Les enfants de l'élite se la coule douce durant l'enfance en étudiant peu mais bien tandis que les futurs ouvriers sont soumis à l'école-usine et à la tension permanente tout en se faisant berner par le mythe de la concentration perpétuelle aliéanant in fine l'individu
Chiffres officiels tirés des dernières études:
Pire mobilité sociale d'Occident : https://i0.wp.com/oecdecoscope.blog/wp-content/uploads/2019/02/Fig_1-2.png?w=2400&ssl=1
Pires inégalités scolaires d'Occident : https://i0.wp.com/oecdecoscope.blog/wp-content/uploads/2019/02/Fig_2-1.png?w=2400&ssl=1
Seule la Hongrie a un système plus inégalitaire
La France a le pire ascenseur social occidental, pays de castes semblable à l'Inde et Brésil où les gens naissent et meurent dans la même caste
Il n'y a eu qu'une seule période durant laquelle la méritocratie a un tout petit fonctionnée en France et c'était les 30 glorieuses, soit une ère d'abondance comme jamais la France n'en avait connue dans toute son histoire et qui ne se reproduira plus jamais par la suite. Certains boomers en ont profité, maintenant et depuis des décennies c'est FINITO.
Monde professionnel = Piston. Pas de contact = va crever. Les prises de risques individuelles pour monter un projet = étouffées dans l'oeuf par le saint-état Français. Les échelons haut de la hiérarchie sociale = verrouillés à triple tour, gueux non autorisés
Pas la peine de commencer à taper nerveusement sur ton clavier pour me faire part d'un gars que tu connais dans ton cercle social qui a fait ceci en partant de cela, les anomalies de ton cercle social ou tes expériences personnelles =/= la norme, autrement dit on s'en branle, ce ne sont que des exceptions qui confirment la règle et sont négligeables dans l'équation
______
Tu veux un bon poste : 100% piston. Même entrer dans une boite, pas de contact = va crever (dans la majorité des cas)
Les grandes écoles : 90% de bourgeois dont les parents ont fait ces mêmes grandes écoles
L'éducation : ZEP, zones GR, zoos dans les classes, à part une poignée de bourgeois en France ayant les moyens (et l'autorisation officieuse) de placer leurs gamins dans des établissements parisiens d'élite dès les petites classes
Auto-entrepreneuriat : 0 marché 0 dynamique, surtaxation, 0 soutien, trop risqué de claquer 10k dans un projet et finir ruiné, 9 entreprises sur 10 font faillite avant 2 ans
L'immobilier : tenu en otage par les boomers, ça s'hérite
Le CAC40 : full piston, grandes familles parisiennes
Le showbiz : full piston, tenus par les grands bourgeois parisiens et autres castes dont je ne parlerais pas ici
Lui c'est Jean-Francois , après une maternelle à l'école montessori, un cursus primaire collège Lycée en école privé catholique parisienne , il intègre une prestigieuse prepa à Louis-le-Grand pour laquelle il se forme spécifiquement depuis son entrée au collège, et obtient l'X après 20ans de préparation mentale par son père, médecin polytechnicien (comme le grand-père), et par sa mère, avocate. Durant toute sa vie il a été encadré, choyé, a profité d'un environnement optimal pour le développement de ses capacités cognitives, loin de toute anxiété lié au financement de ses études par exemple, et a été guidé par les meilleurs, que ce soient des profs particuliers hors de prix, ou bien les membres de sa famille eux-mêmes qui dès son plus jeune âge lui ont donné goût à la littérature, aux mathématiques, à la politique, et lui ont offert une entrée dans leurs réseaux professionnels et personnels dès sa sortie d'école.
