Putain ce pote je le connais que depuis deux ans j'ai l'impression qu'on est nés et qu'on a grandi ensemble, l'impression que les 20 années vécues sans l'avoir connu sont des années gâchées.
Quand il est pas à une soirée, ca me pince le cœur, quand je le vois arriver au bar j'ai une montée de joie, si c'est lui qui m'y a invité je pourrai vivre pour cette extase.
Dès que je le vois je suis réconforté et me sens privilégié de pouvoir le fréquenter, quand je le vois embrasser cette même meuf pour la dixième soirée, je me dis qu'aussi bien qu'elle soit, elle ne l'aimera jamais comme je l'aime.
C'est un putain de supplice que de vivre des amitiés sincères, gâchées, car trop intenses, tout ça à cause d'une sexualité sur laquelle je n'ai jamais eu mon mot à dire.
Le voir m'aimer si fort, mais en tant qu'ami, rend plus difficile le deuil de notre amour impossible. Je me réconforte en me disant que, contrairement aux couples, nous ne nous séparerons probablement jamais, je veux voir ses gosses grandir, je veux qu'on aille au bistro après le taff et qu'on puisse gerber après s'être trop enquillé, même dans 20 ans.
Bordel je me déteste, je sais pas si je dois lui en parler, je sais pas si ça va se calmer...
Vous avez une putain de chance ceux qui sont totalement hétérosexuels, ca me fait si mal.
