Les pupilles dilatées, il fait des va-et-vient, toujours le même chemin, pour être sur de ne pas tomber.
On chuchote, surement contre lui.
De face il déconcerte, avenant, on sait pourtant que quelque chose cloche.
Les mots sont aléatoires, parfois.
C'est une vis qui se détache et qui résonne dans la machine. L'intérieur est vide, et pourtant, l'extérieur si pénétrant.
On a peur. Peur que tout se dérègle ici.
Toujours le même chemin, pour être sur de ne pas tomber. Il entend des bruits métalliques valdinguer dans sa tête.
Et si on réglait tout, et si tout était réparé. Quel chemin irait-il emprunter maintenant qu'il sait qu'il ne tomberait plus jamais ?
Les problèmes sont viscéraux, parfois.
Parce qu'ils nous dépassent, le crime est inévitable. Il s'agit juste alors de déterminer les victimes.
J'ai besoin de viande. C'est l'ordre naturel.
On a besoin de sacrifices. On en a tellement besoin.
Ils veulent bien se suicider pour rien, mais pas mourir pour la paix.
Faites taire ces estomacs qui crient famine. Qui crient justice.
Notre Royaume pour un massacre.
Le malheur nous frappe. La civilisation a créé l'ennui, et a oublié l'endormi à force d'insomnies, le voila qu'il gronde.
Vous aviez oublié que vous ne restiez que des bêtes sauvages ?
Il emprunte le même chemin, pour être sur de ne pas tomber.
Les grondements fusent, mais il refuse d'écouter.
Un couteau sous la gorge, et tout est déplié. Le monde devient sourd, la justice aveugle, il est tombé.
Comme si de rien était.
Le monstre peut rester couché.
Le sacrifice s'est bien passé.
