La BBC avait abordé le sujet l'an passé, et l'a de nouveau fait durant ce tournoi, lorsque sa présentatrice Eilidh Barbour dit à l'antenne, au terme de la victoire 8-0 des Anglaises sur la Norvège : "Les onze joueuses qui étaient titulaires et les cinq qui sont entrées en jeu étaient toutes blanches; et cela indique un manque de diversité dans le football féminin en Angleterre". Barbour ne faisait que constater ce qu'elle - et tous les autres - avaient vu de leurs propres yeux, et qui n'était pas un accident. Cela n'empêcha pas la BBC de recevoir 200 plaintes de téléspectateurs s'indignant du caractère 'raciste' de ses propos.
Le sujet a aussi été évoqué dans la presse, et pas seulement dans celle qu'on qualifierait de 'progressiste'. Le Times, par exemple, a comparé la proportion de joueurs provenant de minorités ethniques dans la sélection de Gareth Southgate - 11 sur 26 pour l'Euro 2020 - à ce qu'on observe dans le squad de Sarina Wiegman. Comment expliquer une telle différence ? Et comment la justifier ?
L'ancienne internationale anglaise Anita Asante, qui représenta aussi la Grande-Bretagne aux JO de 2012, parlait pour beaucoup lorsqu'elle écrivit il y a deux semaines dans le Guardian : "Il est légitime de questionner la 'blancheur' de l'équipe d'Angleterre. Le faire ne devrait pas être considéré comme une critique d'une très bonne équipe ou d'un très bon manager, Sarina Wiegman, mais d'une admission que la visibilité a de l'importance. Les filles qui ne voient personne qui leur ressemble [en sélection anglaise] manquent d'héroïnes à imiter, et ça, ça compte".