Topic de ChenilleVener :

Je produis la SEULE analyse INTELLIGENTES de LFI et MÉLENCHON

L’émission Complément d’enquête consacrée à la France insoumise, diffusée le 24 avril 2025, est discutable, tant dans sa méthode que dans l’angle choisi, mais elle révèle beaucoup de choses sur les partis, la représentation politique et le charisme. Voici quelques idées en vrac :

1° Il faut comprendre que LFI réussit là où les autres partis échouent : elle enchaîne les succès électoraux, a fait émerger une nouvelle génération de cadres, avec plusieurs figures désormais connues et reconnues médiatiquement, ce qui n’est le cas d’aucune autre formation politique à gauche. Dans la situation actuelle, que cela plaise ou non, LFI semble être la seule machine politique vraiment efficace à gauche, du moins sur la scène nationale. Bien sûr, l’efficacité n’est pas une fin en soi, mais c’est un élément central pour une gauche qui veut prendre le pouvoir par les urnes.

Tout mouvement politique a besoin de cadres : des militants formés, engagés, efficaces et dévoués à l’appareil. Or, les autres partis de gauche ne savent plus en produire, ou en tout cas pas de bons. Autrefois, les partis, en particulier le Parti socialiste, formaient leurs cadres par le militantisme, notamment syndical. Une carrière militante commençait dès le lycée (FIDL, UNL), puis se poursuivait à l’université (UNEF-ID). Il y avait du militantisme jeune (MJS), de l'action locale, des débats, des courants. Dans l’appareil, on gravissait les échelons progressivement, au fil d’épreuves qui créaient une culture politique, des rapports de camaraderie, une structure idéologique, des réseaux.

Ce modèle s’est effondré, car il reposait sur un afflux constant de militants et d’adhérents, qui s’est tari. En conséquence, le PS (et dans une moindre mesure les Écologistes et le PCF) est devenu un parti de cadres, voire un parti-cartel dirigé par des élus, sans base active, sans jeunesse militante, sans cadres formés ayant une légitimité locale ou l’habitude du débat et du travail politique.

2° Pourquoi alors LFI semble-t-elle avoir constitué une direction politique fonctionnelle ? Parce que ce mouvement l’a créée de toutes pièces, par en haut, sans s’appuyer sur le long travail de construction militante. En quittant le PS, Jean-Luc Mélenchon a rompu non seulement avec un parti, mais aussi avec la forme-parti issue de la social-démocratie : base militante, débats, courants, démocratie interne. Il a préféré un modèle inspiré du léninisme, tel que décrit dans Que faire ? (1902). L’objectif n’est plus de bâtir un parti démocratique, mais une avant-garde de révolutionnaires professionnels, et à côté, un mouvement de masse sans réel pouvoir, mais mobilisable.

Ce premier cercle était à l’origine la direction du Parti de Gauche, avec d’anciens membres du PS, puis s’est élargi à des militants aguerris venus de l’altermondialisme, de la LCR, des comités de lutte contre le TCE… Le mouvement plus large, censé porter la dynamique au-delà du noyau dirigeant, c’était le Front de gauche, regroupant de nombreux partis et mouvements issus des luttes et des scissions précédentes. Le Front fédérait cette galaxie radicale.

Mais le Front de gauche, trop lié aux partis, ne convenait pas à Mélenchon. En 2016, il dissout le Front et crée LFI : un mouvement « gazeux », sans adhérents, avec de simples « soutiens » collectés en ligne, structuré en petits groupes sans pouvoir. Officiellement, il s’agit d’incarner la révolution citoyenne, c’est-à-dire de s’éloigner des références traditionnelles de la gauche, mais l’objectif est surtout d’éviter la résurgence des baronnies et luttes de courants qui minaient le PS, et de discipliner une gauche radicale trop morcelée.

Progressivement, le premier cercle est épuré, et Mélenchon nomme de jeunes cadres, à l’expérience militante limitée, parfois fraîchement sortis de Sciences Po, sans ancrage local, dont la légitimité repose entièrement sur la direction. Résultat : LFI devient une machine politique efficace, médiatiquement et électoralement, certes peu démocratique, mais solide et unie, où les cadres doivent tout à Mélenchon. Le ralliement du Parti ouvrier indépendant, héritier du lambertisme, avec ses militants bien formés, ses réseaux syndicaux et son savoir-faire léniniste, vient achever cette structuration, en affranchissant LFI de ses soutiens trop autonomes comme Ensemble !.

