Est-ce que les Nérons, après avoir tenu les peuples dans leur serre
Et crucifié l’homme au noir gibet misère, mis le monde en lambeaux, souillé l’âme, et changé, sous le vent des désastres, l’univers en charnier, et fait monter aux astres la vapeur des tombeaux
Après avoir passé joyeux dans la victoire
Dans l’orgueil, et partout imprimé sur l’histoire leurs ongles furieux
Seraient, dans cette nuit, d’hommes devenus spectres, et pierres de tyrans ?
Est-ce que par hasard ces pierres sont punies, pour subir de telles agonies ?
Est-ce que ce seraient des âmes condamnées, des maudits qui, pendant des millions d’années, seuls avec le remords
Au lieu de voir, des yeux de l’astre solitaire, sortir les rayons d’or
Verraient les vers de terre sortir des yeux des morts ?