Lui , Célestin, maternelle et primaire en banlieue suivie d'un collège ZEP où la moitié des élèves arrivés en 4ème savaient à peine lire, parents divorcés issus de la classe moyenne inférieure, rarement présents, soucis financiers constants, zéro idée eux-mêmes de ce que sont des études supérieures, l'ont foutus devant un écran dès son plus jeune âge (ciao les neurones) + malbouffe et absence totale de lecture durant son enfance car parents en ayant eux-mêmes été privés. Fin lycée, personne ne lui a parlé de ce qu'est une prépa. Fac minable loin de chez lui dans une cage à lapin du CROUS, spé loyer exorbitant, cafards sous le lit et toilettes communes. Finira par pisser du code pour un salaire minable à la Défense après s'être prostitué auprès de son patron et envoyé 400 CVs à travers toute la France. Dépression, éventuel French dream avec une magalie, petite scenic, petite Reine des Neiges avec les loulous le dimanche soir, fin du game. Oups, oubliez le French dream en fait, le petit pavillons dégueulasse en banlieue avec la voiture familiale c'est trop hors de prix pour les salaires d'aujourd'hui, l'entretien d'une magalax également. Ca va plutôt partir sur un puceau-chambre-crasseuse-dream pour notre ami Célestin
Tout est verrouillé de A à Z
Le 29 décembre 2022 à 12:18:26 :
OK, dans ce cas pourquoi tu ne deviens pas ministre de l'éducation pour réformer tout cela et proposer un systeme innovant et qui marche ?
Ben il l'explique, l'ascenseur social est verrouillé
Si ça ne tenait qu'à moi il y aurait de sacrées réformes, mais dès qu'un ministre en tente une ils se foutent tous en grève, les enseignants français ne pensent qu'à leurs 6 mois de vacances
Jean Paul Brighelli a écrit un livre intitulé : " La fabrique du crétin. La mort programmée de l'école. " Il faut d'abord comprendre comment l'école a été détruite et comment pourrait on faire pour la redresser. Mettre l'élève au centre du système est un slogan démagogique impliquant plusieurs choses. Déjà, ne plus mettre l'enseignant au dessus de l'élève mais comme son égal. La hiérarchie professeur élève étant considéré comme une oppression insupportable. C'est un relativisme absolu. Toute la transmission du savoir jusqu'à la verticale devient horizontale, comme si l'élève avait autant à apprendre au professeur que l'inverse. On renonce de plus en plus aussi à l'autorité et à la discipline ce qui fait que l'enseignement n'est parfois plus possible à cause du bruit, de l'inattention ou du désordre. Ce qu'il y a de pervers dans cela c'est qu'on considère que respecter l'élève c'est considérer que son point de vue était forcément équivalent à celui du professeur alors que par définition le point de vu de l'élève n'est pas suffisamment éclairé car n'ayant pas été confronté à suffisamment d'éléments pour nourrir une réflexion digne de ce nom. L'école est supposé donner à l'élève cette remise en question, cette capacité à remettre en cause ses propres certitudes. Aujourd'hui l'élève se défend en disant simplement : " Vous avez votre opinion. J'ai le mien. " Cela revient à mettre à égalité l'ignorance avec le savoir. C'est l'opposé de l'éducation.
