Topic de I-X-O-Y-E :

Avez vous des MONNAIES ANCIENNES ? Je répond à vos questions

Bon visiblement je peux en tirer 37.5€ pour la 50F Hercule en argent, 15€ pour le lot de 4 pièces de 5F en alu, et 7.5€ pour la 10F. :hap:

Le 01 juin 2024 à 10:26:07 :
Bon visiblement je peux en tirer 37.5€ pour la 50F Hercule en argent, 15€ pour le lot de 4 pièces de 5F en alu, et 7.5€ pour la 10F. :hap:

15 euro les 5f alu ?
37 la 50F ? Ça parfait un peu au dessus de ce que ça vaut

Le 01 juin 2024 à 10:26:07 :
Bon visiblement je peux en tirer 37.5€ pour la 50F Hercule en argent, 15€ pour le lot de 4 pièces de 5F en alu, et 7.5€ pour la 10F. :hap:

T'as vu ça sur quel site?

J’ai juste une pièce de 2 Francs du régime de Vichy retrouve dans la montagne

C’est fou comment c’est grand et plat ahi

Le 01 juin 2024 à 10:30:42 :

Le 01 juin 2024 à 10:26:07 :
Bon visiblement je peux en tirer 37.5€ pour la 50F Hercule en argent, 15€ pour le lot de 4 pièces de 5F en alu, et 7.5€ pour la 10F. :hap:

15 euro les 5f alu ?
37 la 50F ? Ça parfait un peu au dessus de ce que ça vaut

J'ai checké les prix les plus hauts, même si majoritairement c'est 25€ qui ressort le plus pour la 50F.
Mais visiblement je peux pousser jusqu'à 37.5€ pour celle-ci, et jusqu'à environ 15€ pour les 4x 5F en alu.

Le 01 juin 2024 à 10:31:06 :

Le 01 juin 2024 à 10:26:07 :
Bon visiblement je peux en tirer 37.5€ pour la 50F Hercule en argent, 15€ pour le lot de 4 pièces de 5F en alu, et 7.5€ pour la 10F. :hap:

T'as vu ça sur quel site?

Ebay.

Mais il y en a quand même un qui à réussi à vendre sa pièce Hercule pour presque 170€. :rire:
j’ai une pièce de la fin du XVIII avec la trogne de Louis XVI
Je ne connais pas ebay, tu peux voir les enchères qui sont terminées?

Le 01 juin 2024 à 10:37:23 :
Je ne connais pas ebay, tu peux voir les enchères qui sont terminées?

Oui, en choisissant le filtre "Ventes réussies".

J'ai 3 20 Francs Napoléon Or :(

Le 01 juin 2024 à 10:39:50 :
J'ai 3 20 Francs Napoléon Or :(

Donne-les moi.

Le 01 juin 2024 à 10:40:50 Beardead_Man6 a écrit :

Le 01 juin 2024 à 10:39:50 :
J'ai 3 20 Francs Napoléon Or :(

Donne-les moi.

ton adresse et vite :(

Salutations l'OP, j'ai en ma possession pas mal de monnaies anciennes. Et tu tombe bien ! il y en a une que je ne parviens toujours pas à identifier.
La voici :
https://image.noelshack.com/fichiers/2024/22/6/1717244253-20240420-074319.jpg https://image.noelshack.com/fichiers/2024/22/6/1717244270-20240420-075135.jpg

Personnellement je pense à une monnaie italienne des états pontificaux, période 16eme ou 17eme siècle mais précisément je n'arrive pas à en trouver de semblable :(

Au début du VIIème c'est la fin de la christianisation des peuples barbares ou au moins de leurs élites. Depuis la fin du Vème siècle, aristocratie et royauté françaises avaient fait leur ralliement au christianisme orthodoxe. Entre la fin du VIème siècle et le début du VIIIème siècle, les royaumes anglo saxons se convertissent au christianisme dominé par l'odébience romaine qui part du sud de l'île et l'emporte sur l'influence irlandaise venue dunord ouest. En 589 le baptême du roi Récarède annonce le processus de conversion des élites jusqu'alors arienne du royaume wisigothique. Le roi Lombard Aripert fait accepter en 589 son baptême catholique il réussit là où Agilulf avait échoué en bousculant résolument l'arianisme invétéré de son peuple. A la fin du VIIème siècle et au VIIIème siècle, la Germanie transrhénane sous autorité franque fut évangélisée par des missionaires avec le siège romain. L'Occident adhère à une religion rédemptrice dans laquelle le renoncement des biens de ce monde ouvrait les voies du salut. Un sentiment d'appartenance à une même communauté chrétienne voit le jour ce qui stimule les échanges et la diffusion de modèles ethiques et politiques communs. Il y a eu quelques résistances à la christianisation par ci par là s'appuyant sur des partis aristocratiques. A cela s'ajoutent des revendications régionales ou des aspirations nationales aboutissant à une étiage de la puissance publique. Résultat, en Afrique du Nord, Espagne et Languedoc méditerranées les autorités byzantines et wisigothiques déchirés par les contradictions internes de leurs peuples n'ont pas pu contenir la poussée musulmane.
Ces incapacités firent le jeu de l'aristocratie austrasienne qui inspira la politique du jeune roi Dagobert puis prennent le pouvoir royal au milieu du VIIème siècle grâce à Pépin II. Il voulait au bénéfice de son fils Charles instaurer un empire d'occident inspiré de l'empire romain. Les penseurs carolingiens voulaient un ordre providentiel dans le quel chacun occupait dans la société le rang que Dieu lui avait assigné. Le roi était garant de la paix et il lui fallait les moyens de l'assurer grâce à la force publique mais aussi à la prospérité relative de tous. Le souverain devait avoir les moyens économiques d'entretenir son armée et éviter les disette, d'où une politique annonaire. La définition d'un juste prix notamment pour les céréales, bases de toute alimentation, la méfiance envers les intermédiaires qui sont jugés improductifs et qui n'étaient pas considérés comme des laboratores. Et la constitution d'un instrument monétaire solide. Il fut mis au point par les réformes de Pépin III et Charlemagne. Il fut imité par les royaumes échappant à leur autorité et se perpétua des siècles durant. En plus d'avoir conquis l'ancien royaume des Lombards, dont il ceignit la couronne en 775n la Catalogne, qu'il constitua en marche d'Espagne, et la Germanie du Nord, qui n'avait pas encore été soumise et qu'il divisa en comptés, Charlemagne xerça un magistère moral sur les royautés étrangères d'où étaient venus les premières esquisses du modèle de la royauté chrétienne. Ainsi sur les rois wisigoths réfugiés dans les monts Cantabriques après la submersion de la péninsule Ibérique par les musulmans; Ainsi sur les rois anglo saxons singulièrement sur le plus puissance d'entre eux, Offa de Mercie avec qui il entretint des relations diplomatiques suivies, quoique parfois orageuses.

Sous son règne l 'Occident tendait à devenir un espace économique homogène dans lequel les modèles venus du Nord aussi bien en matière d'organisation domaniale, dans lequel les modèles du nord aussi bien en matière d'organisation domaniale qu'en matière monétaire l'emportèrent sur ceux du sud. Or il fallait assurer la paix et l'ordre lesquels ne furent pas assurés avec le milieu du VIIIème siècle. Or au milieu du VIIème siècle on voit déjà les signes d'une croissance économique et démographique. Si on se fit au silence des annales, promptes à dénoncer les mauvaises récoltes, ces temps là étaient pour un temps révolus et moins d'hivers glacés également tout comme moins de printemps et été pourris. Donc moins de céréales détruites sur pied ou en herbe. Les sources archéologiques, palynologiques et historiographiques suggèrent qu'un climat moins humide et plus chaud s'établi en Europe occidentale entre le VIIIème et la seconde moitié du XIIème siècle comme le dit George Duby. Malgré cela des mesures au début du IXème siècle entre 805 et 806 sont prises par Charlemagne pour limiter les méfaits de la sou production comme le fait remarquer Adriaan Verhulst. Le nord de l'Europe échappe en partie à la peste noire, expliquant sans doute que l'amélioration y était plus précoce. L'étude des nécropoles de la Gaule septentrionale, à Vron, Nouvion en Ponthieu, les Rues de Vignes, Neuville sur Escaut, suggèrent l'importance des carences alimentaires et ses possibles diminution de l'espérance de vie entre VIème et VIIème siècle comme l'écrit Joel Blondiaux. Au début du VIIème siècle on voit dans le nord de la Gaule et en Germanie le début d'une reprise démographique s'exprimant à travers le développement considérable de certaines nécropoles comme celle de Frénouvile dans la plaine de Caen ( Christian Pilet ) et celles de Bulach et d'Hailfingen en Alémanie ( P. Donat et H. Ulrich ).

