J'ai enfin terminé cette fameuse série, et le moins que l'on puisse dire, c'est qu'au terme de cette saison 3, si l'on est un minimum honnête et objectif, personne ne peut affirmer sérieusement être face au pinacle de l'histoire des séries, ou même au pinacle de l'œuvre de David Lynch.
Évidemment, tout au long de cette saison 3, on aura pu découvrir quelques idées intéressantes, notamment des propositions visuelles plutôt marquantes, avec entre autres ce fameux épisode 8 qui, pour le coup, n'est pas si exceptionnel que ce que certains facilement impressionnables en disent. Kubrick faisait relativement pareil il y a 50 ans, et en mieux. L'exploration au sein de l'explosion nucléaire est une succession d'images frappantes et qui peuvent intimider par l'audace et l'atmosphère proposées, mais encore une fois, Lynch, de façon exagérément cryptique, cherche à façonner la mythologie de son univers sans pour autant nous donner des réponses intéressantes et tangibles. L'abstraction jusqu'au non sens est vaine.
Je sais bien que ce n'est pas l'objectif premier de David Lynch que de répondre à tout, et que le spectateur ait toutes les réponses, mais à ce stade, surtout après le final, cela confine au foutage de gueule intégral. Il n'y a absolument aucun sens dans son œuvre, cela s'apparente davantage à de l'onanisme mental plutôt qu'à une œuvre intelligemment mystérieuse et qui ne perdrait pas en cohérence. Que dire également de certaines scènes qui sont plus nanardesques que certains des nanars les plus reconnus comme tels ? Je pense notamment à l'affrontement avec le gars aux gants verts (si gênant) qui tue la sphère contenant Bob. J'ai halluciné devant tant de médiocrité, de laideur, tant au niveau de la mise en scène que de l'esthétique.
Comment certains peuvent après ça encore considérer Twin Peaks : the return comme le pinacle de l'histoire des séries et la mettre très au-dessus de séries comme Breaking Bad et Game of Thrones ? Même Stranger Things l'envoie paître sur le plan esthétique et surtout technique.
S'il vous plaît, respectez un minimum la technique cinématographique et arrêtez de vous prétendre sophistiqués parce que vous aimez mettre en évidence le fait que vous adhériez à n'importe quel délire de Lynch, qui devait d'ailleurs bien se marrer en vous voyant vous pignoler systématiquement sur n'importe lequel de ses délires.
Ah et les scènes avec Audrey.. mon dieu, mais quel massacre de personnage..
Les deux premières saisons n'étaient déjà pas l'absolue référence que certains aiment décrire. Oui, évidemment, la série a pu apporter au format sériel à son époque, en jouant notamment plutôt intelligemment sur les codes du soap opéra, pour autant sans jamais totalement se défaire de ce qu'était un soap. Je pense notamment à toute cette seconde partie de la saison 2, et ses errances soapesques absolument indigestes par moment. La différence entre le soap, donc les médiocres feuilletons à rallonge avec très peu de moyens, et le feuilleton noble dans le sens du terme, c'est par exemple la différence entre Les Feux de l'Amour et Game of Thrones, et clairement, les errances soapesques des saisons premières de Twin Peaks, notamment de la seconde partie de sa deuxième saison, se rapprochent évidemment de ce que faisaient Les Feux de l'Amour, avant de se rattraper miraculeusement sur les deux derniers épisodes, ou les trois ou deux derniers épisodes, notamment avec ce final de la saison 2 qui reste dans tous les esprits. Ce n'était déjà pas si magistral que certains aiment le dire, mais ça reste très supérieur à cette affligeante saison 3, qui est vraiment l'incarnation de ce qu'on peut appeler la masturbation intellectuelle dans l'art cinématographique. Quand je vois que les Cahiers du Cinéma, quel hasard, placent ce quasi-nanar en tête des œuvres cinématographiques des années 2010, cela confirme bien le fait que ces gens sont complètement déconnectés de ce qu'est le vrai cinéma, le bon cinéma, et que s'ils peuvent essayer de montrer qu'ils sont sophistiqués en se pignolant sur n'importe quelle œuvre différente, en prétendant que la différence est forcément la qualité, ils ne manqueront pas de le faire.
Ridicule de mauvais absurde, d'abstrait prout prout et d'effets de style d'un mauvais goût total.
