[ENFIN] 32 ans je ne vais plus (p-e) être un déchet

J’ai 32 ans, et il aura fallu tout ce temps pour signer mon tout premier contrat de travail “décent”.

Me voilà donc prêt, ce lundi, à découvrir les “heures de pointe”, le rêve de tous ceux qui travaillent, chez un distributeur de produits agroalimentaires. Je vais pointer à 8h, enfiler ma casquette de nouvel employé motivé , et partir sur le terrain. Là, je devrai affronter, comme un bon khey, la dure réalité : convaincre les clients, leur vendre mes produits, parfois malgré moi, afin de toucher mes maigres commissions qui viendront compléter mon salaire d’apprenti

Tout cela malgré mon bac+5 en management des entreprises. J’ai choisi de commencer en bas de l’échelle, car c’est toujours mieux que de rester chez soi à toucher le RSA, à fumer et boire entre deux comprimés d’anxiolytiques et d’antipsychotiques, en pensant au pire. Ce mode de vie, aussi confortable soit-il dans son désespoir, ne peut pas durer. Vivre dans la précarité toute sa vie n’est pas une option acceptable.

Ce travail me permettra de me remettre en société, de reprendre pied, et plus tard, je pourrai envisager un changement, quand mon CV aura enfin un minimum de poids et de respect professionnel.

Des conseils, des questions ?

Le 29 mai 2025 à 20:00:12 :
Bravo, c'est quoi ton job exactement ?

Je suis commercial itinérant. Mon employeur m’enverra sur différents points de vente où se trouvent de potentiels clients. Ma mission sera de les convaincre d’acheter des produits agroalimentaires.

Le 29 mai 2025 à 20:15:21 :
Je ne te souhaite que de réussir

Franchement, je m’attendais plutôt à des moqueries ou des remarques rabat-joies de la part des kheys… Mais toi, tu m’as touché avec ton soutien. J’en avais vraiment besoin. Merci.

Le 29 mai 2025 à 20:15:43 odetofaustine a écrit :

Le 29 mai 2025 à 20:00:12 :
Bravo, c'est quoi ton job exactement ?

Je suis commercial itinérant. Mon employeur m’enverra sur différents points de vente où se trouvent de potentiels clients. Ma mission sera de les convaincre d’acheter des produits agroalimentaires.

Oh putain bon courage

Le 29 mai 2025 à 20:22:55 :

Le 29 mai 2025 à 20:15:43 odetofaustine a écrit :

Le 29 mai 2025 à 20:00:12 :
Bravo, c'est quoi ton job exactement ?

Je suis commercial itinérant. Mon employeur m’enverra sur différents points de vente où se trouvent de potentiels clients. Ma mission sera de les convaincre d’acheter des produits agroalimentaires.

Oh putain bon courage

Merci

Update 1 :

Salut l’élite. Deuxième jour de taf aujourd’hui. Une journée passée à serpenter entre les hameaux et les villages de notre bonne vieille France profonde. En copilote, un type franchement cool, un pré-vendeur qui connaît sa tournée comme sa poche. Moi, derrière lui, sapé comme jamais. À chaque arrêt, les clients me regardent, pointent du doigt et demandent :
C’est vous le superviseur ?
Bah non. J’ai juste passé les 32 premières années de ma vie à être un déchet asocial, merci de demander.

Le gars, lui, c’est un vendeur né. Une sorte de druide du commerce rural. Il entre dans une épicerie, et c’est festival : blagues de bœuf, tape dans le dos, anecdotes de chasse il capte direct l’attention. Et bim, 50 000 balles de marchandises écoulées en 8h sans transpirer une seule goutte. Moi à côté, on aurait dit son stagiaire muet avec les clients mais à l'aise avec mon camarade du jour, un gars franchement cool et de bonne famille...

Et pourtant, c’est moi le héros de cette histoire. Le petit nouveau, un peu lunaire, un peu Célestin, pas trop à l’aise avec l’idée de forcer la vente. La semaine prochaine, c’est moi en solo. Livré à moi-même. Un commercial errant, arrêté à chaque point de vente, tentant de vendre ses palettes de nouilles et d’huile comme on tente sa chance à la roulette russe.

Au QG, le boss nous observe depuis son écran, tel Sauron dans sa tour. Il voit tout, il entend tout, il veut que ça clignote en vert. Sinon, c’est la laisse courte.

Question existentielle :
Est-ce que j’ai une chance, ou est-ce que j’aurais dû rester tranquillement au RSA, à moisir sous ma couette en attendant une mort délivrante et discrète?

