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Le grimoire mystique de l’Ars Notaria permet d’obtenir la science infuse

L’Ars Notoria est un texte fascinant, aux confins de la mystique chrétienne, de la magie médiévale et de la tradition cabalistique. Il fait partie des traités regroupés dans le corpus du Lemegeton (ou Clavicula Salomonis), mais il s’en distingue profondément par son contenu et sa finalité : ce n’est pas un manuel de goétie, mais une œuvre de prière, de méditation et de quête de sagesse.

Le texte est structuré autour de prières en latin, grec et hébreu, parfois accompagnées de figures géométriques ou symboliques.
•Il s’agit d’une tentative de science sacrée, visant à accéder à une connaissance surnaturelle, par des voies liturgiques, méditatives et spirituelles.

Finalité : illumination intellectuelle et sagesse divine

Contrairement aux grimoires diaboliques ou pratiques magiques populaires, l’Ars Notoria cherche à :
•Développer la mémoire et la compréhension universelle.
•Accéder à une connaissance immédiate (intuitiva) des arts libéraux (grammaire, rhétorique, logique, arithmétique, géométrie, musique, astronomie).
•Ouvrir l’âme à une intelligence infuse, que l’auteur par l’action de Dieu, des anges ou de l’Esprit Saint.

On y trouve des prières adressées à Dieu, à la Trinité, à la Vierge, aux archanges, qui visent une illumination intérieure, comparable à l’inspiration prophétique.

1. Les promesses internes du texte lui-même

Le cœur de l’Ars Notoria repose sur cette promesse :

“Par la vertu de ces oraisons et de ces figures saintes, celui qui les médite et les pratique fidèlement obtiendra, sans maître humain, la connaissance des arts libéraux, la sagesse divine, la mémoire parfaite, et une intelligence rapide.”
Cela est répété dans plusieurs versions latines du texte, en particulier dans la Notoria longior.

2. Témoignage de Jean de Morigny (Jean de Morigni)

Jean de Morigny, moine bénédictin du XIII siècle, a laissé un témoignage précieux dans son œuvre “Liber Visionum”. Après avoir pratiqué l’Ars Notoria, il déclare avoir eu des visions de la Vierge Marie, qui lui aurait interdit l’usage de certaines parties du texte, considérées comme trop proches de la magie. Mais il confirme aussi avoir reçu des illuminations grâce aux pratiques licites, qu’il continue sous forme de prières à la Vierge (Ars Mariae). Il témoigne de :
•rêves symboliques,
•visons lumineuses,
•accroissement réel de ses capacités intellectuelles,
•purification intérieure.

3. Annotations marginales dans les manuscrits

Certains manuscrits médiévaux contiennent des gloses personnelles de clercs ou moines ayant recopié ou utilisé l’Ars Notoria. On y lit parfois des mentions comme :
•“Memoria mirabiliter aucta est” (la mémoire fut merveilleusement augmentée),
•“Post tres septimanas intellexi totum librum Aristotelis” (après trois semaines, j’ai compris tout le livre d’Aristote),
•ou encore “Hoc opus est vere donum Spiritus Sancti”.

4. Un usage semi-officiel dans certaines écoles

Il existe des indices selon lesquels certains étudiants en théologie et membres de l’Université de Paris ou d’écoles monastiques ont utilisé l’Ars Notoria à titre privé, parfois en secret, pour obtenir des grâces dans leurs études. Des références se retrouvent dans des commentaires scolastiques ou dans les inventaires de livres de certains scriptoria.

Tradition chrétienne ou gnose magique ?

Le statut de l’Ars Notoria est ambigu :
•Certains moines l’ont pratiquée, notamment dans les milieux bénédictins et cisterciens, comme un exercice de méditation intellectuelle chrétienne.
•D’autres, notamment les autorités ecclésiastiques, y ont vu une forme de magie intellectuelle dangereuse, où l’on cherche à obtenir la sagesse sans l’effort de l’étude, ce qui est suspect.
•Il a inspiré des figures ésotériques comme John Dee, qui cherchait une science sacrée fondée sur les anges et les lettres saintes.

L’Ars Notoria se situe donc à la limite entre contemplation chrétienne, cabale mystique et magie savante, dans une tension constante entre orthodoxie et hétérodoxie.

C’est un exemple de magie blanche médiévale,
Le cœur de l’Ars Notoria est médiéval chrétien, probablement entre 1050 et 1300. Il représente une tentative exceptionnelle d’atteindre la sagesse divine par des voies liturgiques et symboliques, et constitue une version chrétienne et occidentale d’une kabbale contemplative, bien avant la Kabbale chrétienne de la Renaissance.
C'est pas clair. C'est un livre de prière ou de magie ?

Le 20 juin 2025 à 12:46:52 :
C'est pas clair. C'est un livre de prière ou de magie ?

Un peu des deux. Mais il faut comprendre que la magie ou theurgie chrétienne repose traditionnellement sur des prières par l’intermédiaire de figure géométriques sacrées comme le pentagramme.

Par exemple chez l’abbé julio, le rituel du pentagramme des rose croix d’or etc.. La différence entre la basse magie et la theurgie chretienne, c’est que le theurge ne vise pas à contraindre les anges ou Dieu ( ce qui est impossible) mais à lui demander des grâces

Intéressant merci pour le travail

Données du topic

Auteur
AuraeCatena2
Date de création
20 juin 2025 à 12:36:29
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