3° Tout cela permet à LFI de parler d'une seule voix. C’est un avantage certain dans un paysage médiatique friand de petites divisions, de manœuvres, de polémiques creuses. Certes, pour exister, il faut faire du scandale, du bruit, cliver. Mais chaque polémique permet à la fois de gagner en visibilité et de renforcer l’unité interne, car le mouvement se soude face à l’adversité.

Et paradoxalement, ce bruit peut aussi porter des sujets de fond. Parler de Gaza, des retraites ou des ultra-riches en termes tranchés, c’est plus mobilisateur que les divisions internes du PS. Cela peut éloigner certains, mais à l’ère du trumpisme, l’outrance verbale n’est plus un véritable handicap électoral. D’ailleurs, les cadres de LFI savent aussi se montrer mesurés et argumentés, comme l’ont démontré Guetté, Bompard, Panot et d'autres pendant la campagne de 2024.

Cette stratégie, qui mêle unité de ton et agitation, force les autres partis à se positionner face à LFI. Aujourd’hui, seuls LFI et le RN parlent d’une seule voix, obligeant les autres à se diviser autour de leurs positions. C’est un piège, mais il fonctionne.

4° Cela nous amène à Mélenchon. Il est logiquement au cœur de l’émission de France 2. Puisque LFI repose sur lui, la personnalisation de l’appareil se traduit en personnalisation médiatique. Mais les journalistes semblent ignorer que l’unité de LFI, condition de son succès, repose précisément sur la figure du chef charismatique.

Cette unité repose d’abord sur une forme de peur et de cohérence imposée par les épurations successives. Pour qu’elles fonctionnent sans scandale, il faut un chef autoritaire, dont les décisions, même arbitraires, sont respectées, au prix, sans doute, d’un affaiblissement à long terme et de souffrances psychologiques.

Mais surtout, le charisme du chef est autant une cause qu’un effet de cette unité. Mélenchon semble supérieur aux autres non seulement par ses qualités propres, mais aussi parce qu’il est soutenu par une communauté qui renforce son aura. Comme l’a montré Max Weber, le charisme est aussi une construction collective. Les cadres de LFI, dans les médias, ne font que chanter ses louanges. Ce soutien unanime, face aux critiques extérieures, solidifie l’image d’un leader exceptionnel.

C’est un mécanisme puissant : de l’extérieur, on peut y voir du sectarisme, mais l’alternative actuelle est souvent pire, entre divisions internes ou isolement médiatique. Glucksmann, Ruffin, Autain, Tondelier peuvent bien susciter la sympathie, mais personne ne les soutient publiquement comme les cadres de LFI le font pour Mélenchon. À terme, on finit toujours par les juger « sans charisme ».

5° LFI fonctionne donc comme un parti révolutionnaire, très hiérarchisé, au service d’une grande cause, alors même que son projet n’a rien de révolutionnaire. C’est une organisation de type léniniste, au service d’un programme social-démocrate plutôt souple, qui change au gré des décisions du chef. Cette combinaison entre posture radicale, organisation verticale, et programme pragmatique a été une force en 2017 et en 2022. Cela ne garantit pas une victoire en 2027, mais LFI propose une véritable entreprise politique, à la hauteur des enjeux, là où les vieux partis semblent déphasés.

Donc, plutôt que de traiter LFI de meute et Mélenchon de gourou, il faut s’interroger sur la pertinence de ce modèle de militantisme, adapté à la fois à la logique présidentielle et aux dynamiques médiatiques. Et si ce modèle ne nous convient pas, il faut transformer le système qui l’encourage, plutôt que blâmer ceux qui s’y adaptent.

Face au manque de démocratie interne de LFI, il est vain d’opposer le spectacle oligarchique de partis dépeuplés, surtout de militants issus des classes populaires. Il existe sans doute une voie pour reconstruire un militantisme de terrain, horizontal, divers et démocratique. Mais la pression électorale et la force de l’unité, même autoritaire, rendent cette voie très coûteuse. Peu de militants engagés à gauche prennent le risque de casser un appareil qui fonctionne pour en bâtir un nouveau, lentement et par la base.