L'école a abandonné la pédagogie au profit de la didactique. C'est ce que l'auteur définit comme étant le fait d'apprendre à apprendre ce que l'on ne sait pas. On commence alors à miser sur les activités regroupant à peu près tout et n'importe quoi. Des pseudos recherches, des travaux en groupe sur internet où souvent un seul élève travaille seulement. Des activités qui tuent le désir d'apprendre c'est sans doute le but. Ce qui compte en bref ce n'est pas que l'élève apprenne mais qu'il soit occupé. On est passé dans les manuels utilisés en seconde et première de 2 500 pages dans les années 1980 notamment à 350 aujourd'hui. Les élèves apprennent 15% de ce qu'ils apprenaient il y a 30/40 ans. L'école a baissé le niveau d'exigence. Or en baissant l'exigence on crée un cercle vicieux. Car baisser les exigences entraîne une baisse du niveau ce qui entraîne une baisse de résultats. Elle même allant de pair avec un désintérêt grandissant des jeunes pour l'école. Même le niveau de recrutement pour devenir prof a baissé. Ces réformes ont été défendus au nom de l'égalité. C'est aussi au nom de l'égalité qu'ont été inventés les ZEP., zones d'éducation prioritaires, dont le but selon Brighelli était d'être un ghetto organisé dans le but d'éviter aux lycées de centre villes d'être envahi par la racaille. Brighelli a enseigné pendant plusieurs années. Il raconte à ce sujet une anecdote assez glaçante : " Premierposte en ZEP. Première heure. Une classe de première technique où curieusement les élèves sont aux 2 tiers redoublants. Je leur demande ce qu'ils ont étudié l'année dernière afin de doubler. Eclat de rire général : " Rien, monsieur. " Ce type de réponse est usuel comme ailleurs. Quand ce n'est pas la mauvaise foi, c'est l'oubli involontaire. " Quand il leur a demandé qui était leur prof de français l'année dernière. La réponse : " On l'a tuée. "
Et c'était vraie. La malheureuse, nommée au mois de septembre précédent, avait tenu 2 mois avant de se pendre. Il y avait cette fierté à avoir commis un meurtre indirect. Pour Brighelli c'est aussi de la faute des programmes dits adaptés, et les élèves sont traités comme des demeurés. Or plus une classe est difficile ou en difficulté, plus il faut traiter de problèmes difficiles. Seul l'élite peut s'assurer à 100% d'éviter ce genre d'écoles pour ses enfants. Le système est tellement renfermé sur lui même que l'élite actuelle est plus privilégiée que l'aristocratie du XVIIIème siècle. On a affaire à une petite minorité qui s'autoperpétue en faisant des leçons de morale sur l'égalité et la tolérance. Le tout en se nourrissant littéralement de la médiocrité qu'elle produit chez les masses. L'école française était considérée comme étant l'une des meilleurs au monde donc oui, l'école a été détruite sciemment. Et on connait les méthodes pour enseigner et faire fonctionner cette école. Si on n'utilise pas des méthodes qui ont fait leurs preuves c'est bel et bien parce qu'on se refuse à les utiliser. Non seulement l'école française était l'une des meilleures au monde mais en plus elle était une des seules à vraiment permettre une ascension sociale à des personnes qui venaient parfois de milieux très défavorisés. Cela implique qu'une certaine forme de méritocratie a bel et bien existé. Pour comprendre pourquoi l'école est morte, il faut remonter à mai 1968, quand a triomphé l'idéologie libertaire résumée dans ce slogan : " Il est interdit d'interdire. " Puis on voit également des revendications exprimant le fait qu'on ne veuille plus de surveillants dans les couloirs, plus d'heures de retenue, on veut pouvoir fumer en classe, etc...
Bref, la jouissance et l'individualisme prennent le pas sur tout le reste. Il faut jouir coûte que coûte, quitte à sacrifier l'intérêt commun. C'est aussi à la même période que va émerger le néolibéralisme dont l'idéologie consistait à formater l'individu pour le faire correspondre aux besoins de l'économie moderne. Et ce monde néolibéral a besoin d'individus sans passé, sans base, sans histoire. Il a juste besoin d'esclaves corvéables à merci. Pour Jean Paul Brighelli, l'école est morte à cause de "l'union des utopistes et des opportunistes. " A cause de la naiveté de la gauche et de l'opportunisme de la droite, l'école consiste aujourd'hui à produire les individus dont le marché a besoin, à savoir incultes, incapables de formuler une pensée et donc incapables de se révolter. Plus le temps passe, plus l'industrie réclame des personnels non qualifiés dont elle peut faire ce qu'elle veut en les envoyant d'un CDD à l'autre et si ça ne marche pas, elle délocalise. Chaque individu devient rapidement remplaçable par un autre et devant une tel moyen de pression, il n'y a pas d'autres choix que de se soumettre. Il faut bien comprendre que l'éducation s'est adaptée à l'économie. Ainsi, l'appauvrissement du langage, du vocabulaire de masse n'est pas un problème pour l'économie néolibérale. C'est une aubaine. Moins on est capable de penser, moins on est capable de réfléchir et donc de contester le système. Le système fabrique les crétins dans le capitalisme sauvage qui en a besoin. La fabrication des crétins passe par le déracinement. D'ailleurs on notera que les pays ayant le meilleur système d'éducation, notamment en Asie, malgré les quelques défauts certes, sont très attachés à leur culture.