En Angleterre à partir du VIIème siècle, des clairères de peuplement s'élargissent grâce à la diffusion de la charrue, de terroirs nouveaux et la multiplication dans ces mêmes Midlands de petits noyaux de peuplement bientôt groupés en villages.

Dans les régions de transition, pays charentais, basse Auvergne, Maconnais, Bavière, Aquitaine, les signes d'une reprise démographique et économique ont remonté comme dans le Nord au VIIème siècle. En Charente et Maconnais, on n'a pas gardé de polyptique. C'est dans le développement de certaines nécropoles et non dans la multiplication des sites d'habitats qu'on a la preuve du développement de certaines nécropoles. Le développement rend compte de l'essor démographique voire un progrès des défrichements. On le voit le long de la Couture, petit affluente de la rive droite de Charente où la multiplication des cimetières mérovingiens s'explique par le défrichement de l'ancienne forêt d'Argenson. Source : Brigitte Boissavit Camus et André Debord. Au sud il faut attendre les VIIIème et IXème siècle pour les premiers signes de la reprise. La prolyptyque de Saint Victor de Marseille datant de 813 - 814 ne se contentant pas de donner le nombre des enfants présents dans chaque foyer mais dans le nombre de ses brefs, indique leur nom et âge.
Il faut attendre le IXème siècle avant les premiers signes de renouveau. Dans l'Espagne chrétienne surtout en Catalogne, g^race aux fonds d'archives on voit qu'aux environs de 800 - 820, les premières mentions du nom ruptura.

Par rapport au problème démographique une des solutions était d'étendre le système de rotation triennale dont on a vu qu'ils étaient peu développés durant les V et VIème siècles. Puis on les perfectionne en le mélangeant aux culture légumineuses. Historiens pessimistes des premières siècles médiévistes ont longtemps pensé qu'il n'y avait pas eu d'intensification de la céréaliculture même aux VIIIème - IXème siècles. Sur les terres les plus fertiles de France du Nord les grands propriétaires ont généralisé sur leurs réserves système de rotation mais aussi assolement triennal. Il y a une documentation étendue sur cette zone là. Sur certaines réserves des villae de l'abbaye de Saint Amand données en bénéfice dans le courant du IXème siècle, les terres cultivées en blé d'hiver ( hibernaticum ), celles qui étaient cultivées en mars ( tremissis ) et les terres en jachères ( quae interjacent ) occupaient exactement les mêmes surfaces, supposant une organisation rigoureuse des terroirs. Henri Platelle a d'ailleurs fait des travaux intéressants sur le sujet. Alain Derville a rouvert un dossier, celui des Brevium exempla, c'est à dire des descriptifs de8 villaae accrochés vers 800 à l'unique manuscrit que grâce aux moines de Reichnau, on a conservé du capitulaire De villis. Contrairement à l'hypothèse naguère formulée par Philip Gierson voulant que le dénominateur commun de ces villae dont le nom n'est pas toujours facilement identifiable, fut qu'elles avaient appartenu à la dot de Gisèle, une fille de Louis le Piex mariée à Evrard de Frioul et qu'elles se trouvaient géographiquement éclatées. En fait il est plus probable que formant un seul ministerium confié à l'administrateur du fisc d'Annapes, elles se trouvaient proches des unes des autres et elles constituaient l'ensemble des domaines royaux du pagus du Mélantois situé à l'est de la future agglomération lilloise.
Contrairement à ce que disaient les premiers observateurs affirmant que les enquêtes étaient passés entre les émailles d'automne et les semailles de printemps, ceux ci furent probablement passés au printemps juste après les semailles de l'orge mais avant celles de l'avoine. 878 muids de céréales d'hiver, épeautre, froment et seigle réunis auraient déjà été semés à l'automne et 1100 muids d'orge et une quantité inconnue d'avoine viendraient d'être ou allaient être semés sans parler des légumineuses. Derville considère que les quantités consommées ont permis d'ensemencer 220 bonniers soit quelques 320 hectares et celles semées en orge 180 bonniers soit quelque 260 hectares. Si on ajoute à ces derniers chiffresla superficie des terres prochainement livrées aux semaileles d'avoir la surce totale consacrée aux blés de printemps pouvait bien avoisiner les 320 hectares. L'enquête au eu lieu à l'automne. Les documents relatifs aux terres de Corbie et Saint Bertin suggèrent que dans la première moitié du IXème siècle, les rendements céréaliers dépassaient fréquemment les hectolitres à l'hectare et le ratio de 4 pour 1, celle là même dont Columelle fait le standard dans les terres de l'Empire au Ier siècle après JVC.

Pour arriver à table, il faut que les cérales soit moulues. Les sources montrent la multiplication des moulins durant cette période. Pas partout car les contrées du nord, Frise, Saxe et Angleterre ont continué d'imposer beaucoup de meules à bras fabriqués notamment avec la lave de l'Eifel. Mais le moulin à eau n'était plus quelque chose de niveau en Occident durant les VIIIème et IXème siècles. En Italie on voit des mentions d'équimolae. Même dans les iles britanniques où textes et archéologie montrent les débuts d'une diffusion partie de l'est et gagnant les Midlands dès la fin du VIIème siècle. Même l'Irlande. Mais c'est en Neutrie et Austrasie que les études comme celles de Dietrich Lohrmann montrent l'importance du phénomène. Toutes les vallées de la Neustrie depuis la Loire jusqu'à l'Escaut en passant par la Seine et ses multiples affluents et sous affluents qui ont été équipées de moulins à partir du VIIème siècle au prix d'investissements réalisés par les grands propriétaires et parfois de prouesses techniques ( travaux de nivellement et de grands propriétaires, parfois de prouesses techniques comme les travaux de nivellement et d'adduction d'eau ou la construction des murs de fondation au bord des rivières. Peut être les concepteurs ont lu Vitruve dont les écrits étaient recopiés dans les scriptoria monastiques notamment à Saint Médard de Soissons ou à Corbie. Le chef d'Annappes fait savoir l'existence de 5 moulins dans le curtis du Mélantois. Les Gesta des abbés de Fontenelle en comptent 39 sous le dominium de Saint Wandrille et le polyptyque d'Irminon 59 sous celui de Saint Germain des Près.
Le document insiste sur la vétusté de nombre d'entre eux qu'on doit considérer qu'au seuil du IXème siècle la région parisienne en était équipée depuis longtemps. En dehors des moulins on utilisait des pressoirs à huile. Grâce à lui les rendements obtenus dans les grands établissements lombards dans les domaines oléicoles qu'ils possédaient sur les bords des lecs de Côme par exemple à Limona ou de Garde purent devenir confortables pour reprendre le terme de G. Pasquali, G M Varanini, A. Castagnetti, P Toubert. Il y a pressoirs à vin ce celliers là où il y a viticulture. On en voit se développer au détriment de l'antique pratique du foulage à pied. Dans la villa de Saint Remi de Reims à Longeville était équipée à la fin du IXème siècle de 2 pressoirs et l'abbaye de Saint Denis avaient en 832 de charpentiers spécialisés dans la fabrication des tonneaux et la réparation des pressoirs. Cela veut dire que ceux ci étaient nombreux et qu'ils avaient un certain âge. Les brasseries, on en trouvait surtout dans les contrées septentrionales dans des villae de Saint Germain des Près, de Lorsch, Prum, Fulda, Monter en Der, Saint Bertin. Voire la cathédrale rurale de Worcester. La concentration domaniale a favorisé la développement de l'artisanat rural. Le capitulaire De Villis en faisait d'ailleurs une de ses préoccupations majeures.
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Des fouilles ont révélé la pratique de la métallurgie avec des traces de creusets, de scories, et parois de fours parfois ayant permis d'envisager à Belloy notamment l'existence d'une sidérurgie locale associant la réduction du minerai dans les bas fourneaux et le forgeable. Source : Joelle Le Roux. Une telle activité était avant tout caractéristique de sites forestiers situés près des sources d'approvisionnement de combustible et de matière première. Pareil pour ce qui est des fours de potiers sont ls principales batteries ont été retrouvées dans des sites forestiers comme à La Londe en Normandie comme à Badorf dans le bassin de Cologne ou comme à Mayen dans l'Eifel. Le fait que ce soit proche des grandes villes et de l'importante voie de communication respectivement le Rhin et la Seine aidait à faire le lien entre les marchés de consommation. A Maastricht, les fours du céramiste ont été installés dans l'enceinte même du castrum antique dans un quartier déserté certes mais près d'une constellation urbain en pleine expansion. Voir les travaux de Wim Dijkman. L'artisanat se met à travailler pour un marché urbain à partir du VIIème siècle. Un marché qui allait instiller peu à peu l'argent dans les campagnes.
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Le polyptype d'Irminon suggère que la charge monétaire moyenne dans les domaines germano pratins était de 17 deniers sur les manses ingénuiles généralement les plus riches. Pas étonnant car les grands propriétaires et les paysans commençaient à avoir ces surplus que les bons rendements de céréaculture et de viticulture pouvaient leur assurer. Source : Jean Durliat et A. I Pini.