Ce que révèle, peut-être malgré elle, l’émission Complément d’enquête, c’est que LFI reste aujourd’hui le principal pôle structurant de la gauche sur la scène politique nationale.

Je ne répondrai qu'aux commentaires structurés et intelligents.
Pas lu + tu peux sentir mon cul

Palu

J’aime pas la politique, j’aimais bien LFI en 2017 avec leur ligne souverainiste

Je vote Melenchon et je suce des bites

Le 07 mai 2025 à 14:53:38 :
Je vote Melenchon et je suce des bites

Exactement pareil kheyou

Le 07 mai 2025 à 14:54:25 :
Ok Jean-GPT

Le jour où chatgpt fera des analyses pertinentes au niveau politique, il aura déjà atteint la singularité.

On s'en contrefout des structures des partis politiques, personne hormis les militants et les politiques en ont conscience. Les cadres de LFIs sont très loin d'être bons, ils sont minable cf Louis Boyard. Alors pourquoi ils ont une base électorale solide? Car ils ont su se positionnés sur la bonne ligne politique pour siphonnés les voix des jeunes (Merluche est sur youtube depuis très longtemps) et de ceux dont la conscience politique se résume à faire barrage au RN qui d'ailleurs ont voté Macron en 2017. Ceci + la réorientation du parti vers les nouveaux arrivants leur donnent une base plus importante que les autres partis de gauche ce qui fait qu'ils siphonnent leurs voix via le vote utile. Rien à voir avec toutes ces conneries de base militante ou je ne sais quoi, le travail de terrain c'est pour le vote des vieux, les jeunes c'est 100% sur internet.

Les cadres de LFIs sont très loin d'être bons, ils sont minable cf Louis Boyard

Boyard le fameux cadre de LFI

Pourquoi l'ouvrir quand on ne sait pas de quoi on parle ?

Le 07 mai 2025 à 14:58:06 :
On s'en contrefout des structures des partis politiques, personne hormis les militants et les politiques en ont conscience. Les cadres de LFIs sont très loin d'être bons, ils sont minable cf Louis Boyard. Alors pourquoi ils ont une base électorale solide? Car ils ont su se positionnés sur la bonne ligne politique pour siphonnés les voix des jeunes (Merluche est sur youtube depuis très longtemps) et de ceux dont la conscience politique se résume à faire barrage au RN qui d'ailleurs ont voté Macron en 2017. Ceci + la réorientation du parti vers les nouveaux arrivants leur donnent une base plus importante que les autres partis de gauche ce qui fait qu'ils siphonnent leurs voix via le vote utile. Rien à voir avec toutes ces conneries de base militante ou je ne sais quoi, le travail de terrain c'est pour le vote des vieux, les jeunes c'est 100% sur internet.

Je ne nie absolument pas le rôle du numérique ni la stratégie de communication de Mélenchon, qui a été pionnier sur YouTube et Twitch. C’est un volet essentiel, notamment pour capter une partie de l’électorat jeune, comme tu le dis très bien. Mais réduire le succès de LFI à une « bonne ligne politique » (dans le sens où elle touche un public-cible) et à une habile communication, c’est passer à côté de la mécanique plus profonde de ce mouvement.

L’objet de mon analyse, c’est justement de montrer qu’au-delà de la façade électorale ou médiatique, LFI fonctionne comme une machine cohérente : hiérarchisée, centralisée, avec une logique organisationnelle qui tranche avec le reste de la gauche. Que cette machine produise parfois des personnalités critiquables (Boyard ou d’autres), c’est vrai, mais c’est secondaire. Ce qui compte, c’est qu’elle produise des cadres, alors que d’autres partis n’en produisent plus du tout. Ça, ce n’est pas « une connerie de base militante », c’est la base de toute organisation politique durable.

Enfin, tu dis que « personne ne se soucie de ces structures ». Peut-être. Mais justement, ce que je cherche à faire, c’est comprendre ce qui se passe derrière ce qu’on voit : les logiques de long terme, les formes d’engagement, les dynamiques de pouvoir. Si la politique se résumait à TikTok et aux algorithmes, tout le monde ferait 20 %. Or, seul LFI y parvient à gauche. Pourquoi ? C’est bien qu’il y a autre chose.

Le 07 mai 2025 à 14:51:20 :
Je ne répondrai qu'aux commentaires structurés et intelligents.