Cet attachement à la culture ne signifie pas que ces peuples sont arriérés. Bien au contraire, ils sont à la pointe des nouvelles technologies. Simplement leur modernité fait le pari de ne pas rejeter leur passé Ainsi on fait détester leur pays aux jeunes français sous couvert d'antiracisme qui est une sorte de nouvelle religion. On ne compte plus sur l'esprit critique de l'élève mais uniquement sur la validation d'une idéologie dominante. Le politiquement correct remplace la culture. Pour citer Brighelli : " C'est bien de formatage qu'il s'agit ici. Les programmes mettent en place de nouveaux topoi, ces idées reçues sur lesquelles se bâtit un consensus mou, pour quelques générations. Inviter les élèves à donner leur opinion dans ce contexte, revient en fait à les décapiter, puis à leur demander de penser. " " Et l'ancien soixante huitard que je suis est obligé de constater que les utopies soixante huitardes mal digérées, mal recrachées par quelques pédagogues sont la principale source du conformisme contemporain. " Et effectivement, quand on coupe un peuple de sa propre histoire, il devient une masse sans identité, et pour les nouveaux venants, il ne reste que la religion et le consumérisme. Pour ce qui est des solution à trouver, en réalité, elles sont simples qu'elles n'y paraissent. Tout d'abord il faut en finir avec l'utopie égalitariste de mai 1968. Avec plus de 90% de jeunes ayant leur bac, ce diplôme n'a plus une grande valeur et seul compte l'établissement où on l'a obtenu. Pas mal de patrons donc de gens ayant été dans ce vieux système scolaire non seulement se vantent de ne pas être allés jusqu'au bout de leurs études voire même n'ont pas eu leur bac. Le truc c'est que même s'ils ont échoué au bac, le niveau de connaissances qu'ils ont acquises est supérieur à beaucoup de gens ayant obtenu une licence voire un master aujourd'hui.
La discrimination positive n'est également ni plus ni moins qu'un cadeau empoisonné qui a grandement contribué à l'inégalité.
Là on parle d'égalités des chances. Car on vit dans un monde où paradoxalement, l'idéologie égalitariste a conduit le système à devenir plus inégalitaire. Les futures élites seront avant tout les enfants des élites actuelles pour la plupart. Il ne faut pas avoir peur de l'élitisme en soi. Il est naturel qu'une société crée des élites. Sauf que ce qui se passe aujourd'hui c'est que la bourgeoisie française protège dangereusement les places de ses propres enfants pour qu'ils deviennent ces élites. Que tous les élèves ne soient pas faits pour apprendre la même chose, dans le même temps ou pour aussi longtemps, c'est un fait. Le problème de l'égalitarisme c'est qu'il empêche la loi naturelle de s'appliquer. Au lieu de profiter aux classes sociales les plus basses, ça les enferme définitivement dans leur condition et cela ne leur donne quasiment aucune possibilité ou presque de s'élever. A noter que l'enseignement privé s'accroche à faire un enseignement traditionnel alors que dans l'école des 90%, on appelle en permanence au relativisme. Tous les prétextes sont bons pour justifier ce relativisme. Quand on dit que les élèves lisent autant qu'avant, voire même un peu plus qu'avant, c'est vrai en terme de quantité mais certainement pas en terme de qualité. Ils lisent certains plus de messages sur les réseaux sociaux ou plus de publicités. Mais ils ne lisent pas plus de classiques. La culture était l'héritage commun qu'on recevait. Aujourd'hui, quasiment tout ou presque peut être considéré comme une culture. Que ce soit la culture des quartiers, les sous cultures, ou les contre cultures qui valent autant voire plus que la culture d'un pays. La célébration de cette sous culture est une célébration au fait de ne pas appartenir à la culture commune, à la culture nationale. Quand on voit le temps perdu en cours juste pour calmer les élèves, une des solutions au problème de l'éducation nationale consiste justement à rompre avec le laxisme.
