3 mois d'USINE, je CRAQUE déjà
Depuis 3 mois je suis retourné travailler à l'usine et ça ne m'avait pas manqué: je CRAQUE déjà 
Le problème en soi ce n'est pas le travail mais plutôt le QI négatif des autres ouvriers. Le pire étant les 0 tout là depuis 20 ans qui se prennent pour des chefs à cause de leur ancienneté alors qu'ils n'ont aucune place particulière dans la hiérarchie et sont juste des esclaves comme les autres.
Il y en a un complétement mythomane dans mon équipe qui passe son temps à insulter les nouveaux intérimaires comme moi en allant chouiner dans les bureaux qu'on travaillerait "mal" et "trop lentement" sauf qu'une vingtaine d'autres gars m'ont confirmé que je travaillais au moins deux fois plus vite que lui
Il est tout le temps en train d'enrager dans la radio, ça me les brise car je suis obligé de travailler avec lui vu qu'il s'occupe de la "gestion" du halle 
Je l'ai déjà menacé de le frapper en lui disant qu'un jour il rentrerait chez lui et que ses enfants ne le reconnaîtront plus 
L'ambiance est nulle à chier, ils sucent tous plus les uns que les autres et passent leur temps à parler dans le dos. Il y a aucun amusement, si t'as le malheur de glander un peu ou de faire une connerie pour passer le temps, ça te balance direct et ça te regarde noir. J'en ai déjà fait l'expérience
Le 20 mars 2025 à 20:13:57 :
Ça les rassure de pouvoir écraser quelqu'un, de savoir que tu es en dessous d'eux.De plus ils sont terrorisés qu'un newbie comme toi puisses les remplacer en à peine quelques semaines donc ça les rend méchants.
Ne le prend pas personnellement mon khey
Ah bah si c'est pas à prendre personnellement alors 
Je pense qu'avec ce conseil, l'op va pouvoir se faire marcher dessus comme sur un paillasson avec le sourire cette fois 
Le 20 mars 2025 à 20:13:57 GreenVodka9 a écrit :
Ça les rassure de pouvoir écraser quelqu'un, de savoir que tu es en dessous d'eux.De plus ils sont terrorisés qu'un newbie comme toi puisses les remplacer en à peine quelques semaines donc ça les rend méchants.
Ne le prend pas personnellement mon khey
Il m'écrase rien du tout, il me casse juste les couilles car il passe son temps à l'ouvrir en sachant que si un intérimaire craque et le tabasse, il aura gain de cause 
Problème pour lui: je travaille aussi avec 2 QLF de 19 ans qui veulent l'attraper sur le parking au prochain cycle de travail
Je l'ai prévenu qu'il lui arriverait un malheur si il continuait
Le 20 mars 2025 à 20:12:20 :
Depuis 3 mois je suis retourné travailler à l'usine et ça ne m'avait pas manqué: je CRAQUE déjà
Le problème en soi ce n'est pas le travail mais plutôt le QI négatif des autres ouvriers. Le pire étant les 0 tout là depuis 20 ans qui se prennent pour des chefs à cause de leur ancienneté alors qu'ils n'ont aucune place particulière dans la hiérarchie et sont juste des esclaves comme les autres.
Il y en a un complétement mythomane dans mon équipe qui passe son temps à insulter les nouveaux intérimaires comme moi en allant chouiner dans les bureaux qu'on travaillerait "mal" et "trop lentement" sauf qu'une vingtaine d'autres gars m'ont confirmé que je travaillais au moins deux fois plus vite que lui
Il est tout le temps en train d'enrager dans la radio, ça me les brise car je suis obligé de travailler avec lui vu qu'il s'occupe de la "gestion" du halle
Je l'ai déjà menacé de le frapper en lui disant qu'un jour il rentrerait chez lui et que ses enfants ne le reconnaîtront plus
L'ambiance est nulle à chier, ils sucent tous plus les uns que les autres et passent leur temps à parler dans le dos. Il y a aucun amusement, si t'as le malheur de glander un peu ou de faire une connerie pour passer le temps, ça te balance direct et ça te regarde noir. J'en ai déjà fait l'expérience
A l'usine, les ouvriers sont en principe très soudés.
C'est curieux que le mec fasse le souce-boule, c'est sensé etre mal vu.
