Bon, pour la faire court, ça fait quelques lunes qu'une KJ m'aguiche (inconsciemment, qu'on s'entende) et j'ai échoué à la séduire avec mon premier pseudo (celui-ci, donc). Après une analyse technique d'une profondeur à en faire surchauffer les plus performants des réseaux de neurones de, disons, Google, j'en suis venu à la conclusion que ma personnalité méritait d'être affinée à son image. J'ai donc mis au monde des secondaires à en animer tout un sous forum (le religion, par exemple), et chacun est allé la MP tâtant, titillant, affutant : j'ai commencé par le belge fan de foot (très vite recalé, insurprenamment), puis le forumeur moyen rapidement mué en un proto KJ caricatural (j'ai lu Naruto pour ses longs cheveux bruns), jusqu'à devenir celui dont les goûts s'emboitaient aux siens. C'est pas une mince affaire, je me suis retrouvé avec un paperboard sur lequel je schématisais mes personnalités et les axes à améliorer, des dizaines de goûts musicaux différents, je faisais varier mon poids et ma taille de quelques cm et kilos, et je peux vous dire qu'en deux trois semaines j'ai érigé davantage d'idéologies politiques que toute l'humanité en a péniblement accouché en deux millénaires (ou un peu plus, je me souviens plus exactement de quand ça a commencé)
Pour la faire court elle a fini par me trouver convenable, elle m'a proposé de venir chez elle, un 21m² - environ - du CROUS, pragmatiquement aménagé (sa table se replie dans le mur par souci d'optimisation (elle est ingénieure)). Problème étant, je vous l'ôte de la bouche, qu'emporté par ma frénésie séductrice et contenu par ma discrétion pragmatique, j'ai aussi été contraint de m'inventer des préférences culinaires. Au début j'imaginais la mettre dans mon lit aisément alors j'ai été honnête, s'il y a bien trois aliments qui me répugnent ce sont les poivrons, le riz et la fêta. Ma mère les adorait, et elle est française, l'un dans l'autre, enfin je vous fais pas un dessin. Bref, je passe du belge amateur de mitraillettes pleines de cellulite au KJ boulimique de sushis en traversant toutes les nuances de ce qui peut être mangé, jusqu'à, et vous le sentez venir, ce qu'il ne reste plus que les poivrons, le riz, et la fêta. Que m'a-t-elle donc préparé, le cœur chargé d'une saine envie de me satisfaire, en cette belle soirée ? Des poivrons, du riz, et de la fêta.
Et, pour vous la faire courte, je suis un gentlemen moi, j'ai tout avalé là, avalé mais ça passe pas, je suis aux toilettes, j'ai tout rendu jusqu'à devoir en mettre son tapis de bain encore imbibé de sa douche de convenance sur ma tête pour atténuer le bruit (les cloisons sont fines et nous évoluons dans, je le rappelle, 21m² (environ)). Forcément elle a entendu, m'a demandé si ça allait, par réflexe j'ai toussé pour cacher le bruit a posteriori mais j'ai pas osé répondre, elle a relancé, inquiète, j'ai retoussé, et là elle gueule de l'autre côté de la porte des toilettes comme quoi elle a peur et que si je réponds pas dans la minute elle appellera la police pour venir défoncer la porte et extrader le sale dégénéré que je suis de son immaculé appartement (sic). Le dilemme c'est que si je lui réponds maintenant après avoir toussé comme un putain de tuberculeux pendant deux minutes je vais me trahir, donc là je mise tout sur le fait qu'elle bluffe et j'attends qu'elle se résigne et s'endorme pour m'échapper discrètement (j'ai capturé une de ses petites culottes pour ne pas repartir bredouille)