Cela fait perdre un temps fou et Brighelli rappelle justement que la progression des élèves dépend du temps consacré réellement aux matières en question. Il faut également refaire de la réussite scolaire un défi. Cela passe par le rétablissement d'un rite de passage. Car la violence vient en partir de cette absence de rite de passage comme il y a pu en avoir avec le service militaire et le bac avant le bac d'aujourd'hui. Brighelli précise : " Il n'est de rite de passage qui ne soit pas douloureux. C'est même sa fonction première. Sortir de l'enfance, c'est toujours un arrachement. Or à une époque où les correcteurs sont plus ou moins obligés de monter les notes, le bac est devenu un simulacre. Redresser le système scolaire signifie rétablir de véritables examens. La première étape c'est l'école primaire et là il faudrait revenir à une méthode d'apprentissage de la lecture qui ne crée pas des illettrés. Or si on ne le fait pas c'est bien parce que le système a besoin d'illettrés.
Vincent Peillon, ancien ministre de l'éducation, écrivait : " D'où l'importance de l'école au coeur du régime républicain. C'est à elle qu'il revient de briser ce cercle, de produire cette auto institution, d'être la matrice qui engendre en permanence des républicains pour faire la République, république préservée, république pure, république hors du temps au sein de la république réelle , l'école doit opérer ce miracle par l'engendrement par lequel l'enfant, dépouillé de toutes ses attaches pré républicaines, va s'élever jusqu'à devenir le citoyen, sujet autonome. C'est bien une nouvelle naissance, une transsubstantiation qui opère dans l'école et par l'école, cette nouvelle Eglise, avec son nouveau clergé, sa nouvelle liturgie, ses nouvelles tables de la Loi. " Source : Extrait de " La Révolution française n'est pas terminée. " Editions Le Seuil. 2008. Page 17. Il a au moins le mérite d'être franc et clair. Pour autant, ce seraient des propos inadmissibles pour ceux qui pensent encore que l'école républicaine sont neutres fait pour forger des esprits indépendants tout en transmettant un savoir riche et utile. Il n'invente pourtant rien. En bon républicain franc maçon qu'il est, il ne fait que retranscrire la logique idéologique de l'école républicaine au regard de ce qu'il a forgé depuis l'origine de ce système. A l'époque de la révolution de 1789, une étrange école fit son apparition. Créée par décision de la convention nationale le 1er juin 1794, cette école avait pour nom école de Mars. C'était une école paramilitaire créée en 1794 afin d'endoctriner la jeunesse à l'amour de la République et à la haine des rois. C'était dans les Sablons à Neuilly Sur Scène. L'enseignement dispensé était un enseignement militaire et civique. Les gens recrutés étaient essentiellement des sans culottes. On y enseignait la fraternité, la discipline, la frugalité, l'amour de la patrie et à la haine de la monarchie.
" Les enfants appartenaient à la grande famille avant d'appartenir à leur famille particulière. Le père a la direction des premières années. Mais, sitôt que leur intelligence est formé, la République fait valoir ses droits : ils sont nés pour elle et non pour orgueil ou le despotisme de leurs parents, il est de toute justice qu'elle se saisisse d'eux à l'âge où leur âme ardente s'ouvre naturellement aux beaux sentiments, à l'enthousiasme du bien, au patriotisme. " Source : Arthur Chuquet, historien. Extrait de " L'Ecole de Mars, 1794 " . 1899. Page 21. On le voit bien, dès l'origine, la République visait à soutirer l'enfant de sa famille en le déclarant propriété de l'Etat, dans l'idée d'en faire un bon républicain, à défaut d'en faire un bon français. Durant la séance du 1 août 1793, Antoine Claire Thibaudeau, lui qui était révolutionnaire, politique et président de la convention nationale entre le 6 et le 24 mars 1794 : " J'ai toujours pensé que l'enfant était propriété de l'Etat, et que les parents n'en étaient que les dépositaires; que c'était à l'Etat pour ainsi dire, l'enfant du sein de sa mère, qu'il devait s'en emparer comme de son bien le plus précieux... " Lors de la séance du 13 août 1793, Georges Danton confirmait lui même ses paroles, tout comme leur maître Jean Jacques Rousseau qui défendait également ce point de vue. Mieux encore, en la personne de Jean Paul Rabot Saint Etienne, révolutionnaire, pasteur protestant et président de la convention nationale du 24 janvier au 7 février 1793.