Entre la fin du VIIème et le début du VIIIème siècle il y a eu une sorte de révolution monétaire en Occident sous l'influence notamment des peuples marchands du nord à savoir les Frisons et les Anglo Saxons. Ils avaient multiplié la frappe de ces espèces d'argent et de faible poids que les historiens continuent de qualifier du terme inadéquat de sceattas mais qui étaient des protodenniers ou des protopennies. L'Occident s'était mieux adapté que le vieil étalon romano byzantin aux possibilités d'extraction minière de l'Europe occidentale et à la valeur et au volume des échanges dans une économie en voie d'expansion qui regardait de moins en moins vers le sud et de plus en plus vers le nord. Entre le milieu du VIIème siècle et le milieu du IXème siècle il y a eu peu de changements dans les techniques des transports terrestres et c'est tout juste si l'information archéologique et iconographique relevée en Austrasie notamment à Trèves permet de douter à partir des environs de 800 la première apparition du collier d'épaule et de la ferrure des cheveux. C'est déjà quelque chose même si comme l'explique Renée Doehaerd, son usage ne se diffuse que 2 siècles plus tard. Ceux à l'origine de la première croissance médiévale ont voulu amélioré le réseau routier en créant notamment de nouvelles saignées à travers le saltus. L'une delle était longtemps réputée romaine et identifiée à travers les Hautes Fagnes ardennaises où elle assurait la communication des moines de Stavelot Malmédy avec le monde extérieur. La voie a été tracée durant la deuxième moitié du VIIème siècle et évitait les tourbières de fonds des vllées et passait en contrebas des crêtes, armée de soubassements en bois dans les zones humides et d'empierrements parfois bien appareillés ailleurs, dans tous les cas dotée de bas côtés consolidés, elle avait de quoi soutenir la comparaison avec ses devancières romaimes comme l'explique bien d'ailleurs René Noel.

La réouverture commerciale progressive des cités maritimes du nord aux environs de 600 comme Nantes et l'émergence de sites portuaires comme Welcheren/Domburd dans l'archipel zélandais ou Ipswich en East Anglia. Les VII et VIIIème siècles voient une intensification du rôle commercial d'anciennes cités comme Londres qualifiée par Bède le Vénérable au début du VIIIème siècle d'emporium fréquenté par une foule de gens venus de terre et de mer. En Angleterre ce furent Sandvix, Fordwich et surtout Hamwith se situant à l'actuelle Southtampton, dont les fouillés ont mis en évidence que l'occupation remontait à la fin du VIIème siècle. En Haule du Nord ce fut Quentovic apparue au VIIème siècle au fond de l'estuaire de la Canche sur la rive gauche de la rivière au pied du plateau de monnaies frappées par des monétaires anglo saxons que des sources littéraires provenant majoritairement d'un milieu exclusivement britannique et que des sondages archéologiques récents. Il y eut Dorestad dont les textes parlent à aux environs de 690 - 695. La numistique et les fouilles indiquent que son premier développement remontait plus haut dans le VIIème siècle. Dans la péninsule jutlandaise enfin ce furent Ribe sur la côte ouest ou Haithabu, sur la côté est près de la future Schleswig, apparues d'après la fouille vers le milieu du VIIIème siècle où on voyait les premiers contacts entre occidentuax et scandinaves. Les études montrent que le développement de ces ports a été très empirique souvent dû à l'initiative des peuples marins que ce soit les frisons, anglo saxons, vieux saxons, puis scandinaves qui se sont lancés dans des activités de traite et retenu dans un milieu de côtes généralement sableuses où leurs bateaux à fond plat ou arrondi pouvaient être partout aisément échoués, des sites particulièrement protégés en général au fond 'estuaires ou au bord de bras de mer

Avec les royautés sont apparues les aristocraties. En Neustrie on voit qu'au VIIème siècle bien des fondations on été établies que ce soit par la volonté des initiateurs religieux souvent inspirés par la spiritualité irlandaise et des premiers donateurs qui appartenaient à la plus haute aristocratie quelques fois royale au bord même de la mer ou des basses rivières s'y jetant. Les fondations de Saint Valery en 613, Centula/Saint Riqier en 625, de Saint Bavon en 649, de Jumièges en 654 et de Fécamp en 658 témoignent toutes de l'attraction exacerbée par la mer pour la satisfaction d'une spiritualité ascétique et pour les commodités d'approvisionnement qu'elle assurait. La plupart des établissements de l'arrière pays voulaient avoir une fenêtre sur la mer notamment la basse vallée de la Canche où Saint Riqier, Saint Bertin et Fontenelle ayant pourtant aux portes mêmes de leurs maisons mère un accès facile à la mer acquirent un lot de terre à Quentovic ou dans son immédiat voisinage. Le proleptyque d'Irminon explique pourquoi cet acharnement des institutions neustriennes à être près du vicus de la Canche. Saint Germain des Près possédait à Quilleubeuf sur la basse vallée de la Seine une villa supra mare n'ayant nul bien à Quentovic et exigeait de ses hommes de Villemeult dans la Beauce et de Combs la Ville dans le Brie des services de transport périodiques jusqu'au vicus de la Canche. Ces hommes, fort de l'exemption de tonlieu dont la monastère avait été gratifié par Charlemagne en 779, devaient écouler une part des surplus domaniaux et y trouver un marché d'importation susceptible de leur fourni un fret de retour.

La croissance entre le milieu du Xème siècle et le début du XVème siècle.
Pleins d'indices montrent l'essor de l'Occident entre le XIème et XIIIème siècle. Les signes de démarrage comment au VIIème siècle et se confirme sous las Carolingiens. Au Xème siècle moins de pression extérieure car les scandinaves malgré quelques pillages sont mieux intégrés et les Sarrasins ne représentent plus qu'un danger épisodique car expulsés de Fraxinetum et Liri. Les Hongrois ont été contenus ou évangélisés. En Europe méditerranéenne la mobilité de la massa paysanne augmente et facilite une redistribution des forces du travail entre régions surpeuplés et zones de colonisation pionnnière. A l'intérieur des systèmes domaniaux il y a un réequilibrage entre la réserve et les tenures. au profit de ces dernières. Ce transfert témoigne de l'option seigneuriale en faveur de la petite exploitation paysanne,, dépendante, conforme à la famille nucléaire prônée par l'Eglise. Dans ce contexte les hommes sont assez nombreux pour organiser des terroirs cohérents. L'encadrement social change aussi. Dévolution locale du pouvoir, réorganisation des rapports fonciers : le shistoriens se demande si la mise en place des structures seigneuriales est à l'origine de la croissance médiévale. Est ce que l'essor matériel des XI et XIIIème siècle est le produit de la continuité d'une croissance antérieure notamment carolingienne ou est il le produit des transformations de l'organisation de la couche dominante?
Robert Fossier parle de rupture profonde.

Quelle est la taille d'une famille vivant dans une tenure à supposer qu'il y ait correspondance entre ménage et tenure? Josuah C. Russel proposait un coefficient de 3,6 par famille. Les historiens britanniques sont plus optimistes que leur collègue américain et la marge d'incertitude est de l'ordre de 30 à 40% entre les estimations les plus couramment admises. La recherche s'est souvent attachée à l'étude du renouvellement des générations et des rythmes de croissance. Sa démarche consiste à interroger les généalogies anciennes ou reconstituée et à chiffrer par période de 25 ans, le nombre moyen d'enfants par ménage fécond. Mon matériau : les listes de tenanciers des censiers ou autres terriers mais plus encore les énumérations de témoins ou les noms de confrontants disponibles dans les milliers d'actes de la pratique. Même en comptant le moindre enregistrement de l'élément féminin dans ces documents, des critiques sont faites car est ce qu'on peut vraiment aboutir à des résultats fiables sans savoir le pourcentage d'enfants atteignant l'âge adulte, la proportion de ceux se mariant, celles des ménages sans descendance et l'espérance de vie des adultes? Il éclaire aussi sinon exclusivement du moins majoritairement le milieu aristocratique. Or démographie paysanne et démographie aristocratique connaissent elles le même régime? La première semble moins dynamique que la seconde en Bas Languedoc entre 1070 et 1170 par exemple, au temps de la concentration de l'habitat. Que l'Europe ait connu jusqu'au XIIIème siècle une forte croissance démographique n'est pas discutable. Les chiffres peuvent être fondées sur des données régionales extrapolées. Selon J.C. Russel l'Europe a compté 22,6 millions d'habitants en 950 et 54,4 à la fin du XIIIème siècle. Selon M.K Bennett c'est 42 millions en l'an 1000 et 61 millions en l'an 1200.