Pourquoi ce type ne s'est pas fait corriger par les salariés en CDi, deja ?
Bordel les kheys ne finissez jamais à l'usine 
Travailler 8 heures par jour pour 20 à 30 minutes de pause sur une journée
Travailler en 2x8, en 3x8, 5x8
Ton corps qui ne comprend rien à ce qui lui arrive
La première semaine tu te lèves à 4h du matin, alors que t'es en plein sommeil profond
Le bruit du réveil qui te sort de ton sommeil, tu te dis "ah ça va il est que 4 heures, alors que non c'est l'heure de se lever l'esclave
Tu te lèves comme un robot, tous tes gestes sont automatiques. Tu captes à peine ce que tu fais, tu t'habilles et tu déjeunes sans savoir ce que tu fais réellement
Tu pars à l'usine, fatigué et triste de ta vie de merde
Tu pars pour t'enfermer 8 heures dans un énorme batiment immonde et triste avec un bruit assourdissant et parfois même avec des odeurs très désagréables
T'es tout stressé car t'as 2 minutes de retard. Tu n'arriveras pas à pointer à temps. Si tu n'arrives pas à temps tu te feras retenir 30 minutes de salaire sur ta prochaine paye
Il faut que tu te dépêches. T'es stressé de tout. Le fait de pointer à temps t'angoisse au plus haut point pendant tes 20 minutes de trajet
Tu croises tes collègues dans le vestiaire, tout le monde tire la gueule. Du lundi au vendredi tout le monde est blasé de sa vie de merde
Tu prends place à ton poste, toute la journée tu feras le même geste répétitif sans comprendre pourquoi tu fais ça
Tu t'évades, tu rêves d'une vie meilleure mais pourtant tu restes enfermé dans ce bâtiment que tu as envie de brulé pendant des heures avec des produits qui passent sans cesse devant toi
On te demande d'être plus rapide pour que ton patron s'enrichisse sur ton dos alors que lui a la belle vie
Que tu sois rapide ou non, ça changera rien à ta paye. Ca changera rien à ta vie. On te fout une pression alors que t'en as rien à foutre. Mais comme c'est ton seul gagne-pain tu écoutes les ordres de tes supérieurs et tu vas plus vite
C'est bien simple, c'est à toi de t'adapter à la rapidité de la machine. Si elle fait 10 pièces à la minute, tu dois faire 10 pièces, si elle en fait 35, tu dois en faire 35. T'as pas ton mot à dire
La journée passe, c'est de la merde. Tu te demandes ce que t'as fait pour mérité ça
Tu penses à ton toi enfant, innocent comme tout. T'as tellement honte de ce que tu es devenu
Tous tes rêves d'enfance et d'adolescence broyés par un travail de merde
C'est donc ça la vie ? T'es venu au monde pour ça ?
Tu te dis que t'as fait tout ce chemin pour trier des produits, emballer des produits, ranger des produits. Tu connais rien d'autre
T'as plus aucun espoir en la vie, t'es dépressif comme tes collègues
Tes collègues sont dans le même état que toi
Certains rêvent bien de s'en tirer, mais s'ils savaient... S'ils savaient que tout le monde rêve de se casser de là mais que 90% des gens le rêvent encore 10 ans après, pour au final ne s'être jamais cassé de cette usine de merde
Tout le monde s'en fiche de toi. T'es remplaçable en un coup de fil à une agence d'intérim
Si c'est pas quelqu'un de l'intérim, ce sera un mec de l'est qui prendra ta place
La journée passe, à 12h55 tout le monde est devant la pointeuse espérant passer sa carte en premier pour gagner de précieuses secondes de liberté
Si tu points à 12h59, tu perds 30 minutes de travail. Le système est bien fait. On veut te garder au maximum dans cet endroit horrible
A 13h05 tu montes dans ta voiture, qu'il fasse beau, qu'il pleuve, qu'il neige tu es triste et ta vie de merde reste la même
T'es quand même content, tu te dis que tu pourras profiter de ton après-midi.
