WEB OF FATE **Arc 1
Chapitre 1 : Un fil suspendu**
C’était un matin comme un autre à New York. Une pluie fine avait déposé un voile humide sur les fenêtres des immeubles et gratte-ciels de la ville, donnant à la métropole un éclat pâle et mystérieux. Les voitures glissaient sur l’asphalte encore trempé, et l’air, chargé d’odeur de café et de bitume mouillé, résonnait des bruits du métro et des pas pressés.
Peter Parker ouvrit lentement les yeux, son réveil vibrant doucement sur sa table de chevet. 7h42. Il était en retard. Encore.
D’un geste rapide, il attrapa ses lunettes et roula hors de son lit en grognant. Un rapide coup d’œil à son téléphone confirma ce qu’il redoutait : deux appels manqués de Gwen Stacy. Et un message : « Tu vas encore me laisser affronter Dr. Warren toute seule ?! Bouge toi, nerd. »
Peter sourit. Même à travers les textos passifs-agressifs, Gwen trouvait toujours le moyen d’être… Gwen.
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Quelques minutes plus tard, capuche rabattue sur ses cheveux humides, sac en bandoulière, Peter courait dans les rues de Brooklyn. Il s’était promis de ne plus utiliser ses toiles pour aller en cours - c’était risqué. Depuis la mort de sa tante May l’an dernier, il avait tiré un trait sur bien des choses. Trop de pertes. Trop de responsabilités.
À la fac, dans l’amphithéâtre glacé du Professeur Warren, Peter s’affala à côté de Gwen, qui ne lui jeta qu’un rapide regard. Elle mâchonnait nerveusement un crayon, ses mèches blondes cachant la moitié de son visage.
- Trois minutes de plus et je te ghostais à vie, souffla-t-elle sans le regarder.
- Ça va, je suis là, non ?, répondit Peter, essoufflé.
Elle tourna enfin les yeux vers lui, un sourire léger au coin des lèvres.
- Je te taquine, Peter… Mais un jour, ton karma va te mordre les fesses.
Le cours démarra dans une ambiance pesante. Warren était de ces professeurs charismatiques et froids, qu’on respectait par peur plus que par admiration. Le sujet du jour : la manipulation génétique et la transmission de traits animaux dans l’ADN humain. Peter nota distraitement quelques lignes. Trop distrait.
Il n’arrivait pas à se concentrer. Depuis quelques semaines, quelque chose pesait dans l’air. Un genre de tension imperceptible, comme un bourdonnement électrique dans le fond de sa tête. Ses sens d’araignée crépitaient parfois sans raison apparente. Un malaise diffus, sans explication.
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À la pause de midi, il retrouva Gwen sur les marches de l’aile Est, un sandwich à la main.
- Tu te sens bizarre ces temps-ci ?, lui demanda-t-il à brûle-pourpoint.
Elle haussa un sourcil.
- Bizarre comment ?
- Je sais pas. Genre… comme si le monde changeait autour de nous. Une sorte de malaise. C’est stupide, hein ?
Elle le fixa, plus sérieusement maintenant.
- Non. Moi aussi je ressens un truc. Comme si… quelque chose allait arriver. Quelque chose d’énorme.
Le silence s’installa. Puis Gwen reprit, plus légère :
- Ou alors, on mange trop de burritos de la cafétéria. C’est une autre théorie.
Peter rit doucement. Mais son sourire ne dura pas.
- T’inquiète, dit-elle en baissant la voix et en le fixant avec une lueur dans les yeux, on gère tout ça ensemble, hein ?
Peter la regarda longuement, captant un sous-entendu dans ses mots. Il savait que, malgré les rires et les blagues, Gwen avait toujours été d’une perspicacité incroyable. Elle l’avait toujours soutenu, même quand il n’avait pas pu tout lui dire, même quand il avait essayé de garder certaines choses secrètes. Leur relation était unique. Elle savait pour sa double identité.
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La nuit était tombée sur Manhattan quand il rentra chez lui. Un petit studio délabré au-dessus d’une pizzeria. Il aimait ce coin, malgré la solitude.
Enfilant son costume, il se balança entre les immeubles, vérifiant les ruelles, les toits, les points chauds. Rien d’anormal ce soir-là. Pas de braquages, pas de poursuites. Juste New York, calme pour une fois.
Il s’arrêta un moment sur une antenne au sommet d’un immeuble, contemplant la ville. Et là, son sens d’araignée explosa. Une vibration sourde dans sa colonne vertébrale, si violente qu’il crut un instant perdre l’équilibre.
Il pivota dans toutes les directions, prêt à bondir. Mais… rien. Aucun danger visible. Juste… un frisson étrange dans l’air.
Puis une lumière, brève et aveuglante, éclata à l’horizon, à la lisière de Brooklyn. Un flash bleuté, comme un éclair silencieux. Et puis plus rien.
Peter resta figé. Ce n’était pas naturel. Pas un orage, pas une explosion. C’était… autre chose. Un pressentiment l’envahit.
Ce soir-là, Peter Parker sentit, sans pouvoir l’expliquer, qu’un fil invisible venait d’être tendu. Un lien entre ce monde… et un autre.
Fin du Chapitre 1.
Personnages introduits dans ce chapitre :
JvArchive compagnon