Entre la fin du Xème siècle et celle du XIIème siècle la France serait passée de 5 à 9,2 millions d'habitants. Et l'Italie de 5 à 8 millions. L'Empire de 3 à 9 selon les hypothèses les plus probables. Côté Angleterre c'est plus précis car les mesures s'appuient sur 2 rencensements généraux à savoir le Domesday Book de 1086 à l'amont, la Poll Tax de 1377 à l'aval. La population anglaise est passée de 2 millions à 5,5 millions d'habitants entre la fin du XIème siècle et 1247 voire 6 millions en 1300 soit un quasi triplement juste avant la peste noire et ce en 3 siècles. Il y a eu plus d'accroissement démographique au nord qu'au sud du pays. Les taux de renouvellement des générations permettent d'apprécier même grossièrement à l'échelle régionale. L'essor démographique des XIème et XIIème siècle est plus remarquable par sa durée que par ses taux car en évaluant à un tiers environ le nombre d'hommes et femmes sans enfant on aboutit à des taux d'accroissement naturel de l'ordre de 0,3 à 0,6% en moyenne par an, ce qui est inférieur à ceux connaissant actuellement les pays du tiers monde. Comme Robert Fossier le disait ce n'est pas tant une explosion démographique mais plutôt une lente montée des hommes. Bien que moins nombreuses qu'aux temps carolingiens, quelques crises de subsistances portent des coups d'arrêt à cet essor. Au nord de la Loire il y a eut une disette sévère voire famine locale en moyenne tous les 25 ans durant cette période. La poussée démographique a elle précédé et provoquée l'accroissement de la production ou bien c'est l'inverse? Les recherches récentes ont tendance à répondre et à donner de crédit à la thèse d'une croissance démographique de longue durée qui s'amorcerait dès le VIIIème siècle peut être même dès le VIIème siècle. La continuité entre premier essor carolingien et grande expansion des XI - XIIIème siècles ne fait pas l'unanimité chez les chercheurs.

L'évolution est déjà engagée en Flandre dès le début du Xème siècle si on regarde du côté des manifestations de peuplement. Pareil pour le Latium, la plaine padane, la Catalogne et un peu plus tard en Provence aux environs de l'an 1000 sur la façade atlantique, vers 1010 - 1020 dans la vallée de la Loire au milieu du XIème siècle dans la France du Nord et en zone rhénane fin du XI - début du XIIème siècle en Allemagne moyenne et Angleterre. Un facteur de l'accroissement démographique comme économique, c'est la mobilité des populations. March Bloch parlait de mouvements brownien. Même si c'est surtout des migrations de courte distance de village à village et de ville à ville. Cela contribue à la mise en valeur de nouveaux terroirs et à l'essor urbain. Les déplacements augmentent dans le cadre de l'expansion territoriale de l'Occident chrétien à partir du milieu du XIème siècle. Des francos, franci, francigeni s'installent en Espagne dans le cadre de la Reconquista. En Navarre et en Castille, le courant migratoire emprunte le réseau des chemins de Compostelle. Il semble avoir été dominé par l'élément gascon. Les pobladores que l'évêque de Pampelune Pierre de Rodez établit en 1090 à Estella sont originaires de Touloue et de Condom. Ce sont aussi des Gascons et des Aquitains qui font souche à Burgos au XIIème siècle. Villages et villes aragonais attirent Gascons et Béarnais après la reconquête de Saragosse et du bassin de l'Elbre en 1118 - 1119, puis après 1130. Dans les villes où ils se fixent de préférence, ces immigrants, artisans et commerçants pour la plupart se regroupent en un quartier spécifique, vicus Francorum, rua de Francos. Quand ils deviennent propriétaires fonciers, ils le sont dans les secteurs les plus favorables. Ils sont devenus propriétaires fonciers dans les secteurs les plus favorables, contribuant à vivifier l'économie urbaine et à rattacher les espaces hispaniques à l'ensemble européen.

Il y a eu le déplacement des populations flamandes, hollandaises et allemandes à coloniser l'Europe de l'est. On parle plus de déplacements paysans que de Drang nach Osten guerrier des chevaliers de l'ordre Teutonique. Ce flux résulte d'un différentiel de pression démographique entre pays allemands et pays slaves. Hommes que la Flandre, Hollande, régions de le vieille Allemagne élèvent en trop grand nombre s'expatrient là où on leur promet une terre vaste et riche. L'espace entre Elbe Saale et Oder et entre Bohmenrwald et Enns et Leitha puis la zone d'outre Oder constituent un front pionnier que colonisent aussi les populations slaves. La hausse démographique est nécessaire à la croissance économique mais pas suffisante. Il faut une stabilité voire élévation de la productivité de travail de façon concomitante. Sinon le blocage s'installe. La croissance des XI - XIIIème siècles repose sur un effort d'équipement généralisé facilité par une accumulation des richesses non pas que la Moyen Age ait beaucoup inventé sauf dans des secteurs comme le textile et le transport mais il a su diffusé et perfectionné. Instruments et procédés de travail agricoles ont été améliorés dans le temps et les moulins à vents apparaissaient. Malgré cela l'Occident est resté relativement sous équipé pendant un temps et l'extension des surfaces cultivées est la meilleure illustration de la relative faiblesse des moyens d'intensification de la production agricole. Au Moyen Age central, il y a pratiquement pas eu de traités techniques et la manuscrits d'agronome latin copiés dans les grands scriptoria d'entre Loire et Rhin sont rares. Les premiers manuels originaux de l'économie rurale sont tardifs et apparaissent à la seconde moitié du XIIIème siècle en Italie et Angleterre.
La " Dite de Hosebondrie " ( de labourage et d'économie domestique ) de Walter de Henley, la Fleta également un recueil anglais, le Liber ruralium commodorum ( en français, " Livre des prouffits champestres ) du juge bolonais Piero de Crescenzi ont du succès mais ils décrivent avant tout les exploitations les plus avancées. Ce genre de traités techniques se diffusent vraiment à partir de l'imprimerie. Les textes enregistrent souvent qu'après coup les innovations. Par exemple à les suivre la diffusion des forges en Ile de France datent de la fin du XIème siècle alors que les fouilles menées à Villiers le Sec montre un artisanat de fer disséminé dans les campagnes dès l'époque carolingienne. Peut on parler d'évolution de climat ou autres facteurs abiotiques pour expliquer les conditions favorables à lahausse de la productivité du sol et donc du travail? Entre 900 et 1400 il y a eu une légère élévation des températures moyennes d'un ou deux degrés et par une moindre humidité favorisant du moins sur le versant nord ouest du continent, les cultures céréalières et les feuillus. Les disciplines scientifiques de reconstitution des climats anciens, glaciologie, dendrochronologie entre autres, mettent à la disposition de l'histoire économique des résultats plus précis et nombreux. Il y a eu une forte poussée biologique entre le VIIIème siècle jusqu'au XIIème siècle. Mais c'est aussi par la médiation du travail paysan que les conditions climatiques ont pu exercer une influence positive sur l'économie. Il faut aussi pouvoir évaluer l'incidence de l'évolution climatique de longue durée sur les phénomènes météorologiques annuels et vérifier si les scénarios favorables à la croissance et aû mûrissment des céréales minutieusement décrits par B.H Slither Van Bath pour l'Angleterre et les Paysa l'ont emporté sur les scénarios défavorables. Un catalogue critique des événements météorologiques notés dans les sources narratives entre 1000 et 1450 vient d'être dressé.
Faute de données suffisantes, des séries continues ne peuvent pas être élaborées avant 1160 pour l'Europe au nord des Alpes et avant 1275 pour l'Europe méditerrannéenne ( Pierre Alexandre ). La maîtrise de l'énergie hydraulique a été très importante dans la transformation de la production agricole ou artisanale. Du moulin à eau, on a dit qu'il a joué à l'âge seigneurial un rôle comparable à celui de la machine à vapeur durant la révolution industrielle. On connait le moulin à eau depuis Vitruve soit l'Antiquité romaine. Depuis il s'est diffusé lentement depuis le Bas Empire. Il s'étend surtout entre le Xème et le XIIème siècle notamment vers 1150. Le Domesday Book en compte 5 624 en Angleterre soit 1 pour 3 villages. Mais le Sud Ouest de l'Angleterre en est encore dépourvu. Il y avait 2 types de moulins à vent. D'abord le moulin à roue verticale avec des pales ou godets et plus difficile à construire à cause de la mise en place de son engrenage nécessitant l'intervention de charpentiers qualifiés. Grâce à son mouvement accéléré on pouvait obtenir une mouture plus fine. Mais le moulin à roue horizontale était adapté aux faibles capacités des petites communautés car plus rustique. Il est dit " à turbine ". et plus répandu qu'on ne le pensait. Pour ce qui est du moulin à marée, fonctionnant soit en stockant l'eau à la marée montante soit en turbinant flux et reflux, il est implanté au XIème siècle de l'embouchure de la Somme au littoral poitevin et sur la côté sud de l'Angleterre à l'entrée du port de Douvres par exemple. Le moulin hydraulique sert avant tout à la mouture des céréales. Il libère une main d'oeuvre féminine disponible pour d'autres tâches. Ses applications se diversifient grâce à la mise au point de la came transformant le mouvement rotatif en mouvement alternatif. Les moulins à battre le fer commencent à se diffuser dans les années 1115 1130.