Que nenni, après avoir mangé tu as un gros coup de barre
Forcément, se lever à 4h du matin c'est pas commun, d'autant plus que la semaine d'après tu fais les horaires inverses
T'as aucun rythme
Après ton repas LIDL tu vas faire une sieste qui dure pratiquement 2h
Merde le temps passe et il est déjà 15h. En plus t'es paumé, tu sais plus quel jour on est
T'arrives pas à profiter de ton après-midi, tu erres chez toi
C'est encore pire si tu fais pas de sieste car tu restes fatigué toute l'après-midi sans avoir aucune motivation
Et c'est ça pour 4 jours
Forcément, le vendredi après-midi c'est différent. T'es content de te dire que t'es en weekend. Tu vas faire des trucs cools, ou pas d'ailleurs
Mais qu'importe, t'es loin de cette usine. T'as un peu de liberté, tu peux vaquer à tes occupations
Semaine 2, rebelote mais de l'après-midi.
Tu te permets de te coucher tard, de faire des folies. Cette fois-ci tu peux avoir un vrai sommeil, même en te couchant à 2h
Mais bon, c'est encore pire que la semaine d'avant
T'as l'impression de passer à côté de tes journées
Forcément, t'es enfermé dans cette même usine de merde grisâtre de 13h à 21h
T'as le temps de rien faire
Le temps à l'usine est encore plus long que quand t'es du matin
Le matin t'es content d'avoir fait une nuit complète, mais quelle tristesse en te rendant compte que dans 3h tu devras partir au travail
Le matin, t'as du mal à profiter de tes activités.
Jouer à la console, se promener, regarder un film, lire...
Quelle tristesse quand tu sais que dans quelques heures, minutes tu partiras à l'usine
Tu profites même pas de ton repas du midi
Tu penses juste à aller travailler, et au même travail répétitif que tu vas faire pendant 8h et ce pendant une semaine complète
Tu prends la voiture, sans aucune envie
Rien ne te fait envie désormais
Tes journées sont semblables à celles du matin, sauf que cette fois-ci t'es pas fatigué de tes nuits mais fatigué de ta vie
T'es entouré de personnes inintéressantes, sauf quelques rares exceptions qui se dégagent de la masse, mais qu'importe t'as même pas envie de leur parler
Fatigué de ce rythme de merde
Le soir tu rentres chez toi, tu arrives à 21h30. La journée est terminée. Il fait très souvent nuit à cette heure là
Tu vois plus rien passé, les jours passent comme des voitures
Tu te couches vers minuit, 1h en espérant profiter de ta soirée
Tu t'endors et tu rêves du même geste que tu fais 8h par jour
Chaque nuit, les mêmes rêves
Tu rêves de ce que tu détestes
Tu te jures de partir au printemps prochain, mais jamais tu le feras
Ton espérance de vie est diminuée
Ton stress est bien plus fort que la norme
T'es dépressif
Ce rythme interminable s'achèvera par la dépression, le renvoi, une démission ou la retraite
Chic la vie
Le 20 mars 2025 à 20:16:22 PornFou2 a écrit :
Le 20 mars 2025 à 20:15:10 :
le pire c'est que même les "cadres" de l'usine, sont au final que des esclaves égalementLa seule façon d'être respectable dans la société est de posséder ses propres entreprises
Si tu parles des inges ils sont sympas
Le mythe du cadre snob est de la connerie
Nos cadres sont complétement cons, ils passent leur temps à inventer de nouvelles règles débiles et inutiles car c'est le seul pouvoir qu'ils ont
Le 20 mars 2025 à 20:17:45 :
Le 20 mars 2025 à 20:12:20 :
Depuis 3 mois je suis retourné travailler à l'usine et ça ne m'avait pas manqué: je CRAQUE déjàLe problème en soi ce n'est pas le travail mais plutôt le QI négatif des autres ouvriers. Le pire étant les 0 tout là depuis 20 ans qui se prennent pour des chefs à cause de leur ancienneté alors qu'ils n'ont aucune place particulière dans la hiérarchie et sont juste des esclaves comme les autres.
Il y en a un complétement mythomane dans mon équipe qui passe son temps à insulter les nouveaux intérimaires comme moi en allant chouiner dans les bureaux qu'on travaillerait "mal" et "trop lentement" sauf qu'une vingtaine d'autres gars m'ont confirmé que je travaillais au moins deux fois plus vite que lui
Il est tout le temps en train d'enrager dans la radio, ça me les brise car je suis obligé de travailler avec lui vu qu'il s'occupe de la "gestion" du halle
Je l'ai déjà menacé de le frapper en lui disant qu'un jour il rentrerait chez lui et que ses enfants ne le reconnaîtront plus
L'ambiance est nulle à chier, ils sucent tous plus les uns que les autres et passent leur temps à parler dans le dos. Il y a aucun amusement, si t'as le malheur de glander un peu ou de faire une connerie pour passer le temps, ça te balance direct et ça te regarde noir. J'en ai déjà fait l'expérience
A l'usine, les ouvriers sont en principe très soudés.