Ce dernier écrit vite en 1792 son projet d'éducation nationale où on peut y lire : " Toute sa doctrine ( à l'éducation nationale ) consiste donc à s'emparer de l'homme dès le berceau et même avant sa naissance, car l'enfant qui n'est pas né appartient déjà à la patrie. Elle s'empare de tout homme sans le quitter jamais, en sorte que l'éducation nationale n'est pas une institution pour l'enfant, mais pour la vie toute entière. " Source : Extrait de " Projet d'éducation nationale " 1792. Page 3. Lorsqu'on regarde bien le régime fasciste italien, la même chose était dite : " Je prends l'homme au berceau et je ne le rends au pape qu'après sa mort. " C'est ce que disait Benito Mussolini. Comme tous les régimes dictatoriaux le feraient. La République a repris en 1932 et gardé depuis, le terme d'éducation nationale si chère et Jean Paul Rabot Saint Etienne et pourtant, cette appellation a une logique d'endoctrinement dès le berceau. En 1866, le républicain Jean Macé, enseignant et journaliste, créa la ligue de l'enseignement en 1866. la ligue se donnait pour objectif l'instauration d'une école gratuite, obligatoire et laique. Alors que le président de la République Patrice Mac Mahon avait dissous cette ligue en 1873, cette dernière se reconstituera dans le cadre d'un congrès convoqué à cet effet et qui se déroulera du 18 au 20 avril 1880 dans les locaux du Grand Orient de France. Cela ne s'invente pas. Le 21 avril 1880, au Trocadero, la ligue fut consacrée en tant qu'organisation républicaine par Léon Gambetta. Lorsqu'on parle de Gambetta, on pense au camp de Conlie, le camp d'extermination breton créé en 1870 où furent abandonnés volontairement les soldats bretons dans des conditions sanitaires désastreuses. Gambetta inventa même la ligue à devenir la république en action, et a gagner à l'idée républicaine tous les villages de France. On appréciera la neutralité.
Avec la IIIème République, ce sera l'école de Jules Ferry. Il s'agissait de la mise en place d'une école républicaine, gratuite, obligatoire et laique, dans la logique de la ligue de l'enseignement. C'est une arme de combat. Comme le souligne Ferry lui même : " Nous avons promis la neutralité religieuse, nous n'avons pas promis la neutralité philosophique, pas plus que la neutralité politique. " Source : Extrait du discours de Jules Ferry au Sénat le 31 mai 1883. Cela confirme son propose tenu devant un congrès d'instituteur en avril 1881 : " Vous devez enseigner la politique parce que la loi vous charge de donner l'enseignement civique, et aussi parce que vous devez vous souvenir que vous êtes les fils de 1789 qui a affranchi vos pères et que vous vivez sous la République de 1870 qui vous a affranchi vous mêmes. Vous avez le devoir de faire aimer la République et la première Révolution. " Source : Extrait de l'intervention de Jules Ferry au congrès pédagogique du 25 avril 1881. La propagande républicaine essaie encore de faire croire aujourd'hui que ce fut une révolution à cette époque, à savoir la gratuité et l'obligation de l'école. Alors que la seule nouveauté de l'école de Ferry, c'est son aspect laique et profondément anti catholique, l'anticléricalisme de la IIIème République obligeant. Mais pour ce qui est de la gratuité de l'école et l'obligation, il n'y avait rien de nouveau. A l'époque de l'Ancien Régime, ces notions étaient déjà acquises. Le 13 décembre 1698, une ordonnance royale et dictée par Louis XIV impose l'obligation pour les parents d'envoyer leurs enfants dans les écoles paroissiales. Et ses écoles étaient parfaitement gratuites. Bien avant Louis XIV, c'est le prêtre théologien Ignace de Loyola, fondateur de la compagnie de Jésus, qui s'attela à répandre l'instruction au sein du royaume de France. Dès 1562, les jésuites parsemèrent la France de leurs collèges.
