Dans le petit village de Saint-Grumeau, un homme est devenu une légende locale, non pas pour ses exploits héroïques ou ses talents extraordinaires, mais pour une condition médicale aussi rare qu’étonnante. Monsieur Dératiseur, comme l’appellent affectueusement ses voisins, souffre depuis 2015 d’une affection que les médecins ont surnommée la "couille grincheuse". Cette maladie, dont le nom scientifique reste encore à définir, se caractérise par une éjaculation continue et incontrôlable. Selon les estimations des experts, cet homme de 47 ans aurait déversé pas moins de 30 000 litres de fluide corporel en une décennie, un chiffre qui laisse pantois.
Tout a commencé en août 2015, lorsque Monsieur Dératiseur, alors employé municipal chargé de l’entretien des parcs, a ressenti une gêne inhabituelle. "Au début, je pensais à une simple irritation", raconte-t-il, assis dans son salon encombré de seaux et de bassines, qu’il utilise pour gérer son quotidien. Mais la gêne s’est vite transformée en un phénomène hors du commun : une production constante et ininterrompue de sperme. "Je ne savais pas quoi faire. J’ai appelé mon médecin, puis un spécialiste, et finalement, personne n’a su m’expliquer ce qui m’arrivait."
Les premières années furent un calvaire. Incapable de travailler ou de mener une vie sociale normale, Monsieur Dératiseur s’est isolé. "Les gens me regardaient bizarrement, et je ne pouvais pas leur en vouloir", confie-t-il avec un sourire gêné. Les médecins, eux, étaient perplexes. Les tests hormonaux, IRM et biopsies n’ont rien révélé d’anormal. "C’est comme si mon corps avait décidé de produire sans s’arrêter, sans raison apparente", explique le Dr Martineau, endocrinologue à l’hôpital de Lille, qui suit le cas depuis 2017.
Mais comment un homme peut-il "déverser" 30 000 litres en dix ans ? Les calculs, bien que spéculatifs, se basent sur une estimation moyenne. "En supposant une production de 8 à 10 litres par jour, ce qui est exceptionnel mais pas impossible dans un cas aussi extrême, on arrive à ce total hallucinant", précise le Dr Martineau. Cette quantité dépasse de loin les capacités humaines normales, estimées à quelques millilitres par éjaculation. Les scientifiques évoquent une anomalie glandulaire ou une hyperactivité des cellules de Sertoli, mais aucune certitude n’émerge.
Monsieur Dératiseur a dû adapter sa vie à cette condition. Sa maison, désormais surnommée "la ferme humide" par les enfants du quartier, est équipée d’un système artisanal de canalisations pour évacuer le surplus. "J’ai appris à vivre avec", dit-il en riant, montrant un tuyau relié à une cuve dans son jardin. "Au début, je jetais tout dans les égouts, mais la mairie m’a demandé d’arrêter après des plaintes sur l’odeur." Aujourd’hui, il collabore avec une entreprise locale qui recycle ses "déchets" en engrais expérimental. "Ils disent que c’est riche en protéines. Moi, je trouve ça dingue, mais si ça peut servir…"
L’histoire de Monsieur Dératiseur a attiré l’attention des médias et des curieux. Certains le considèrent comme une victime, d’autres comme une curiosité médicale. Lui préfère en rire : "Je suis devenu une fontaine humaine, mais au moins, je ne manque pas d’humour !" Pourtant, derrière cette façade joviale, il avoue rêver d’une vie normale. "J’aimerais juste que ça s’arrête un jour. Aller au cinéma, boire un café sans me trimballer un seau… ce serait bien."
Les chercheurs, eux, continuent d’étudier son cas. Une équipe de l’université de Strasbourg a récemment prélevé des échantillons pour analyser son ADN, espérant percer le mystère de la "couille grincheuse". En attendant, Monsieur Dératiseur reste une énigme vivante, un homme dont le corps défie les lois de la biologie. "Je ne sais pas si je suis un miracle ou une malédiction", conclut-il, philosophe, avant d’ajouter avec un clin d’œil : "En tout cas, je ne manque pas de liquide !"
Son histoire, aussi absurde qu’incroyable, continue de fasciner et d’interroger, faisant de lui une figure inoubliable de Saint-Grumeau.
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