C'est curieux que le mec fasse le souce-boule, c'est sensé etre mal vu.Pourquoi ce type ne s'est pas fait corriger par les salariés en CDi, deja ?
Ah mon avis t'es jamais allé dans une usine kheyou, c'est le royaume des faux culs et des balances 
Parce que beaucoup sont comme lui. Dans cette usine il y a deux types d'ouvriers: les mecs là depuis 20 ans qui ont été lobotomisés par la direction et les nouveaux intérimaires qui changent tous les 6 mois. Les anciens sont fiers de te raconter des trucs comme "ouais à l'époque chaque équipe essayait d'en faire le plus possible, c'était une compétition" "Si un mec allait pas assez vite on lui gueulait tout le temps dessus". C'est une fierté de travailler vite (et mal) pour 11 euros brut de l'heure
Le pire c'est qu'au bout de 20 ans la plupart travaillent comme des branques alors que notre taff se résume à conduire des ponts roulants et des engins
Le 20 mars 2025 à 20:17:48 :
Bordel les kheys ne finissez jamais à l'usine
Travailler 8 heures par jour pour 20 à 30 minutes de pause sur une journée
Travailler en 2x8, en 3x8, 5x8
Ton corps qui ne comprend rien à ce qui lui arrive
La première semaine tu te lèves à 4h du matin, alors que t'es en plein sommeil profond
Le bruit du réveil qui te sort de ton sommeil, tu te dis "ah ça va il est que 4 heures, alors que non c'est l'heure de se lever l'esclave
Tu te lèves comme un robot, tous tes gestes sont automatiques. Tu captes à peine ce que tu fais, tu t'habilles et tu déjeunes sans savoir ce que tu fais réellement
Tu pars à l'usine, fatigué et triste de ta vie de merde
Tu pars pour t'enfermer 8 heures dans un énorme batiment immonde et triste avec un bruit assourdissant et parfois même avec des odeurs très désagréables
T'es tout stressé car t'as 2 minutes de retard. Tu n'arriveras pas à pointer à temps. Si tu n'arrives pas à temps tu te feras retenir 30 minutes de salaire sur ta prochaine paye
Il faut que tu te dépêches. T'es stressé de tout. Le fait de pointer à temps t'angoisse au plus haut point pendant tes 20 minutes de trajet
Tu croises tes collègues dans le vestiaire, tout le monde tire la gueule. Du lundi au vendredi tout le monde est blasé de sa vie de merde
Tu prends place à ton poste, toute la journée tu feras le même geste répétitif sans comprendre pourquoi tu fais ça
Tu t'évades, tu rêves d'une vie meilleure mais pourtant tu restes enfermé dans ce bâtiment que tu as envie de brulé pendant des heures avec des produits qui passent sans cesse devant toi
On te demande d'être plus rapide pour que ton patron s'enrichisse sur ton dos alors que lui a la belle vie
Que tu sois rapide ou non, ça changera rien à ta paye. Ca changera rien à ta vie. On te fout une pression alors que t'en as rien à foutre. Mais comme c'est ton seul gagne-pain tu écoutes les ordres de tes supérieurs et tu vas plus vite
C'est bien simple, c'est à toi de t'adapter à la rapidité de la machine. Si elle fait 10 pièces à la minute, tu dois faire 10 pièces, si elle en fait 35, tu dois en faire 35. T'as pas ton mot à dire
La journée passe, c'est de la merde. Tu te demandes ce que t'as fait pour mérité ça
Tu penses à ton toi enfant, innocent comme tout. T'as tellement honte de ce que tu es devenu
Tous tes rêves d'enfance et d'adolescence broyés par un travail de merde
C'est donc ça la vie ? T'es venu au monde pour ça ?
