Certes, le SERG n'était dans les faits qu'un vaste empire alliant une mosaïque de peuples ethniques et de groupes culturels différents, tous subordonnés à la direction morale de la race germanique. À cet égard, il peut renvoyer l'image de Germains complexés qui, se réclamant de la continuité de la civilisation romaine, usurpent de facto celles-ci.
Mais ce serait oublier qu'à partir de la promulgation de la constitution antonine, en 212, la citoyenneté romaine était décorrélée de toute base raciale. La qualité de citoyen romain admettait dès lors tout homme de condition libre et ce, indépendamment du groupe ethnoculturel duquel il était issu. N'oublions pas que l'empire Romain comptait déjà nombre de fonctionnaires, de généraux et de ministres issus de peuplades germaniques (Arbogast, Ricimer, Stilichon...).
Au lendemain de l'effondrement de l'entité politique Romaine (c. 480), les Germains s'étaient déjà grandement Romanisés. Les royaumes et chefferies qu'ils avaient constitués sur le cadavre de l'ex-empire Romain n'entendaient nullement détruire et remplacer Rome, bien au contraire : ils en réclamaient la continuité. Ils en avaient adopté les coutumes, les institutions, les mœurs. Ils s'efforçaient de maintenir des relations cordiales avec l'empereur d'Orient, auquel ils reconnaissaient la primauté sur les anciens territoires Romains.
Ce sont à ces Germains romanisés que l'on doit le maintien et la survie des institutions Romaines jusqu'à ce jour, à travers le miracle du Saint-Empire, là où l'empire d'Orient s'est lamentablement mué sur le long-terme en un cadavre en putréfaction difforme et méconnaissable.