Selon le récit de Thomas, les sévices auraient commencé voilà une vingtaine d’années. L’enfant scolarisé en CM1 grignote, chipe des biscuits dans la cuisine la nuit, supplie ses camarades de lui donner à manger, fouille les poubelles… Lorsque sa belle-mère s’en serait aperçue, elle aurait enfermé le garçon dans sa chambre et ne l’aurait laissé sortir que pour les tâches ménagères.
Le petit garçon n’a pas d’amis, n’a pas le droit de jouer. Personne n’a le droit de voir Thomas : « J’ai été gardé secret toute ma vie. » À partir de 2004, le petit garçon n’aurait plus été scolarisé. De quoi alerter l’école qui prévient les services sociaux et la police. Ces derniers se présentent à deux reprises pour des visites de la maison de Waterbury. Rien d’anormal,
À l’âge de 14 ou 15 ans, Thomas sort pour la dernière fois de la propriété familiale. Désormais il ne sera autorisé à quitter sa chambre qu’entre 15 minutes et 2 heures par jour. Pendant ces longues heures de captivité, l’adolescent urine dans des bouteilles, n’ose pas ouvrir la fenêtre par peur des brimades et surtout des restrictions alimentaires. Selon ses déclarations, Thomas ne recevait comme ration quotidienne qu’un ou deux sandwichs aux œufs, au thon ou au beurre de cacahuète et un peu d’eau.
Les membres de la famille qui tentent de lui venir en aide sont remerciés et ne sont plus jamais invités à la maison. Pour Thomas, le seul accès au monde extérieur est une radio via laquelle il se tient au courant de l’actualité, suit les courses de stock-cars et les matchs de basket de l’université du Connecticut. Trois ou quatre livres lui sont donnés chaque année, et le jeune homme s’aide d’un dictionnaire quand il ne comprend pas les mots. « L’homme s’est instruit lui-même », indique un rapport de justice, obtenu par CNN.