Tu te dis que t'as fait tout ce chemin pour trier des produits, emballer des produits, ranger des produits. Tu connais rien d'autre
T'as plus aucun espoir en la vie, t'es dépressif comme tes collègues
Tes collègues sont dans le même état que toi
Certains rêvent bien de s'en tirer, mais s'ils savaient... S'ils savaient que tout le monde rêve de se casser de là mais que 90% des gens le rêvent encore 10 ans après, pour au final ne s'être jamais cassé de cette usine de merde
Tout le monde s'en fiche de toi. T'es remplaçable en un coup de fil à une agence d'intérim
Si c'est pas quelqu'un de l'intérim, ce sera un mec de l'est qui prendra ta place
La journée passe, à 12h55 tout le monde est devant la pointeuse espérant passer sa carte en premier pour gagner de précieuses secondes de liberté
Si tu points à 12h59, tu perds 30 minutes de travail. Le système est bien fait. On veut te garder au maximum dans cet endroit horrible
A 13h05 tu montes dans ta voiture, qu'il fasse beau, qu'il pleuve, qu'il neige tu es triste et ta vie de merde reste la même
T'es quand même content, tu te dis que tu pourras profiter de ton après-midi.
Que nenni, après avoir mangé tu as un gros coup de barre
Forcément, se lever à 4h du matin c'est pas commun, d'autant plus que la semaine d'après tu fais les horaires inverses
T'as aucun rythme
Après ton repas LIDL tu vas faire une sieste qui dure pratiquement 2h
Merde le temps passe et il est déjà 15h. En plus t'es paumé, tu sais plus quel jour on est
T'arrives pas à profiter de ton après-midi, tu erres chez toi
C'est encore pire si tu fais pas de sieste car tu restes fatigué toute l'après-midi sans avoir aucune motivation
Et c'est ça pour 4 jours
Forcément, le vendredi après-midi c'est différent. T'es content de te dire que t'es en weekend. Tu vas faire des trucs cools, ou pas d'ailleurs
Mais qu'importe, t'es loin de cette usine. T'as un peu de liberté, tu peux vaquer à tes occupations
Semaine 2, rebelote mais de l'après-midi.
Tu te permets de te coucher tard, de faire des folies. Cette fois-ci tu peux avoir un vrai sommeil, même en te couchant à 2h
Mais bon, c'est encore pire que la semaine d'avant
T'as l'impression de passer à côté de tes journées
Forcément, t'es enfermé dans cette même usine de merde grisâtre de 13h à 21h
T'as le temps de rien faire
Le temps à l'usine est encore plus long que quand t'es du matin
Le matin t'es content d'avoir fait une nuit complète, mais quelle tristesse en te rendant compte que dans 3h tu devras partir au travail
Le matin, t'as du mal à profiter de tes activités.
Jouer à la console, se promener, regarder un film, lire...
Quelle tristesse quand tu sais que dans quelques heures, minutes tu partiras à l'usine
Tu profites même pas de ton repas du midi
Tu penses juste à aller travailler, et au même travail répétitif que tu vas faire pendant 8h et ce pendant une semaine complète
Tu prends la voiture, sans aucune envie
Rien ne te fait envie désormais
Tes journées sont semblables à celles du matin, sauf que cette fois-ci t'es pas fatigué de tes nuits mais fatigué de ta vie
T'es entouré de personnes inintéressantes, sauf quelques rares exceptions qui se dégagent de la masse, mais qu'importe t'as même pas envie de leur parler
Fatigué de ce rythme de merde
Le soir tu rentres chez toi, tu arrives à 21h30. La journée est terminée. Il fait très souvent nuit à cette heure là
Tu vois plus rien passé, les jours passent comme des voitures
Tu te couches vers minuit, 1h en espérant profiter de ta soirée
Tu t'endors et tu rêves du même geste que tu fais 8h par jour
Chaque nuit, les mêmes rêves
Tu rêves de ce que tu détestes
Tu te jures de partir au printemps prochain, mais jamais tu le feras
Ton espérance de vie est diminuée
Ton stress est bien plus fort que la norme
T'es dépressif
Ce rythme interminable s'achèvera par la dépression, le renvoi, une démission ou la retraite
Chic la vie
Dès que je peux je vais dans la fonction publique
"Hein euuuuuuh quoi quoi? ah merde... c'est l'heure... 3h35... l'usine"
Toujours seul, toujours puceau, toujours triste, personne à côté de moi dans ce grand lit. Je me réveille difficilement et j'allume la lumière dans ma chambre Lidl en bordel et puant le sperme.