Mais on ne voit les scies hydrauliques qu'au XIIIème siècle. L'énergie éolienne et sa maîtrise sont plus tardives et les premiers moulins à vent voient le jour au XIIème siècle finissant sur le littoral méditerranéen, notamment à Arles en 1162. Ensuite sur les côtés de Bretagne, de Normandie et d'Angleterre entre 1180 et 1190. Ils répondent à un besoin d'énergie nouvelle. Mais avec leur concurrence avec les moulins hydrauliques ils s'imposent vraiment à la fin du Moyen Age puis après. La technique utilisée est propre à l'Occident et se présente comme croisement de mécanismes du moulin à eay et de la voiture maritime. On voit l'influence ici des charpentiers de la marine. Depuis l'artisanat textile , un changement a lieu sur le plan technologique dans les villes de Flandre et en Champagne vers le milieu du XIème siècle. Puis l'aristocratie fait face à de nouvelles dépenses et les contacts de l'or, soit et ivoire lors d'expéditions en Espagne, Italie du sud puis en Terre sainte répandent le goût du luxe et l'aspiration à de meilleures conditions de vie. Les constructions de forteresse et d'armes deviennent plus chères avec le perfectionnement des techniques militaires. Construire une motte castrale au XIème siècle pouvait se faire avec des corvées paysannes mais 100 ans après l'utilisation de la pierre et une plus grande complexité des plans obligent à recourir à des spécialistes salariés. On peut penser que certaines couches seigneuriales commençaient déjà à penser profit ou du moins de plus grands préoccupations utilitaires. Robert Fossier en Picardie observe qu'au milieu du XIème siècle les scribes renoncent à l'usage du mot mansum car démodé ou en mutation de sens. Les modalités de dépenses les plus connues de l'aristocratie dans la rénovation des vieux sanctuaires ainsi que la construction de nouvelles églises.
Certains chercheurs se sont demandés si la construction aristocratique et ecclésiastique dans son ensemble n'aurait pas stérilisé les fruits de la croissance. Robert S. Lopez en 1952 de demandait si l'architecture n'avait pas tué l'économie médiévale. Lopez observait que Beauvais et Tournai se sont essoufflés en essayant d'achever leurs cathédrales alors que l'essor économique des villes lombardes et toscanes était lié à l'édification de sanctuaires plus modestes. Le chantier de Cluny III de 1088 à 1120 n'a - t-elle pas contribué à diffuser le salariat dans la Maconnais et à ouvrir la région aux échanges? Malgré qu'improductive dans sa définition, la dépense aristocratique a stimulé l'activité économique par un aménagement continu des rapports 'exploitation de la terre et des hommes, donc des structures seigneuriales.

Le développement de l'artisanat aux XIème et XIIème siècles est un phénomène à la fois urbain et rural lié à la concentration de l'habitat sous toutes ses formes, à la pénétration de la monnaie et à la diffusion des progrès techniques et à la division du travail. L'artisanat villageois se dégage graduellement du cadre domanial. Les produits destinés au grand commerce se trouvent principalement en ville et ici on voit une augmentation de la spécialisation des activités. L'extraction du fer est en haute croissance depuis le milieu du XIème siècle. Selon le Domesday Book elle a triplé en Angleterre entre 1066 et 1086. Au XIIème siècle on a affaire à une expansion métallurgique. En unissant relecture de chartes, et études de terrain, les recherches récentes conduisent à nuance le schéma proposé par Bertrand Gille selon lequel les cisterciens en développant une sidérurgie fondée sur le faire valoir direct, auraient contribué sinon à l'invention au moins à la diffusion du marteau hydraulique, le martinet et auraient supplanté parfois la métallurgie des communautés villageoises. Les initiatives cisterciennes ont connu un succès modeste en Normandie et elles n'ont pas créées d'organisation originale dans les Pyrénées. Les seigneurs laiques ont contribué à la promotion de la métallurgie. L'usage s'est répandu de porter des armures recouvrant tout le corps. A défaut de pouvoir s'approvisionner à l'extérieur ces chevaliers ont essayé de favoriser la production de fer dans leurs propres seigneuries ce qui était aussi un moyen pour eux de revaloriser leurs fonds de terre. En Italie des communautés rurales ou urbains ont joué un rôle primordial dans l'essor de la production de fer. Croissance de flotte et celle des revenus de la vente de fer sont allées de pair dans le compté de Piombino et l'Ile d'Elbe au début du XIème siècle. La production métallurgique convenait souvent aux besoins d'une clientèle locale, paysanne et aristocratique.

Mais dans l'artisanat, c'était la construction qui était au premier plan.Il repose sur le dégagement de surplus importants et sur le mobilisation d'une main d'oeuvre disponible pour la production non agricole et sur une accélaration de la circulation des biens. C'est un indicateur et la conséquence de la détente économique. E reprenant la comparaison de Frontin entre l'aqueduc romain utile à la société et la pyramide égyptienne improductive, on a fait observée qu'une cathédrale ou un château constituait une dépense susceptible de freiner ou stériliser le développement d'une ville ou d'une région alors que l'édification d'un point soutenait la croissance. En 950 c'est l'essor du bâtiment. Les monuments édifiés deviennent plus nombreux mais aussi plus grands. Pas de données quantitatives concernant les maisons paysannes cependant. Cela a suscité le développement des activités d'extraction et parfois de courants commerciaux. Notamment concernant la pierre de Caen. Cette exploitation et exportation de cette pierre vers l'Angleterre débutent après la conquête de 1066. Sans attendre la mise en place d'unités de production du type de la fabrique, le travail urbain des textiles étoffés de laine puis do coton et de soie, toiles de lin et de chanvre préfigure l'industrie moderne. En volume et qualité plusdiversité, la fabrication de laine l'emporte sur les autres et elle fait la fortune de la Flandre et des régions voisines bénéficiant du déclin delatif des pays mosans après 1050. Le métier à tisser horizontal stimule encore plus le secteur. Les panni, pièces d'un seul tenant, prend son essor entre 1010 - 1090 et 1140. Dans le Dictionnarius de Jean Garlande sorti en 1256 et dans les plus anciens bans échevinaux, on voit un aperçu des différents stades de préparation et fabrication vers la fin du XIIème siècle.

