[LITTÉRATURE] Bordel CÉLINE ce GÉNIE
A droite de mon banc s'ouvrait précisément un trou, large, à même le trottoir dans le genre du métro de chez nous. Ce trou me parut propice, vaste qu'il était, avec un escalier dedans tout en marbre rose. J'avais déjà vu bien des gens de la rue y disparaître et puis en ressortir. C'était dans ce souterrain qu'ils allaient faire leurs besoins. Je fus immédiatement fixé. En marbre aussi la salle où se passait la chose. Une espèce de piscine, mais alors vidée de toute son eau, une piscine infecte, remplie seulement d'un jour filtré, mourant, qui venait finir là sur les hommes déboutonnés au milieu de leurs odeurs et bien cramoisis à pousser leurs sales affaires devant tout le monde, avec des bruits barbares.
Entre hommes, comme ça, sans façons, aux rires de tous ceux qui étaient autour, accompagnés des encouragements qu'ils se donnaient comme au football. On enlevait son veston d'abord, on arrivait comme pour effectuer un exercice de force. On se mettait en tenue en somme, c'était le rite.
Et puis bien débraillés, rotant et pire, gesticulant comme au préau des fous, ils s'installaient dans la caverne fécale. Les nouveaux arrivants devaient répondre à mille plaisanteries dégueulasses pendant qu'ils descendaient les gradins de la rue; mais ils paraissaient tous enchantés quand même.
Autant là-haut sur le trottoir ils se tenaient bien les hommes et strictement, tristement même, autant la perspective d'avoir à se vider les tripes en compagnie tumultueuse paraissait les libérer et les réjouir intimement.
Les portes des cabinets largement maculées pendaient, arrachées à leurs gonds. On passait de l'une à l'autre cellule pour bavarder un brin, ceux qui attendaient un siège vide fumaient des cigares lourds en tapant sur l'épaule de l'occupant en travail, lui, obstiné, la tête crispée, enfermée dans ses mains. Beaucoup en geignaient fort comme les blessés et les parturientes. On menaçait les constipés de tortures ingénieuses.
Quand un giclement d'eau annonçait une vacance, des clameurs redoublaient autour de l'alvéole libre, dont on jouait alors souvent la possession à pile ou face. Les journaux sitôt lus, bien qu'épais comme de petits coussins, se trouvaient dissous instantanément par la meute de ces travailleurs rectaux. On discernait mal les figures à cause de la fumée. Je n'osais pas trop avancer vers eux à cause de leurs odeurs. Ce contraste était bien fait pour déconcerter un étranger. Tout ce débraillage intime, cette formidable familiarité intestinale et dans la rue cette parfaite contrainte ! J'en demeurais étourdi.



Si ça te choque, je te laisse découvrir Guillaume Apollinaire
https://fr.wikipedia.org/wiki/Les_Exploits_d%27un_jeune_Don_Juan
Le 13 juin 2021 à 22:09:24 :
Si ça te choque, je te laisse découvrir Guillaume Apollinairehttps://fr.wikipedia.org/wiki/Les_Exploits_d%27un_jeune_Don_Juan
C’est peut-être ça qu’on cherche à travers la vie, rien que cela, le plus grand chagrin possible pour devenir soi-même avant de mourir.
Des années ont passé depuis ce départ et puis des années encore… J’ai écrit souvent à Detroit et puis ailleurs à toutes les adresses dont je me souvenais et où l’on pouvait la connaître, la suivre Molly. Jamais je n’ai reçu de réponse.
La Maison est fermée à présent. C’est tout ce que j’ai pu savoir. Bonne, admirable Molly, je veux si elle peut encore me lire, qu’elle sache bien que je n’ai pas changé pour elle, que je l’aime encore et toujours, à ma manière, qu’elle peut venir ici quand elle voudra partager mon pain et ma furtive destinée. Si elle n’est plus belle, eh bien tant pis! Nous nous arrangerons! J’ai gardé tant de beauté d’elle en moi et pour au moins vingt ans encore, le temps d’en finir.
Pour la quitter il m’a fallu certes bien de la folie et d’une sale et froide espèce. Tout de même, j’ai défendu mon âme jusqu’à présent et si la mort, demain, venait me prendre, je ne serais pas, j’en suis certain, jamais tout à fait aussi froid, vilain, aussi lourd que les autres, tant de gentillesse et de rêve Molly m’avait fait cadeau dans le cours de ces quelques mois d’Amérique.
Un peu de merde et de fromage
Ne sont pas pour effaroucher
Mon nez, ma bouche et mon courage
Dans l’amour de gamahucher.
L’odeur m’est assez gaie en somme,
Du trou du cul de mes amants,
Aigre et fraîche comme la pomme
Dans la moiteur de saints ferments.
Et ma langue que rien ne dompte,
Par la douceur des longs poils roux
Raide et folle de bonne honte
Assouvit là ses plus forts goûts,
Puis pourléchant le périnée
Et les couilles d’un mode lent,
Au long du chibre contournée
S’arrête à la base du gland.
Elle y puise âprement en quête
Du nanan qu’elle mourrait pour,
Sive, la crème de quéquette
Caillée aux éclisses d’amour
Ensuite, après la politesse
Traditionnelle au méat
Rentre dans la bouche où s’empresse
De la suivre le vit béat,
Débordant de foutre qu’avale
Ce moi confit en onction
Parmi l’extase sans rivale
De cette bénédiction !
Le 13 juin 2021 à 22:12:14 :
On juge le style d'un écrivain qui a écrit de multiples ouvrages sur 30 lignes, on se sent pertinent. Oui je nourris, et pas la peine de me citer pour up.
Le 13 juin 2021 à 22:12:14 :
On juge le style d'un écrivain qui a écrit de multiples ouvrages sur 30 lignes, on se sent pertinent. Oui je nourris, et pas la peine de me citer pour up.
désolé je suis obligé de up
Le 13 juin 2021 à 22:10:41 :
Tu préfères qui du coup ? Cite quelques noms steup.
Les grands classiques du XVIIe, XVIIIe, XIXe, je vais pas tous les énumérer.
Racine c'est du génie, Laclos c'est du génie, l'Abbé Prévost c'est du génie, Balzac c'est du génie, Baudelaire c'est du génie...
Commence par Balzac, lis La Fille aux Yeux d'or, et Illusions Perdues.
Le 13 juin 2021 à 22:12:14 :
On juge le style d'un écrivain qui a écrit de multiples ouvrages sur 30 lignes, on se sent pertinent. Oui je nourris, et pas la peine de me citer pour up.
Pas la peine de le citer, il est haut-dessus de ça vous comprenez ?
Sinon l'OP j'attends toujours.
Edit : isse.
Le 13 juin 2021 à 22:14:11 :
C'est mieux que Huysmans et son A rebours, qui est vraiment naze.
Dis pas ça j'ai adoré.
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- DextreBeauf
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- 13 juin 2021 à 22:07:58
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