPRE a diminué depuis le milieu des années 1990 où elle s'élevait à 25 % de la population.
Le passage de la retraite par répartition à la retraite par capitalisation a été rendu possible par la création d'un fonds de garantie auquel ont été apportées les recettes tirées des privatisations d'entreprises publiques
Les fonds de pension ont selon lui dégagé en moyenne un rendement de 12 % au-dessus de l'inflation sur les 15 premières années contre 4 % promis et les capitaux accumulés sur les fonds des travailleurs s’élèvent à 90 milliards $ soit environ 80 % du PNB chilien. Selon William Lewis de l'université de Chicago, les dépenses de l'État on baissé de 34,3 à 21,9 % du PIB entre 1984 et 1990. Les retraites et l'assurance maladie représentaient la moitié de cette baisse
Comme le remarque Paul Craig Roberts, « Le Chili a été le premier pays au monde à privatiser son système de retraite. José Piñera en a été le principal acteur. Cela aurait suffi à la faire entrer dans l'histoire mais il a également lancé la privatisation du système de soins »
Certains analystes et journalistes ont critiqué le système de retraites chilien, pointant en particulier le fait que les travailleurs indépendants n'étaient pas obligés de cotiser ou que le système imposait des coûts administratifs excessifs pour un bénéfice insuffisant pour les travailleurs à bas revenus, ainsi que la pénalisation des femmes puisque celles-ci sont traitées de la même manière que les hommes alors qu'elles naviguent entre un travail salarié et le traitement des tâches ménagères. Par exemple, « une femme médecin qui s’est tournée vers un fonds de pension en 1981 et a cotisé sans aucune interruption au taux maximum reçoit une retraite inférieure à 550 euros. Un homme marié ayant cotisé sur les mêmes bases perçoit quant à lui 945 euros. Si elle avait conservé son régime de retraite par répartition, comme certaines de ses collègues ont pu le faire, sa retraite s’élèverait à 1 100 euros. ». En 2006, une réforme a renforcé le « filet de sécurité » pour ceux qui n'atteignent pas une retraite minimale.
En octobre 2008, il est révélé qu'à la suite de la crise économique, les fonds de pension chiliens avaient perdu 26,7 % de leur capital en moins d'un an. Néanmoins, à la fin de l'année 2009, ces mêmes fonds de pension chiliens enregistraient des bénéfices record, effaçant les pertes de l’année précédente. Ainsi, entre 1981 et 2009, la rentabilité moyenne du fonds principal aura été de 9,19 % par an, soit un taux plus de deux fois supérieure au rendement minimum nécessaire pour assurer le paiement des pensions des affiliés
Le 17 juin 2025 à 10:35:54 :
Il faut un fond de pension non? Sinon tout le monde achète de l’immo
Oui pour éviter la spéculation et favoriser la mutualisation des risques
JvArchive compagnon