" Les enfants appartenaient à la grande famille avant d'appartenir à leur famille particulière. Le père a la direction des premières années. Mais, sitôt que leur intelligence est formé, la République fait valoir ses droits : ils sont nés pour elle et non pour orgueil ou le despotisme de leurs parents, il est de toute justice qu'elle se saisisse d'eux à l'âge où leur âme ardente d'ouvre naturellement aux beaux sentiments, à l'enthousiasme du bien, au patriotisme. " Source : Arthur Chuquet, historien. Extrait de " L'Ecole de Mars, 1794 " . 1899. Page 21. On le voit bien, dès l'origine, la République visait à soutirer l'enfant de sa famille en le déclarant propriété de l'Etat, dans l'idée d'en faire un bon républicain, à défaut d'en faire un bon français. Durant la séance du 1 août 1793, Antoine Claire Thibaudeau, lui qui était révolutionnaire, politique et président de la convention nationale entre le 6 et le 24 mars 1794 : " J'ai toujours pensé que l'enfant était propriété de l'Etat, et que les parents n'en étaient que les dépositaires; que c'était à l'Etat pour ainsi dire, l'enfant du sein de sa mère, qu'il devait s'en emparer comme de son bien le plus précieux... " Lors de la séance du 13 août 1793, Georges Danton confirmait lui même ses paroles, tout comme leur maître Jean Jacques Rousseau qui défendait également ce point de vue. Mieux encore, en la personne de Jean Paul Rabot Saint Etienne, révolutionnaire, pasteur protestant et président de la convention nationale du 24 janvier au 7 février 1793.
Ce dernier écrit vite en 1792 son projet d'éducation nationale où on peut y lire : " Toute sa doctrine ( à l'éducation nationale ) consiste donc à s'emparer de l'homme dès le berceau et même avant sa naissance, car l'enfant qui n'est pas né appartient déjà à la patrie. Elle s'empare de tout homme sans le quitter jamais, en sorte que l'éducation nationale n'est pas une institution pour l'enfant, mais pour la vie toute entière. " Source : Extrait de " Projet d'éducation nationale " 1792. Page 3. Lorsqu'on regarde bien le régime fasciste italien, la même chose était dite : " Je prends l'homme au berceau et je ne le rends au pape qu'après sa mort. " C'est ce que disait Benito Mussolini. Comme tous ls régimes dictatoriaux le feraient. La République a repris en 1932 et gardé depuis, le terme d'éducation nationale si chère et Jean Paul Rabot Saint Etienne et pourtant, cette appellation a une logique d'endoctrinement dès le berceau. En 1866, le républicain Jean Macé, enseignant et journaliste, créa la ligue de l'enseignement en 1866. la ligue se donnait pour objectif l'instauration d'une école gratuite, obligatoire et laique. Alors que le président de la République Patrice Mac Mahon avait dissous cette ligue en 1873, cette dernière se reconstituera dans le cadre d'un congrès convoqué à cet effet et qui se déroulera du 18 au 20 avril 1880 dans les locaux du Grand Orient de France. Cela ne s'invente pas. Le 21 avril 1880, au trocadero, la ligue fut consacrée en tant qu'organisation républicaine par Léon Gambetta. Lorsqu'on parle de Gambetta, on pense au camp de Conlie, le camp d'extermination breton créé en 1870 où furent abandonnés volontairement les soldats bretons dans des conditions sanitaires désastreuses. Gambetta inventa même la ligue à devenir la république en action, et a gagner à l'idée républicaine tous les villages de France. On appréciera la neutralité.