Je vire ma couette, assit sur le côté gauche du lit je me lève puis j'enfile un boxer célio et mon jogging, je descends dans la cuisine pour manger vite fait. Dehors il fait nuit noire et sûrement frais. Je vois ces abrutis de papillons de nuit attirés par la lumière, se poser sur les fenêtres. Ils sont vraiment cons ces insectes.
Je tremble à cause de la fatigue et de la fraîcheur de l'air, je me verse un café de la veille, je le passe au micro onde vite fait et je l'avale en 3 gorgées. Je mange 2 tranches de brioche et je vais dans la salle de bain.
Je me brosse les dents, il est 3h50, je me lave le visage mais avant ça je m'observe. J'observe ma gueule dépitée de puceau tardif bossant à l'usine. Je suis cerné, calvitié, j'ai aussi des marques rouges de la veille dues à de l'acné et à un rasage trop agressif.
Je soupire et j'ai une grosse pression dans ma poitrine. Bon je taille.
Évidemment je n'oublie pas mon sac d'usiniste. A l'usine tout le monde a un sac, souvent un sac kipsta éclaté ou un décathlon pas cher, à l'intérieur on y met le casse dalle, dans une boîte en plastique souvent. Je prépare le mien la veille, j'y mets toujours la même chose : un jambon beurre éco+, un sachet de chips Lidl, une brioche aux pépites de chocolat noir maître Jean-Pierre (cimer chef), une banane, une pomme. Quand je suis à l'usine j'ai tout le temps faim.
4h00 il est l'heure que j'y aille. Habitant dans le nord, il fait toujours moins de 15°C la nuit et j'ai donc froid, j'ai froid dehors, j'ai froid dans ma caisse. J'allume les feux et je démarre, je fous le chauffage à fond puis je roule tranquille direction l'usine, j'ai environ 8 minutes de trajet et je prends tout le temps la même route. Le chauffage souffle de l'air froid tout le long du trajet, il se réchauffe un peu juste avant l'arrivée sur le parking de l'usine.
Je ne roule ni vite ni lentement, des fois j'éteins mes feux et j'essaie de rouler à la lumière de la lune comme les truands dans les films mais je ne fais ça que 3 secondes car je ne vois vraiment rien.
Une fois arrivé à l'usine je me gare puis j'arrive au tourniquet, je sors mon badge j'entre dans le site (tout est grillagé) puis je vais aux vestiaires. L'enfer commence.
En général peu de gens disent bonjour. On s'en branle on veut juste que les 8 heures d'enfer se terminent le plus rapidement. Travaillant dans l'agro, je dois porter un pantalon en coton blanc ainsi qu'une veste en coton blanc. Je me dirige vers les cintres ou sont rangés les habits propres et comme d'habitude, rien à ma taille. Je suis de taille normale et de poids normal mais les habits à ma taille sont soit troués ou volatilisés, merci aux cons qui prennent 3 chemises et 3 pantalons puis qui les planquent dans leur casier. Du coup je me retrouve avec un futal qui traîne par terre et une chemise qui me sert de voile, je suis grotesque.
J'ai aussi mes chaussures de sécurité bien sûr, inconfortables au possible et qui défoncent le dos.
Je passe devant les chiottes, je quitte les vestiaires puis je pointe. Prise de poste à 4h30 mais je dois arriver à 4h25 afin que le collègue avant moi me donne la relève. Souvent la journée se passe normalement, des fois c'est la merde et dans ce cas la je suis tout seul à gérer des pannes, des commandes à rattraper ou d'autres trucs chiants.
Si je devais résumer mon travail ce serait : courir partout dans l'atelier et courir encore plus quand ça merde. Rien de plus. Je m'occupe de 4 lignes de production, je dois avoir l'oeil sur tout et à tout moment, parfois je fais de la manutention. C'est très chiant et aliénant, personne ne parle car il y a trop de bruit dans l'atelier.