Le 29 mai 2025 à 20:15:21 :
Je ne te souhaite que de réussir

Pareil Kheyou

Et bon courage surtout, la vente à l'ancienne ça ne doit pas être très simple. Par contre ça doit t'apprendre à gérer la timidité et la peur du rejet

Le 10 juin 2025 à 20:28:02 :
tel Sauron dans sa tour

De base, ce n'est pas le RH qui m'a recruté mais le DG en personne, tellement cela m'avait surpris que je pensais qu'il l'a retire lui aussi by prouting ... et que je lui est tapé dans l'oeil dans ce sens.. on verra comment les choses vont se dérouler.

Le 10 juin 2025 à 20:35:39 :

Le 29 mai 2025 à 20:15:21 :
Je ne te souhaite que de réussir

Pareil Kheyou

Et bon courage surtout, la vente à l'ancienne ça ne doit pas être très simple. Par contre ça doit t'apprendre à gérer la timidité et la peur du rejet

je sais pas khey. J'ai fait un master comme toi, j'ai bossé, j'ai été juriste, j'ai donc eu un statut et une position """respectable""", mais 0 tout, 0 meuf, 0 famille, et au bout d'un an de taff qui tournait en rond, j'ai compris que, bah... à quoi bon continuer ? pour qui ? Pour quoi au juste ?

Donc depuis, je suis retourné chez les darons + petit boulot à mi-temps. C'est évidemment moins "classe" socialement et en terme de prestige, mais à quoi bon être carriériste et se tuer à la tache ?

Tu dis qu'on peut pas "éternellement vivre dans la paresse et au RSA pour l'esprit et le statut", mais perso, pour avoir fait le chemin inverse, je trouve que c'est justement dans les taffs "carriéristes" qu'on peut pas vivre éternellement surtout si t'as rien à défendre/soutenir derrière

edit : cela dit, je veux pas passer pour un aigri en disant ça. Bonne chance à toi khey, et force à toi si ce modèle te réussit et te convient

Le 10 juin 2025 à 20:44:42 :
je sais pas khey. J'ai fait un master comme toi, j'ai bossé, j'ai été juriste, j'ai donc eu un statut et une position """respectable""", mais 0 tout, 0 meuf, 0 famille, et au bout d'un an de taff qui tournait en rond, j'ai compris que, bah... à quoi bon continuer ? pour qui ? Pour quoi au juste ?

Donc depuis, je suis retourné chez les darons + petit boulot à mi-temps. C'est évidemment moins "classe" socialement et en terme de prestige, mais à quoi bon être carriériste et se tuer à la tache ?

Tu dis qu'on peut pas "éternellement vivre dans la paresse et au RSA pour l'esprit et le statut", mais perso, pour avoir fait le chemin inverse, je trouve que c'est justement dans les taffs "carriéristes" qu'on peut pas vivre éternellement surtout si t'as rien à défendre/soutenir derrière

edit : cela dit, je veux pas passer pour un aigri en disant ça. Bonne chance à toi khey, et force à toi si ce modèle te réussit et te convient

Salut Clé,

Je ne sais pas trop si ce métier est taillé pour moi. Je veux dire… introverti, pas totalement asocial non plus mais clairement pas un loup de la vente. Être vendeur, c’est presque un don. Et même si un don, ça peut se travailler, faut pas se mentir : à long terme, ça esquinte. C’est de l’endurance mentale. Une forme d’auto-flagellation commerciale.

Les vendeurs ont tous leur propre profil : le charismatique, le pince-sans-rire, le bulldozer, le mec qui vend du sable à un touareg. Moi, je suis encore en train de comprendre où je me situe dans ce zoo. Pour l’instant, je suis le caméléon stressé qui apprend à changer de couleur sans faire de crise d’angoisse.

J’ai peur que mes premiers jours en solo soient… immondes. Pas catastrophiques. Immondes. Parce que faut forcer un peu la main, faut faire miroiter des bénéfices, parler logistique comme si c’était du champagne. Et moi, je ne suis pas un vicelard. Je ne vais pas t’enrober trois palettes de pâtes comme si c’était du foie gras.

Je ferai de mon mieux. Et si à la fin, je me retrouve au point de départ, à manger une bouillie fade dans un appart froid, eh bien… ainsi soit-il. J’aurai vécu une expérience professionnelle. Une vraie. Une de celles qui t’usent, mais qui t’endurcissent. Et peut-être qu’au bout de la route, par la magie d’un contact, d’un malentendu ou d’un heureux échec, je me retrouverai à ma place : dans un bureau climatisé, devant des tableaux Excel, en train de manipuler des chiffres au lieu de manipuler des gens.

Ou alors je redeviendrai ermite. On verra bien.

Le 10 juin 2025 à 20:38:44 :
J'ai fav le topic je reviendrai checker tes aventures

Stay tuned