Avec la IIIème République, ce sera l'école de Jules Ferry. Il s'agissait de la mise en place d'une école républicaine, gratuite, obligatoire et laique, dans la logique de la ligue de l'enseignement. C'est une arme de combat. Comme le souligne Ferry lui même : " Nous avons promis la neutralité religieuse, nous n'avons pas promis la neutralité philosophique, pas plus que la neutralité politique. " Source : Extrait du discours de Jules Ferry au Sénat le 31 mai 1883. Cela confirme son propose tenu devant un congrès d'instituteur en avril 1881 : " Vous devez enseigner la politique parce que la loi vous charge de donner l'enseignement civique, et aussi parce que vous devez vous souvenir que vous êtes les fils de 1789 qui a affranchi vos pères et que vous vivez sous la République de 1870 qui vous a affranchi vous mêmes. Vous avez le devoir de faire aimer la République et la première Révolution. " Source : Extrait de l'intervention de Jules Ferry au congrès pédagogique du 25 avril 1881. La propagande républicaine essaie encore de faire croire aujourd'hui que ce fut une révolution à cette époque, à savoir la gratuité et l'obligation de l'école. Alors que la seule nouveauté de l'école de Ferry, c'est son aspect laique et profondément anti catholique, l'anticléricalisme de la IIIème République obligeant. Mais pour ce qui est de la gratuité de l'école et l'obligation, il n'y avait rien de nouveau. A l'époque de l'Ancien Régime, ces notions étaient déjà acquises. Le 13 décembre 1698, une ordonnance royale et dictée par Louis XIV impose l'obligation pour les parents d'envoyer leurs enfants dans les écoles paroissiales. Et ses écoles étaient parfaitement gratuites. Bien avant Louis XIV, c'est le prêtre théologien Ignace de Loyola, fondateur de la compagnie de Jésus, qui s'attela à répandre l'instruction au sein du royaume de France. Dès 1562, les jésuites parsemèrent la France de leurs collèges.
Jean Dumont, historien spécialiste de l'histoire de l'Eglise catholique et de l'histoire hispanique des XVème et XVIème siècles :" A la différence de l'université, ces collèges dispensent un enseignement de haute qualité jusqu'à la frange de l'enseignement supérieur, sont gratuits et donc ouverts à toutes les classes sociales. Aucune distinction n'y est admise selon la richesse ou la noblesse... Même les pauvres domestiques des collèges sont admis à suivre les cours, tel ce Jean Tarin qui deviendra recteur de l'université de Paris. " Source : Extrait de " L'Eglise au risque de l'histoire. " Editions de Paris, 1994. Pages 439 - 440. Sans oublier aussi la création de l'institut des frères des écoles chrétiennes par Saint Jean Baptiste de La Salle en 1680. L'objectif de cette congrégation laique était de fournir justement un enseignement et une formation aux jeunes les plus défavorisés. Mais c'est sous la Révolution dans la constitution de l'an III qu'est mise en place une législation scolaire qui, tout en prévoyant la liberté de l'enseignement, supprime l'obligation scolaire et la gratuité de l'enseignement. Et c'est François Guizot, ministre du roi Louis Philippe, qui initie véritablement, le cycle des grandes lois scolaires du XIXème siècle par la loi du 28 juin 1833, qui rend obligatoire pour les communes d'entretenir une école primaire tout en s'assurant de la bonne qualité des enseignants par la création d'écoles normales et avec le souci réel d'élever le niveau intellectuel de la population. C'est aussi Guizot qui étend l'application de cette loi aux jeunes filles par l'ordonnance du 23 juin 1836. Comme l'écrit Pierre Van Ommeslaegue, professeur de philosophie, dans son ouvrage " L'école et la loi ", paru en 2019, préfacé par Yves Marie Adeleine, c'est le vrai début de l'école publique. La France n'a pas attendu la IIIème République pour voir émerger une instruction ouverte à tous et gratuite.
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