Après m'être refait le premier opus sur PS4, qui m'a complètement émerveillé et rappelé à quel point le second opus est un naufrage, ce test sur SensCritique résume tellement bien ma pensée que je n’ai rien d'autre à ajouter.
Une carte postale interactive
Et encore, je suis gentil concernant les interactions...
Si j'étais complètement objectif, je dirais qu'il s'agit tout simplement d'un jeu de merde, un vrai, un ratage complet comme j'en ai très rarement vu dans mon vécu de joueur. Seulement, je n'utiliserai pas ce terme ici.
Non pas, d'ailleurs, par peur du retour de bâton d'internautes trentenaires formatés par une presse numérique soumise aux éditeurs, mais davantage par égard pour Rockstar, qui, à mon sens, n'a pas cherché à tromper le consommateur sur ce deuxième opus. Je pense en effet sincèrement qu'ils ont fait de leur mieux, ils se sont juste complètement plantés.
Car quel est l'immense problème de ce jeu, qui se répercutera par la suite comme un écho dans toutes vos initiatives, jusqu'à vous ôter tout plaisir de continuer l'aventure ? Eh oui, je ne vous apprends rien, tous les internautes le soulèvent : du fanboy sans objectivité, qui lui a mis 10, au trentenaire fact-checker, qui ne peut formuler une phrase sans utiliser d'anglicisme pompé sur la toile, en passant par le vieux con aigri et "nostalgique" (c'est moi, ça...), tous s'accorderont à vous dire que le gameplay est abominable.
En réalité, c'est bien pire que ça. Les jeux aux commandes infernales, j'y joue depuis la fin des années 80 et je suis donc peut-être l'un des mieux placés sur ce site pour vous en parler avec précision. Mais alors là... je dois vous avouer que je n'ai jamais vu un bordel pareil.
C'est pour vous dire : la première fois que je l'ai essayé, c'était chez Micromania. Je pense qu'un joueur l'avait testé avant moi, puis avait lâché la manette pour aller se pendre un peu plus loin. Mon personnage était donc au milieu de la pampa, sans arme et sans cheval, lorsque j'ai pris fébrilement les commandes.
Plus de 30 ans d'expérience à jouer à tous types de jeux, et je ne vous mens pas : impossible d'y jouer sans tuto. Je ne trouvais pas l'inventaire, ni le bouton pour appeler le cheval en le sifflant. Le personnage m'a paru d'une lenteur extrême et même le paysage m'a semblé quelconque. C'était ce genre de plaine que vous connaissez forcément par cœur si vous avez joué au premier opus.
D'ailleurs, à ce sujet, je vous mets au défi de reprendre une partie que vous avez laissée en plan depuis un bon moment. Vous comprendrez peut-être ce que je viens de vous énoncer...
Ces 20 premières minutes où je n'ai rien pu faire auraient dû s'avérer rédhibitoires, mais comme tous les gosses de 15 balais sont capables d'y jouer, j'ai quand même fini par me le prendre lorsque je l'ai enfin trouvé à prix raisonnable (je plains tous les crétins qui se sont précipités dessus...).
Effectivement, avec le tuto progressif, la découverte de votre bande et l'apparition de nouveaux lieux, le début du jeu est intéressant et les faiblesses ne vous sautent pas d'emblée aux yeux. Les problèmes apparaissent réellement lorsque l'ensemble de la carte est révélée et que vous êtes bien implanté dans votre camp. Et là... comment le dire sans agacement ?
En effet, le fait de pouvoir enfin respirer provoquera inévitablement votre désir de partir à l'aventure afin de tester tous types d'activités, ce qui engendrera alors frustration sur frustration. Vous vous rendrez compte que :
les mini-jeux sont les mêmes que sur le premier Red Dead Redemption ;
votre camp et votre bande ne servent à rien ;
le système de visée est tellement lourd et mal foutu que vous ne voudrez plus engager la moindre fusillade ;
le "bayou" infesté de crocodiles est finalement le seul paysage réellement nouveau ;
la roue des armes et l'inventaire ont été conçus de manière totalement aberrante ;
quand vous visez le cou, votre balle passe au-dessus de la tête (?) ;
votre cheval se prend tous les obstacles ;
votre personnage met deux minutes à se relever ;
vous ne pouvez pas choper un mustang sauvage au lasso ;
vous ne pouvez pas braquer les banques ;
boire des coups au saloon, c'est marrant 10 secondes ;
les missions proposées sont les mêmes que dans tous les jeux Rockstar ;
les activités annexes aussi ;
la chasse devient laborieuse ;
la cueillette encore plus ;
les tenues fabriquées n'ont aucune utilité ;
il faut relâcher la gâchette pour changer de cible ;
la parlote et les dialogues finissent par taper sur le système ;
la moitié de votre corps dépasse quand vous vous mettez à couvert.
Bref, la liste est en réalité infinie.
En d'autres termes, le gameplay est tellement mal foutu que vous ne prendrez plus aucune initiative passé un certain stade. Et c'est ici que les internautes et les fanboys se grillent : ils ne seront finalement d'accord que sur une chose et vous sortiront tous à l'unisson cette même petite phrase mythique :
"Moi, j'ai adoré faire des balades pour admirer les paysages..."
Cette phrase est plus que révélatrice et constitue quelque part un aveu. Si le consommateur formaté avait conscience de ce qu'il disait, il avouerait tout simplement que le jeu est tellement lourd et injouable que le seul plaisir qu'il lui reste est finalement celui d'admirer des décors. Autrement dit, il se dispense totalement de l'aspect le plus essentiel dans un jeu digne de ce nom : le gameplay, encore une fois.
Car "l'histoire", le "level design", les "doublages", la "DA", le "charisme des personnages", "l'open world"... Je vais ici vous faire une confidence, les enfants : c'est totalement secondaire !
En effet, tous ces termes répétés en boucle et employés quotidiennement par des échecs scolaires sur la toile ne sont destinés qu'à vous écarter de l'essentiel afin de vous faire perdre tout discernement. Un "jeu", ça se "joue" ! Ce sont les commandes qui comptent : vous savez, la manette, les boutons, appuyer, jouer, ludique, agréable... gné !
Il s'agit donc bien ici d'une carte postale interactive et non d'un véritable jeu. Les "gamers" décérébrés vous avoueront d'eux-mêmes qu'ils ont adoré se balader et contempler des paysages pendant des heures. Ils mettront donc 10 à ce raté total dans la mesure où le consommateur ne vit que pour s'auto-persuader qu'il a passé un bon moment.
Pour les "vrais" joueurs qui disposent d'un minimum de recul, le constat sera finalement le même, mais la note bien différente : si je veux me balader, je sors au bois de Vincennes. Là, je voulais jouer...
