Topic de Mangeprout6 :

La chienne défécatrice.

Il est sept heures. L’heure glauque où l’air est encore moite de sommeil, et où la ville suinte une indifférence poisseuse. C’est à ce moment-là qu’elle surgit, impérieuse et tendue, traînant sa maîtresse hagarde comme une condamnée à l’aube : le chien, la chienne, la CHIASSE.

Elle ne marche pas, elle trotte, l’arrière-train frémissant, la queue en alerte, comme si ses entrailles battaient la mesure d’une urgence impérieuse. Chaque pas est accompagné d’un petit pet sourd, quasi aquatique, une série de bulles intestinales qui remontent comme un prélude. Les narines frémissantes, elle hume chaque recoin, chaque tache d’urine ancienne, chaque souvenir fécal. Le trottoir devient un menu à ciel ouvert, et l’animal choisit avec soin son théâtre scatologique.

Puis, sans prévenir, elle s’arrête. Une convulsion remonte depuis son rectum jusqu’à son échine. Son dos se voûte lentement, presque solennellement, et c’est là que commence le grand lâcher. Un premier pet : humide, long, qui vibre comme un couinement de soufflet. Puis un second, plus sec, qui résonne contre la tension musculaire de son anus. Et enfin, dans un silence pesant, le cloaque s’ouvre.

Ce ne sont pas des crottes ordinaires. Ce sont des masses, des flaques pâteuses, d’un brun fangeux, striées de fils d’herbe mal digérée et d’os broyés. Elles tombent mollement, avec un splotch organique qui éclabousse le trottoir. Une odeur épaisse s’élève immédiatement, chaude, musquée, presque sucrée, une vapeur fécale qui colle à la gorge comme une sauce tournée.

La chienne pousse encore, les yeux écarquillés, et dans un ultime effort, un jet liquide s’échappe, projetant des éclats diarrhéiques sur les feuilles mortes environnantes. Elle tourne sur elle-même, les pattes arrière piétinant dans leur propre œuvre, y laissant parfois l’empreinte fangeuse de ses coussinets.

La maîtresse, visage figé dans une expression d’abandon moral, ouvre un petit sac, mais trop tard. Le deuxième acte commence déjà, plus sournois : à peine cinq mètres plus loin, une dernière contraction rectale propulse un étron unique, long, mou, d’un brun presque verdâtre, qui tombe dans un bruit mouillé comme une pêche trop mûre. Un dernier pet en guise de point final, humide et flasque, qui résonne dans le silence du matin comme le râle d’un estomac vidé.

Puis, comme si de rien n’était, la chienne repart, plus légère, libérée, glorieuse dans sa salissure. Derrière elle, un trottoir maculé, des flaques d’excréments fumants, et une ville qui s’éveille dans la puanteur résiduelle de cette offrande canine. Le défécât flatulique CANIN a frappé. Demain, elle reviendra.

C'est pour ça qu'on aime ce forum :oui:
Merci tu régales.
Une autre stp.
Trop de forum pour toujours
Coup de cœur littéraire 2025 :coeur:

Données du topic

Auteur
Mangeprout6
Date de création
11 mai 2025 à 02:50:20
Nb. messages archivés
22
Nb. messages JVC
22
Voir le topic sur JVC

Afficher uniquement les messages de l'auteur du topic

En ligne sur JvArchive

JvArchive compagnon

Découvrez JvArchive compagnon , l'userscript combattant la censure abusive sur le 18-25 !