De toute façon de quoi parler et avec qui ? On parle souvent de la boucle sur ce forum mais la plus grosse boucle c'est l'usine et de loin. Les mecs qui viennent la tous les jours depuis des années sont atteints mentalement. Je les estime mais ils ont un grain. Certains n'ont qu'un seul sujet de conversation, leur jardin, leurs achats (la plupart sont de gros consuméristes), les voitures ou les jeux vidéos. Ça s'arrête la. Des fois on rencontre des gens intéressants et assez malins, on se demande comment ils ont pu atterrir ici, dans ce merdier.
Les pires sont ceux qui ne parlent QUE de l'usine, c'est rare mais c'est le cas de certains, si on a le malheur de les rencontrer au café ou au supermarché, ils parleront des pannes, des commandes à venir, des erreurs commises par tel ou tel employé, de la conjoncture économique dans l'industrie agroalimentaire (des remarques qui ne viennent pas d'eux mais qu'ils répètent sans cesse et de jours en jours).
Du coup j'attends la pause, et je pense. Je pense énormément car c'est la seule chose à faire. Je pense à Karl Marx et au surtravail, je pense aux gamins dans les usines d'allumettes au XVIIIe siècle en Angleterre, je me dis que c'est pas si mal ici finalement.
Puis je pense à mes collègues du lycée, certains sont ingénieurs, d'autres profs, d'autres sont partis en médecine et je me dis que je devrais en finir. Je pense à une fille en particulier qui est en 6e année de médecine. La question du déterminisme m'obsède et me terrifie. Et si j'avais fait si, si à ce moment là j'avais fait ça est ce que j'aurais pu ...? Souvent je me dis, non. Trop pauvre, trop moche, trop faible, trop con, trop prolo.
J'aurais pu lancer les dés 100 fois de suite j'aurais tout de même fini ici dans cette usine atroce, et elle aurait toujours finie pédiatre et dans les bras de son bg 8/10.
8h20 je taille en pause. Mon poids a tendance à chuter dangereusement depuis que je suis à l'usine, alors je mange beaucoup contrairement à certains. Je me tape souvent des réflexions amicales des boomeurs matrixés "eh bah je t'emmènerai pas au resto avec moi!" ou encore "tu vas dormir tout à l'heure avec tout ce que tu manges". Je mange vite, je suis crevé, j'ai envie d'hurler et de pleurer. J'ai envie d'attraper mon voisin par le col, de le secouer et de lui dire "pourquoi on est la? Pourquoi on subit ça ??? C'est donc CA notre existence?"
Retour au boulot, rien de nouveau rien de surprenant, vivement midi trente que je me casse. Une fois l'heure arrivée je passe la relève à mon collègue, je lui souhaite bon courage et je taille, je me change en vitesse puis je sors. Lorsqu'il fait beau le soleil me fait mal aux yeux.
J'arrive chez moi, je dois préparer à bouffer mais j'ai qu'une envie c'est de mourir sur mon canapé et c'est ce que je fais souvent, du moins jusqu'à 14h. Le reste de l'après midi je somnole, comme lors d'un réveil après une anesthésie générale. Des fois je vais faire les courses, le reste du temps je reste chez moi. Je suis trop crevé pour go muscu, je ne connais personne et n'ai personne dans ma vie. Le week end est identique à la semaine sauf que je suis moins fatigué.
Le seul point intéressant est le fric, je gagne pas loin de 2k net par mois et je dépense peu : bouffe, clio de prolo, location de prolo, alcool et c'est tout. Du coup je fais comme mes collègues : je consomme.
En ce moment j'achète des fringues, ça ne me sert à rien car je ne sors jamais, mais j'ai toujours aimé porter des vêtements qui me plaisent, alors j'achète. Lorsque je reçois un colis je me sens heureux et pendant 15 minutes j'oublie presque ma vie misérable d'usiniste dépressif.
Le début de soirée est souvent alcoolisé, ça m'aide à m'endormir. Sous ma couette je rêve d'une autre vie ou d'un cataclysme nucléaire vaporisant toute forme d'existence sur Terre, puis je culpabilise, me disant que les autres n'ont pas une vie aussi merdique et méritent davantage de vivre que moi.
C'est ainsi que se poursuit ma vie, plate et sans saveur, aliénante, frustrante et déprimante. C'est ainsi que fonctionne l'industrie.
Demain ce sera pire.
Données du topic
- Auteur
- FanDeRuskia3
- Date de création
- 20 mars 2025 à 20:12:20
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