Le marché grandit avec diversification et gonflement de la production. Après 1060les échanges s'accélèrent. L'essor du commerce à distance nordique ou méditerranée ne saurait faire négliger la circulation et les transportations locales et régionales dont l'animation moins spectaculaire est plus significative du nouveau climat économique. L'Occident n'aurait pas pu s'engager dans le grand négoce international et y triompher s'il n'y avait pas eu les moyens d'acheter et s'il n'avait pas eu les marchandises attrayantes à vendre. A Mila Gênes ou Barcelone une part non négligeable du capital commercial initial trouve son origine dans les profits de l'exploitation du sol. Au Xème et XIème siècles, reprise du trafic international. H. Pirenne a parlé de rupture car d'après lui les invasions arabes auraient entraîné l'arrêt des relations commerciales transméditerranéennes et en refoulant les musulmans au XIème siècle vers le sud de la Méditerranée, l'Occident aurait créé les conditions propices au renouveau du grand négoce. L'historien Maurice Lombard met en avant le rôle attractif de l'aire économique le plus développé, l'islam, sur le domaine les plus arriéré , l'Occident. L'espace musulman où s'étaient développées de grandes métropoles consommatrices, Bagdad, Kairouan, Cordou, Damas, Le Caire, aurait importé d'Occident les matières premières comme étain, fer, bois et les esclaves dont il manquait. Le développement du monde islamique serait à l'origine du réveil commercial de 'l'Occident chrétien. D'autres auteurs ont parlé des conditions internes favorables évoquées déjà par H. Pirenne. Lynn White a évoqué la croissance agraire apte à dégager des surplus, à l'origine d'une première animation commerciale; Pour C. Violante, l'évolution des systèmes domaniaux, la multiplication des marchés, la renaissance du trafic intérieur, constituent autant de facteurs préparatoires au renouveau du commerce international en Occident.
Les cités italiennes commerçaient avec l'Orient et Byzance, la Catalogne intermédiaire avec Al Andalus, les pays riverains de la mer du Nord, à l'espace unifié par les navigations scandinaves. Le renversement de la conjoncture mettant fin au profit de l'Occident à la suprématie byzantine, musulmane ou suédoise n'intervient qu'au tournant des XIème et XIIème siècles. L'occupation des régions intérieures par les Lombards avait rejeté vers la mer les cités restées byzantines et l'emprise arabe sur la mer Tyrrhénienne effective jusqu'au XIème siècle, avait déplacé à l'est le commerce avec l'Orient. Dès le XIème siècle, Venise avait pu développer des échanges lointains, dont l'or musulman était le pivot. Les Vénitiens fournissaient au monde islamique du bois, des armes, des esclaves contre l'or dont ils avaient besoin pour acheter à Constantinople des épices et des tissus précieux, les Grecs utilisant cet or pour équilibrer leurs échanges avec les musulmans. Ce sont surtout 2 productions indigènes, le sel de ses lagunes et le verre, qui font la fortune de Venise. Au Xème siècle, les Vénitiens prennent le relais des milites de Comacchio qui apportaient dans la plaine padane, sel et épices devient le centre vital du commerce européen. Au coeur de la Lombardie, Pavie conforte son rôle de grande plaque tournante des échanges et noue des relations avec des villes marchandes de l'Italie du Sud. Amalfi est de toutes les cités méridionales la plus dynamique. Ses liens établis avec Byzance et l'Egypte fatimide en ont peut être fait le premier port italien des IXème - XIème siècles. En 944 ses marchands avaient un quartier à Constantinople. On les trouver aussi à Antioche, à Laodicée et surtout au Caire, où une centaine d'entre eux se font massacrer en 966 lors d'une révolte contre Al Aziz. En 1070 les Pantaleone construisent Jérusalem 2 monastères et un hospice à l'origine de l'hôpital pour accueillir les pèlerins.
En Catalogne les relations avec l'islam entraînent après 980 - 990 un afflux d'or stimulant les échanges intérieurs, transactions foncières, ventes de bétail, matériel agricole et surtout de blé et de vin. Les documents nous montrent la nature des importations à savoir argenteries, soieries, tapis, épices. Mais ils ne montrent pas les exportations. Y avait il donc un excédent de la balance commerciale? Grâce aux armes, bois, esclaves? Probablement la Catalogne a exporté sa principale richesse, les hommes et les soldes versées aux armées catalanes combattant en Espagne musulmane représentent la source essentielle des entrées d'or. Il y a aussi l'impulsion scandinave au nord de l'Europe, aidés par les conquêtes normandes. Rouan a été un temps une plaque tournante du trafic d'esclaves. Les indicateurs démontrent un rôle d'intermédiaire des pays scandinaves entre l'Occident et l'Orient.130monnaies coufiques ont été trouvées en Irlande, Ecosse, Islande et dans les secteurs norvégiens et danois d'Angleterre. Sans oublier 400 en Norvège, 4 000 au Danemark, 8 000 en Suède et enfin 1 500 en Finlande. La Normandie est rattachée à la Scandinavie. Sur les côtés méridionales de mer du Nord, celui des Flamandes est en expansion à partir du XIème siècle. Dirigé prioritairement vers l'Angleterre, il suit la courbe ascendante de la production des draps de laine. A côté des Flamandes, les Mosans deviennent plus actifs et dès l'an 1000 les marchands de Huy, Liège, Nivelles figurent sur le tarif londonien du roi Ethelred. En cette zone, le commerce frison était plutôt en déclin tandis qu'il résistait mieux dans les Pays Bas septentrionaux et en Allemagne du nord, jusqu'en Baltique. Cela profite aux Hanséates et cet effacement progressif s'explique peut être par la précarité des anciens établissements marchands des Frisons, comme Dorestad à un moment où les villes commencent à mieux mobiliser la fonction commercial.
Des marins marchands allemands de Tiel, Cologne, apparaissent en mer du nord mais leur part reste modeste jusqu'au XIIème siècle.

L'évolution de l'assise territoriale du grand domaine présente une telle diversité de cas qu'elle interdit de raisonner en termes de systèmes à l'échelle de l'Europe. Il faut se borner à dégager quelques tendances. On ne peut suivre que les patrimoines ecclésiastiques et le plus souvent par le biais des titres de transactions foncières. La pratique des polyptyques remaniés au fil du temps et la confection de censiers et autres " livres fonciers " ne concernent en effet, qu'un nombre limité de régions. De grand intérêt mais tardives sont les longues énumérations de biens et de droits contenus dans les privilèges pontificaux délivrés aux abbayes à partir du moment où la réforme grégorienne resserre l'unité de l'Eglise autour du Saint Siège. Elles ouvrent des voies d'investigation pour le remembrement de la propriété foncière au profit des ordres nouveaux, Prémontré et Cîteaux dans le cours du XIIème siècle ( Dietrich Lohrmann ). Le schéma d'un démembrement progressif de la villa jadis inspiré par Jacques Flach dans ses Origines de l'ancienne France n'est plus admissible. D'une façon générale le grand domaine conserve une forte territoriale, tout en subissant une certaine recomposition. Un mouvement de concentration de la possession du sol a pu être partout observé dans la zone méditerranéenne à partir du Xème siècle. Face aux grands domaines, les petites propriétés alleutières ont bien du mal à résister. En Italie du nord et surtout en Milanais, des terres laiques passent dans le patrimoine des églises grâce à la pratique des prêt sur gage. Privés de la protection des empereurs carolingiens depuis le IXème siècle, les petits propriétaires n'étaient pas en mesure de profiter de la naissance et de l'expansion d'un marché urbain.
En Catalogne les grands domaines d'églises mais aussi les patrimoines comtaux, vicomtaux et vicariaux s'étoffent de l'absorption d'alleux paysans formés par voie d'aprison. Donations pieuses, confiscations judiciaires, contrats de ventes sont les modalités ordinaires de ce transfert. Dès le Xème siècle, de nombreux alleux sont alleux sont ainsi transformés en tenure. En même temps en quelques régions il y a une recomposition foncière. En Italie méridionale et centrale, dans la plaine padane le réaménagement du domaine s'inscrit dans le passage de la curtis au castrum et à la seigneurie castrale par le phénomène d'incastellamento. Sous l'action de facteurs multiples, dont l'insécurité, la population paysanne est rassemblée en villages fortifiés de sommités, castra ou castella qui donnent leur assiette aux seigneuries. En dehors de la zone méditerranéenne l'effort de remembrement a peut être été plus tardif. En maçonnais, la seigneurie foncière s'élargit au XIème siècle, par défrichements et par intégration de petits alleux. Un certain équilibre entre patrimoines laiques et temporels ecclésiastiques est atteint à mesure que les partages successoraux deviennent moins fréquents et que se restreignent les donations pieuses. Vers 1080 - 1110 les domaines des vieilles maisons bénéfictines achèvent leur croissance ainsi Saint Emmeran de Ratisbonne ou Benediktbeuren en Bavière. Quelle que soit la zone considérée, les grandes domaines conservent une emprise au sol remarquable. Au seuil du XIIème siècle, le temporel du Mont Cassin comprend une quarantaine de castra, celui de Farfa une soixantaine, celui de Subiaco 30. En Normandie des villae quasi intactes atteignent des milliers d'hectares.
En Allemagne, Saint Emmeran de Ratisbonne possède 1000 manses répartis sur 33 villages. S'ils n'avaient été concédés en précaires ou en fiefs, ces domaines se distribuaient en différentes unités d'administration et de prélèvement, " doyennés " de Cluny, " prébendes ", " obéances " gérées par un moine responsable. Conjointe à la possession de forges, de moulins, de fours et à la perception des dîmes, cette organisation témoignait d'un effort de gestion plus rationnelle. Une dernière vague de formation de grands domaines se produit au XIIème siècle. Elle est le fait du nouveau monachisme, Prémonté et Cîteau en particulier qui sous l'effet de nouvelles exigesnce de la piété, capte à son profit le mouvement de donations qui s'est détourné des vieilles églises bénédionfrontés aux titres de propriété des moanstères les listes succcessives de possession contenues dans les bulles privilèges des papes permettent approximativement de suivre le rythme d'installation de nouveaux établissements agricoles. L'abbaye cistercienne de Chaalis au diocèse de Senlis, fondée en 1136, possède t elle 7 granges en 1151, 10 en 1161, 12 et 3 celliers en 1175, 12 et 5 celliers dont 3 maisons urbaines en 1204. En 1138, au bout de 18 ans d'existence, Prémontré dans le diocèse de Laon, dispose de 26 curtes et de 30 en 1188. Les nouveaux domaines monastiques s'implantent principalement dans les zones vides d'établissements bénédictins et souvent en des sites ingrats, forêts ou marais avec des régions à prédominance cistercienne et d'autres à dominante prémontrée. Dans leur mode d'exploitation privilégiant le savoir faire direct, ils diffèrent des temporels des grandes abbayes éparpillées sur des provinces entières.

