Quelles maladies pourrait-on cibler demain avec l'ARNm? Toutes les maladies virales. On pourrait remplacer certains vieux vaccins ou se protéger contre d'autres virus, comme le cytomégalovirus ou Zika, sur lesquels des études cliniques de phase I et II sont en cours. Mais c'est dans le champ du cancer que cela va exploser. Certains vaccins devraient être autorisés avant 2022. Il s'agit de traitements personnalisés par immunothérapie. On prélève un bout de tumeur, dont on séquence le génome ; on fabrique des ARNm qui codent pour les mutations identifiées. Et en moins de trois mois, on obtient un vaccin propre au patient, qui suscite une réponse immunitaire. L'objectif est à la fois thérapeutique (une régression des tumeurs) et prophylactique (éviter les rechutes après une opération). Le projet européen MERIT, auquel je participe avec BioNTech, mène ainsi des essais cliniques sur des patients atteints de cancer du sein.