Tu peux demander à chat GPT de pondre un texte plus court ?

Le 07 mai 2025 à 15:02:15 :

Le 07 mai 2025 à 14:51:20 :
Je ne répondrai qu'aux commentaires structurés et intelligents.

Tu peux demander à chat GPT de pondre un texte plus court ?

Ce n'est pas Chatgpt. Je te mets au défi de rédiger une analyse de LFI aussi précise avec ChatGPT.

Le 07 mai 2025 à 14:51:20 :
Je ne répondrai qu'aux commentaires structurés et intelligents.

Pas mal... mais à côté de la plaque.

On peut critiquer la ligne du parti, mais dire qu'il n'est pas démocratique alors qu'il n'a pas un congrès mais deux qui rassemblement locaux par an des militants pour faire remonter les infos, c'est littéralement le seul parti à faire ça.

elle enchaîne les succès électoraux

LFI est passé de 6M d'electeur en 2022 a 2M d'electeur en 2024.
La LFI est aujourd'ui membre du NFP une fusion de 6-7 parti politique et famille politique afin de scoré 6M maximum aux élections.

si pour toi passer de 6 M d'electeur a 2M c'est un succés electoraux
j'imagine pas comment qualifier le RN qui est passé de 5 M a 12Millions d'électeurs sur des participations record.

Je met en doute ta capacité d'analyse.

Le 07 mai 2025 à 15:05:34 :

Le 07 mai 2025 à 14:51:20 :
Je ne répondrai qu'aux commentaires structurés et intelligents.

Pas mal... mais à côté de la plaque.

On peut critiquer la ligne du parti, mais dire qu'il n'est pas démocratique alors qu'il n'a pas un congrès mais deux qui rassemblement locaux par an des militants pour faire remonter les infos, c'est littéralement le seul parti à faire ça.

Dire que ça suffit à faire de LFI un parti démocratique me semble un peu rapide. Le point que je développe dans mon texte, c’est que ces dispositifs de consultation n’ont pas le même poids qu’un véritable pouvoir de décision autonome des militants ou une vie interne fondée sur des courants, des votes contradictoires, des élections internes concurrentielles, etc.

Les remontées locales, les consultations, tout ça peut exister. Mais si, à la fin, les décisions stratégiques centrales (candidatures, ligne politique, direction du mouvement) restent entre les mains d’un cercle restreint validé par le haut, on est sur un modèle très vertical, quel que soit le vernis participatif.

Le 07 mai 2025 à 15:05:34 :

Le 07 mai 2025 à 14:51:20 :
Je ne répondrai qu'aux commentaires structurés et intelligents.

Pas mal... mais à côté de la plaque.

On peut critiquer la ligne du parti, mais dire qu'il n'est pas démocratique alors qu'il n'a pas un congrès mais deux qui rassemblement locaux par an des militants pour faire remonter les infos, c'est littéralement le seul parti à faire ça.

c'est pas nous qui disons que ce partie n'est pas démocratique
mais d'ancien cadre de la lfi.

Le 07 mai 2025 à 15:06:13 :

elle enchaîne les succès électoraux

LFI est passé de 6M d'electeur en 2022 a 2M d'electeur en 2024.
La LFI est aujourd'ui membre du NFP une fusion de 6-7 parti politique et famille politique afin de scoré 6M maximum aux élections.

si pour toi passer de 6 M d'electeur a 2M c'est un succés electoraux
j'imagine pas comment qualifier le RN qui est passé de 5 M a 12Millions d'électeurs sur des participations record.

Je met en doute ta capacité d'analyse.

Je ne dis pas que tout ce que fait LFI est un succès, ni qu'elle est en progression constante. Je dis qu’elle reste, malgré ses reculs récents, la seule machine politique à gauche qui continue à fonctionner de façon structurée, à produire des cadres, à mobiliser, et à exister dans le débat public de manière cohérente.

Oui, LFI a perdu des voix entre 2022 et 2024. C’est un vrai signal d’alerte. Mais dans un paysage où le PS végète, où les écolos s’effritent, où les figures alternatives à gauche restent isolées, LFI continue d’avoir une stratégie, une colonne vertébrale, un noyau militant, et une base électorale solide, même réduite.

Données du topic

Auteur
ChenilleVener
Date de création
7 mai 2025 à 14:50:19
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