Le terme réserve n'apparaît pas dans les textes qui font plutôt référence a dominicatum, indominicatum, dominicatura même si ce n'est pas un emploi général car le Portugal, selon Robert Durand, les ignore. Derrière les mots de mansus, masa, hoba et hide, faut il mettre unité de mesure, unité d'exploitation et de prélèvement ou référence administrative? De Germanie à Italie, en France comme en Angleterre, les réserves résistent bien; certaines se consolident; d'autres se créent. Certes les indices ne manquent pas d'une certaine érosion de l'indominicatum, mais exceptionnels sont les authentiques lotissements. L'évolution est généralement lente et participe d'un souci de réaménagement, vraisemblablement lié à quelque progrès de rendements. Ce sont les terres les plus excentrées que l'on accense. Les parties les plus rémunératrices, coutures, prèsvignes sont conservées. Un lotissement important obéit, presque toujours à des causes circonstancielles, pénurie momentanée de main d'oeuvre, mauvaise intégration de biens fonds nouvellement acquis dans l'organisation de la seugneurie. Du côté des patrimoines laiques, les partages successsoraux et les constitutions de fiefs ont contribué à fragmenter les réserves et à en détacher des parcelles. Quand il peut être évalué, l'indominicatum apparaît encore solide. Logiquement et sauf exception, sa part est malgré tout inférieure à celle de l'ensemble des tenuers. Dans la forme classique du manoir anglais la proportion moyenne d'est d'un tiers du sol pour la réserve et 2 tiers pour les tenures environ. Au temps du Domesday Book l'évêque de Winchester tient 22% de la terre en domaine direct. Sur le continent l'étendue de la réserve est moindre malgré des curtes domaniales.
Son amenuisement est marqué dans certaines régions. En Sabine, les réserves castrales se sont érodées des concessions en précaire et en fief au profit de l'aristocratie laique et des concessions en censive au profit de la paysannerie. L'intérêt économique d'une exploitation directe au sol n'échappait pas aux administrateurs avisés. On sait commet des années 1120 aux années 1140, Suger, entre autres mesures de redressement, restaura des réserves du temporal de Saint Denis. Au milieu l'abbé de Cluny, Pierre le Vénérable, et son bailleur de fonds, Henri de Blois l'évêque de Winchester voyaient dans la mise en valeur plus intensive de la réserve par un apport de charrues supplémentaires et la plantation de vignes, le meilleur moyen de surmonter les elbarras financiers de la grande abbaye. Le sort de la tenure est aussi important que celui de la réserve si ce n'est plus. En Poitou apparaît la borderie ou demi manse. Il se maintient parfois comme en Auvergne mais il se décompose en règle générale. Parfois le terme mensus disparait ou perd son sens originel. Surcharge démographique, progrès techniques, pénétration de l'économie monétaire sont les facteurs traditionnellement avancés pour rendre compte de cette désagrégation. L'évolution est achevée quand se perd l'unité de perception et que les redevances se distribuent entre la maison et les parcelles de l'exploitation paysanne, éventuellement estimées en mesures du travail de la terre " journal ", " charruées, " " bovée ". C'est le cas en Ile de France, Flandre, Alsace, Souabe, le quartier lorrain n'achevant de sa désagréger qu'au XIIIème siècle dans la seconde moitié du XIIème siècle. Dans le Midi le mot apparait plus tard et c'est aussi là que la manse se maintient plus durablement.

En Latium sous forme locale de maa, il désigne l'unité d'exploitation paysanne soumise à imposition seigneuriale constante, le servitium. A la première moitié du XIème siècle, il se fractionne en demi ou tiers de manse ce qui ne manque pas de faire penser à ce qui s'était passé plus tôt en Lorraine et en Bavière. Derrière l'analogie de processus se cache une différence fondamentale quant à la condition des tenanciers et aux charges grevant la tenure. En fait aussi bien le masus catalan ou proQuand elle s'impose en Catalogne vers le milieu du XIème siècle, elle s'inscrit dans le cadre de la châtellenie et apparaît comme une forme de remplacement de l'ost paysan. D'origine banale et non domaniale, la iova catalane est néanmooins assimilée dès le XIIème siècle à une redevance foncière. Cette zone à corvée réduire s'étend avec bien des nuances, jusqu'au sud de la Bourgogne et sans doute jusqu'à la Loire mais sur 2 siècles, les mentions de services de labour, fauchaison ou charroi ne dépassent pas la douzaine et celles de lot corvée se limitent à 2 exemples. Le deuxième type de situation et d'évolution concerne le vieux pays franc et ses marges. Dans cette zone les corvées domaniales, lourdes à l'origine, s'amenuisent progressivement à partir du XIème siècle par le biais des rachats effectués par les paysans. Le mouvement s'amplifie et se généralise au XIIème siècle dans les plaines céréalières d'entre Loire et Rhin avec de sensibles décalages chronologiques suivant les régions. En Brabant, le système d'exploitation des curtes d'églises par la corvée paysanne ne commence à être abandonnée qu'à partir des années 1050 - 1100. Il ne disparaît, curtis par curtis, qu'au siècle suivant. Sans doute en Lotharingie et Germanie, le poid des corvées est resté le plus lourd. La survivance de lots corvées ( ansanges ), ici et là comme dans les Ardennes, l'obligation de services de charrois lointains, voire de prestationq quotidiennes pour certaines catégories défavorisées, y alourdissent une réquisition s'élevant parfois encore à 2 jours par semaine au début du XIIème siècle. Mais là aussi le rachat progresse beaucoup par la suite. A la ponction directe sur le travail se substituent des redevances en argent à taux variables d'une seigneurie à l'autre.
Sauf exception le recul du labeur fofrcé est général. La " sournoise paresse des corvéables " dixit l'abbé de Marmoutier en 1117, la croissance démographique qui augmente le capital du maître en journées de travail, la rétraction de la réserve sur les meilleures terres, le fractionnement du manse, l'amélioration de la productivité du sol sur les tenures, la pression des paysans, mieux pourvus en numéraire : tous ces facteurs accumulés ont facilité le changement. Ils ont fait converger l'intérêt du maître et celui des tenanciers. Au corvéable qui mange d'abondance et travaille peu, le seigneur commence à préférer le journalier gagé, 'exmployé suivant les besoins. De leur côté les paysans apprécient pouvoir consacrer plus de temps à leurs propres exploitations. Les corvées tendent à se circonscire aux moments de presse, fenaison, moisson labours et à quelques charrois. L'équilibre entre travail domestique, réquisition et salariat se pose en termes différentes dans l'espace anglo normand. Ici la corvée perdure en tant que lien organique entr eréserve et tenure. C'est l'élément constitutif de l'organisation seigneuriale, le manoir. Les obligations paysans varient d'un village à l'autre et changent avec le temps mais la dépendance tenuriale est le trait distinctif de l'institution manoriale. Les tenanciers n'étaient pas tous astreints aux mêmes prestations. Les plus corvéables étaient les vilains ou virgaters, chasés sur des tenures en vilainage. Ils devaient comme tous les villageois, les corvées saisonnières d'appoint, les boonworks, mais aussi les weekwords, services hebdomadaires jusqu'aux 2 ou 3 jours. En 1185, sur tel manoire des templiers à Cowley près d'Oxford, un virgater devait fournir un jour de travail par semaine entre le 8 juin et le 14 septembre, acheminer la production du maître au marché le samedi, participer à 3 boons lors de la moisson en amenant 4 hommes.
Entre le 14 septembre et le 9 juin, il accomplissait 2 jours de corvée par semaine. De plus, obligation lui était faite de labourer semener et herser un lot corvée d'un acre aux semailles d'automne et à celles de printemps. Le rachat de certaines prestations n'était pas impossible mais le coût élevé en limitait la portée. Pour fonctionnel qu'ait été le rôle de la corvée, croire à la mise en valeur de la réserve par le seul labour serait une erreur. Des serviteurs agés suppléaient à l'occasion les corvéables. Ici et là s'esquisse une confusion entre les 2 groupes. Dès ce temps le vilainage n'est rien d'autre qu'un vivier de main d'oeuvre à la discrétion des seigneurs. La corvée insignifiante ou déclinante, à l'exception notable du manoir anglais, ce sont les redevances acquittées par les tenanciers qui font le lien avec la cour du maître. Par le fait même de la prépondérance économique de la petite exploitation paysanne, le propre de la seigneurie, de grande incidence sur la croissance, est que l'exploitation du travail des hommes se fait à travers la production des tenures plutôt que directement par la réquisition de la main d'oeuvre sur al réserve. Dresser un tableau complete des charges onéreuses grevant les tenuers est hors propors tant règne en ce domaine une extrême diversité seigneuriale et coutumière. Il faut juste distinguer derecvances proportionnelles à la récolte. Les première sont en général antérieures aux secondes excepté la dîme. Un peu partout elles sont désignées sous le terme de cens, qu'elles soient acquittées en nature ou et en argent. En certaines régions le cens pouvait paraître à l'origine en rapport avec la valeur la terre; il en représentait, en quelque sorte, le loyer, tout en étant recognitif du dominium. Au XIIème siècle, avec la hausse des prix engendrée par l'essor économique et la dépréciation du denier, il s'est peu à peu vidé de son contenu économique pour revêtir une fonction une fonction symbolique.vençal que la masa latiale sont des censives. Liens entre tenus et réserve caractérisent le mode d'exploitation de la seigneurie. Des études décrivaient la dégradation progressive du régime domanial classique de l'âge carolingien mais ce modèle est remis en cause. Le système biparti dit classique dans lequel la mise en valeur de la réserve était assurée par le travail forcé des tenanciers libres ou non a été un phénomène limité dans le temps et dans l'espace. Dans la plupart des systèmes domaniaux, comme le système de la curtis italien lui même pluriel, l'union organique par la réquisition entre les 2 secteurs d'exploitation n'existait pas. L'évolution de la structure du domaine et du prélèvement seigneurial s'est faite à partir de situations très différentes d'une région à l'autre. De cette évolution, la corvée est l'indicateur premier. C'est possible de distinguer en simplifiant 3 principaux cas de figure. Au flanc sud d'Europe surtout en zone méditerranéenne la corvée est généralement faible et stable. Préalablement inexistence elle résulte de la mise en place de la seigneurie castrale ou de la seigneurie banale. En Italie centrale même si le lien entre tenure et réserve est plus ferme au temps du castrum qu'à celui de la curtis, la prestation n'excède pas quelques jours par an. Elle est par exemple de 2 jours à bras dans les vignes seigneuriales et de 2 jours à boeufs sur les terres céréalières en Sabine en 1170.

Le prélèvement seigneurial : l'exploitation du ban. Les maîtres renforcent leur pouvoir sur les hommes même s'ils perdent leur emprisr sur la terre, avec le ban, droit de commander, contraindre et punir. La seigneurie banale se traduit par l'imposition d'exactions nouvelles sur les populations, mais aussi par la mise en place d'équipements et de cadres économiques nouveaux. Sans avoir été établie dans cette perspective c'est un rouage essentiel de la croissance. Elle se présente comme réaction de nature extra économique des seigneurs au dépends d'une paysannerie qui, disposant largement de la terre, anémiait les structures domaniales. Elles apparaît aussi comme une tentative menée par l'aristocratie laique pour remédier à son affaiblissement face à l'Eglise. Imposer de nouvelles taxes, n'était ce pas un moyen pour elle de compenser la prte des villae données aux abbayes? Au terme du Xème siècle, les moines réformateurs sont les premiers à dénoncer ces " mvausies coutumes ". Plus tard au temps de la réforme grégorienne, les seigneurs laiques déssaisis d'un élément de prélèvement par la " restitution " des églises paroissiales et des dîmes, ne sont ils pas portés à alourdir leur fiscalité? Mais il ne faut pas oublier l'existence à côté du ban châtelain, d'un ban monastique ou épiscopal. Les mentions de coutumes ( consuetudines ) se multiplient entre 980 et 1030. Par le biais ici de l'avouerie, là du " mandement " ou " sauvement ", ou bien encore de la vicaria castri, les détenteurs du ban forcent en contrepartie de leur protection et de leur justice, les paysans à leur acquitter toutes sortes de taxes et de services d'origine publique ou privée. Si la documentation ne fausse pas la perspective, le mouvement commençerait dans le Midi et dans une zone centrale ( Auvergne, Poitou, Anjou ) vers la fin du Xème siècle; il n'attendarait le Nord que vers 1040 - 1050.
D'abord les exigences sont plutôt arnarchiques, réclémées par à coups, non sans b rutalité ni susciter quelques résistances paysannes. Aux albergues aux prises de gages aux amendes s'ajoutent les livraisons de nourriture, les taxes de remplacement d'ost et de guet, les corvées de charroi ou d'entretien du château ainsi que des charges personnelles, taille, aide ou " queste ". Par la suite, le seigneur s'arroge des droits et des privilèges sur la circulationn commerciale, en établissant péages, tonlieux et taxes sur les marchandises et en s'octroyant tel ou tel monopole comme le banvin. Il achève de prendre le contrôle de la transformation de la production agricole en obligeant les sujets de sa seigneurie à l'utilisation moyennant redevances, du moulin, du four et du pressoir qu'il a fait édifier ou dont il s'est emparé. Ainsi s'ouvre l'ère des banalités. Signe des temps en Catalogne, à la fin du XIème siècle, les anciens molinos ou molendinos, construits par les communautés paysannes, disparaissent au profit des mulnares, édifiés par les seigneurs. Bref une véritable fiscalité seigneuriale, multiforme est solidement installée vers 1050 - 1100. Elle finit de s'éménager dans le courant du XIIème siècle par des accords entre seigneurs détenteurs du ban et seigneurs domestiques. La seigneurie banale ne s'est pas développée partout. Elle s'est épanouie là ou la royauté a subi aux XIème et XIIème siècles une éclipse marquée : royaume de France sauf Normandie et Flandre, Bourgogne, Provence, Italie du Nord. Elle ne s'est pas implantée dans les pays où l'autorité royale ou princière s'est maintenue : Angleterre, Allemagne, Flandre, Normandie. De cette opposition il est résulté des orientations divergentes dans les types de gestion.
L'attention porté sur les églises anglaises dès le XIIème siècle, à l'exploitation de leurs domaines fonciers tient, à a faiblesse de leur pouvoir d'exaction. En démultipliant les centres de concentration et de redistribution des richesses, la seigneurie banale a été un puissant facteur d'animation économique et le régulateur des mouvements de la production et de l'échange. Par la contrainte ou non, elle a incité les paysans à produire davantage et à vendre quelques denrées pour obtenir les deniers et oboles indispensables au paiement de la taille ou au rachat de la garde du château. Cette stiumlation n'a été possible que par la multiplication des intermédiaires, tous ces ministériaux ( ministeriales ) qui profilèrent avec l'établissement des coutumes, " Baillis ", " maires ", " prévôts " et autres forestiers, pour ne pas parler des meuniers qui s'apparentent à ce groupe, ont été autant d'agents actifs de l'établissement de la fiscalité seigneuriale et par la même de l'essor économique. Car ils retenaient pour eux une part des droits qu'ils levaient, ils avaient intérêt à favoriser la hausse des recettes seigneuriales et en amont celle de production. Exemplaire, à cet égard, est le rôle des maires ruraux, auxliaires du pouvoir seigneurial, dans l'essor des campagnes chartraines. Dans le cadre des châtelleries sont implantés des équipements qui tout en étant des centres de perception des taxes banales favorisent le développement de l'économie rurale et le progrès de la circulation marchande. Moulins et points sontr les plus importants. Leur construction et entretien relèvent désormais de l'activité des détenteurs d'une parcelle du pouvoir.
Les exemples sont nombreux pour les premiers, bien moins pour les seconds. On a pu mettre en évidence l'initiative de particuliers à l'origine de quelques ponts en Toscane, le " pons de Marchionis " édifié par un margrave avant 1067 sur le Serchio. Quant aux péages qui se multiplient, ils ne doivent pas être regardés uniquement comme une entrave à la circulation, mais aussi à l'instar des villeneuve comme de pacification d'itinétaires commerciaux. Ils sont liés à la protection des voyageurs, marchands ou pélerins. Globalement la seigneurie banale contribua à organiser la vie économique locale, par la création et la surveillance des marchés, assorties de l'établissement d'un système de poids et de mesures. Défaillantes dans ce domaine, les sources permettent tout juste d'entrevoir l'obligation d'utiliser telle msure et le contrôle exercé par les agents seigneuriaux. Le prélèvement seigneurial capte il uniquement le surplis de la production agricole ? Met il en péril l'exploitation paysanne? A t il été un frein ou au contraire un factuer d'expansion? Pas de données chiffrées et du fait de l'indétermination des redevances, il est dur de mesurer la ponction effectuée par les maîtres et de comparer ce qu'elle doit au foncier et ce qu'elle tire du ban. Pour un même type de redevances, les oppositions régionales sont très marquées. Un exemple est qu'en Mâconnais, la taille, arbitraire et en augmentation au début du XIIème siècle, paraît avoir lourdement grevé les budgets paysans; en Poitou, elle semble avoir été plus légère et contenue par la coutume. Par ailleurs, autant que le taux importe importe la périodicité des levées. Le plus redoutable dans la taille était peut être le taux importe la périodicité des levées. Le plus redoutable dans la taille était peut être moins son montant que son caractère imprévisible. De brutales et brusques impositions pouvaient ruiner d'un coup une exploitation paysanne.

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I-X-O-Y-E
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1 juin 2024 à 08:03:31
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